«Tuée par quelqu’un de notre propre communauté, comme si nous n’avions pas assez d’ennemis », s’indigne Mimosa, personnage de danseuse burlesque et femme transgenre dans un épisode de la télésérie CSI : Crime Scene Investigation. La victime de cet épisode, aussi une danseuse transgenre collègue de Mimosa, a été assassinée alors qu’elle tentait de dénoncer un médecin aux pratiques douteuses offrant des opérations de changement de sexe clandestines. Mimosa raconte à Grissom, l’enquêteur scientifique en chef et protagoniste de la série, que les parents de la victime ne l’ont jamais comprise et n’ont jamais digéré sa transition.
« Que devrais-je leur dire ? »
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La fluidité de genre chez l’humain est un sujet controversé et lucratif de nos jours, particulièrement parmi certains individus équipés de mégaphones médiatiques qui carburent aux guerres culturelles. Les phrases du type « Ben là, un homme c’t’un homme et une femme c’t’une femme ! » agissent en slogans qui font appel au « gros bon sens » de monsieur et madame Tout-le-Monde face à ces wokes qui essaient de nous faire accroire qu’une personne puisse/veuille s’identifier à un genre autre que celui déclaré à la naissance. Ces réactions ne sont pas sans rappeler celles qui dominaient le commentariat médiatique et politique lorsque gais et lesbiennes tentaient, contre vents et marées, de faire reconnaître leurs droits à la fin du dernier siècle.
L’histoire ne se répète peut-être pas, mais elle rime.
Un des arguments des opposants au mariage entre personnes du même sexe était qu’une telle union n’était pas « naturelle » (Dieu a créé Adam et Ève, pas Adam et Steve !). Nous savons aujourd’hui que ce point de vue était faux sur le plan scientifique. Des études répétées et approfondies ont confirmé que l’homosexualité (ainsi que la bisexualité) est présente chez des milliers d’espèces animales : les manchots, les singes, les dauphins, les chats, les chiens, une longue liste d’oiseaux, et même des poissons, des reptiles et des insectes. Les recherches sont claires : la diversité sexuelle est partout dans la nature.
Même si l’Homo sapiens et les mollusques sont des animaux bien différents, ils ont des ancêtres communs qui remontent à quelque 400 à 500 millions d’années, à l’époque où toute vie sur Terre était aquatique.
« Il n’y a que deux genres : l’homme et la femme », répètent bon nombre de ceux et celles qui considèrent les revendications des personnes transgenres comme une aberration. Or, s’il est maintenant scientifiquement reconnu que l’orientation sexuelle n’est pas une variable binaire, mais bien un spectre continu et varié, cela ne devrait causer aucune surprise que l’identité de genre agisse de la même façon. Alors que nous remettons de plus en plus en question les murs rigides de la normalité imposés par nos traditions, nous découvrons que, une fois libre d’être lui-même, l’être humain est encore plus complexe que nous ne le croyions.
Même les gens qui acceptent la base de l’identité trans ont parfois un récit trop simpliste : un processus d’abord social, puis hormonal et enfin chirurgical pour une transition parfaitement binaire, d’homme à femme ou vice-versa. Point.
Or, ce narratif ne correspond pas à la réalité de bien des personnes transgenres, écrit le Dr Nat Mulkey, de la Faculté de médecine de l’Université de Boston, dans Scientific American : « Les parcours empruntés pour parvenir à une identité de genre authentique sont aussi nombreux que n’importe quelle autre composante de l’histoire d’un individu. » Vouloir catégoriser les gens est un réflexe, mais volontairement ou pas, nos catégories sont trop souvent réductrices.
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« Montrez-leur une huître », répond Grissom à Mimosa.
Le scientifique poursuit en expliquant qu’il existe deux types d’huîtres mâles, et que certaines peuvent changer de sexe selon leurs besoins. En fait, ces huîtres naissent toutes en tant que mâles, mais leurs organes reproducteurs produisent à la fois du sperme et des œufs, ce qui leur donne la possibilité de changer de genre au cours de leur vie. Or, même si l’Homo sapiens et les mollusques sont des animaux bien différents, ils ont des ancêtres communs qui remontent à quelque 400 à 500 millions d’années, à l’époque où toute vie sur Terre était aquatique.
Avant que nos ancêtres primitifs sortent des milieux aqueux pour marcher, ramper et courir sur la terre ferme, sans doute que beaucoup d’autres espèces avaient cette capacité de modifier leur sexe selon leurs besoins, caractéristique que les huîtres (et différentes espèces du monde animal) possèdent toujours.
« Peut-être qu’à l’origine, nous étions tous censés pouvoir changer de sexe, conclut Grissom. Et qu’en réalité, naître avec un seul sexe ne serait… qu’une mutation. »
Cette chronique a été publiée dans le numéro de septembre 2023 de L’actualité.
«“Il n’y a que deux genres : l’homme et la femme”, répètent bon nombre de ceux et celles qui considèrent les revendications des personnes transgenres comme une aberration.»
Heu… C’est fait exprès, d’écrire «genre» au lieu de «sexe»un peu partout dans le texte comme si ces deux termes étaient synonymes et interchangeables?
Vous réalisez que le cœur du problème est justement là? Que s’il y a mille et une façon d’exprimer sa féminité ou sa masculinité, ce qui fait presque l’unanimité, à l’exception de TRÈS rares cas confirmant la règle, on est soit de sexe féminin, soit de sexe masculin, et on ne peut en changer?
L’Actualité devrait retirer le mot »science » de la chronique de monsieur Fournier.
Pourquoi?
Oui M. Fournier exprime des opinions, mais basé sur nombre d’observations. Observations qui sont le point de départ de toute démarches scientifiques.
Ensuite, ce texte est publié dans une revue généraliste. Lui demander de faire une publication comme on en retrouve dans les revues scientifiques spécialisée ne tient pas la route. Ce texte se rapproche plus d’un travail de vulgarisation ou des faits scientifiques sont mis en rapport avec nombre de textes d’opinions qui se basent sur pas grand chose.
Tout-à-d’accord avec le commentaire de Mme Laporte.
Confondre sexe et genre est soit fait de manière délibérée (« virtue-signalling » auprès de ses amis chroniqueurs wokistes de La Presse et du Devoir); soit pour démontrer que les gens qui critiquent l’idéologie de genre sont des imbéciles obtus anti-wokes et complotistes qui ne comprennent rien à rien et mélangent tout; ou encore par ignorance, ce qui m’apparaît improbable étant donné la bonne formation scientifique du chroniqueur.
Par ailleurs, l’être humain actuel partage un ancêtre commun encore plus récent avec l’oiseau (~300 M Années, https://www.onezoom.org/) sur l’arbre phylogénétique. Je mets au défi le chroniqueur de s’élancer du pont Jacques-Cartier, en remuant les bras très très fort de haut en bas, pour lui permettre de s’envoler. Au fond, peut-être qu’à l’origine, nous étions tous censés pouvoir voler … et ce ne serait que le résultat d’une vieille mutation 🙂
Qu’on greffe un utérus à chaque homme qui veut avoir un corps de femme.
Je leur donne 6 mois pour regretter leur geste.
Pour sauver ma peau, j’ai subi l’hystérectomie l’année dernière.
Depuis, je me définis comme : FEMME LIBRE !
Bonjour, ce que je trouve difficile dans cette réflexion autour du genre c’est que j’ai l’impression qu’on catégorise les genres de façon précise et stéréotypée. Ça veut dire quoi être du genre féminin ou du genre masculin? Pour moi il y a mille et une façons d’être du genre féminin. Et je n’ai pas réussi à trouver quelqu’un qui peut me le dire sans que je trouve que ce sont des stéréotypes.
Peut-être qu’il y a quelque chose que je ne comprends pas dans ce qu’est le genre…. Mais pour moi je ne suis pas certaine que la distinction entre sexe et genre soit utile. Ma vision serait qu’il n’y a qu’un genre – le genre être humain – et que toute personne peut se développer et grandir et vivre selon ses attributs, ses principes et ses valeurs.
Serait-ce à dire que ceux et celles qui prêchent l’ambivalence sur les genres (sexes) tentent un retour de 400 à 500 millions d’années en arrière ??? En 2023, on en est rendus à la situation actuelle des deux genres bien distincts depuis des millénaires, si on se fie à ¨l’évolution naturelle¨. Si on en croit la science, il serait ridicule de le comprendre autrement, donc, oublions les théories fumeuses du wokisme déluré.
Je suis d’accord avec Mme Sylvie Cantin, mais ce ‘est pas une vision.
Nous sommes du genre HOMO, de l’espèce SAPIENS et de la race SAPIENS. Les huit milliards d’habitants sur notre petite planète sont d’un seul genre, d’une seule espèce et d’une seule race (mais avec des couleurs de peau différentes comme mécanismes de défense contre les rayons UV selon la latitude où vivaient nos lointains ancêtres). Et bien sûr, notre race vient avec des organes de sexe mâle et de sexe féminin qui sont nécessaires pour la reproduction de notre race, de notre espèce et de notre genre.
…n’est pas…