Au Québec, l’année scolaire a été allongée jusqu’en septembre, mais un groupe sera en grande partie absent des classes additionnelles : les étudiants qui fréquentent les écoles anglaises.
C’est parce qu’ils ont été plus attachés à leurs classes qu’à la CLASSE !
Un article publié la semaine dernière dans La Presse au sujet des établissements scolaires en grève montrait que 28 des 43 cégeps francophones étaient en grève, mais que les 5 cégeps anglophones ne l’étaient pas – et que leurs étudiants avaient déjà terminé leur année scolaire.
À l’Université de Montréal, plus de 12 000 étudiants sur 40 000 ont été officiellement en grève, ce qui comprend beaucoup de jeunes qui perdraient leur trimestre. Mais McGill estime que seulement 40 étudiants sur 38 000 étaient toujours en grève la semaine passée, ce qui est inférieur au taux d’abandon normal.
Concordia était le seul établissement postsecondaire anglophone fortement touché par la grève, avec environ un quart de ses étudiants officiellement en grève – 12 000 sur 45 000.
Mais seulement 15 % des cours ont été perturbés et, même là, la plupart des professeurs ont continué à enseigner, y compris certains que je connais qui l’ont fait à partir de leur maison.
Comparez cela avec l’UQAM, où 27 000 des 40 000 étudiants étaient en grève et où la plupart des classes se sont tout simplement arrêtées.
Pourquoi cet écart énorme entre institutions francophones et anglophones ? Sommes-nous, les anglos, des lâches trop pusillanimes pour faire du piquetage?
Pourquoi ces deux solitudes de grévistes ?
– Le facteur McGill. Les Anglo-Montréalais sont très fiers de l’Université McGill, qui a terminé 17e dans le classement des universités du monde en 2011. C’est notre seule institution anglo qui se classe au niveau international en n’importe quoi – à l’exception de Leonard Cohen.
McGill a aussi un grand pouvoir d’attraction sur nos adolescents, les amenant à rester à Montréal pendant leurs années universitaires. Ils ne sont pas facilement tentés par les meilleures établissements scolaires dans d’autres villes canadiennes moins intéressantes, parce qu’ils reconnaissent que notre université est meilleure.
Mais nous savons aussi que McGill a besoin d’instaurer des droits de scolarité plus élevés pour rester compétitive avec d’autres universités canadiennes beaucoup plus riches.
Beaucoup de marques anglo-montréalaises sont disparues (avec leurs apostrophes illégales !) – Steinberg’s, Eaton’s, Ben’s, Morgan’s et Dominion’s –, mais McGill est toujours là.
– Plus de 80 pour cent des anglos et des allos disent qu’un diplôme universitaire est le minimum nécessaire pour réussir, selon un sondage Léger publié en avril dernière pour The Gazette – mais seulement 40 pour cent des francophones disent la même chose.
Par contre, de nombreux étudiants francophones choisissent les écoles de métiers, en partie parce que le Québec offre sagement ces cours gratuitement – mais en français seulement.
Je ne suis ni francophone ni sociologue, mais je soupçonne qu’il y a un lien ici. Obtenir un diplôme universitaire semble essentiel pour des étudiants anglophones et leurs familles, alors probablement que la peur de perdre une année est même plus effrayante pour eux que pour plusieurs étudiants francophones.
Cela dit, à l’U de M, la plupart des étudiants en sciences, en droit et en commerce ont essayé d’aller à leurs cours pendant la grève. Il y a donc certainement beaucoup de jeunes francophones qui partagent cette valeur «anglo».
– Les Anglos sont aussi mal à l’aise avec le PQ, qui appuie fortement la grève étudiante et s’en est servie pour déstabiliser le gouvernement Charest.
Les anglos ne sont pas des gros fans de Charest non plus, mais nous ne sommes pas désireux de faire renverser son gouvernement par une élection précipitée qui pourrait amener Pauline à devenir première ministre — avec 4 ans à attendre des «conditions gagnantes» qui pourraient s’avérer perdantes pour nous.
– Aussi, beaucoup de francophones ont un lien émotif avec la politique en France, notamment en ce qui concerne ses grèves fréquentes, son Parti socialiste (avec qui les Québécois n’ont pas à vivre) et son idéalisme quant aux services de l’État libre – y compris l’éducation gratuite.
Toutefois, la plupart des anglos ne savent rien de la France, sinon que sa gastronomie, son vin et son architecture sont super — et que l’ex-président Sarkozy a été battu par un monsieur de Hollande.
Nos modèles politiques viennent plutôt des États-Unis et de l’Angleterre, deux pays où les grèves et les manifs de rue menées par les étudiants ne sont pas vues comme étant romantiques.
Ces pays sont aussi des endroits où l’expression «scolarité gratuite» est devenue un oxymoron.
– Encore plus important, presque tous les anglophones québécois ont de la famille ou des amis à travers le Canada qui sont jaloux des droits de scolarité au Québec.
C’est parce que leurs enfants paient de 5 000 $ à 6 000 $ pour aller à l’université à Toronto ou à Vancouver. C’est une réalité de la vie que nos étudiants anglo-québécois apprennent vite quand ils font des demandes à d’autres universités canadiennes ainsi qu’à celles de Montréal.
Sans parler de tous ceux que nous connaissons qui étudient aux États-Unis…
J’ai des amis new-yorkais qui payent plus de 20 000 $ juste pour envoyer leur fille à l’école primaire – en deuxième année ! – dans le but qu’elle se qualifie, un jour, pour une université qui lui coûtera 50 000 $ par année. Les droits de scolarité, comme les coûts médicaux, dominent leur vie financière.
Ces prix semblent ridicules et presque inimaginables ici, au Québec, où les anglophones comme les francophones croient que l’éducation abordable est un droit sacré pour tout le monde, au même titre que l’assurance-maladie.
Mais les anglos, peut-être, définissent le mot «abordable»différemment des francophones — même si les deux groupes gagnent à peu près le même revenu moyen.
Ainsi, nous voyons les nouveaux droits de scolarité au Québec comme un «rabais» plutôt qu’un rip-off.
* * *
Au cours des deux derniers jours, j’ai rencontré plusieurs étudiants anglos qui ont joint les manifs contre la loi 78 malgré le fait qu’ils n’y aient pas participé avant.
Et j’ai entendu de nombreux autres anglos qui sont fortement contre la loi, même s’ils sont d’accord avec la hausse des droits de scolarité.
Ironiquement, la loi spéciale peut peut-être réunir les deux solitudes de grévistes dans une cause commune.
Il y a une réaction entre les anglo et les franco mais également entre Montréal et le reste du Québec. En effet cette grève est beaucoup plus une grève montréalaise que quebecoise
En passant M. Freed, plusieurs programmes de formation professionnelle et technique sont offerts en anglais au Québec : http://headingforsuccess.com/.
Bonne journée
Monsieur Freed, votre lecture de la situation est incomplète, il me semble, peut-être biaisée même.
Peut-être que les jeunes Québécois sont plus sensibles à conserver leurs avantages sociaux que leurs amis anglos? Peut-être que le message des associations étudiantes francos ne touche pas assez, pas de la bonne façon les étudiants anglos? Peut-être que ces derniers ne se sentent pas concernés par ces revendications tout simplement parce qu’ils ne croient pas faire partie de la société québécoise en général, à tort ou à raison?
Une question d’intégration (la faute aux anglos et aux francos, je l’admets…) est souvent au coeur de cette incompréhension et de cette dualité dans le genre de débats sociaux que nous vivons actuellement au Québec.
À ce sujet, depuis quand entend-on dire : « Ah ben on est plus avantagés que les autres alors on va laisser tomber nos avantages pour se retrouver au niveau de ceux qui n’ont rien dit, rien contesté, à Toronto comme à New York? » Je préfère voir les choses autrement. Quand on se compare, on le fait en ayant comme objectif de s’améliorer, pas de s’écraser.
Des droits de scolarité bas sont une raison valable pour manifester et espérer les conserver comme tels. Devra-t-on attendre que les Québécois payent autant que les Canadiens anglos ou que les Américains pour dire « Euhhh.. c’est assez »? Il sera trop tard.
Je crois aussi qu’il est en partie faux de mentionner comme argument justifiant une hausse des droits de scolarité que des parents d’enfants du primaire à NYC (exemple anecdotique) doivent payer 20 000$. So what? Il y en a pas mal qui payent peu et obtiennent une très bonne éducation aux USA. Il est dangereux de lier l’idée de payer plus avec celle d’obtenir une meilleure éducation.
j’aimerais vous rappeller, Christian Côté que le terme «Québécois» engloble tout étudiant qui vit au Québec. Vous semblez penser que québécois équivaut «francophone».
La société québécoise que vous affirmez incomprises des jeunes anglophone et allophones, ils en font parti de part égale. McGill et toutes ces institutions non francophones font bel et bien parti du profond tissus québécois. Dans le cas de McGill, c’est une institution québécoise depuis 1821. C’est en les mettant en marge du Québec moderne que des commentateurs comme vous continuez cette supposée incompréhension. La réalité de ces étudiants du réseau anglophones est aussi importante et québécoise que celle des francophones.
Je suis en gros d’accord avec votre analyse. Là où je m’écarte, c’est concernant l’argument que la hausse constituerait encore un rabais par rapport aux autres universités anglophones en Amérique du Nord. Certes, cela est vrai, toutefois je ne vois pas pourquoi les Anglo-Montréalais seraient en faveur de la hausse juste parce que c’est quand même moins cher qu’ailleurs. C’est comme dire que je veux bien me faire amputer une jambe parce que quelqu’un d’autre a perdu les deux.
Cela dit, le point que j’ai trouvé le plus intéressant, c’est lorsque vous dites que les Anglos sont prêts à voter pour Charest par peur que Pauline prenne le pouvoir. Diriez-vous qu’il manque une alternative fédéraliste/pro-anglo? Est-ce le temps de penser à un NPD au niveau provincial, par exemple?
Je trouve dommage, si ce que vous dites est exact, que des anglophones qui sont possiblement en désaccord avec un gouvernement le maintiennent au pouvoir par peur d’être desservis par les alternatives.
M.Freed, vous pensez qu’il faut être brave pour s’amuser à emmerder tout le monde et le gouvernement dûment élu?.Je les trouve plutôt lâches, les étudiants, qui suivent comme des moutons les plus baveux. Lâches aussi, ces étudiants qui se cachent le visage. Quand on n’a pas peur de ses opinions et du qu’en dira-t-on, on ne cache ni son visage, ni son nom.
Paul Lafrance, Québec.
En ce qui concerne McGill, il manque plusieurs informations très importantes qui ont vraiment influencé notre capacité à mener une grève efficace.
1) Nos professeurs ne sont pas syndiqués. Plusieurs ne se sentaient pas en mesure d’appuyer les étudiants même s’ils partageaient notre opinion parce qu’ils craignaient pour leurs emplois. Ce phénomène s’inscrit dans la crise sur la liberté d’expression qui a seccoué le campus tout l’automne (mouvement « We are McGill » et occupation du bureau du recteur qui dura 6 jours).
2) Absence d’un protocole de grève. C’est bien beau de voter pour une grève, mais difficile de la maintenir quand personne (étudiants, professeurs, administration, sécurité) ne sait quoi faire ensuite.
3) Absence de culture politique chez les assos étudiantes. Nos représentants sont élus pour organiser des partys, aucun ne s’attendait à devoir gérer une grève, encore moins un conflit idéologique.
4) À McGill (du moins dans la Faculté des Arts), une fois les examens remis à la Faculté (dans les premières semaines de cours), les professeurs perdent tout contrôle sur la date de l’examen et sur son contenu. Ce qu’on se retrouvait à demander aux étudiants dans notre département qui a été en grève pendant 2 semaines, c’est donc de couler leur session, ce qui est un enjeu beaucoup plus grave que l’annulation de la session.
« C’est parce que leurs enfants paient de 5 000 $ à 6 000 $ pour aller à l’université à Toronto ou à Vancouver. »
Vous pourriez peut-être leur dire, cher monsieur, que la famille québécoise moyenne paie 6 000$ de plus d’impôt que la famille moyenne canadienne.
Notre scolarité, par étudiant, nous coûte plus cher que dans le reste du Canada. Mais plutôt que d’en soutirer le financement auprès des étudiants, nous le faisons autrement.
Il faudrait aussi dire que, bon an mal, 27,7% des argents que nous donnons à nos universités, vont aux universités anglophones alors que la poipulation anglophone du Québec est d’un peu plus que 8% seulement de la population.
SDi seulement le ROC était aussi généreux pour les francophones hors-Québec!
Est-ce que la différence de réaction peut-aussi être expliquée par le grand nombre d’étudiants étrangers dans les universités anglophones (des étudiants qui par définition ne sont pas concernés par le débat). Pour une vraie comparaison, il ne faudrait prendre en considération que les étudiants québécois de McGill et Concordia et non pas tous les étudiants de ces universités.
https://www.youtube.com/watch?v=OXx7-eUP84I&feature=player_embedded
Il y a un facteur important, auquel M. Freed ne fait reference qu’indirectement, peut-etre par un exces de pudeur. C’est la qualite de l’enseignement.
Pour les anglos, la qualite compte enormement. Et ils sont prets a payer un peu (ou beaucoup) plus cher si la qualite est la. On voit ce phenomene plus clairement aux Etats Unis, ou les differences sont bien plus grandes qu’ice. En effet, pourquoi des americains sont-ils prets a payer au dela de 20,000$ par an dans une universite de haut calibre, quand les « State Universities » ne demandent que $8,000 ou $10,000?
C’est un peu/beaucoup la mentalite des anglos au Canada, y compris au Quebec.
Par contre, dans le discours des leaders de la greve etudiante, je n’entends jamais parler de qualite. On dirait que ce qu’ils veulent, c’est le diplome, au plus bas prix possible — l’education, elle, ne les interesse pas.
Charest utilise la greve des etudiants pour detourner l ‘attention sur les enquete du crime organiser de la commissaire charbonneau
J’ai trouvé ça sur internet
http://www.ipolitics.ca/2012/05/23/david-coletto-the-national-implications-of-the-student-protests-in-quebec/
les deux solitude ne sont peut être pas aussi seul qu’on le croit.
Les anglos sont peut être plus pragmatiques que les francos. Une année perdue à l’université peut se chiffré en millier de dollars. Les francos ne voient que l’immédiat, soit une perte de d’environ 850$ pour la cession scolaire. L’anglo voit la perte sur le long terme, soit le 850$ et une future année de salaire en moins, qui se chiffre en milliers de dollars. Si les droits de scolarité étaient plus élevés, la grève étudiante n’aurait peut-être pas eue lieu. Rare sont les étudiants francophones qui terminent leures études dans les temps convenus(surtout dans les secteurs mous: socio., psycho., arts, éducation, etc..
Toujours un plaisir de vous lire M. Freed!
En fait, je me demande surtout quel est leurs opinions, au delà du choix d’aller en grève ou non. Sont-ils content que d’autre se battent pour cette cause? En général, les anti-grèves sont également anti-hausse, mais on peur de perdre leur session. Les carré vert, qui veulent une hausse, sont une minorité.
Mais oui, l’action des étudiants de Concordia, incluant l’inestimable télévision direct CUTV, est de nature à rapprocher les deux solitudes. Maintenant, il faut trouver une façon de vous désenclaver du parti Libéral…
Nicolas Robitaille
@ Isabelle #9
Quel réalisme avec humour cette vidéo.
Bon billet, Mr Freed.
Les anglophones du Québec comme ceux dans le reste du Canada, dans l’Angleterre et dans les États-Unis ont beaucoup de sagesse et pragmatisme.
Les Québécois francophones devraient apprendre d’eux et rompre avec la mentalité colonisée vis-à-vis la France qui est un pays décadent.
Au Québec francophone, l’avant garde combative est issue des facultés de lettres et un peu de sciences humaines. Les autres ont peu voté ou du bout des lèvres pour la grève (on ne sait jamais, une baisse des frais…). Dans toute la mesure du possible, ils sont restés en classe et sont maintenant au travail ou dans des stages en entreprise. Les grévistes, eux, devront attendre pour trouver du travail en enseignement ou à Radio-Canada avec les diplômés cum laudae de l’UQAM. Grand bien leur fasse.
Si ça perdure, peut-être que les étudiants des autres provinces se mettront à regarder d’un peu plus près leur situation. Si les jeunes québécois trouvent que des droits de scolarité qui augmentent de 85 % en 5 ans c’est trop, même si ça part de peu… Ailleurs c’est peut-être bien trop cher pour vrai…
Je suis un de ces étudiants (francophones) qui étaient, au départ, plutôt contre la grève, sans y être toutefois farouchement opposé. Aujourd’hui, je manifeste contre la Loi 78. Idem pour plusieurs personnes de mon entourage. La Loi 78 ne fait pas qu’unir anglos et francos pour une même cause, elle réunit (presque) tout le monde.
@ Michel Lasalle
« Si ça perdure, peut-être que les étudiants des autres provinces se mettront à regarder d’un peu plus près leur situation…Ailleurs c’est peut-être bien trop cher pour vrai… »
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/education/archives/2012/05/20120525-122237.html
http://www.radio-canada.ca/regions/Ontario/2012/05/24/008-etudiants-ontariens-manifestations.shtml
C’est vraiment difficile à comprendre la considération des services éducatifs proportionnés par l’État come un valer « idéaliste ».
Facteurs additionnels qui me semblent plus importants:
– Que les études paraissent plus importantes aux anglos fait que les parents sont plus volontiers prêts à s’impliquer logistiquement ou financièrement. L’absence de cette aide rend les francophones plus vulnérables, mais plus libres de défendre leurs droits, vu que la décision n’implique pas leurs parents.
– Les anglos sont plus individualistes, moins volontiers solidaires. Ainsi, les étudiants de Concordia ont échoué principalement parce que les grévistes n’ont pas réussi à solidariser les professeurs sympathiques à leur cause, ont eu du mal à se mobiliser entre eux.
– Peut-être à cause de leur individualisme, ils ont aussi plus de difficulté à se coordonner en l’absence d’une structure hiérarchique. Pour quelqu’un comme moi qui a travaillé des deux côtés de la rivière des Outaouais, c’est très frappant. Or le succès de la grève porte beaucoup sur des initiatives dans la base étudiante – le succès de la CLASSE, organisation auto-gérée où l’exécutif ne prend aucne décision, n’en est qu’un exemple.
Finalement, il y a un silence ici, et c’est celui des étudiants. Pourquoi ne pas laisser les gens qui connaissent le phénomène que vous tentez de comprendre s’exprimer sur la question? Les leaders de grève concordiens que je connais (Lex Gill, Gabrielle Bouchard, Geneviève Dick) sont des gens forts articulés avec un regard pénétrant.
Bonne critique,
mais je paie 2 impots,
Une fédérale et une provinciale,
Ailleurs, est-ce qu’ils paient la somme totale de mes deux impots?
Depuis quand avons-nous une récession?
Depuis que l’on coupe les JOBS à tours de bras et les salaires.Pour balancer le tout, on coupe également les impots des compagnies, on les subventionne,
Et nous pour équilibrer le déséquilibre,
On laissera à notre jeunesse la dette, les impots,
les frais de scolarité augmentés à cause que nous,
cela n’a pas été très dispendieu, la RRQ déficitaire, amen!…
Bonne Chance a notre jeunesse avec des emploies à
8$ l’heure. mais la gang de petits vieux que nous serons, finirons avec une piqûre, ailleur c’est
moins dispendieu (…)Attention, le retour du balancier nous frappera, car nous serons la cause
directe du déficite. Oeil pour Oeil, dent pour dent ?
Les canadiens-anglais, peut importe leur province d’origine, sont d’un naturel amorphe et rompu au pouvoir établi. La contestation ça ne fait pas partie de leur gènes. Ce n’est pas pour rien que les québécois francophones sont perçus comme une bande de chialeurs par la plupart des canadiens-anglais.
Deux poids deux mesures, M Josh. Il existe au Québec un scandale systémique et récurrent : alors que la population anglophone du Québec est de moins de 10 % de la population totale, les collèges et universités anglophones du Québec reçoivent autour de 25 % des subventions gouvernementales. Ce qui revient à dire que les universités francophones ne reçoivent pas la juste part qu’elles devraient avoir. Le Québec finance lui-même son assimilation à l’anglais.
En plus, les universités anglophones du Québec reçoivent ces fonds en partie pour former des étudiants venus d’autres provinces, des Etats-Unis et d’ailleurs qui viennent profiter ici des faibles frais de scolarité pour ensuite retourner à l’extérieur du Québec monnayer le fruit de leurs études. Le cas le plus choquant est celui des étudiants en médecine formés ici à grand frais par les contribuables québécois (surtout à McGill) et qui quittent ensuite allègrement.
Va-t-on pour une fois s’interroger sur le degré de subvention des universités anglophones du Québec eu égard au poids démographique des vrais anglophones du Québec? Trois universités anglophones pour quel pourcentage de vrais anglophones?
Bravo et merci d’avoir partagé votre vision avec nous. Très instructif.
Toujours plaisant de connaitre cotre point de vue anglo. Mon opinion franco est que la grève n’a rien à voir avec les anglo simplement que les anglo n’ont jamais voulu faire parti du peuple québécois. C’est malheureux à dire mais ils se sont toujours exclu d’eux-même donc ils sont invisible partout et dans toutes les causes du peuple. Si quelqu’un peut expliquer ça bravo. Moi j’peux pas l’expliquer… En individuel tous les anglos que je connais sont comme vous intéressant et ouvert mais la solitude anglo en groupe est comme les touristes, des gens sans implication sociale autre que dans leur quartier anglo… Non? Leur mcgill… Alors ca explique que les anglos de feront pas parti de cette revolution naissante par le nerf la force nationale que seul l’argent et la corruption liberale a pu battre en 1995. Le grand peuple du québec quand y se leve y est le plus grand peuple du monde « livre pour livre ». 😉
C’est franchement dommage que les étudiants anglophones ne se soient pas impliqués dans cette grande mouvance sociale. Est-ce par timidité, par peur, par rejet de la culture francophone, ou à cause d’un trop grand individualisme? Je ne sais pas, mais je crois sincèrement que personne ne se serait objecté a ce qu’ils aient une place et le mur entre les deux solitudes aurait pu devenir un peu moins épais. Une chose est certaine c’est que si les leaders étudiants réussissent à faire baisser les frais de scolarité et à obtenir une meilleur gestion des universités (beaucoup d’argent sort par les fenêtres dans les universités) cela profitera aussi aux étudiants anglophones.
En Réponse à Monsieur Robert H (commentaire # 9).
J’ai moi-même fréquentée l’université McGill et aussi l’université du Québec et je peux vous dire que l’université McGill n’offre pas nécessairement un meilleur enseignement que l’université du Québec. J’ai eu des cours vraiment pourri à McGill (des cours donnés à plus de 300-400 étudiants à la fois…impossible d’avoir accès aux profs ou pouvoir discuter avec eux….et encore beaucoup d’autres choses…) et de très bons cours, très bien structurés à l’UQUAM avec des professeurs très disponibles. Ceci dit j’ai aussi eu de très bons cours à McGill. Il faut faire attention quand on parle de la qualité de l’enseignement dans les universités et surtout quand on l’associe au montant des frais de scolarité. Il n’est pas rare d’avoir dans les universités des chercheurs de grands renoms qui sont littéralement nuls comme enseignants..Quant au classement internationaux on pourrait en discuter longuement…Les universités francophones offrent aussi des formations de très grande qualité au Québec. L’UQAM toute « gauche » soit-elle, fait preuve également d’excellence dans ses spécialités.
Votre analyse est très juste et logique.
En reponse a lilly (commentaire # 30)
Au fil des annees, j’ai recrute beaucoup de finissants pour les compagnies ou je travaillais. J’ai eu donc l’occasion d’interviewer des centaines d’etudiants.
En general, on embauchait des diplomes de l’Universite de Montreal et de McGill. Le contraste avec l’UQAM etait frappant. Ces etudiants-la avaient l’esprit analytique moins developppe, et se repliaient bien plus souvent sur des slogans qu’ils ne pouvaient pas expliquer plus loin.
J’ai aussi ete invite a donner des conferences a l’Universite de Montreal et a l’UQAM. L’interaction avec les etudiants (et les profs) etait d’un tout autre ordre.
Mais ce sont des experiences personnelles. D’autres peuvent bien voir les choses autrement.,,
(Veuillez m’excuser, je ne maitrise pas les accents sur ce clavier.)
Le problème c’est que vous les Anglos vous vivez au Canada alors que la plupart d’entre nous au Québec nous vivons au Québec.
Le Québec est notre pays et le Canada pour nous c’est quasiment un pays étranger.
Pour vous, d’après ce que je peux constater, c’est le Canada votre pays tandis que le Québec n’est qu’une région du Canada parmi d’autres et les parlant-français ne sont qu’une minorité aussi parmi d’autres minorités.
Vous pensez nous faire une grosse faveur en tolérant la place que prend le français au Québec alors que pour nous il n’y a rien de plus normal qu’il en soit ainsi. Nous voulons même que le français soit encore plus présent, comme dans un pays «normal».
Alors les Anglos, ou bien vous vous intégrez au Québec de langue française et de culture québécoise ou bien vous déménagez en Ontario ou ailleurs au Canada si vous voulez vivre au Canada.
@Jean Lapointe
Le territoire du Québec n’appartient pas à vous ou à tout Québécois de souche. Il appartient à tout le monde qui s’établit ici. Les anglophones du Québec sont ici depuis plus de 200 ans. Par conséquent, ils ont le droit de vivre ici s’ils veulent et ils ont le droit de parler leur langue s’ils veulent. S’ils ne veulent pas parler le français, c’est leur affaire. Si vous êtes plus poli envers les anglophones, les anglophones pourraient parler français à vous.
Les anglos ne font jamais la grève mais profitent des frais de scolarité bas, obtenus grâce à la mobilisation des francophones. Ils ont toujours dénigrer les francophones.. pourquoi ça changerait ?? Ils sont fiers de McGill.. so what ?? C’est le gouvernement du Québec qui la finance.. comme l’est l’UQAM et l’UdeM…
Ils ont finit leurs diplômes et vont pouvoir faire du cash… pendant que les francophones eux… se battent pour des valeurs… Personnellement je sais qui admirer… et ce ne sont pas ceux qui parlent la langue de Shakespeare !
Ils sont d’accord pour la hausse? Ben qu’ils payent 30 000$ si ça les arrangent.. il semble que le gouvernement manque d’argent justement. Ils pourraient verser la différence entre les frais officiels et ce à quoi ils seraient prêt à payer à un fond d’amélioration des universités du Québec. Ainsi, ils feront enfin… leur juste part !
Pour ma part je crois que les anglos n’ont pas emboité le pas dans la « grève » des étudiants parce qu’ils avaient vite compris que c’était plutôt un boycott de cours qu’ils avaient déjà payé au mois de janvier. Ils auraient tout à perdre pendant que l’université et les profs, auraient profités d’une longue pause café. Le calcul vaut le travail (ou le boycott)!…
Remarquez que ce que le gouvernement concèdera au frnacophones, sera disponible pour les anglos aussi. Une pierre, deux coups.
Je ne sais pas ce qu’il en ait des étudiants anglos de Montréal et du Québec, ni de leurs regards vers les États-Unis, les autres provinces canadiennes ou l’Angleterre… Ceci dit, puisque vous parlez de New York et des frais de scolarité qui y sont appliqués, cela ne va pas sans poser quelques problèmes : les étudiants des universités de l’état et de la ville de New York regardent de plus en plus vers les mouvements québécois. Ils les soutiennent et cela les fait rêver. Le romantisme des manifestations étudiantes agît aussi sur les Américains.
>> http://www.asteur-amerique.org/?Lettre-ouverte-des-etudiants-de New York aux étudiants québécois.
De façon plus générale, l’endettement étudiant est une bombe à retardement aux États-Unis et certains étudiants américains deviennent de véritables exilés pour dettes en Europe ou ailleurs.
>> http://news.yahoo.com/college-students-protest-debt-trillion-dollar-day-231511780–sector.html
En outre, toujours aux États-Unis, certain professeurs s’inquiètent des coupes sombres prévues dans les budgets des universités largement déficitaires entrainant la fermeture de programmes entiers… et cela malgré des frais de scolarité bien plus élevés qu’au Québec.
En Alberta, l’avenir des universités est, lui-aussi, lié à une certaine forme de gratuité scolaire qui permette aux Autochtones d’accéder aux universités.
>> http://affairesdetat.blogspot.fr/2011/03/le-futur-de-lalberta-et-leducation.html
Ce que vous écrivez sur les étudiants anglos et allos de Montréal montrent surtout, en creux et de façon assez peu valorisante, une situation où ils se sentent en mesure de profiter du beurre, de l’argent du beurre et de la vertu de la crémière. Vous les décrivez finalement comme les privilégiés des anglophones d’Amérique du Nord, utilisant ce vieux concept des deux solitudes comme sorte d’argument d’autorité. Mais, si ce que vous écrivez est vrai, n’y a-t-il pas qu’une seule solitude ici ? La leur.
Sans cela, l’intérêt des Américains pour le mouvement québécois n’existeraient pas. Ce qui n’est pas le cas.
Autre exemple : http://studentactivism.net/
Combien gagne un diplômé universitaire à la fin de ses études? Disons 30 000$. Retarder la fin de sa scolarité d’un an c’est se priver de 30 000$ au bas mot. C’est aussi raccourcir sa carrière d’un an ou retarder sa retraite d’autant. Donc, tout le monde vivra sa première année de travail au bas de l’échelle, en réalité, c’est une de celle de la fin qui sera amputée, celle où notre salaire atteint son sommet, c’est je l’espère beaucoup plus que 30 000$, disons 75 000$.
Les anglos qui ont par tradition de meilleures connaissances (literacy) financières ont peut-être également « figuré » cela également.
Ce ne sont pas tous les étudiants qui sont en grève. Curieusement, les facultés où les revenus sont les plus élevés « boycottent la grève » si on peut dire, sciences économiques, HEC, médecine, génie.
Est-ce à dire que les étudiants en grève sont ceux qui croient que leurs revenus ne seront pas à la hauteur. Alors pourquoi étudient-ils s’ils doutent un jour de pouvoir gagner leur vie décemment dans leur champs d’étude?
Le combat des étudiants est plus large qu’un simple frais de scolarité. C’est aussi un combat contre un endettement galopant des plus jeunes. Leur niveau d’endettement mayen à la sortie des classes sera plus grand que le mien (j’ai 35 ans) et beaucoup plus que celui de mes parents (60 ans).
Qu’on bonifie le prog. P&B est en soi une non-réponse au problème fondamental de l’endettement.
Ce qui est aussi troublant, c’est la capacité du gouvernement et d’une certaine élite de passer sous silence que les universités québécoise on les plus hautes subventions per capita du Canada tout en scandant sous-financement. Pour ma part, si on applique cette situation au secteur privé, on appelle ça une mauvaise gestion!
Bref, le gouvernement s’enlise dans un immobilisme confortable au dépend de la génération la plus endettée et au profit des générations les plus dépensières.
Maintenant, la distinction anglo-franco ne serait-elle pas plus facilement explicable par le salaire moyen de ces deux groupes (au Québec du moins)?
« Cela ne pourra pas toujours ne pas arriver. »
Gaston Miron
Mais oui, mais oui, on la connaît par coeur votre rhétorique colonialiste, celle de conquérants usant d’une multitude de ruses, notamment la désinformation, pour maintenir leur domination sur les conquis. Voici un autre son de cloche étranger, celui-là objectif qui vient contrecarrer votre propagande fédéraste impérialiste. Bonne lecture aux intéressés.
http://blog.mondediplo.net/2012-06-12-Au-Quebec-meme-les-alouettes-sont-en-colere
Il est essentiel monsieur Freed que vous examiniez un peu plus le déclenchement de la grève étudiante.
Depuis 3 ans la TVQ a été augmentée, le gouvernement Charest a instauré la taxe-santé, 200.00 dollars de taxe santé qui sera encore augmentée l’an prochain et l’année après aussi.
La dette du Québec a terriblement augmentée depuis que le PLQ est au pouvoir.
Donc nous, et les étudiants, ne voyons pas la fin de ces majorations et par conséquent JCharest se trouve pris dans une crise sociale sans précédent.
Beaucoup de personnes comme vous disent que les droits scolaires sont plus bas qu’ailleurs mais avez remarqué que les revenus au Québec sont plus qu’ailleurs si bien nous prenons la peine de décortiquer les revenus des anglos versus les revenus des francos.
De plus monsieur Freed, la loi 78 qui a fait sortir les casseroles: Avez-vous vu beaucoup d’anglophones venir appuyer les francophones dans leur contestation contre cette loi inique et antidémocratique décriée par l’ONU. Il y a eu certes quelques anglos qui ont oser mais très peu.
Pour ma part, je ne vois aucunement » deux solitudes – une grève ». Je vois les francophones, décidés à chasser du pouvoir un gouvernement Charest totalement corrompu et les anglophones et les allophones qui forment un bloc pour le garder en place, parce qu’en tant que classe dirigeante et colonialiste, ils ne veulent pas la Libération du peuple québécois.
« Toutefois, la plupart des anglos ne savent rien de la France (…) Nos modèles politiques viennent plutôt des États-Unis et de l’Angleterre. »
Ah bon, c’est vrai? Pourtant, dans sa propagande contre nos sempiternels séparatistes, la presse anglophone – et notamment The Gazette, où travaille aussi le sympathique Josh Freed – ne cesse-t-elle pas de marteler à quel point les Canadiens anglophones sont « ouverts sur le monde » en comparaison de leurs concitoyens francophones ? Alors comme ça, finalement, le fameux « monde » en question se réduit aux États-Unis et à l’Angleterre ? N’y aurait-il pas là un petit côté « Ignorance is strength » de derrière les fagôts? Peut-être est-ce pour cela que l’on trouve si peu de traductions dans les librairies anglophones comparées à celles des autres pays occidentaux ?
Enfin, comme disait fort justement le comte Sforza (1872-1952), ministre des Affaires étrangères d’Italie en 1920-21 et 1947-51 :
« Comprendre un peuple, une nation étrangère: voilà une réalisation où intelligence et culture ne servent pas à grand-chose si elles ne sont irriguées par la sympathie humaine.
Lorsque parfois j’ose soutenir que je connais la Chine, la seule raison subjective que je puisse en donner est que, revoyant après douze ans les toit arqués de la Yung-Ting-Men à travers le ciel poussiéreux du Chi-Li, mon coeur battit presque comme au retour à la patrie. »
(Dans ‘Les Italiens tels qu’ils sont’, Montréal, Éditions de l’Arbre, 1944).
M. Freed pourquoi ne pas avouer que MC Gill reçoit plus que sa part des subventions gouvernementales?
Les universités anglophones du Québec sont subventionnées à hauteur de 27% alors que la population anglophone ne représente que 8% de la population totale.