Environ 1,2 million de Québécois vivent avec le diabète, dont 90 % avec celui de type 2. « Dans les deux cas, la maladie engendre de nombreuses complications », précise Nadine Taleb, endocrinologue au CHUM et chercheuse au Centre de recherche du CHUM.
Première cause de cécité chez les adultes de moins de 65 ans, le diabète triple aussi le risque de mourir d’une maladie du cœur.
Qu’est-ce que le diabète de type 1 ?
Il s’agit d’une maladie auto-immune. Dans ce type de diabète, les cellules du pancréas qui produisent l’insuline sont détruites par le système immunitaire. Sans cette hormone, le sucre n’arrive pas à entrer dans les cellules du corps humain et à lui fournir l’énergie nécessaire pour bien fonctionner.
Les gens atteints doivent donc s’injecter de l’insuline, sinon le sucre s’accumule dans le sang, ce qui abîme les reins, les nerfs et les vaisseaux sanguins, et peut entraîner le coma et la mort.
Une prédisposition génétique, combinée à des déclencheurs, serait en cause. « Les scientifiques explorent plusieurs pistes d’éléments déclencheurs, comme les virus, l’excès d’hygiène ou le manque de vitamine D, mais ce sont des hypothèses pour le moment », signale la Dre Taleb.
Cette forme de diabète est diagnostiquée principalement chez les jeunes de moins de 20 ans, mais elle peut survenir à tout âge.
Qu’est-ce que le diabète de type 2 ?
Cette maladie chronique apparaît lorsque le corps devient résistant à l’insuline et que le pancréas en produit de moins en moins. Le sucre entre donc moins bien dans les cellules.
Cette forme de diabète est fortement liée à une prédisposition génétique et à de mauvaises habitudes de vie qui ont « épuisé » le pancréas. « La sédentarité est un énorme facteur de risque, signale Nadine Taleb. La quantité, mais surtout la mauvaise qualité des aliments qu’on mange, comme des mets riches en gras saturés, en est un autre. » L’obésité est également beaucoup associée au diabète de type 2 : plus de 80 % des personnes obèses en sont atteintes, selon Diabète Québec et plusieurs experts.
Une personne à risque génétiquement ne sera pas nécessairement diabétique si elle a de bonnes habitudes de vie. Selon les connaissances actuelles, le risque d’avoir la maladie est de 40 % si un des parents en est atteint et de 70 % si les deux parents le sont.
Le diabète de type 2 est souvent diagnostiqué à l’âge adulte, mais de plus en plus d’enfants et d’adolescents sont touchés également, en raison de la plus grande sédentarité et de la hausse du poids corporel chez les jeunes.
Qu’est-ce que le prédiabète ?
« C’est l’étape silencieuse du diabète de type 2 », dit Nadine Taleb. Elle se caractérise par un taux de sucre dans le sang (appelé glycémie) légèrement plus élevé que la normale, mais pas encore assez pour poser un diagnostic de diabète. C’est un signal d’alarme : le corps annonce en quelque sorte la survenue de la maladie si rien n’est fait.
Selon Diabète Québec, il est possible de diminuer de 60 % le risque d’être atteint du diabète de type 2, ou du moins d’en retarder l’apparition, en faisant de l’activité physique régulière et en mangeant sainement, entre autres choses.
Quels sont les symptômes du diabète ?
Les symptômes sont divers : fatigue, somnolence, soif excessive, envies fréquentes d’uriner, bouche sèche, vision embrouillée, faim exagérée et irritabilité. Dans le cas du diabète de type 2, ils peuvent être mineurs, et même passer inaperçus pendant des années (d’où l’importance de faire faire des prises de sang régulièrement à partir de l’âge de 40 ans). Dans le type 1, ils peuvent apparaître plus subitement et s’accompagnent parfois d’une perte de poids. Si vous remarquez de tels symptômes, consultez un médecin sans tarder.
Comment traiter le diabète de type 1 ?
La seule façon de survivre à cette forme de diabète est de s’injecter de l’insuline, à l’aide d’un stylo injecteur ou avec une pompe à insuline, et ce, avant chaque repas. La personne atteinte doit comptabiliser les glucides afin de calculer la dose à s’injecter.
Ce traitement s’accompagne d’une saine alimentation et d’activité physique, car cette dernière augmente la sensibilité des tissus du corps à l’action de l’insuline.
Du côté de la recherche, des essais sont en cours pour transplanter de nouvelles cellules productrices d’insuline, mais le succès de cette approche reste limité pour l’instant, selon la Dre Taleb.
Dans certains cas (diabète très difficile à contrôler par exemple), on peut procéder à la greffe d’un pancréas provenant d’un donneur. « Ça fonctionne, mais le patient doit prendre une quantité importante de médicaments antirejet et il n’y a pas assez de donneurs », précise l’endocrinologue.
On tente donc plutôt de retarder l’apparition de la maladie. Un premier médicament (injectable) — le Tzield — a été approuvé aux États-Unis pour les personnes à haut risque d’être atteintes du diabète de type 1. Il limite l’attaque par le système immunitaire des cellules productrices d’insuline. Ce produit n’est cependant pas encore approuvé par Santé Canada.
Comment traiter le diabète de type 2 ?
D’abord, en tentant de changer ses habitudes de vie, si elles peuvent être améliorées. Certaines personnes arrivent ainsi à « être en rémission et à conserver des glycémies normales sans médicaments », affirme Nadine Taleb.
Si cela ne fonctionne pas, des médicaments oraux sont prescrits pour aider le corps à utiliser l’insuline plus efficacement (Glucophage ou Stagid, entre autres) ou encore pour stimuler la sécrétion d’insuline par le pancréas (Actos ou Avandia, par exemple). Ceux-ci doivent être pris avant les repas pour empêcher la glycémie de monter en dehors des valeurs normales, soit de 4 à 10 millimoles par litre (mmol/L).
« Il y a aussi des comprimés qui favorisent l’élimination du sucre dans l’urine, comme Forxiga, ainsi que des injectables comme Ozempic et Mounjaro qui augmentent la sécrétion d’insuline », ajoute Nadine Taleb. Ozempic et Mounjaro (ce dernier est approuvé au Canada, mais non offert pour le moment) sont également reconnus pour faire perdre du poids, entre autres parce qu’ils accentuent le sentiment de satiété.
Enfin, certains diabétiques de type 2 doivent s’injecter de l’insuline d’une à plusieurs fois par jour, comme les diabétiques de type 1.
Quel type de diabète est le plus grave ?
C’est très relatif comme réponse, selon Nadine Taleb. Un diabétique de type 1 qui ne prend pas son insuline peut mourir à tout moment. Sachant cela, les diabétiques de type 1 ont tendance à bien gérer leur glycémie. « Par contre, de plus en plus d’entre eux sont en surpoids. Ils peuvent devenir résistants à l’insuline, ce qui est très inquiétant », se désole l’endocrinologue.
Les diabétiques de type 2 ne dépendent pas tous de l’insuline ni même de médicaments. « Comme la maladie est moins tangible pour eux, certains prennent leur état moins au sérieux. De ce fait, il y a plus de complications à long terme aux reins, aux yeux et au cœur chez les diabétiques de type 2 », souligne la Dre Taleb.
Ressources
- Test en ligne : Êtes-vous à risque ?
- Diabète Québec
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« Environ 1,2 million de Québécois vivent avec le diabète, dont 90 % avec celui de type 2 »
Donc 15 % des Québécois.
Plusieurs analyses pour différentes affections comme l’hypothyroïdie ont des valeurs de référence basé sur 2 écarts-type pour poser un diagnostic arbitraire d’anomalie pour le plus aigu 2.5% de la population. Or on sait qu’un désordre thyroïdien a un impact majeur sur le contrôle du glucose. On en fait mention dans cette étude du Journal of Thyroid Research: Thyroid Disorders and Diabetes Mellitus https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3139205/
Comment expliquer cette disparité des incidences d’affections endocriniennes interdépendantes 2.5 vs 15%?
Selon le Docteur David Derry , M.D. PhD, laTSH doit être abandonnée. Les problèmes de thyroïde sont si répandus que les groupes-témoin pour établir les valeurs de référence en sont atteints. https://www.tpauk.com/main/article/rethinking-the-tsh-test-and-why-the-tsh-test-needs-to-be-abandoned/
Depuis l’avènement de la TSH comme « gold standard », les dosage de médication sont 3 fois moins élevées. Pourtant, aucune étude n’a démontré un lien entre la mesure de la TSH et celle du bien-être.
Si l’homéostasie est déréglée, elle ne l’est pas que pour une petite partie de l’oganisme.