Bye Bye horaire de fous!

Renoncer à un emploi accaparant pour participer à la vie de famille et se sentir utile. Tout un virage pour Simon Pettersen!

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Simon Pettersen. (Photo: Rodolphe Beaulieu)
Simon Pettersen. (Photo: Rodolphe Beaulieu)

Le bruit de l’eau qui coule dans le tuyau de l’appartement au-dessus du sien, la nuit, réveille parfois Simon Pettersen. «Un plombier en formation n’aime jamais entendre l’eau couler! Il s’imagine qu’un joint fuit», dit-il.

Mais cet ancien gérant du restaurant Végo, rue Saint-Denis à Montréal, se rendort facilement. Sa nouvelle vie lui apporte des satisfactions qui l’emportent sur ces petits désagréments. «J’ai presque doublé mon salaire, réduit mes heures de travail et obtenu deux semaines de congé payées par année. Et je peux voir mes enfants de 3 et 13 ans grandir», explique l’homme de 36 ans, qui ne regrette pas d’avoir réorienté sa carrière, en 2011.

Encore apprenti — il a achevé les trois quarts des 8 000 heures qui lui permettront de se présenter à l’examen de la Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec —, il se donne cinq ans pour se lancer lui-même en affaires ou prendre la relève de son patron. Une «possibilité d’avancement» qui aurait été plus rare dans le secteur de la restauration.

Le jeune père de famille est un entrepreneur dans l’âme. En plus d’être actionnaire de la société pour laquelle il travaille, il est propriétaire de trois immeubles de logements, deux à Pointe-aux-Trembles et un à Trois-Rivières. Il assure lui-même l’entretien de ses propriétés puisqu’il est habile en rénovation. «Simon peut reconstruire un logement au complet. Dans notre métier, c’est un atout incomparable», explique son oncle, Robert Pettersen, le maître plombier pour qui il est apprenti.


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C’est durant un surcroît de travail en plein milieu de l’été, il y a cinq ans, que ce dernier a embauché Simon pour l’aider dans un important chantier. Autrefois professeur au Centre Daniel-Johnson de la commission scolaire de la Pointe-de-l’Île, Robert Pettersen exerce son métier depuis 26 ans et il a rapidement saisi le potentiel de son neveu. Quelque chose lui disait que le jeune homme avait les habiletés requises pour se débrouiller sous un évier. Simon s’est en effet avéré redoutablement efficace dès la première semaine de travail. «C’est un instinctif, résume son employeur, ce qui veut dire qu’il comprend vite les solutions qui s’imposent.»

Le Végo, auparavant le Commensal, est un des premiers restaurants véganes (sans viande ni poisson, ni produits laitiers, ni œufs) à avoir vu le jour au Québec. Simon était chargé de la bonne marche de l’établissement, qui emploie une trentaine de personnes. Embauche, congédiement, gestion de personnel, commandes, comptabilité, contrôle de la fraîcheur des buffets… un gérant fait tout cela et il est souvent le dernier à partir. «J’ai acquis une expérience professionnelle qui me sera utile toute ma vie mais, franchement, je préfère mon rythme de travail actuel», dit l’apprenti, qui a aussi en poche un diplôme d’études professionnelles en informatique.

Pour acquérir sa pleine autonomie, le futur plombier doit suivre un programme d’apprentissage dans une école de métier ou accumuler plus de cinq ans d’expérience auprès d’un professionnel qualifié. Au terme de cette formation, il pourra se présenter à l’examen menant à l’obtention d’un certificat de qualification décerné par Emploi Québec. «Dès que j’ai quitté la restauration pour la plomberie, ma condition financière s’est améliorée. Mon salaire a tout de suite augmenté de 2 dollars l’heure et j’en fais 11 de plus aujourd’hui», dit Simon. Sa plus grande satisfaction: il se sent utile. «Le plombier ne sauve pas des vies, mais il soulage drôlement les gens. Je le vois dans les yeux des clients quand on finit un travail.»


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Son pire souvenir? Lorsqu’il s’est rendu à un appartement de Verdun où un locataire avait malencontreusement planté des clous dans le tuyau d’alimentation principal. À son arrivée sur les lieux, l’eau sortait du sol comme un geyser. «Pas moyen de fermer la valve; le propriétaire l’avait condamnée sous le plancher à la suite de ses rénovations!»

Appelés d’urgence, les employés de la Ville s’étaient butés à une autre valve dysfonctionnelle, cette fois sur le réseau d’aqueduc. Un camion l’avait sectionnée l’hiver précédent. Alors que des trombes d’eau verticales menaçaient le plafond de l’appartement et que des ruisseaux se formaient à l’extérieur, il a fallu improviser. On a forcé l’installation d’une valve temporaire après qu’une équipe spéciale eut ouvert la borne d’incendie de façon à diminuer la pression, afin de laisser le temps au plombier de scier le tuyau.

Ce genre de situation est heureusement assez rare. Le maître plombier Robert Pettersen voit favorablement son employé prendre un jour sa relève ou se lancer à son compte. «Il a tout ce qu’il faut pour ça», estime-t-il.

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