
L’État de São Paulo, au Brésil, n’a pas d’Yves Bolduc ni de controverse sur les bibliothèques scolaires, mais l’Éducation publique n’y est pas moins en proie au scandale.
Dans cet État, qui est aussi le plus riche et le plus peuplé du pays, les futurs enseignants se doivent de prouver qu’ils sont « en santé ». Parmi les tests demandés par le Secrétariat de l’Éducation, figurent l’examen de la prostate, pour les hommes, et la mammographie, pour les femmes… qui doivent aussi joindre à leur candidature les résultats d’un examen gynécologique, le frottis du col de l’utérus. Les femmes qui n’ont jamais eu de rapports sexuels en sont exemptés si et seulement si elles présentent un certificat du médecin attestant de leur virginité.
Interrogée par Ultimo Segundo, une femme de 27 ans a confirmé avoir dû montrer, au moyen d’un certificat médical, qu’il « n’y avait pas de rupture de l’hymen » dans son cas. Elle a également évoqué son embarras au moment de demander un certificat à son médecin, ainsi que les moqueries et les soupçons de mensonge rencontrés lorsqu’elle a présenté le document à l’expert médical de l’État. Il y a peu, le ministère de l’Éducation de l’État exigeait également que les candidates subissent une coloscopie. Et tous ces examens sont à la charge de ceux qui les passent.
Le but de la manœuvre, qui a notamment fait monter aux barricades les groupes de défense des droits des femmes, est de prouver que les candidats n’ont pas de cancer. Depuis 2012, le ministère requiert ces examens pour s’assurer que les futurs professeurs ne s’absenteront pas fréquemment, ou durant des périodes prolongées, pour des raisons de santé. Dans l’État, un enseignant rate en moyenne 27 jours d’école par an, soit 13 % des 200 jours d’instruction prévus par la loi.
Malgré les critiques, qui lui reprochent notamment de violer la constitution en ce qui a trait à la dignité humaine, au principe d’égalité et du droit à la vie privée, l’État s’est défendu en arguant que son processus controversé suivait les recommandations du ministère brésilien de la Santé.
« Les inspections de santé visent à assurer, au-delà de la compétence technique, la capacité physique et mentale des candidats à conserver leur emploi pour une durée moyenne de 25 ans », a-t-on expliqué.
L’an passé, dans l’État de Bahia, un incident similaire était survenu : des aspirantes à des postes de policières s’étaient vues demander les résultats de tests visant à prouver que leur hymen n’était pas déchiré. Le gouvernement était intervenu pour mettre un terme à ce processus déplacé.
en quoi la virginité des femmes peut avoir un lien avec leur compétence professionnelle? ce test me semble une aberration totale et une atteinte à la dignité.
on ne peut tout demander au nom d’une « sacrée, sainte » efficacité d’un système, ou si non, c’est le système qui fait foi de tout et les personnes sont au service de ce système.