Toute la planète doit être vaccinée

Une quinzaine de pays ont accaparé 93 % des premières doses des vaccins contre la COVID-19. L’accès universel aux vaccins doit devenir une priorité mondiale, pour échapper à une résurgence de la maladie et à un « échec moral monumental ».

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D’autres virus viendront. D’autres catastrophes frapperont le Québec. Pas de sitôt, espère-t-on. Mais en tirant des leçons de la dernière — et éprouvante — année, il est possible d’être mieux préparés pour faire face au prochain coup dur qui ébranlera la province. Voici l’un des chantiers à mettre en œuvre afin de ne plus jamais vivre des temps aussi difficiles.

« Un échec moral catastrophique. » Voilà comment Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qualifie la stratégie des pays riches, qui à la fin janvier étaient 15, dont le Canada, à avoir accaparé à eux seuls 93 % des doses de vaccins produites dans le monde

Ce nationalisme vaccinal est risqué : plus le virus continue à circuler durablement dans une bonne partie de la planète, plus il est susceptible d’acquérir des mutations qui pourraient compliquer l’immunisation partout dans le monde, y compris dans les pays riches. Des citoyens canadiens en voyage dans les Caraïbes l’an prochain pourraient ramener ainsi des variants moins sensibles aux vaccins actuels.

Ces dernières années, la vaccination dans les pays pauvres a fait d’immenses progrès, grâce à différentes initiatives réunissant des gouvernements, le secteur privé et des organisations philanthropiques, comme la fondation de Bill et Melinda Gates. Depuis 2000, Gavi, l’Alliance du vaccin, a financé l’immunisation de 822 millions d’enfants, dont plus de la moitié en Afrique. Lancée à Davos en 2017, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) récolte aussi des fonds pour l’élaboration et la fabrication de vaccins destinés à contrer des agents pathogènes émergents dans les pays pauvres.

Dès avril 2020, l’OMS et ces organisations non gouvernementales ont créé l’Accélérateur ACT, un dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre le nouveau coronavirus. Diverses initiatives en découlent, dont COVAX, qui vise principalement à fournir deux milliards de doses de vaccins avant la fin de 2021 aux pays n’ayant pas les moyens d’immuniser leurs populations à risque. Le Canada y a déjà versé 865 millions de dollars.

« COVAX est une bonne initiative même si son financement est encore un peu insuffisant », estime Denise Byrnes, directrice générale d’Oxfam-Québec. Le problème est plutôt du côté de la disponibilité et du coût des vaccins, que les règles du jeu actuelles ne permettent pas de maîtriser.

Seule AstraZeneca a annoncé dès le départ qu’une partie de ses vaccins serait réservée à COVAX, et lui serait vendue à prix coûtant, jusqu’en juillet 2021. « On comprend que les entreprises sont là pour faire des profits. Mais nous n’avons aucun moyen de nous assurer que ces profits restent raisonnables, puisque nous ne savons même pas quelle part du coût d’élaboration des vaccins a été financée par l’injection massive de fonds publics », dit Mira Johri, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal et spécialiste de l’accès équitable aux vaccins.

La chercheuse croit que les États devraient s’unir pour imposer aux sociétés pharmaceutiques une garantie de profit raisonnable quand survient une menace mondiale comme la pandémie. 

En octobre, l’Inde et l’Afrique du Sud se sont attaquées au problème d’une autre manière, en demandant à l’Organisation mondiale du commerce d’exclure les produits liés au traitement ou à la prévention de la COVID de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce, pour permettre notamment la production de vaccins génériques. « On l’a vu avec les médicaments contre le sida en Afrique du Sud : dès qu’un générique a pu être produit, ça a complètement changé la maîtrise de cette épidémie », souligne Denise Byrnes.

D’autres modèles pourraient aussi servir d’inspiration pour faciliter l’accès universel aux vaccins contre la COVID. Mira Johri rappelle ainsi le succès de Drugs for Neglected Diseases initiative (DNDi), une organisation de recherche et développement sans but lucratif fondée par Médecins sans frontières, l’Institut Pasteur et quatre centres de recherche en pays tropicaux. Depuis 2003, DNDi a créé huit nouveaux traitements contre des maladies tropicales négligées par les multinationales du médicament, comme la leishmaniose, qui ont ensuite été offerts aux entreprises pharmaceutiques pour qu’elles les produisent à très bas coût.

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Ce que vous faite ces de la.propagande de peur et c’est contre nature…notre système immunitaire à été conçu pour faire ce travail nous injecter des dizaine de produit toxique dans le corp n’aidera en rien la lire contre la covid…bref votre article c’est de la grosse vidange