En France ce printemps, les 12,4 millions d’élèves de 62 000 écoles confinés à la maison à cause de la pandémie n’ont pas chômé, l’école est venue à eux. Le ministère de l’Éducation nationale a mis en place un système dès le premier jour, et les 871 000 enseignants ont donné des cours à distance et préparé les exercices. Chaque jour, les élèves avaient des travaux à faire, et avec sérieux puisqu’ils allaient être notés.
En Ontario, quand la fermeture de deux semaines a été prolongée, les élèves des conseils scolaires anglais et français ont dû rapidement se mettre à la tâche en explorant les différentes ressources proposées dans le site Apprendre à la maison. Là aussi, les notes allaient compter dans le bulletin.
Alors qu’ailleurs l’enseignement, c’est-à-dire la transmission de la matière, se poursuit depuis le début ou presque de la pandémie, au Québec, c’est le maintien des apprentissages qui a été privilégié : ce qui a été appris doit rester appris. La consigne du ministère de l’Éducation : « pas de nouvelle matière ni d’évaluation ».
Le 27 avril, le premier ministre François Legault a annoncé que les écoles rouvriraient en mai pour le primaire et en septembre pour le secondaire. À moins de changement, les enfants du primaire auront donc manqué deux mois d’école et ceux du secondaire, presque quatre mois. Les trois premières semaines se sont passées sans service, puisqu’il a fallu attendre la semaine avant Pâques pour que le Ministère organise l’envoi de trousses pédagogiques, des appels aux parents et la mise en place d’une plateforme éducative à Télé-Québec. À travers tout ça, de nombreuses écoles ont certes multiplié les initiatives pour garder écoliers et élèves à niveau. Mais dans l’ensemble, comparée aux mesures mises en place par la France et l’Ontario, la réponse québécoise obtient la note… « peut faire mieux ».
Égide Royer, professeur associé à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval et figure respectée du monde de l’éducation, est consterné. « En Ontario, ils maintiennent l’enseignement coûte que coûte. Au Québec, on se borne au maintien des apprentissages ! »
On ne regarde pas à la dépense publique en ce moment, poursuit l’expert en réussite scolaire, « mais il est urgent que le Québec investisse massivement dans la formation des enseignants pour une mise à niveau générale sur le plan informatique ». La rentrée à l’automne pourrait être compromise par une deuxième, voire une troisième vague de fermeture — totale ou partielle. « On ne pourra “maintenir des acquis” éternellement. Il faut faire plus et mieux. Si on ne fait rien, on risque d’être pris avec le même problème, avec les conséquences que ça aura dans trois, quatre, cinq ans sur le décrochage. »
L’absence d’évaluation imposée par Québec pendant le confinement a par ailleurs fait dire à de nombreux parents que les mesures prises par le ministère de l’Éducation servaient à occuper les élèves plutôt qu’à les instruire.
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De façon générale, le système public québécois n’était pas prêt à effectuer un virage en catastrophe vers l’enseignement en ligne. « Depuis cinq ans, il y avait une mobilisation vers le numérique, mais c’était à géométrie très variable, d’un enseignant à l’autre et d’une école à l’autre », admet le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge. « Là, il va y avoir une grande mise à niveau forcée due à la crise sanitaire. Ceux qui traînaient de la patte vont se conformer et se mettre à jour. »
Les trousses d’exercices hebdomadaires envoyées après un mois de fermeture, le ministre Roberge en convient, « c’est un coup de main au réseau pour garantir que tout le monde reçoive le minimum à la grandeur du Québec ». Mais, dit-il, « on sait qu’il y a des élèves qui en veulent plus, des enseignants qui font plus, depuis bien avant les trousses — ils envoyaient des activités, communiquaient au moyen de toutes sortes de plateformes. Notre but n’est pas de ralentir ceux qui vont vite, mais de faire jogger ceux qui marchent. »
On ne pourra “maintenir des acquis” éternellement. Il faut faire plus et mieux.
Dans le réseau public, nombre d’enseignants, d’écoles et même de commissions scolaires ont brillamment relevé le défi de la crise sanitaire par tous les moyens. Ainsi, sans tambour ni trompette, Pierre Poulin, enseignant de 5e année à l’école Wilfrid-Bastien, dans l’arrondissement de Saint-Léonard, à Montréal, pratique depuis 10 ans un enseignement dit « hybride », qui consiste à utiliser l’ordinateur pour les leçons, les devoirs et les exercices en complément des cours en classe. « Après la fermeture des écoles, on a continué comme si de rien n’était. Personne ne manque le rendez-vous de 30 minutes en visioconférence, les mercredis. » Presque tous ses collègues de 3e cycle à l’école font de l’enseignement hybride, raconte le prof de 53 ans, qui a formé des centaines d’enseignants à ses méthodes.
Josée Vaillancourt, enseignante de 5e année en maths, histoire-géo et sciences à l’école publique FACE, à Montréal, était habituée à compléter ses cours avec des exercices en ligne et des leçons sur YouTube. Dès la fermeture des écoles, elle a constaté que ça ne suffirait pas. Elle s’est donc attelée à élaborer un système de visioconférence en ligne afin de permettre l’interaction. « C’était la cacophonie le premier jour, mais on a trouvé le moyen de s’organiser », dit-elle.
Sur ses 85 élèves, il y en a eu 45 qui ont suivi le cours ce jour-là, et depuis le nombre oscille entre 30 et 43… Leur présence n’est pas obligatoire, alors certains se contentent des capsules. Et bien des parents débordés ont du mal à suivre. Tous les parents d’enfants au primaire qui ont été interviewés dans le cadre de ce reportage assurent qu’à cet âge, les élèves n’ont pas l’autonomie suffisante pour l’enseignement en ligne, et qu’ils doivent être accompagnés par un parent — à plus forte raison si ces méthodes n’ont jamais été pratiquées.
Au secondaire, les ados sont plus autonomes. À la commission scolaire de la Beauce-Etchemin (CSBE), un système était déjà en place pour enseigner à distance aux élèves de 3e à 5e secondaire en rattrapage durant l’été. « Depuis 20 ans qu’on y travaillait, c’est même devenu une sorte de grosse polyvalente de 1 800 élèves en ligne, qui dessert 40 commissions scolaires québécoises », raconte Normand Lessard, le directeur général. Dès la semaine du 16 mars, l’équipe s’est appuyée sur cette expérience pour encourager les enseignants des autres niveaux de la CSBE à collaborer en ligne et à utiliser sa plateforme afin d’offrir des cours, des vidéos et des exercices pour les élèves. « Si le Ministère nous l’avait demandé, on était prêts à basculer notre système et nos contenus vers toutes les commissions scolaires », ajoute Normand Lessard. Ce n’était pas seulement un accès au service, comme en bénéficient déjà 40 commissions scolaires, mais le partage du système complet avec l’ensemble des 70 commissions scolaires qui avait été proposé.
Il va y avoir une grande mise à niveau forcée due à la crise sanitaire. Ceux qui traînaient de la patte vont se conformer et se mettre à jour.
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Dans le réseau privé, des écoles avaient déjà une certaine expérience du télé-enseignement. Au Séminaire de Sherbrooke, par exemple, les 1 020 garçons et filles, armés de leur tablette, avaient déjà expérimenté trois journées complètes depuis septembre.
Pour Édouard et Victor Bernier-Thibault, qui fréquentent le collège Ville-Marie, à Montréal, l’« école à la maison » s’est mise en place quelques jours après l’ordre de fermeture du 12 mars. Dans cet établissement qui accueille 600 élèves, chaque enseignant dispose d’un espace virtuel où il propose lectures, exercices, leçons et projets. « Si on a une difficulté, on envoie le numéro de la page et l’enseignant produit une vidéo qui répond aux problèmes les plus communs », raconte Édouard, en 5e secondaire. Ce qui a accéléré les choses : le collège avait organisé l’an dernier quelques journées d’« école à la maison » pour roder le système. L’établissement y voyait une « occasion de développer l’autonomie des élèves ainsi que leurs compétences numériques, en plus de vivre une expérience de télé-étude », avait-on expliqué dans un communiqué aux parents.
La plupart des écoles privées étaient équipées pour faire du télé-enseignement, mais il faut plus que de la technologie pour que ça fonctionne. Selon Stéphane Lapointe, président de la Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP), parmi les 42 établissements syndiqués FPEP, le quart étaient réellement prêts. « Parmi ceux qui se sont lancés, dit-il, plusieurs se sont rendu compte qu’il y a quand même une marge entre donner la formation à distance un jour de rodage et le faire pendant deux, trois, quatre semaines, par l’entremise d’enseignants dont les enfants et les conjoints sont à la maison. Des parents voulaient que l’horaire soit exactement respecté, que les cours se donnent à l’heure prévue, mais ça n’était pas possible. Il y a des enfants et du personnel qui trouvent ça très stressant et il faut gérer l’anxiété. »
Parmi ceux qui se sont lancés, plusieurs se sont rendu compte qu’il y a quand même une marge entre donner la formation à distance un jour de rodage et le faire pendant deux, trois, quatre semaines.
Les initiatives du secteur privé sont nombreuses. Ainsi, derrière la popularité de La classe de Marie-Ève, un programme sur YouTube qui est devenu une véritable bouée de sauvetage pour des dizaines de milliers de parents et d’enfants, il y a Succès scolaire, une entreprise offrant des services de tutorat de la maternelle au cégep. Depuis le 31 mars, La classe de Marie-Ève offre en rafale des ateliers éducatifs de 30 minutes s’adressant à chaque niveau du primaire quotidiennement. Son animatrice, Marie-Ève Lévesque, est une ancienne tutrice devenue enseignante de 4e année à l’école Sainte-Claire, un établissement de Longueuil. Outre son programme matinal, l’enseignante maintient le suivi avec sa vingtaine d’élèves depuis la fermeture des écoles.
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Si le système public québécois ne s’est pas mis spontanément en mode télé-enseignement, ce n’est pas tant parce qu’il manque d’outils. Toutes les commissions scolaires se sont dotées de plateformes en ligne pour favoriser l’interaction : les enseignants peuvent y afficher des notes, des devoirs et des exercices, ajouter des documents, parler aux parents et aux élèves, et vice-versa. Mais l’utilisation de ces outils est très variable.
Les trousses pédagogiques envoyées par le Ministère le jeudi 2 avril ont elles aussi été utilisées différemment dans certaines commissions scolaires. La première semaine, la plupart se sont bornées à les envoyer telles quelles aux enfants. Pas la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB), à Montréal, deuxième plus grande au Québec avec 75 000 élèves — et où, en passant, le taux de diplomation atteint 86,7 %, soit 12 points au-dessus de la moyenne québécoise. Les pédagogues se sont défoncés tout le week-end du 3 avril pour adapter les contenus. Tout était en ligne pour les élèves le lundi matin à 9 h. Sur l’île de Montréal, plusieurs écoles ont une majorité d’élèves qui n’ont pas accès à un ordinateur ou à une connexion Internet. « Alors, à eux, on poste les documents », dit Josée Duquette, directrice du Service des ressources éducatives à la CSMB.
Le ministre de l’Éducation assure comprendre que, dans les premiers jours, « il y a eu de grands écarts entre les écoles qui allaient de l’avant et d’autres qui étaient sur pause, [mais] chaque jour qui passe, cet écart s’amenuise énormément ».
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En Ontario, le Ministère a déterminé le temps que les élèves devaient consacrer à l’école : 5 heures par semaine de la maternelle à la 6e année, 10 heures pour les élèves de 7e et de 8e année, et une douzaine d’heures pour les plus vieux (de la 9e à la 12e année). Les conseils scolaires ont dû se débrouiller pour distribuer les ordinateurs disponibles. Les élèves qui ne peuvent accéder au site Apprendre à la maison reçoivent livres, cahiers et exercices par la poste ou par autobus scolaire. « Dès le 23 mars, nous avons reçu un sondage du conseiller en orientation qui nous demandait si on avait un ordinateur à la maison », raconte Lisa Barlow-Busch (NDLR : sœur de l’auteure), dont le fils est en 11e année dans une école publique de Kitchener-Waterloo, à 100 km à l’ouest de Toronto.
Au Québec, le ministre de l’Éducation a choisi une autre approche. « Ce qu’on fait n’est pas de dire combien d’heures les élèves doivent passer en ligne. Ce qu’on dit, c’est que tout le personnel contribue à la trousse pédagogique et à la concertation des équipes-écoles, explique Jean-François Roberge. On s’inspire de ce qui se fait ailleurs et on implante ce qui convient selon nos particularités. Au Québec, notre particularité, qu’on nous envie, c’est qu’on est très forts sur le concept d’équipe-école. C’est là-dessus qu’on s’appuie. »
Les équipes-écoles se répartissent la tâche pour que les trousses soient personnalisées, poursuit le ministre. « Tous les enseignants sont obligés de travailler dans le cadre d’une équipe-école. Ces équipes doivent s’approprier les trousses, les bonifier, les personnaliser avant de les transmettre à chaque élève. Les plus vulnérables vont continuer de recevoir tous les services qu’ils recevaient de la part des professionnels. Dans la situation, c’est satisfaisant d’avoir ce niveau de service là. »
Le manque d’ambition dans la réaction du ministère de l’Éducation s’explique en partie par le fait que, globalement, les enseignants n’étaient pas à niveau sur le plan informatique, mais aussi par le fait que ceux-ci étaient divisés en deux groupes, qu’on pourrait appeler les « volontaristes », prêts à essayer n’importe quoi pour pallier la fermeture des écoles, et les « perfectionnistes », qui cherchent la solution idéale. Car l’enseignement en ligne n’est pas parfait, tous les enfants n’ayant pas accès à Internet ou l’autonomie nécessaire pour s’y mettre.
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Reste que les élèves de loin les plus à risque avec la fermeture des écoles sont ceux en difficulté ou qui éprouvent des troubles d’apprentissage, souligne Égide Royer. « On aurait dû contacter les familles au début au lieu d’attendre trois semaines. Il aurait fallu commencer avec les élèves en difficulté ou aux prises avec des troubles d’apprentissage. »
À Saint-Jérôme, la commission scolaire de la Rivière-du-Nord, qui regroupe environ 24 000 élèves, a mis au point au fil des ans un système de suivi très avancé des élèves en difficulté, où chacun d’eux a son fichier informatique dans lequel apparaissent toutes ses notes, ses difficultés et les informations sur son comportement, ce qui permet à l’ensemble des intervenants d’avoir un portrait exact de la situation. Et c’est largement grâce au suivi comportemental que, en 10 ans, cette commission scolaire a vu son taux de diplomation passer de 58 % à 76,6 %. À la fermeture des écoles, la première action concertée de la commission scolaire de la Rivière-du-Nord a donc été de demander aux équipes-écoles de contacter toutes les familles par téléphone afin d’inscrire le niveau de détresse familiale au dossier de chacun des enfants.
Sébastien Tardif, le directeur général adjoint à la réussite, raconte que les enseignants de plusieurs établissements — comme l’école des Falaises, à Prévost, et les écoles Saint-Philippe et Bouchard, à Brownsburg-Chatham — ont eux aussi vite organisé des visioconférences et des échanges, avec jeux et exercices d’arts plastiques.
« Les contacts, ça se fait plus spontanément dans de petites collectivités », observe Marie-Hélène Morneau, conseillère pédagogique en adaptation scolaire à la commission scolaire de la Côte-du-Sud, à Montmagny. « À Saint-Philémon, Saint-Marcel ou Saint-Nérée, c’est moins compliqué de joindre tous les élèves que dans une polyvalente de 1 400 élèves. »
Cependant, le positionnement syndical n’a pas encouragé l’initiative chez les enseignants du Québec. « La crise que nous traversons est sanitaire, pas scolaire », pouvait-on lire dans les directives ministérielles du 2 avril annotées, publiées par la Fédération autonome de l’enseignement (45 000 membres) alors que le premier ministre venait d’annoncer la fermeture des écoles au moins jusqu’en mai. Le président de la Fédération, Sylvain Mallette, explique sa position : « On voyait se mettre en place des modèles qui ne respectaient pas les balises nationales fixées par le ministre. » Ces balises se résument à : pas de nouvelle matière, pas d’évaluation. « On veut, dit-il, prendre un temps d’arrêt pour réfléchir à ce qu’on va organiser pour permettre aux élèves vulnérables d’être moins abandonnés. »
En France, la même situation n’a pas produit les mêmes états d’âme. « Le Ministère veut que tous les enfants soient scolarisés, donc on travaille tous les jours et on surveille les élèves », raconte Anne Dupont, enseignante en classe d’accueil (une classe d’intégration pour les élèves non francophones de 12 à 16 ans) au collège Henri Sellier, à Suresnes, en banlieue ouest de Paris. Forcée de recourir au système D (pour débrouillardise), elle a découvert que la plateforme Web du ministère de l’Éducation nationale offrait un espace collaboratif pour les enseignants et les élèves. Mais elle doit tout de même composer avec des élèves qui ne savent même pas envoyer un courriel : ils lui font parvenir leurs travaux par photos ! « Je crains effectivement de laisser derrière les plus vulnérables, affirme-t-elle, mais c’est aux profs de trouver le moyen de faire. »
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À la décharge des écoles publiques québécoises, celles-ci ont dû composer avec des mesures sanitaires beaucoup plus strictes qu’ailleurs. En Ontario, les écoles ont pu distribuer des ordinateurs. En France, les parents peuvent aller cueillir des documents dans les établissements. Au Québec, quand le ministre de l’Éducation a annoncé qu’il ouvrirait temporairement les écoles pour qu’elles puissent faire une distribution de matériel informatique et que les élèves et le personnel puissent aller chercher leurs affaires, la Direction générale de la santé publique a demandé de renoncer à l’opération. Josée Vaillancourt, comme des dizaines de milliers d’enseignants, a été incapable de récupérer son matériel. « Je n’avais même pas les contacts de mes 85 élèves, dit-elle. J’ai pu reconstituer ma liste à partir des courriels que j’avais envoyés. »
En France, la même situation n’a pas produit les mêmes états d’âme. « Le Ministère veut que tous les enfants soient scolarisés, donc on travaille tous les jours et on surveille les élèves », raconte Anne Dupont, enseignante en classe d’accueil.
Autre particularité québécoise : cette crise arrive à un moment historique. Jean-François Roberge a aboli les commissions scolaires à la fin février, si bien que, du jour au lendemain, le directeur général de chaque ex-commission scolaire (devenue « centre de services ») ne se rapporte plus à un président et des commissaires élus, mais au ministre. La réforme est si fraîche que seul le ministre parle de « centres de services » ; tout le monde dans le réseau continue d’employer l’ancien terme.
Des millions d’enfants et de parents québécois vivent donc la fermeture des écoles dans le contexte de deux méga-expériences : toute l’éducation doit avancer à marche forcée dans l’enseignement en ligne… dans une situation de réorganisation administrative.
Le ministre de l’Éducation espère que la crise aura permis d’effectuer en quelques mois ce qui aurait mis des années à s’accomplir. « Ça nous fait faire un certain rattrapage par rapport à d’autres systèmes. Je ne dis pas que l’enseignement à distance va remplacer l’enseignement traditionnel, mais ce sera une corde supplémentaire à notre arc. Ça va nous avoir fait faire une poussée de croissance, comme bien de nos élèves vivent à l’adolescence. »
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Cet article a été publié dans le numéro de mai-juin 2020 de L’actualité.
Au collège La Cité à Ottawa, les cours se sont poursuivis à distance une semaine après la fermeture et la session s’est terminé à la date prévue en avril.
La formation pratique en laboratoire a été remplacé par des exercise théorique et les examens ont été modifiés pour se faire à distance.
Ce n’est pas idéal, mais considérant la situation, c’est un bon compromis.
Je ne comprends pas que les CEGEPs n’auraient pas pu en faire autant.