Dans la peau des exilés
Et si, le temps d’un jeu vidéo, vous étiez dans la peau d’un réfugié perdu au milieu de l’océan? Dans l’application mobile gratuite Survival, développée grâce à l’Alliance des civilisations des Nations unies, l’avatar doit notamment traverser la Méditerranée. Dans Finding Home, financée par le Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés en Malaisie, le joueur incarne Kathijah, 16 ans, de la communauté des Rohingyas, qui doit fuir la Birmanie. De tels « jeux », la plupart créés à l’initiative d’agences de l’ONU, visent à susciter l’empathie envers les réfugiés en se mettant à leur place « pour de vrai ». « Jouer le rôle d’un personnage nous permet d’expérimenter ses difficultés et de trouver nous-même les solutions, donc de bien comprendre un enjeu social », explique Gabrielle Trépanier-Jobin, professeure de jeux vidéos et industries culturelles à l’UQAM. (A.M.)
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Police à l’écoute
À Gloucester, petite ville du Massachusetts frappée par la crise des opioïdes, un toxicomane qui demande de l’aide à un policier n’a rien à craindre, même s’il a de l’héroïne en sa possession. Il sera plutôt écouté, réconforté et, s’il le désire, conduit à un centre de traitement des dépendances — une option choisie dans 95 % des cas.
Cette initiative a été instaurée en 2015 par le chef de police local après qu’il eut été aux prises avec des dizaines de surdoses dans sa collectivité de 30 000 habitants. En tendant la main aux consommateurs d’opioïdes, il espère au bout du compte faire diminuer la demande pour la drogue.
Cette mesure, dont l’efficacité est en cours d’étude, a depuis été adoptée par plus de 375 corps policiers aux États-Unis, ce qui a permis à 12 000 toxicomanes d’obtenir de l’aide. (M.-A.S.)
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Empreintes virtuelles
Au Royaume-Uni, le dirigeant d’un réseau de trafic de drogue a été arrêté après avoir envoyé une photo de pilules d’ecstasy à des clients potentiels sur l’application de messagerie WhatsApp. Rien sur l’image ne permettait d’en identifier l’expéditeur, sauf un doigt partiellement visible sous la marchandise à vendre. C’est tout ce dont les policiers ont eu besoin pour obtenir une empreinte digitale. Celle-ci ne figurait pas dans la base de données des forces de l’ordre, mais elle a permis de confirmer l’identité du criminel lorsque ce dernier a été repéré grâce à d’autres techniques d’enquête. (M.-A.S.)
Cet article a été publié dans le numéro de juin 2018 de L’actualité.