
Les industriels fabriquent les mêmes monstres que les gouvernements. À force de nous mentir, ils provoquent des réactions démesurées. Comme ces gens, pourtant brillants, prêts à embrasser les théories conspirationnistes les plus farfelues, ou celles du sans-gluten.
Le journalisme et les médias agonisent tandis que les tarifs pour les pigistes ne connaissent pas le concept d’inflation ? Qu’importe. Une autre carrière m’attend, bien plus lucrative : conseiller en mieux-être.
Je pourrais m’y mettre dès maintenant, puisque la chose ne réclame aucune compétence. Suffit d’un peu de personnalité (ça va), d’être plutôt beau (je suis adorable, non ?), d’être très actif sur les réseaux sociaux (j’y passe déjà des heures) et enfin d’être obsédé par le bien-être (je fais du yoga et ne crache pas sur un pouding au chia).
Pour le reste, tout le monde s’en fout. Si je n’ai pas de diplôme en nutrition, la mise en marché de ma relative célébrité comblera parfaitement cette lacune. Ça et une poignée d’études plus ou moins bidon glanées sur le Web.
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Plusieurs actrices se sont déjà lancées. Gwyneth Paltrow signe blogue et bouquin où elle explique comment retrouver la beauté intérieure grâce à des soupes détoxifiantes. Même les scientifiques qui flairent la bonne affaire sont prêts à de nombreux raccourcis pour passer à la caisse, comme le très médiatisé docteur Oz, aux États-Unis. Au Québec, c’est la comédienne Jacynthe René qui est un peu devenue l’incarnation de ce mouvement. Ce phénomène qui explose au Royaume-Uni a récemment suscité un article-fleuve dans The Guardian, joliment intitulé « Green Is the New Black ».
Moi aussi, je veux participer.
Je ferai prendre des photos de moi au milieu de champs fleuris, le visage barré d’un sourire qui traduit mon infinie béatitude. On en tapissera mon site Web transactionnel, où se mêlent contenus aux références douteuses et produits santé signés DD, en vente pour votre plus grand bonheur. Avec l’air de vouloir sauver mon prochain des griffes de grandes sociétés pharmaceutiques ou du complexe industrialo-alimentaire, je proposerai dans mes livres un tas de recettes où seront bannis le gluten, les fruits possédant un trop important indice glycémique et tout ce qui n’a pas été cueilli par de blanches mains dans un jardin certifié bio.
Je donnerai aussi des conférences où je ferai part de la façon dont j’ai trouvé le bonheur dans la méditation et les jus de betteraves pressés à froid. Mieux ! Comme la blogueuse australienne Belle Gibson, je pourrais faire croire au monde entier que je me suis guéri du cancer avec des jus de légumes. Pas besoin que ce soit vrai. La renommée maison d’édition Penguin a publié son livre sans vérifier si ce qu’elle avançait pouvait être faux.
Et s’il m’arrivait de relayer sur ma page Facebook des informations erronées, je n’aurai jamais à craindre les remontrances. Mes partisans auront tôt fait de mettre en doute la bonne foi de mon détracteur, s’attardant à son ton méprisant plutôt qu’à la valeur de ses arguments. C’est bien ce qui s’est produit lorsque le blogueur et auteur Le Pharmachien est venu démonter le discours de Mme René sur les supposés dangers de la crème solaire.
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Voilà bien le plus extraordinaire de ce nouvel emploi : il me permettra de devenir riche en faisant tellement de bien qu’on ne trouvera rien à redire de mes erreurs, ma bêtise et ma paresse intellectuelle.
La science s’est si souvent trompée, les médecins ont tellement erré et les grandes entreprises de la santé ont si vaillamment travaillé à émousser la confiance du public qu’une part de celui-ci est prête à croire quiconque lui confirmera l’arnaque…
Parce que les ennemis de nos ennemis sont nos amis, non ?
Et si, plutôt que de générer un doute sain envers tous ceux qui prétendent vouloir notre bien, les errances vastement documentées de ceux qui nous soignent et nous alimentent ont fait place à une confiance aveugle en de nouveaux gourous, je ne raterai pas ma chance. D’autant qu’il n’y aura bientôt plus de journalistes ni de médias pour venir m’ennuyer avec ces choses détestables que sont les faits et la vérité.
Si je comprends bien (ou pas, c’est selon), les journalistes et les médias rapportent les faits et la vérité? Et parce qu’on leur accorde cette crédibilité ils seraient exempts d’être eux-mêmes des gourous? Ça ressemble à un transfert de confiance, pas applicable pour les uns mais obligatoire pour les autres!?
un vrai média qui ment peut se faire condamner, pas un blogueur
les informations reprises par les médias sont recontrôlées par les lecteurs eux mêmes, qui sont souvent bien plus critiques sur ces médias.
l’adepte d’un blogueur reste adepte et ne va surtout pas chercher la vérité !
Selon l’auteur de ce texte, devient gourou celui qui fait ce qu’il croit être bon, le partage, et gagne sa vie?
Gourou semble un mot un peu fort. On ne parle pas de secte, mais de quelques personnes (les exemples du texte nomme des femmes principalement), qui prônent la bonne santé. Au lieu de bâcher sur ces petites femmes, on devrait s’attaquer aux problèmes des motivateurs et des coach de vie aux formations douteuses qui apprennent à jouer dans la tête des gens…
« Média de grand reportage, d’analyse et de réflexion »? Pas certaine que ce texte reflète L’Actualité, une chance que la version papier que je reçois chaque mois à la maison ne contient pas ce genre de texte d’opinion.
Ironiquement, j’ai reçu, ce matin à 6h07 dans mes courriels un article de l’actualité qui se nomme « Pourquoi les femmes vivent-elles plus longtemps que les hommes ? » La conclusion est la suivante: « Ce ne serait donc ni l’anatomie ni le style de vie des hommes qui, à eux seuls, expliqueraient pourquoi ils quittent ce monde plus vite que les femmes, mais une délicate combinaison des deux. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut agir sur l’un d’eux. » … soit le style de vie.
L’auteur se demande quelle autre carrière lucrative il pourrait avoir, j’ai peut-être des suggestions: Blogueur frustré? Animateur de radio-poubelle?
P.S. Je ne fais pas de yoga, je ne mange pas cru (du moins pas la majorité de mes aliments), je n’achète pas d’huile pseudo magique et je n’écoute pas l’émission de Jacynthe René, au cas ou votre opinion de moi soit biaisé en pensant que je suis une grano qui défend ses semblables.
P.P.S. J’ai volontairement exclu les termes « journaliste » et « article » pour identifier « l’auteur » et le « texte »
P.P.P.S C’est la première fois que je commente sur ce site ou tout autre site d’actualité… Je pense qu’il faut dénoncer ce faut journalisme qui démoli plutôt qu’informe
Ok bye!
http://lepharmachien.com/jacynthe-rene-solaire/
C’est de l’arnaque tout simplement son affaire. Pourquoi se mettre la tête dans le sable ?
Si elle n’était pas connue, ca passerait à JE..
Au fait, ce texte se retrouve à la page 42 de la version papier.
L’auteur ne se prétend pas journaliste et il ne tape pas sur des pauvres femmes, mais sur une tendance.
Et je ne vois pas l’ironie dans la conclusion.
M. Desjardins fait dans la chronique d’humeur et d’opinion. Nuance!
L’article a effetivement un ton un peu agressif ce qui traduis probablement la grande frustration de l’auteur à voir des gens qu’il apprécié se faire berner.
Selon moi, là définition d’un gourou est de faire de l’argent sur le dos de la naïveté des gens de façon consciente. Impossible de pour nous de savoir si Jacinthe Renée est une grande manipulatrice consciente de ce qu’elle fait ou si elle est simplement naïve elle même. Ceci étant dit, si elle n’a pas changé d’opinion sur la crème solaire après avoir lu l’article du Pharmacien (que je vous invite à lire si ce n’est déjà fait), elle est soit de mauvaise foi (donc probablement consciente de ce qu’elle fait), soit elle même aveuglé par l’influence d’un quelconque gourou.
Marcel Leboeuf est un bon exemple de vedette fort probablement naïve et manipulée. Donc non, il n’était probablement pas gourou. Mais lorsque la facture à mis en lumière l’arnaque, il s’est au moins retiré.
Bref, il est vrai que les personnes nommées dans l’article ne sont pas toutes machiavélique, certaines sont simplement naïves.
Pourtant, à vous lire, vous ne semblez pas vous-même naïve alors pourquoi les défendre? Bien d’accord que les coach de vie sont une plaie, mais un n’empêche pas l’autre. Le cancer est pire que le diabète mais on essai de vaincre les deux quand même. Mauvais exemple, j’oubliais que les recherches sur le cancer sont faites par les mêmes méchantes pharmaceutiques qui nous vendent les méchants vaccins. (Ce dernier commentaire ne s’adresse pas à vous car vous ne m’apparaissez pas comme une anti-vaccin.)
Vous dites: « Au lieu de bâcher sur ces petites femmes, on devrait s’attaquer aux problèmes des motivateurs et des coach de vie aux formations douteuses qui apprennent à jouer dans la tête des gens… »
J’ai peut-être mal lu ou compris le « texte » de « l’auteur », mais « ces petites femmes » comme vous dites n’ont justement t-elles pas des « formations douteuses » et ce qu’elles font ressemble fort à « jouer dans la tête des gens ».
« …Selon l’auteur de ce texte, devient gourou celui qui fait ce qu’il croit être bon, le partage, et gagne sa vie?… »
Non, pas exactement, ce n’est pas ce que l’auteur dit. Devient gourou celui qui croit qu’une idée peut-être bonne et facile à partager pour faire de l’argent. Et qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une réelle expertise, une formation poussée, bref une expérience valable pour se proclamer comme tel. Une belle gueule bien bariolée, un peu de marketing et des couleurs beaucoup de couleurs et vlan! l’affaire est dans la poche ou dans le sac, évidemment, selon l’ampleur de la supercherie. Parce que c’en est une, parmi tant d’autres d’ailleurs. La démocratisation de l’information est un apport extraordinaire dans le contexte de ce monde clopin-clopant qui est le nôtre. Je dirais même une porte vers la survie de l’humanité, par contre ses dommages collatéraux sont innombrables et demande analyse et pondération.
Je seconde Audrey L!
Le journalisme n’est plus ce qu’il était. La qualité des journalistes laisse perplexe sur leur formation « itou ». Je ne parlerai pas du fond de cet article puisqu’il ne nous apprend absolument rien sauf qu’il nous informe sur la peur que ce journaliste inconnu a de perdre son emploi au détriment de gens sans importance. Et ça me fait penser aux nombreux « chercheurs scientifiques » qui nous informent un jour sur leurs recherches des plus loufoques, démenties quelques mois après par une autre recherche de « chercheurs scientifiques ». Il faut être très prudent aujourd’hui quand on cherche à se renseigner. Si le mot « gourou » fait l’affaire ici, il y a des gourous dans tous les domaines les plus nobles comme les plus vulgaires.
Petite rectification, il ne s’agit pas d’un journaliste, mais bien d’un auteur d’opinion dans la chronique « libre ». N’importe qui peut soumettre un article.
si cet article ne vous apprend rien, pas la peine de commenter.
l’article met en garde contre des gens comme vous ( sans doute pour ça que ça ne vous apprend rien ), des gens qui aiment mettre le doute pour vous vendre quelque chose ensuite ( bon, vous au moins ne vendez rien… ou pas encore ).
mais ce qui me fais bondir, c’est :
» aux nombreux « chercheurs scientifiques » qui nous informent un jour sur leurs recherches des plus loufoques, démenties quelques mois après par une autre recherche de « chercheurs scientifiques »
quoi de plus normal quand on parle de science et de recherche ? la science avance et est donc constamment remise en question. les découvertes en question ne sont jamais affirmatives, mais des théories, théories qui, après avoir longuement été étudiées et débattues, peuvent devenir des lois ou être simplement abandonnées : c’est le principe même de la science !
et vous ne parlez pas de ces pseudo-scientistes qui pullulent sur youtube avec des inventions qui ne fonctionnent jamais ? il n’y a que les vrais scientifiques qui vous dérange ?
Faux journaliste, obscur journaliste ? Frustré ? Woh, ciboire, on se calme, on respire et on lit attentivement. Jacinthe René aurait pu être remplacé par Véronique Cloutier ou Marcel Leboeuf que l’angle du papier n’aurait pas changé. Il attaque une « pratique » fortement répandue qui consiste à virer sa chemise de bord et profiter de sa notoriété publique pour « vendre » « quelque chose », si c’est santé, tant mieux. Bref, de la camelote pour crédule qui identifie ou produit à son vendeur. Ici, des « vendeurs » avec des personnalités rayonnantes qui ont des réseaux sociaux ont tentacules plutôt longs. C’est payant, la santé est une des priorités de tous les quidams de ce monde.
Cela dit, David Desjardins est un journaliste en règle et membre de FPJQ. Il est chroniqueur dans Le Devoir, dans l’Actualité, dans Vélo Mag. Il participe à plusieurs panels télés, radios, Web depuis au moins 15 ans. Il a été rédacteur en chef du Voir et journaliste culturel écrit et parlé pendant des années et a signé des milliers de papiers.
Si vous ne connaissez pas la cosmogonie journalistique, c’est une chose, mais de vider son fiel sur un chroniqueur de carrière et journaliste émérite parce que vous ne connaissez pas son nom, disons que vous versez dans une facilité et une gratuité déconcertantes…
Ironiquement, on dénonce qu’une personnalité use de son statut pour vendre de la camelote et on attaque le messager qui dénonce cette pratique. Le monde à l’envers ?
« Le vrai est un moment du faux. » – Guy Debord (auteur obscur)
Periode.
M.
qui identifie « Un* » produit.
« aux* » tentacules longues….
Moi aussi je suis frustré, frustré de voir toutes la désinformation qui circule dans les médias sociaux et sur internet, frustré par toutes ces croyances mensongères qui circulent allègrement. Même des gens bien informés, de bons vulgarisateurs scientifiques, parfois, relaient des informations douteuses sans vérifier leurs sources.
Frustré aussi parce que les sources scientifiques ne sont pas accessibles à tous, et que la majeure partie de la population est illettrée lorsqu’on parle science. Mais elle connait bien les pseudosciences et les supercheries paramédicales auxquelles elle croit, par contre.
Frustré aussi par les scientifiques eux-mêmes, qui souvent veulent vendre leur salade en sautant à des conclusions indéfendables sous le couvert de belles analyses statistiques et de métaanalyses douteuses. Frustré de voir que dans les sciences biomédicales on ne publie pas assez d’études qui serviraient d’abord et avant tout à confirmer les autres études préalables. Frustré aussi de voir autant d’études publiées qui, à la base, semble irreproductibles. Frustré de voir que les comités de révision ne font pas leur travail comme il se doit et laisse passer souvent n’importe quoi.
Frustré de voir les sciences sociales et biomédicales dérailler, parce qu’il faut publier le plus vite possible et le plus souvent possible pour avoir de bonnes subventions et être reconnu internationalement.
Frustré parce que là ou il y a de l’homme, il y a de l’hommerie. Frustré parce que, même avec toute ces contradictions et ces imperfections, la science reste encore la meilleure méthode pour tenter de connaitre l’univers qui nous entoure.
Alors, un brin d’humour pour éventer cette frustration ne fait pas tort. Et si ça fait réfléchir et sourire un peu le commun des mortels, c’est bienvenu. Bravo!
Je viens de lire ce genre d’article qui ne devrait pas se trouver dans l’Actualité… A l’auteur, combien d’entrepreneurs ont reussi sans formation aucune… On peut apprendre de façon autodidacte et faire reelement du bien aux gens autour de soi et bien plus encore…. Je suis physicien, mais ouvert d’esprit… Que faites-vous de ces pharmaceutiques qui nous lancent des medicaments et qui s’arrachent des pubs, basés sur la science, alors qu’on dénombre chaque année aux USA et au Canada des dizaines, oui des dizaines de milliers de deces, du a des erreurs d’ordonance, d’incompatibilité avec la physiologie du patient, ou mélange explosif mortel de plusieurs medicaments… Je vous invite a faire la part des choses et à examiner davantage ce qu’on appelle science medicale aujourd’hui, ou l’essai et errreur est encore bien la norme avant d’avoir bien identifé ce qu’il y a dans cette « boite noire » qu’est un corps malade… Jacinthe René et autres parlent de santé, les medecins traitent des symptomes…. Mieux vaut se concentrer sur cette santé, quand aujourd’hui un medecin vous voit 10 minutes max, ne connait rien de vous, mais passe rapidement au suivant, car la petite pilule devrait regler tous les problemes qui n’apparaissent en surface que par ce seul symptome…. Alors vivement la santé !!
Excellent article qui met le doigt sur quelque chose de flou mais d’ambiant qui nous touche tous ! J’en parlais récemment dans un de mes articles (en tant que blogueuse sur la santé mais aussi journaliste de profession donc attentive à l’éthique et aux faits) je trouvais le phénomène monter gravement ces derniers temps, les gens ne semblent plus capable de faire la part des choses, deviennent extrême dans l’autre sens que le mainstream au point que cela en devient ridicule et qu’ils suivent des conseils abjects voire (c’est surtout ça le problème ne matière de santé), dangereux. Ce que je dis dans mon article (mais qui n’arrivait pas à pointer du doigt ce que vous dites si bien c’est que les gens, sur la toile (que j’observe) semblent plus prompts à suivre sans réfléchir quelqu’un qui affirmera des choses sans jamais se remettre en question ou montrer publiquement ses doutes voire reconnaître ses erreurs (cf. http://ca-se-saurait.fr/2015/04/01/le-pouvoir-de-celui-qui-se-voile-la-face/) Sur les réseaux sociaux nous en parlions l’autre jour avec une connaissance, j’essaie sans arrêt de dire aux gens de se méfier, de regarder à qui ils ont affaire quand ils lisent quelque chose (qui est derrière, quelques critères simples pour reconnaître un site qui donne une info à minima potable comme ici : http://ca-se-saurait.fr/2015/09/21/comment-ne-pas-se-faire-manipuler-par-les-sites-internet/) mais c’en devient désespérant tant le ^phénomène a pris de l’ampleur !
bref, merci pour cet article que je vais diffuser immédiatement !