Variant Omicron : ce qu’on sait pour l’instant

En attendant d’en savoir plus sur le nouveau variant, il serait très mal avisé de relâcher quelque mesure sanitaire que ce soit. Voici pourquoi.

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Le nouveau variant découvert le 25 novembre dernier pourrait changer la donne pour la gestion de la pandémie, selon ses caractéristiques. Il a aussi le potentiel de jouer les trouble-fête dans nos (très attendues) rencontres de fin d’année. Le mot à retenir ici, c’est « potentiel ». Car on sait encore peu de choses de cet invité indésirable. Des réponses devraient venir d’ici deux ou trois semaines au plus tard.

Pour l’instant, on sait juste qu’il a accumulé 35 mutations dans la partie de son ARN qui dicte la forme de la protéine de spicule par laquelle le virus se lie à nos cellules, alors que les variants dominants précédents en avaient accumulé beaucoup moins (9 pour Delta, par exemple).

Si l’OMS l’a classé « variant préoccupant », c’est qu’on ignore quelles conséquences aura cet ensemble de modifications du spicule sur la capacité du virus à se transmettre, à donner une maladie grave ou à résister à l’immunité procurée par les vaccins ou les infections passées. Autrement dit, le gros stress avec ce nouveau variant, c’est le degré d’incertitude qu’il engendre, pas ses propriétés, puisqu’on ne les connaît pas. 

Pour faire image, c’est un peu comme si la clé du virus avait été martelée 35 fois plutôt que 9. Rentrera-t-elle mieux ainsi dans la serrure de nos cellules, ou moins bien ? Et est-ce que nos anticorps et cellules T trouveront encore facilement les points faibles du virus ? On peut essayer de deviner les réponses en regardant où les coups de marteau ont été donnés — certaines des mutations d’Omicron sont déjà connues. Sauf que la combinaison de l’ensemble des mutations n’équivaut pas au total des effets de chaque mutation. On n’a encore jamais vu un spicule aussi chamboulé, et plusieurs des mutations sont nouvelles. Des essais de modélisation menés notamment par l’équipe de Rafaël Najmanovich, à l’Université de Montréal, semblent pointer vers un variant nettement plus contagieux, mais ces résultats sont très préliminaires et devront être confirmés dans la vraie vie.

Si cette contagiosité accrue vient avec une virulence moindre, ou si Omicron n’échappe pas de façon notable aux vaccins actuels, on pourrait même éventuellement gagner au change avec ce dernier. Par contre, si Omicron est à la fois plus contagieux, plus virulent et qu’il échappe en bonne partie à la réponse immunitaire — ce qui est possible également —, cela aura des conséquences majeures sur les mesures sanitaires et la vaccination. 

Le hic, c’est qu’il faudra attendre plusieurs semaines avant d’avoir une bonne idée des caractéristiques de ce variant. D’ici 15 jours, on devrait mieux connaître sa contagiosité. Les tests de neutralisation par les anticorps de personnes vaccinées devraient aussi donner rapidement les premières informations sur sa capacité à résister au vaccin, même si seul le temps qui passe permettra de valider ces résultats dans la vraie vie. Sa capacité à donner une maladie plus grave, qui se modélise mal, risque d’être plus longue à évaluer — pour Delta, il a fallu environ deux mois avant d’en être à peu près certain.

Notons malheureusement qu’interdire les vols en provenance de certains pays n’a jamais empêché un variant préoccupant de se propager, puisqu’il est généralement arrivé avant. Hier, les autorités de santé publique écossaises ont même trouvé des cas qui ne sont pas liés à des voyageurs. On remarquera avec ironie que les premiers cas repérés au Canada sont des voyageurs en provenance du Nigeria, un pays situé à 4 500 km de l’Afrique du Sud à vol d’oiseau, et qui n’est pas visé par les interdictions aériennes. Par contre, puisque le Canada exige un test PCR de tous les voyageurs, le criblage de ces tests peut potentiellement détecter la très grande majorité des cas, et l’isolement des personnes positives, empêcher la propagation du virus.

Mettons qu’à un mois des Fêtes, ce n’est pas vraiment le genre de cadeau qu’on espérait, et qu’on a déjà vu plus agréable comme suspense. Mais en attendant d’en savoir plus, il serait très mal avisé de relâcher quelque mesure sanitaire que ce soit.

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Les commentaires sont fermés.

Je ne suis pas médecin ni chercheur scientifique, mais je vais voir ailleurs qu’à radio-Canada et TVA pour avoir des points de vue un peu plus éclairés. Connaissez-vous le Professeur Toubiana, en France ? Il explique ce qu’est une pandémie car il est ¨épidémiologiste¨ de carrière. En résumé, une épidémie, c’est une vague, très forte au début, et qui connaît par la suite des rebonds (2e vague, 3e-4e-5e etc.) qui s’en vont de plus en plus faibles d’une ¨vague¨ à l’autre, jusqu’à disparition ou, du moins, deviennent +ou- inoffensives avec le temps. Il ajoute de plus que les mesures draconiennes se révèlent plus souvent qu’autrement inefficaces , même inutiles, si ce n’est pas nuisibles.
Vous me direz ¨encore un antivac¨, détrompez-vous, je suis doublement vacciné et je suis les mesures recommandées, mais depuis l’annonce de la 5e vague, j’ai recommencé à me poser des questions . Si les vaccins perdent plus de la moitié de leur efficacité après à peine 5 mois, à quoi servent-ils réellement ??? sinon mettre de l’argent dans les poches des pharmaceutiques ?
On a toujours parlé de ¨vaccins¨ comme étant la panacée contre la Covid, mais on n’a jamais parlé de traitements par les médecins avec des produits déjà connus et efficaces pouvant diminuer l’éclosion exponentielle de l’épidémie sous différentes mutations du virus.
Que se cache-t-il derrière tout ça ? Ne me traitez pas de complotiste juste parce que je pose des questions et que je n’ai pas de réponses,mais je ne suis pas une dinde qu’on peut plumer sans me le demander !