
Les alertes de tornade diffusées mardi à la télévision et à la radio (en Montérégie et dans la région de Québec) par le nouveau système Québec en alerte ont-elles inutilement inquiété la population ?

Risquait-on vraiment quelque chose avec cette tornade ?
Oui. Et il n’y a rien d’anormal au fait qu’une tornade ait été annoncée et qu’elle ne se soit finalement pas produite. La prédiction des tornades reste extrêmement difficile à faire.
Une tornade est un tourbillon de vent très violent qui prend naissance à la base d’un cumulonimbus, un gros nuage très haut qui donne naissance aux orages à l’avant d’un front froid. Une tornade peut se produire lorsque le vent change de direction et de force avec l’altitude.
Les orages dans lesquels se forme une supercellule sont les plus à risque de donner naissance à une tornade. Dans ces orages, un équilibre se crée entre les courants d’air ascendants dans le nuage et les courants descendants, ce qui leur permet de se maintenir beaucoup plus longtemps que les orages ordinaires. Plus le sommet du nuage formé est haut, plus l’orage sera intense.
Les scientifiques ne comprennent pas encore bien ce qui fait qu’une supercellule orageuse donne ou non naissance à une tornade.
Au Québec, cinq tornades se produisent en moyenne chaque année. Depuis 1985 au moins, aucune n’a fait de victimes, mais des dizaines de maisons ont été endommagées.
Trois tornades de force F3 sur l’échelle de Fujita (qui correspond à des dommages sévères) se sont produites pendant cette période, dont la plus récente à Aymler, en 1994. Depuis 2013, la sévérité des tornades est évaluée par l’échelle de Fujita améliorée, qui détaille mieux les dégâts occasionnés.
Les orages violents et les tornades sont les deux seuls «événements» météo pour lesquels Environnement Canada émet des alertes. Les tempêtes ou le froid extrême, par exemple, sont annoncés par des avis ou avertissements.
Québec en alerte
Mardi, en après-midi, on a déclenché le nouveau système Québec en alerte du ministère de la Sécurité publique du Québec pour relayer cette alerte d’Environnement Canada. Pour ce faire, on a interrompu les émissions diffusées à la radio et à la télévision dans plusieurs régions du sud du Québec.
Ce système avait été testé pour la première fois le 5 mai dernier. Le test a été, selon le propre bilan du ministère de la Sécurité publique, une «réussite partielle», notamment parce que plusieurs médias n’avaient pas retransmis l’information.
L’alerte de ce mardi, abondamment relayée, a pris par surprise nombre d’auditeurs et de téléspectateurs. Répété à de multiples reprises pendant la durée de l’alerte, un avertissement sonore semblant annoncer la fin du monde a fait place à une voix enregistrée quasiment inaudible, laquelle débitait la liste des secteurs à risque de tornade et invitait à suivre les mises à jour de l’alerte sans trop de précisions.
Beaucoup d’auditeurs se sont plaints de la piètre qualité d’un message jugé inutilement alarmant.
Depuis longtemps, de nombreux pays se sont dotés de tels systèmes d’alerte, qui ont fait la preuve de leur efficacité. Au fil des ans, la population concernée a appris à y prêter attention sans paniquer.
Mais le message diffusé mardi au Québec n’est vraiment pas un modèle du genre, et on peut sérieusement se demander si sa mise en ondes n’a pas été prématurée.
Il y a un risque à prendre ainsi la population pour cobaye, dans la mesure où la confiance qu’elle accorde au système influence directement son efficacité. Pour que Québec en alerte soit efficace, ses messages doivent être irréprochables.
Avant de transmettre de nouveaux messages, la qualité de la voix est clairement à revoir. Siri parle beaucoup mieux, par exemple !
On peut aussi se questionner sur la fréquence de répétition de l’alerte, et sur le type de signal sonore.
Le système a été conçu par Pelmorex Media , la société mère de Météomédia et The Weather Network, basée à Oakville, en Ontario.
Pour concevoir (pdf) les messages du nouveau système national d’urgence canadien En alerte (dont Québec en alerte est dérivé), elle s’est notamment inspirée des recommandations de l’Association canadienne d’alertes et d’avis au public (ACAAP), une société nationale sans but lucratif devenue, en septembre dernier, l’Organisation des opérations de sécurité publique du Canada.
(Au passage, on ne peut pas dire que la langue française soit un des points forts de cette organisation, puisque la version française de son site Internet se résume pour l’instant à la phrase suivante :
CanOps est géré par start-up en anglais seu ement , et fournira le contenu et les services français en temps voulu.)
Dans ses directives (pdf) sur la présentation des alertes au public, CanOps indique que, dans la mesure du possible, le signal sonore d’alerte canadien, qui dure huit secondes, doit être utilisé.
Il n’est pas prévu qu’il soit modulé selon, par exemple, la gravité de la menace.
Ainsi, rien ne permet de distinguer un risque hypothétique — comme celui d’une tornade — d’un risque réel, comme un accident industriel avec émanation de gaz toxiques ou un bris de barrage, dont on est à peu près certain qu’ils feront des victimes.
Est-ce la meilleure option ? Qu’en pensez-vous ?
Une autre patente a gosse! Le signal sonore a revoir( trop long et a répétition). Le ciblage de la région affectée beaucoup trop large! Le langage du robot utilisé dégueulasse! Et finalement le degré de gravité a revoir a la hausse!!! Si on se fit aux alertes météo qui annoncent une grosse tempête alors que c’ est tout simplement du mauvais temps normal!
Pour certains 5cm de neige c’ est beaucoup et pour d’ autres 10 cm c’ est dans la normalité dépendamment de la région qu’ on habite!! Une tornade de force 0 sont des vents de +- 200 km heure arrive dans un secteur ciblé au Québec environ 5 fois par année, alors qu’ une tornade de force 1 arrive très rarement au Québec donc , on se calme le ponpon et il faudra pas que les fonctionnaires chargés de faire fonctionner le système ne fantasment pas trop souvent!