L’optimisme, une tare de l’humanité?

L’être humain est-il trop optimiste? Selon une étude publiée dans Nature Neurosciences, le cerveau humain aurait bien du mal à interpréter correctement les informations qui devraient inciter un individu à faire preuve de plus de réalisme quand il voit la vie en rose. Un défaut cérébral qui pourrait être lourd de conséquence pour l’humanité…

Tali Sharot, du University College à Londres, et Christoph Korn, de l’Université libre de Berlin, ont présenté à 19 volontaires des événements désagréables susceptibles de leur arriver, comme contracter la maladie d’Alzheimer, se faire licencier ou tromper par son conjoint.

Chacun devait d’abord estimer son risque de vivre un tel événement. Puis, dans un second temps, les chercheurs ont présenté les probabilités réelles de chaque événement aux participants et leur ont demandé d’estimer à nouveau leur propre risque. Pendant tout ce temps, leur activité cérébrale a été enregistrée par IRM.

Résultat: les volontaires ont corrigé le tir seulement si le risque réel était moins important que leur première estimation. Mais s’ils avaient été trop optimistes par rapport à certains événements, ils n’ont pas modifié leur prévision.

Dans le premier cas, l’activité dans le cortex frontal était élevée quand les participants ont rationnalisé leurs prédictions. Mais l’activité de cette même zone est restée faible alors que les participants n’ont pas changé leur pronostic trop optimiste.

Selon les chercheurs, cette expérience montre que le cerveau peine à se réajuster en cas de mauvaise nouvelle et à coder les informations qui devraient l’amener à des prédictions moins optimistes.

Cette incapacité à interpréter correctement des signaux alarmants joue peut-être bien des tours à l’espèce humaine, selon les chercheurs.

Voilà, peut-être, pourquoi Wall Street ne voit pas arriver les crises, ou pourquoi on fonce droit dans le mur avec les changements climatiques sans que cela ne nous empêche de dormir…

Si vous avez aimé cet article, pourquoi ne pas vous inscrire à notre infolettre santé ? Vous y lirez en primeur, tous les mardis, les explications toujours claires, détaillées et rigoureuses de notre équipe de journalistes et de professionnels de la santé. Il suffit d’entrer votre adresse courriel ci-dessous. 👇

Les commentaires sont fermés.

Echanger Gilad Shalit contre 1027 prisonniers palestiniens, dont plusieurs sont des assassins: voilà un autre exemple d’optimisme. Cela prend de l’optimisme pour prédire que ces 1027 ne vont tuer personne dans l’avenir.

Pourtant, l’optimisme est une des plus belles qualité humaines. Être positif crée un cercle vertueux, il entraine les autres autour de nous à réagir positivement à notre optimisme.

On a plus de chance d’être trompé en emmerdant l’autre avec une jalousie excessive.

Globalement on encourage les entrepreneurs à être optimiste et à prendre des risques, parce que leur succès est notre succès et notre fierté, tandis que s’ils échouent, ils échouent seul…

Mais l’aveuglement volontaire devient problématique face à des questions qui nous emmènent tous dans une situation de non retour.

C’est un blog scientifique, « honorable », pas une tribune libre politique…

En ce qui concerne ce papier, on pourrait tout aussi bien en conclure que l’optimisme a sans doute une valeur adaptative…

je me questionne sérieusement quant aux interprétations émises suite à une activité corticale accrue ou pas.
Je n’octroie aucun sérieux à ce genre d’études ! Il en pleut des tonnes par jour. Comment trouver des réponses à des grandes questions de façon si simpliste. Se méfier de la vulgarisation scientifique.
Cela dit, l’optimisme peut être un acquis, un choix personnel. Mis à part quelques synapse dans le cerveau….

De l’optimisme il en fallait aussi pour aller sur la Lune, traverser les océans à la recherche de nouvelles terres, frotter deux cailloux pendant des heures pour faire un feu, sans parler de la construction d’une machine capable de voir ce qui se passe dans notre cerveau pendant qu’on pense…

L’optimisme est ce qui fait que nous faisons des enfants alors que nous sommes 7 milliards, convaincus que nous trouverons des solutions au réchauffement et à Alzheimer comme nous en avons trouvé à la peste, à l’esclavagisme et à la disparition des mammouths.

@Pierre Tremblay : ce n’est pas parce qu’une situation est sans retour qu’elle est sans issue. Chaque seconde qui s’écoule est sans retour.

En fait, ce qui m’inquiète le plus, c’est que mes filles me trouvent pessimiste 🙂

@H: Mme Borde a mentionné “Wall street ” dans son billet scientifique. Pourtant vous ne lui avez pas reproché. 2 poids, 2 mesures, dirait-on.

«L’optimisme est ce qui fait que nous faisons des enfants alors que nous sommes 7 milliards»
C’est justement ce que veut nous faire comprendre cette recherche. On ne voit pas le problème à ce qu’il y ait 7 milliards d’individus sur terre. Pourtant, il y en a. Croire qu’on pourra trouver une solution à tout est un leurre. Ça fait des siècles qu’existe la corruption. Elle n’a jamais été aussi bien portante.

«Pourtant, l’optimisme est une des plus belles qualité humaines». L’optimisme sans réalisme c’est comme mettre une automobile entre les mains d’un enfant de 10 ans.

L’optimisme c’est l’autre face du pessimisme. En réalité, la vie c’est comme le Yin Yang des chinois. Chaque chose contient son contraire. Le nier, ou le cacher par un excès d’optimisme est tout aussi dangereux pour nous et notre entourage qu’un excès de pessimisme.

J’aime bien le concept du Point Zéro (lire Kishori Aird sur ce sujet) où le négatif et le positif se côtoient allègrement pour créer une plus grande énergie créatrice.