Parmi les tâches qui l’attendent, le nouveau pape devra se pencher sur les travaux de l’Académie pontificale des sciences, qui tente de réconcilier la foi et la science en réunissant, au Vatican, 80 chercheurs de toutes confessions choisis parmi l’élite de la science mondiale.
Descendante de l’Académie des Lynx fondée en 1603 pour se porter à la défense des idées de Galilée, l’Académie pontificale des sciences telle qu’on la connait aujourd’hui date de 1936. Elle a rassemblé au fil de son histoire un nombre impressionnant de prix Nobel tels que Niels Bohr, Max Planck, Alexander Fleming ou Ahmed Zewail.
Dans les dernières années, les membres de l’Académie des sciences se sont réunis pour toucher à des sujets de plus en plus sensibles pour la religion catholique, tel que l’infertilité ou même les cellules souches.
Son prochain atelier, en avril, s’intitule Via Humanitatis, il porte sur l’histoire de l’humanité telle que l’ont reconstruite les paléontologues.
Ce n’est pourtant qu’en 2009 que le Vatican a reconnu que la théorie de l’évolution n’était pas incompatible avec le catholicisme !
La présentation que font les organisateurs de cette rencontre, dont le cardinal Roger Etchegaray, montre cependant les limites de l’exercice. On peut notamment y lire (traduction libre) que :
Même si la science n’est pas en mesure de prouver directement l’existence de Dieu, elle n’a pas été capable de fournir la preuve du contraire. Elle se restreint elle-même à expliquer comment les faits de la nature se produisent plutôt que pourquoi, i.e. les causes première et finale …/…
L’évolution a-t-elle culminé dans l’être humain ? Celui-ci est-il le fruit du hasard ? Nous sommes personnellement fascinés par l’évolution de la vie et de l’univers, et par l’apparition de l’être humain. Nous pouvons seulement croire que c’est une nouvelle preuve de l’existence de Dieu.
Dans son dernier livre, The grand design (Y a-t-il un grand architecte dans l’univers?), l’astrophysicien Stephen Hawking invitait les scientifiques à se pencher à leur tour sur cette question du «pourquoi» plutôt que du «comment».
Selon une anecdote, le pape Jean-Paul 2 aurait reçu le célèbre scientifique en ces termes : «Nous sommes bien d’accord, monsieur l’astrophysicien. Ce qu’il y a après le big bang c’est pour vous, et ce qu’il y a avant, c’est pour nous.»
Mais selon Stephen Hawking, les lois de la physique quantique fournissent un modèle d’univers apte à se créer lui-même. La M-théorie qu’il défend, une extension de la théorie des cordes, reste toutefois à démontrer.
La science ne peut prouver que Dieu n’existe pas, mais elle peut faire la preuve qu’il n’est pas nécessaire, avance Hawking.
L’Académie pontificale des sciences mettra peut-être ce sujet à son ordre du jour… d’ici quelques siècles!
En attendant, la nomination d’un nouveau pape ne changera rien à la science telle qu’elle se pratique aujourd’hui.
Les scientifiques sont surreprésentés parmi les athées, même si quelques uns sont connus – et souvent critiqués – pour leur ferveur religieuse.
L’un des scientifiques croyants les plus influents est certainement le généticien chrétien évangélique Francis Collins, directeur des NIH, qui n’a tout de même pas réussi à empêcher Barack Obama de refinancer la recherche sur les cellules souches en 2011.
En 1998, un sondage avait estimé que 93% des membres de l’Académie nationale des sciences américaine ne croyaient pas à un dieu personnifié.
En 2009, dans un autre sondage du Pew Research Institute mené auprès de 2500 membres de l’Association américaine pour l’Avancement des sciences (AAAS), 48% des scientifiques interrogés se sont déclarés athées ou agnostiques, à comparer à 17% dans la population générale.
Si vous avez aimé cet article, pourquoi ne pas vous inscrire à notre infolettre santé ? Vous y lirez en primeur, tous les mardis, les explications toujours claires, détaillées et rigoureuses de notre équipe de journalistes et de professionnels de la santé. Il suffit d’entrer votre adresse courriel ci-dessous. 👇
Bonjour,
L’Agence Science-Presse publiait cette semaine une émission sur le même sujet :
http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2013/03/12/science-vatican
(1)
« Même si la science n’est pas en mesure de prouver directement l’existence de Dieu, elle n’a pas été capable de fournir la preuve du contraire. »
« La science ne peut prouver que Dieu n’existe pas, mais elle peut faire la preuve qu’il n’est pas nécessaire, avance Hawking. »
En tout respect de Hawking ou du cardinal peuimportte …
Je suis fortement en desaccord avec cette affirmation et je ne comprend pas que des gens la reprenne a tout vent sans la « challenger » …
Bien des dieux sont effectivement elimines non seulement par la science mais par simple verification de l’adequation avec le reel …
Des dieux tels que les dieux grecs se promenant ici ou la et engendrant demi-dieu et autres ne concordent effectivement pas avec le reel.
—-
(2)
C’est sur que les dieux qui sont invisibles, qui n’ont pas d’interaction avec rien , qui sont partout et nulle part … et pour lesquels meme leur adherent sont pas trop sur et qu’ils sont plus ou moins convaincu de temoignage par oui dire …
… dans le fond pas de moyen de verifier l’adequation avec le reel …
Mais ca montre pas que la science ou meme la verification de l’adequation avec le reel scrappe pas des dieux possibles …
c’est juste qu’on donne aux dieux volontairement des proprietes de manieres telles qu’on les sort carrement du reel …
—–
(3)
« 48% des scientifiques interrogés se sont déclarés athées ou agnostiques, à comparer à 17% dans la population générale. »
Agnostique, athee … indecis …
Moi je propose une autre categorie. Ceux qui pensent que tous les dieux dans le fond se revelent d’aucun interet.
Je regarde leur livre et au dela du fait que c’est mal ecrit et meme pas de la bonne literrature.
C’est pas interessant au niveau du vivre ensemble car moins d’ampleur que nos charte et nos differents code et meme pas interessant au niveau du savoir et de la science.
Et donc je plaide pour dire carrement aux differents dieux et principaement a leur adherent que leur dieu nous interesse meme pas s’il existait.
On peut quand même se demander à quoi sert une académie des sciences au Vatican dès lors qu’il est clair que la religion et la science ne visent pas à répondre à la même question. Libre au croyants de s’imaginer une puissance divine à l’origine de l’univers. Cela devient plus problématique lorsque sous des apparences de raisonnement scientifique les « créationnistes » moderne invoque une théorie de l' »intelligent design » pour expliquer l’évolution en s’accaparant d’une théorie scientifique – soit-disant admise par l’église – pour la déformer et abuser des esprits fragiles.
Quelle science pour le nouveau pape? aucune!
Ce serait plutôt « les athées sont surreprésentés parmi les scientifiques », et non le contraire, si je comprends bien la suite de votre article.
J’ai beau être athée, laÏciste et anticlérical, j’espère que cette Académie, puisqu’il y en a une, va se pencher sur le « problème » – si l’on m’autorise ici un euphémisme – du déterminisme biologique. Prenons par exemple la pseudoscience du XIXème siècle appelée « anthropologie physique », qui a engendré tant de répugnantes âneries comme la craniométrie, la physiognomonie, les zoos humains et j’en passe. C’était une pseudoscience PARCE QU’elle était physique, parce qu’elle saucissonnait l’humanité en entités PHYSIQUES, naturelles-biologiques – les fameuses « races » et « ethnies » – parce qu’elle appliquait aux peuples ou nationalités – faits de civilisation, donc acquis par chaque individu de son vivant, donc immatériels – en leur appliquant dis-je un pattern tiré de la zoologie, comme si le fait d’être Japonais ou Hongrois correspondait aux espèces et sous-espèces du règne animal. Ignoble mentalité, très répandue au XIXème siècle parce qu’elle se prenait pour une science, et qui me rappelle chaque fois ces fortes paroles de Natalia Ginzburg, antifasciste historique du glorieux Parti d’Action :
«Notre génération n’est pas une génération de renards et de loups. Notre génération est un génération d’hommes.»
Soyons précis. L’anthropologie physique est tout à fait une vraie science, fascinante et tout et tout – on n’a qu’à penser à la souriante Kathy Reichs – dès lors qu’il s’agit de faire mon AUTOPSIE. Mais c’est une dangereuse bouillie pseudoscientifique, une idéologie raciste déguisée en science dès lors qu’elle est de retour dans le monde des vivants, dans le monde des affaires humaines, dans le monde des constructions spécifiques de l’Homme. Or c’est le cas présentement. Un Caucasien, c’est quelqu’un qui a grandi et a été élevé dans la région du Caucase – le peuple tchétchène, par exemple, et plusieurs autres – et non un type physique. C’est pas parce qu’on appelle ça anthropologie biologique plutôt qu’anthropologie physique que je vais me faire avoir, ou que ça y change quelque chose : c’est toujours pré-nazi, en tout aveuglement bien entendu.
De la « sociobiologie », qui a l’aval du Club des prétendus sceptiques (sic*), à la neurobiologisation de la psychologie (**) et son impact chimique sur les écoles, cette saloperie est de retour depuis un bout de temps déjà et je dois lui tordre le cou.
Marc
(*) Pour un véritable sceptique, qui ne se laisse bêtement impressionner ni par la religion ni par la science, je conseille plutôt l’écrivain sicilien Leonardo Sciascia.
(**) C’est un aspect du processus que Levinas, dans un article de 1934 dont je vous épargne le titre, appelait fort justement « concrétisation de l’esprit ». Sauf que pour ce qui est des idées allemandes, elle n’apparaît pas en 1933, évidemment, mais circa 1880: les maladies mentales commencent alors à être prises pour cervicales par toute une école de pensée, et ce dans le même mouvement naturaliste général qui s’était mis à prendre le peuple allemand pour une soi-disant « race allemande » et le peuple juif pour une soi-disant « race juive » et les Juifs allemands pour un soi-disant « mélange de races ». Les deux séries semblent disjointes ? Que non pas: dans les deux cas, on commence à prendre un fait non-physique pour un fait physique.
Ça me semble être un exercice périlleux pour l’Église. Si les religieux s’ouvrent à la science et acceptent que des théories scientifiquement démontrées ont préséance sur le « miracle » lorsqu’il n’est plus nécessaire, il ne reste au divin que les « trous » dans la théorie scientifique, un Dieu des lacunes, ce qui n’a rien de bien attrayant pour les fidèles.
Je crois que le dogmatisme et l’aveuglement complet seront toujours un modèle d’affaire plus rentable pour les différentes religions.
La reforme de la curie Romaine.Et une nouvelle eglise pour un monde meurtrie par la guerre et les interets.Une reconcilliation des peuples