Cette fracture sociale qui divise les Canadiens

La société canadienne se scinde entre ceux qui voient davantage d’opportunités dans l’époque actuelle et ceux qui ont l’impression de vivre dans une jungle sociale impitoyable. Une fracture qui pourrait menacer grandement notre démocratie, selon Alain Giguère, président de la maison de sondage CROP. 

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Pour ceux qui lisent mes chroniques, même à l’occasion, il apparaît sûrement évident qu’une de mes préoccupations constantes est la capacité que démontre la société à vivre avec les changements que l’époque actuelle nous impose. La plupart des indicateurs que l’on utilise pour mesurer les valeurs et postures mentales des consommateurs et citoyens au pays nous démontrent que de plus en plus, la société se scinde entre ceux qui voient davantage d’opportunités de développement personnel dans l’époque actuelle et ceux qui ont l’impression de vivre dans une jungle sociale impitoyable qui ne cesse de créer des laissés-pour-compte.

Si plusieurs de nos travaux nous ont amenés à observer cette triste tendance, une démarche de synthèse de cette dernière nous a permis dernièrement d’en constater toute l’ampleur.

Nous avons réalisé pour Louis Audet, président exécutif du conseil de COGECO, une étude sur la division sociale au pays qui lui a servi de base notamment pour alimenter en contenu la conférence qu’il a donné au Conseil des relations internationales de Montréal (le CORIM), le 17 octobre dernier.

Ce travail visait à intégrer dans une perspective d’ensemble tous les indicateurs de valeurs et de visions du monde qui nous amènent justement à observer la division sociale actuelle. Il s’agissait en fait de regrouper les citoyens du pays dans de grands groupes (des «segments») selon leurs valeurs personnelles, leur vision de la vie actuelle, des opportunités qu’ils y trouvent et de leur attitude à l’égard du changement.

Force est de constater que le pays se divise en cinq grandes «familles», ou groupes, qui ont des attitudes, valeurs et visions de la vie radicalement différentes les unes des autres. De plus, comme le graphique suivant l’illustre bien, ces «segments» s’ordonnent parfaitement selon un «axe» d’aisance face au monde actuel et selon le sentiment d’être dépassé par ce dernier. 

De l’optimisme au sentiment d’exclusion

Si autrefois la société avait tendance à se différencier principalement selon les revenus ou les générations, aujourd’hui, les valeurs personnelles et les postures mentales sont infiniment plus déterminantes comme plan de démarcations sociales. La plupart des marques et produits de consommation que nous étudions voient des axes de différenciation beaucoup plus prononcés selon les valeurs des consommateurs que selon leurs caractéristiques sociodémographiques (même si la génération Y attire en ce moment tous les regards sur leurs différences).

Ces cinq grands segments découpent la société presque en parts égales, des optimistes aux laissés-pour-compte, ce qui démontre le haut niveau de division sociale qui traverse la population canadienne. On passe d’une vision de la vie actuelle avec ses moyens et sa stimulation comme étant un formidable levier d’épanouissement et d’accomplissement, à une perspective pré-apocalyptique et profondément menaçante du monde dans lequel on vit.

Les changements technologiques et sociaux sont au centre de cette division. L’attitude face à l’innovation, la diversité ethnique, sexuelle et d’identité de genre, l’égalité des sexes, la globalisation, la compétitivité accrue et la financiarisation de l’économie sont considérées par certains comme tremplins vers le dépassement de soi et la liberté, et par d’autres comme menaces et même comme perversions.

De plus, tous ces «facteurs» se conjuguent à la fois, et ce, en projetant la société dans un rythme de transformation unique dans l’histoire de l’humanité. De la préhistoire à l’Antiquité, au moyen-âge et à la société industrielle, on a vu l’histoire s’accélérer, mais jamais au rythme actuel; ce dernier étant devenu exponentiel.

L’innovation technologique connaît une croissance incessante et qui ne va aller qu’en s’accélérant. Les flux migratoires sont et seront de plus en plus importants. La liberté individuelle a pris sa place, laissant libre cours à toutes les formes d’expression personnelle et de styles de vie s’affranchissant des normes traditionnelles.

Or c’est la vision, l’attitude face à ce tourbillon qui contribue le plus à diviser, à segmenter les gens aujourd’hui, et qui provoque tous les soubresauts sociaux et politiques que l’on connaît. Le revenu et la scolarité sont certes des facteurs importants pour nourrir cette division. Mais ils n’expliquent pas tout. Nos valeurs personnelles, celles héritées de notre patrimoine culturel, des générations précédentes, celles que l’on a adoptées au cours des années, celles sur lesquelles on s’est replié avec le temps, la vision et l’énergie avec lesquelles on aborde la vie sont infiniment plus déterminantes.

Cinq segments de Canadiens, cinq postures mentales différentes

Ces cinq grandes familles de citoyens, pour lesquelles on n’observe aucune variation régionale significative au pays, peuvent se résumer comme suit…

  • L’optimiste (18 %) : Une connexion unique avec son potentiel personnel, un fort sentiment d’emprise sur sa vie, un grand enthousiasme face aux changements technologiques et sociaux, une forte aptitude à naviguer avec l’incertitude, très respectueux des différences et de l’environnement : la vie actuelle est une grande source de stimulations et d’opportunités pour eux (davantage de gens ayant des revenus et une scolarité supérieurs et d’individus âgés de 55 ans et plus);
  • L’idéaliste (19 %) : Ils aspirent à une société de partage et de respect, tout en étant très inquiets pour l’avenir de la planète et pour leur propre avenir sur le plan financier. Ils entretiennent des visions apocalyptiques et alarmistes sur le plan écologique, qui les amène à rejeter les entreprises et la société capitaliste actuelle (davantage de jeunes de moins de 35 ans, de femmes, d’employés de bureau et de gens à faibles revenus);
  • L’opportuniste (21 %) : Des gens très axés sur la réussite, mais qui se sentent potentiellement exclus et désorientés et qui sont disposés à tout pour arriver à gagner ou regagner un statut social enviable; une grande capacité d’adaptation y côtoie un très grand conservatisme social; une grande intolérance ethnique, même si on y compte beaucoup d’immigrants (davantage de gens âgés de 25 à 44 ans et de communautés ethniques);
  • Le darwiniste (24 %) : Des individus hantés par une vision très darwiniste de la société actuelle, comparant cette dernière à une jungle impitoyable de laquelle on peut se faire éjecter à tout moment; ils croient que la seule façon de s’y adapter, personnellement et socialement, consiste à revenir à des valeurs très conservatrices dans lesquelles les rôles sont très bien définis (hommes/femmes notamment) et déterminés par la tradition (davantage d’hommes, de gens âgés de 45 ans et plus et de revenus élevés);
  • Le laissé-pour-compte (18 %) : Des gens très anxieux face à leurs perspectives financières; ils se sentent exclus socialement, n’arrivent pas à se fixer des buts et mettent la faute sur les élites, les immigrants et les nouveaux modèles sociaux (davantage de gens âgés de 45 ans et plus, de faibles niveaux de revenu et d’éducation, ainsi que de gens vivant en région).

Quand le pessimisme et le conservatisme l’emportent!

L’optimiste et l’idéaliste totalisent 37 % de la population, alors que l’on compte 42 % pour l’ensemble des darwinistes et des laissés-pour-compte. Les premiers sont animés de projets et sont nourris par le changement, alors que les seconds se battent pour garder leur place dans ce monde en tourbillon. Les opportunistes sont hybrides, habités par une crainte d’exclusion tout en déployant une énergie folle pour s’élever dans l’échelle sociale selon les codes les plus traditionnels.

Les transformations de la société et de l’économie ne donnent pas les mêmes chances à tous. Le rêve de s’y épanouir y est partagé de façon fort inégale. Comme on l’a vu, les revenus et l’éducation expliquent en partie cette diversité, mais pas entièrement (les idéalistes ont de faibles revenus, alors que ceux des darwinistes sont élevés). Un cynisme croissant face aux élites et des perceptions d’horizons bouchés l’alimentent grandement.

La question est de savoir dans quelle direction cette dynamique peut évoluer. Si des vagues d’innovations alimentées par l’intelligence artificielle font perdre plus d’emplois qu’elles ne permettent d’en créer, ce cynisme pourrait continuer à progresser tout en accentuant cette division sociale. Restons optimistes.

En attendant, cette fracture sociale peut menacer grandement notre démocratie. Les sentiments d’exclusion et le cynisme ouvrent la voie au populisme et aux leaders démagogues qui en profitent. Nos institutions ont besoin d’un minimum de cohésion et d’engagement social pour bien fonctionner. Un tel portrait n’augure rien de bon.

Malgré tout, le Canada conserve une vie sociale, civique et démocratique assez saine, comparativement à bien d’autres pays du monde. Espérons que l’on pourra garder cette cohésion somme toute fragile.

 

L’Or du Rhin de Wagner

Mon clin d‘œil lyrique de cette semaine se tourne vers Das Rheingold de Richard Wagner, œuvre qui sera notamment présentée à l’Opéra de Montréal en novembre. L’Opportuniste m’inspire ici un certain parallèle avec les dieux de la Tétralogie de Wagner (les quatre opéras qui forment L’Anneau du Nibelung – Der Ring des Nibelungen). L’extrait retenu ici est la finale de l’Or du Rhin où l’on voit les dieux monter vers leur palais dont la construction a été payée avec l’or que Wotan, le maître des dieux, a volé aux filles du Rhin (qu’on entend réclamer). On y voit ces dieux, si sûrs d’eux-mêmes et que l’on sait courir à leur perte. La version utilisée ici est la production de Robert Lepage que reprend le Met au printemps 2019.

Richard Wagner: Das Rheingold, Terfel, Croft, Owens, Blythe, The Metropolitan Orchestra and Chorus, Levine (Cond.), Lepage (Prod.), Deutsche Grammophon, New York, 2010.

Alain Giguère est président de la maison de sondage CROP. Il signe toutes les deux semaines un texte sur le site de L’actualité, où il nous parle de tendances de société… et d’opéra.

Pour lire d’autres chroniques d’Alain Giguère sur des tendances de société et de marché, rendez-vous sur son blogue.  

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Dans le but de ne pas transformer la prochaine campagne électorale en 365 jours de boxing day, ces cinq segments de canadiens devraient servir de base pour bâtir un programme.

Il dit dans l’article « restons optimistes » alors qu’il y a juste 18% d’optimistes. Mêmes les idéalistes sont pessimistes face à l’environnement et au système capitaliste. En fait quand tu regardes ça le monde semble être prêt pour un grand changement. Si les médias et les publicitaires arrêtaient d’engager les optimistes pour nous faire croire que tout va bien et pour arrêter de nous vendre des produits de consommations on aurait certainement des grands changements à l’horizon. À la place les médias donnent des trophées aux Justin Trudeau de ce monde, tout souriant, superficiel et hypocrites parce qu’ils sont si populaires et aiment partager leur point de vue optmiste. Je suis content de voir que ça touche juste 18% de la population ces gros mensonges là. Assurément ce sont ceux qui ont reussi dams la vie, ou qui se sont fait donner des millions et qui ont juste eu à faire du snowbaord et fumer des bats aux BC pour devenir premier ministre, avec à peine 3 ans d’expérience de travail. Pourquoi je met autant d’emphase sur le manque d’expérience? Parce que c’est à la force de se battre sans avoir la cuillère d’argent à la bouche qu’on devient pessimiste. Mais les medias préfèrent ceux qui affiche un sourire naïf avec des faux idéaux et qui sont prêt à mentir pour continuer à faire croire en ces faux idéaux.
Excellent article. J’en voudrais plus comme ça pour qu’on puisse prendre des décisions plus éclairées et mieux comprendre dans quel monde on se situe.

J’appartiendrais selon ces études dévoilées ici, à cette minable sous-catégorie de personnes qui estiment que la société n’a de cesse de produire des laissés-pour-compte.

Comme j’ai lu beaucoup, notamment un bonne partie de l’œuvre de Karl Marx (incluant Le Capital), de Friedrich Engels, tout autant que j’ai entendu les œuvres de Richard Wagner et de quelques autres. Que j’ai aussi consacré du temps à comprendre ce qui se tramait sous « Reihngold », je suis toujours surpris de ce genre de classifications qui selon moi ne révèlent que de façon fragmentaire la réalité de la fracture (ou des fractures) qui touchent pratiquement toutes les sociétés ou presque de par le monde.

On ne sera donc par surpris que ma vision des choses soit assez différente de celle présentée ici.

Je suis surpris qu’il soit ici question de « postures mentales » comme si les esprits étaient des objets stéréotypés et figés. C’est une vision typique de ceux qui s’imaginent qu’ils existent du « bon côté de la clôture » en sorte que tout leur est dû. Et que pour « eux autres »… cela bon an mal an devrait être fait pour durer.

Cette perspective pré-apocalyptique du « tout m’est dû » ne peut conduire qu’à l’apocalypse effectivement. D’où peut-être les conclusions plutôt finalement pessimistes de monsieur Giguère. Cette perspective en effet a pour principal défaut de faire abstraction du temps. Le déterminant finalement, c’est notre relation au temps.

La bête rode, elle est présente, elle est tout le temps-là, elle n’a jamais cessée de roder. Il ne suffira plus que de la lâcher. Reste juste à savoir pour quand. Nous verrons sans doute à ce moment-là, quelle surprise, où se trouvaient et dans quoi se trouvaient les véritables opportunités. Les nouvelles technologies avec des softwares toujours obsolètes à la petite semaine qui sont continuellement en conflit avec l’architecture des objets qu’ils animent ?

Face au trépas les gens sont souvent moins optimistes.

La psychanalyse a démontré que la civilisation et tout ce qui va avec est un simple verni. Une civilisation ne pourra supporter longtemps de telles classifications qui font porter sur les épaules du 18% tout le poids du monde, sans aucune rétribution, sans remerciements, sans la moindre des gratitudes. Ces fractures sont autant de déchirures apparentes dans le tissu social, autant de plaies béantes qui commencent à puer la charogne. On ne peut cacher cette réalité que par plus de mensonges et plus encore de « faux semblants ».

Pourtant, pour bénéficier d’un tissu solide, cela ne consiste-t-il pas à former des liens ? Tout est lié ou bien délié.

Je ne comprends rien à cette pseudo-vision darwinienne exposée ici. Elle constitue en soi une totale négation des concepts d’évolution exposés par Darwin. Décidément, lorsqu’on s’imagine qu’on a le contrôle, on peut décidément dire tout et n’importe quoi. Je conçois en cette occurrence que Wotan doit d’ores et déjà se frotter les mains, tout plein de contentement par tant de confusion. — Ça va finir par payer ! Et comme c’est toujours le cas, Siegfried s’en retrouvera Grosjean comme devant.

analyse super intéressante, je pense qu’effectivement il est tres innoportun de faire des catégories aussi simplistes, ça revient un peu du racisme ou du sexisme ou tout est blanc ou noir, mais ce que je vois surtout de très péjoratif dans tout ça c’est d’attribuer le nom optimiste à 18%, je pense que même les autres catégories sont optimistes mais voudraient du changement positif, par exemple, ce n’est pas parce que quelqu’un pense que l’environnement est laissé pour compte qu’il ne peut pas être optimiste qu’un jour la société va y remédier, sinon ça reviendrait à dire qu’à notre époque l’unique moyen d’être optimiste c’est d’être climato-sceptique

Si l’on veut “homogénéiser” la population — dans le bon sens du mot — c’est par l’éducation qu’on y arrivera.

« Les sentiments d’exclusion et le cynisme ouvrent la voie au populisme et aux leaders démagogues qui en profitent. »

N’est-ce pas là la description de tout politicien? Je trouve que Justin Trudeau et Jean Charest ont été les meilleurs dans le populisme et la démagogie dans les dernières années. Malheureusement nos médias les glorifient. Jean Charest a eu plus de couverture médiatique lorsqu’il a terminé son règne que Jacques Parizeau quand il est mort. Et Justin Trudeau a gagné la personnalité de l’année de l’agence QMI alors qu’il se faisait élire. Les médias et les sondeurs devraient cesser de se donner le rôle moralisateur que l’église jouait avant et faire leur job de rapporter l’information sans rapporter d’opinion.

Moi ce que je vois c’est à peine 18% de gens qui sont heureux de cette jungles sociales dans laquelle nous vivons. Pas besoin de nous enfoncer dans la gorge un autre discours moralisateur sur le populisme.

Je crois que les faits que vous rapportez ne supportent pas votre conclusion concernant une division moitié-moitié de la société. En effet, si on regarde attentivement votre liste, on constate que:
— les idéalistes sont « inquiets » et qu’ils ont une « vision apocalyptique »;
— les opportunistes se sentent « exclus et désorientés »;
— les darwinistes se croient dans « une jungle impitoyable »;
— les laissés-pour-compte sont « anxieux » et se sentent « exclus ».
Bref, ces quatre groupes (82%) sont négatifs et seul le premier groupe (18%) reste positif face à l’avenir. Présage d’un ressac social important face aux changements??

C’est la loi du 80-20 qui s’observe dans l’étude et se reflète dans votre propos. Vous connaissez cette loi?

@ Jules,

Le principe de Pareto, n’est pas à proprement parler une loi, mais… un empirisme qui a une certaine utilité en marketing notamment ou encore pour mesurer l’efficience du travail. Les sondages doivent attacher plus d’importance aux variables, ainsi ce ne sont pas 20% (ou ici plutôt 18%) des optimistes qui soient la cause ou qui déterminent diverses formes de pessimisme de 82% des autres.

La raison de l’optimisme des uns et du pessimisme des autres se trouve plutôt à l’intérieur de variables. Il est possible d’influer sur ces variables à fin de modifier adéquatement l’humeur et la perception des gens.

En telles occurrences, la répartition devrait être différente. Qui plus est la répartition pourrait différer selon les critères de classification et la méthodologie employée par le sondeur.

Comme vous l’écrivez dans vos autres commentaires. Cela peut bouger constamment. Tout dépend de la stabilité des sondés. Ainsi ce que vous appelez la loi du 80-20, ne s’appliquerait ici que purement fortuitement.

Hasardeux dans ce cas de concevoir une quelconque image « miroir » du principe de Pareto. On pourrait d’ailleurs se demander si l’optimisme affiché par les uns ne constituerait pas en quelques sortes une fuite en avant. Il deviendrait donc intéressant de mesurer combien sont les vrais optimistes parmi les optimistes et de savoir si tous les pessimistes le sont bien réellement.

Lorsqu’on regarde, la formulation mathématique du principe de Pareto, l’objectif est de vérifier si agir sur 20% des causes peut résoudre les problèmes dans 80% des cas. Pour que la loi s’applique, il faudrait que 20% des optimistes puissent rendre moins pessimistes les 80% restants. En d’autres termes il faudrait pouvoir vérifier que les 18% des gens qui se disent à l’aise dans le monde actuel puissent offrir à plus de 80% des autres des solutions pour les rendre eux aussi plus à l’aise dans notre environnement.

— Qu’en pensez-vous ?

on ne peut pas fragmenter la population en deux basée sur la regle de Pareto 80-20, ce n’etait pas l’intention de Paretor qu’on peut simplifier l’opinion d’une société à 20% de la population

Intéressant, mais je ne vois pas en quoi cela menace la démocratie. N’a-t-on pas tendance à toujours s’inquiéter pour le sort de la démocratie dès que quelque chose ne fait pas notre affaire?
La démocratie, c’est lorsque les décisions sont prises par la population. Peu importe lesquelles, qu’on les trouve bonnes ou mauvaises. Non?

Le danger à la démocratie ne vient pas de ces groupes, de cette segmentation de la population mais plutôt du vide des dirigeants et de leur vassalité aux grandes corporations. Quand on regarde le graphique et les définitions des segments, on se rend compte que la grande majorité des gens craignent les tendances actuelles d’une part et, d’autre part, on sait qu’il n’y a pas de « sortie » en vue. Les dirigeants actuels mentent à tour de bras, font de fausses promesses et se font élire sur des chimères qui n’existent plus le lendemain de l’élection. Comment un individu un peu intelligent peut-il continuer à accepter un tel mensonge systémique?

Les plus âgés se souviendront qu’il y avait un vent d’optimisme dans la deuxième moitié du 20ème siècle mais les choses ont changé et l’expérience acquise ne compte plus car le monde a changé drastiquement. Il y avait aussi des privilèges de classe, de sexe (le patriarcat) qui se dissipent tranquillement et laissent pour compte un grand nombre d’individus, en particulier le mâle blanc âgé qui doit laisser sa place aux autres. De ce côté là, ça va éventuellement passer mais pour ceux qui continuent, comment se sortir de l’ornière dans laquelle le monde semble s’enfoncer? Si on dit que l’histoire est garant de l’avenir, si on relègue cette mémoire aux oubliettes, qui restera pour justement rappeler cette histoire? Qui sera là pour parler de la montée du fascisme et des intolérances du siècle dernier, qui semblent se pointer de nouveau et ressurgir de leurs cendres?

Quoi faire pour que nos enfants et nos petits-enfants n’héritent pas d’une planète moribonde quand nos dirigeants nient l’évidence? Trudeau qui plaide pour l’environnement d’un côté de la bouche et de l’autre qui achète un oléoduc… ou encore le président du pays soi-disant le plus puissant de la planète qui fait tout pour détruire cette planète… N’est-ce pas là le plus grand risque à la démocratie?

Je crois que vous faites erreur sur le pourcentage des laissé-pour-compte
à moins que vous n’aillez tirer ces pourcentages de la population active. Et encore, je pense que vous avez négligé de compter une grande partie de la population inactive comme les gens âgés et les décrocheurs jeunes adultes en devenir et les groupes marginaux comme les motards ou encore l’industrie du sexe et les malades, et les prisonniers et les assistés… Quelques chiffres tirés d’études ont fait l’objet de récents articles à L’Actualité. Il faudrait peut-être vérifier, j’aimerais me tromper et demeurer dans le groupe des optimistes…

Intéressante comme étude et portrait miroir oû chacun peut se voir entre 10% et 90% dans une catégorie ou l’autre. Car une personne ne peut se retrouver à 100% dans une seule catégorie, 100% du temps. Les perceptions, sentiments, opinions, ça bougent constamment.

N’oublions pas que le Canada n’est pas la priorité de Trudeau. la mondialisation l’est.

Ne nous attendons à rien de bon de la part de Trudeau qui est un anti-canadien et un disciple de Mohammad. En tant que représentant de l’ONU et protégé de Soros, il nous trompe à gauche et à droite. Il est ou se comporte comme un exécutif pour Action 21 dont le Canada est sur le point de signer.

https://www.youtube.com/watch?v=_kN_Jb2BUxw