-Pour le classement général des hôpitaux, consultez la page 29 de votre magazine.
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En France, le magazine Le Point publie depuis plus de 10 ans un classement des hôpitaux par spécialités. Le lecteur y apprend chaque année quel établissement est un leader dans le traitement du cancer du sein, de la cataracte ou des traumatismes du genou.
Aux États-Unis, le magazine US News & World Report fait de même depuis bientôt 20 ans et honore ainsi, chaque année, une cinquantaine d’hôpitaux particulièrement performants.
Ce n’est pas d’hier que les magazines donnent à leurs lecteurs des renseignements sur les meilleures pratiques qui ont cours dans le réseau de la santé de leur pays, quelle que soit la forme — privée, publique ou mixte — que prend l’organisation de ce réseau.
Au Québec, il était jusqu’à tout récemment impossible de le faire. Trop peu de données comparatives — sinon aucune — étaient disponibles. Ce temps de l’obscurité est révolu. Voici le premier Bilan de santé des hôpitaux du Québec!
Il ne porte pas sur la qualité des services. La grande majorité des Québécois savent que les soins qu’on leur prodigue sont de bonne qualité. Encore faut-il qu’ils arrivent à voir le médecin!
Le problème des Québécois, c’est l’accessibilité.
Ce premier Bilan se concentre donc sur cette question. Pourquoi, dans certains coins du Québec, attend-on plus longtemps qu’ailleurs pour une prise de sang, pour une intervention chirurgicale?
Une partie de la réponse tient dans l’organisation. Dans certains hôpitaux, des directions avisées font un meilleur usage des ressources disponibles, exercent sur leur milieu un réel leadership. La salle d’urgences d’un hôpital ne fonctionne pas en vase clos! Elle débordera toujours si les autres acteurs de son territoire — les soins à domicile, les médecins de famille, les centres d’hébergement, les soins psychiatriques — ne font pas leur boulot.
L’hôpital n’est pas non plus un îlot solitaire. C’est le centre d’un écosystème complexe, comprenant CLSC, cliniques privées, centres d’hébergement, etc. Ce premier classement est un bon révélateur des écosystèmes en difficulté.
L’actualité rêvait d’un Bilan comme celui-ci depuis près de deux ans. Plusieurs universitaires sollicités ont refusé de le concevoir avec nous, se disant opposés à de telles comparaisons. Finalement, c’est un lecteur qui, en vantant l’hôpital d’Alma, nous a mis sur la piste du Dr Yves Bolduc. Directeur des services professionnels de cet hôpital, diplômé en évaluation de programme, Yves Bolduc intervenait depuis 10 ans déjà — à la demande du ministère de la Santé d’un gouvernement péquiste puis d’un gouvernement libéral — pour diagnostiquer et résoudre les problèmes d’organisation dans certains hôpitaux du Québec. Son expertise était reconnue. Il a accepté, à l’hiver 2005, de concevoir avec l’équipe de L’actualité la méthodologie de ce premier Bilan.
C’est cependant en acteur politique qu’il découvrira les conclusions et les reportages que les journalistes ont tirés des chiffres qu’il a compilés. Et qu’il les commentera, s’il le désire. Car après sa collaboration avec L’actualité, le Dr Bolduc est devenu candidat pour le Parti libéral du Québec dans la circonscription de Lac-Saint-Jean.
Objectif de ce premier Bilan: mettre en évidence les meilleures pratiques, les diffuser, stimuler l’émulation dans un milieu qui a de lourds défis à relever.
L’actualité souhaite faire de ce Bilan un rendez-vous annuel en l’enrichissant, chaque année, de nouvelles données. Parce que cette première radiographie, nous en convenons, ne peut prétendre tracer un portrait complet de l’accessibilité des soins au Québec.
Pour ce faire, il faudrait mesurer la disponibilité des médecins de famille dans une région donnée, l’offre de soins à domicile, l’efficacité des services psychiatriques (dont les malades encombrent souvent les urgences). De tels indicateurs n’étaient pas disponibles cette année.
Et il fallait bien commencer. Voici donc l’an 1 du Bilan de santé des hôpitaux du Québec. De quoi discuter dans les salons…