Quatre mille sept cents dollars par an, par enfant : c’est ce que débourse Véronique Guénette pour envoyer ses deux ados dans une école privée, le Collège Letendre, à Laval. Une dépense que cette famille de la classe moyenne peut se permettre en comprimant ailleurs, dans les voyages par exemple. Si les subventions aux écoles privées étaient abolies, comme le proposent entre autres Québec solidaire et le mouvement citoyen L’école ensemble, ce serait une autre histoire. « Si les frais augmentaient de 10 % ou 15 %, on pourrait peut-être continuer. Mais s’ils doublaient, on ne pourrait plus, c’est sûr », dit Véronique Guénette. Elle enverrait alors ses enfants dans une école publique. Celles de son quartier sont bonnes, dit-elle, mais elles n’offrent pas autant d’encadrement que le privé.
Combien de parents feraient comme elle ? Une grande part du débat autour du financement du privé repose sur cette donnée hypothétique, mais fondamentale. Car un élève qui resterait dans un système privé ne recevant aucune subvention ne coûterait plus un sou à l’État. Alors que celui qui rejoindrait le système public lui coûterait désormais plus cher : l’État ne pouvant plus compter sur la contribution des parents, il devrait assumer seul l’ensemble des coûts. Selon les hypothèses présentées par les différents groupes d’intérêt dans ce débat, l’État, qui consacre 10 milliards par an à l’éducation préscolaire, primaire et secondaire, pourrait économiser 100 millions par année en supprimant les subventions ou éponger une facture supplémentaire de 600 millions. Avec, entre ces deux extrêmes, une foule de possibilités ! Qui croire ?
Le Québec compte 1 014 000 élèves au préscolaire, au primaire et au secondaire. De ce nombre, 121 000 fréquentent l’école privée.
Les élèves fréquentant le privé représentent 6,2 % des élèves au préscolaire et au primaire et 21 % des élèves au secondaire.
(Source : ministère de l’Éducation du Québec)
Québec solidaire a fait de l’abolition des subventions à l’école privée l’une de ses promesses électorales phares. Pour des raisons économiques, mais surtout d’équité sociale. Le parti propose un plan sur quatre ans, au terme duquel les pouvoirs publics cesseraient complètement de financer les établissements privés, qui reçoivent plus de 550 millions de l’État chaque année — principalement sous la forme d’une allocation de base d’environ 3 500 dollars par élève au primaire et de 4 500 dollars au secondaire. « Entre-temps, chacune de ces écoles aurait le temps de consulter les parents, de faire un plan d’affaires, de discuter avec le bureau de transition mis en place et de choisir la voie à suivre : s’intégrer au réseau public ou devenir une école financée à 100 % par le privé », explique le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.
Québec solidaire est de ceux qui croient que l’État épargnerait dans la foulée près de 100 millions de dollars par année. Le parti pose l’hypothèse que la moitié des 121 000 élèves qui fréquentent actuellement le privé (du préscolaire au secondaire) se tourneraient vers le public. Il se base, pour estimer les départs, sur ce qui se passe du côté de l’Ontario. Dans cette province qui ne finance pas le réseau privé, environ 6 % des élèves le fréquentent. Au Québec, où le réseau privé accueille actuellement 12 % des jeunes, « il est raisonnable de penser que 6% des élèves resteraient dans un système non subventionné », avance le député de Québec solidaire. Celui-ci souligne qu’une minorité (1,5 %) se trouvent déjà dans des établissements entièrement privés, surtout de petites écoles primaires à pédagogie particulière ou à vocation religieuse.

Preuve que chaque point de pourcentage compte : un écart d’un point représente 10 000 élèves et peut faire pencher la balance vers une économie ou des coûts supplémentaires pour les finances publiques.
La Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP) pense pour sa part que la désertion serait pas mal plus importante que ne le prévoit Québec solidaire. Une augmentation de 1 000 dollars ou moins par année des droits de scolarité suffirait à faire fuir près du tiers des parents, et chaque hausse supplémentaire de 1 000 dollars ferait maigrir un peu plus les rangs du privé, selon un sondage mené en 2013 auprès de ses membres par des chercheurs de la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke, François Larose et Vincent Grenon. À une hausse de 4 000 dollars — ce qui est plausible advenant la disparition des subventions —, 84 % des parents diraient adieu au privé.
En bout de piste, la proportion d’élèves fréquentant le privé pourrait être plus basse qu’en Ontario, croit Nancy Brousseau, directrice générale de la FEEP, en raison de la capacité de payer des parents québécois. « À l’heure actuelle, de nombreuses écoles ne facturent même pas le maximum auquel elles auraient droit selon les règles du Ministère, parce qu’elles savent qu’elles perdraient une partie de leur effectif », explique-t-elle. Par exemple, alors qu’il en coûte 4 200 dollars par an (plus divers frais) pour fréquenter le prestigieux collège Brébeuf, à Montréal, le Séminaire de Sherbrooke facture 2 600 dollars par année en droits de scolarité.

Les économistes ont un concept pour mesurer la réaction des clients en cas de hausse des prix : l’élasticité-prix, qui évalue le point de bascule où les consommateurs décident de retirer leurs billes. C’est une chose de l’estimer au moment d’augmenter le prix d’une bouteille de vin ou d’un canapé, mais pour un service comme l’éducation, ce point de bascule est particulièrement difficile à établir. La réaction des parents à une importante hausse des droits de scolarité dépendrait d’une foule de facteurs : le revenu familial, le choix d’écoles dans le quartier, les besoins de l’enfant, l’attachement à l’école privée et même la façon dont la hausse s’installerait — petit à petit ou subitement. Et plus l’hypothèse est extrême — une hausse de plus de 100 % des droits de scolarité qui arriverait d’un coup —, plus le résultat est à prendre avec des pincettes. C’est une des raisons pour lesquelles les nombreux économistes qui, au cours de la dernière décennie, ont tenté d’établir cette élasticité-prix et de calculer ses conséquences sur les finances de l’État arrivent à des conclusions parfois aux antipodes l’une de l’autre !
L’une des études les plus solides à ce sujet, faite en 2007 par l’économiste Bernard Vermot-Desroches, alors professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières, à la demande du ministère de l’Éducation, consacre tout un chapitre à la question de l’élasticité-prix. Son calcul impose « une importante vigilance », souligne le professeur aujourd’hui retraité, et son usage, « beaucoup de prudence ».
4 593 $
C’était la subvention de base pour un élève du secondaire dans une école privée en 2017-2018. Ça représente 60 % de ce que l’État dépense en services éducatifs pour un élève au système public.
L’économiste a donc retenu différentes valeurs d’élasticité-prix, pour refléter les comportements possibles des parents, et diverses possibilités, dont une baisse des subventions de 50 %, leur abolition totale ou une hausse des subventions de 50 %.
Dans presque tous les cas, il arrivait à des coûts supplémentaires pour l’État, qui allaient de 68 à 277 millions de dollars (des chiffres qui seraient plus élevés si on refaisait l’opération aujourd’hui, en raison de l’inflation). La seule perspective très avantageuse pour les finances publiques (un gain de 126 millions) serait qu’à peine le tiers des élèves quittent le privé. Ce qui semble peu probable dans le cas d’une abolition totale des subventions.
Une des forces de l’étude de Bernard Vermot-Desroches réside dans le fait qu’il a tenu compte non seulement des coûts éducatifs supplémentaires engendrés par le transfert d’un grand nombre de nouveaux élèves vers le public, mais aussi des coûts de construction, d’achat ou d’agrandissement des bâtiments pour les accueillir, ce que peu d’autres études ont fait.
Rien pour ébranler Gabriel Nadeau-Dubois. « Même si cette mesure se faisait à coût nul ou qu’elle coûtait 100 millions par année, pour Québec solidaire, ce serait une bonne politique publique. Parce que la raison fondamentale pour laquelle nous souhaitons cesser de financer les écoles privées avec des fonds publics, ce n’est pas pour économiser de l’argent. C’est pour instaurer une réelle égalité des chances entre les enfants du Québec. »
Le député solidaire, qui a lui-même étudié au privé, établit un lien entre la place importante occupée par l’école privée dans certaines régions et le taux élevé de décrochage dans le système public. À la commission scolaire de Montréal et à la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, toutes deux situées dans l’île de Montréal, c’est environ le tiers des élèves qui quittent le public pour aller vers le privé au moment du passage au secondaire. Le public se trouve ainsi en partie dépouillé de ses meilleurs éléments, affirme le député.
Bien que la majorité des écoles privées ne sélectionnent plus leurs élèves sur la base de leurs résultats scolaires, elles accueillent toutefois moins d’élèves en difficulté que les établissements publics ; et les droits de scolarité, même peu élevés, représentent une barrière à l’entrée pour les familles moins nanties. Résultat : une partie des écoles publiques « ordinaires » ont ainsi une surreprésentation d’élèves en difficulté et issus de milieux défavorisés, et le décrochage y est fréquent.
Que disent les partis ?
Québec solidaire propose d’abolir les subventions aux écoles privées. Le Parti québécois les diminuerait de façon « significative et graduelle » et investirait les sommes récupérées dans les écoles publiques. La CAQ et le Parti libéral n’ont pas l’intention de modifier le financement des écoles privées.
Les écoles publiques à vocation particulière qui offrent des programmes enrichis ou d’arts-études pour concurrencer le privé contribuent elles aussi au phénomène d’écrémage des classes ordinaires, s’inquiète le mouvement citoyen L’école ensemble. Elles accueilleraient maintenant environ 20 % des élèves du secondaire, selon une estimation du Conseil supérieur de l’éducation.
« Beaucoup de ces écoles sélectionnent les élèves sur la base de leurs résultats scolaires. Les coûts sociaux de cette ségrégation et du décrochage qui en découle dans le public sont très élevés », affirme Stéphane Vigneault, porte-parole du mouvement L’école ensemble.
Sans diplôme en poche, les décrocheurs ont en effet des boulots moins payants toute leur vie, ce qui se traduit par un manque à gagner en taxes et impôts pour le Trésor public, des coûts supplémentaires en aide sociale et en services sociaux, etc. En 2009, le Groupe d’action sur la persévérance et la réussite scolaires au Québec, dirigé par Jacques Ménard, alors président de BMO, avait chiffré l’ensemble de ces coûts à 1,9 milliard de dollars par cohorte de décrocheurs.
Évidemment, rien ne garantit que l’abolition des subventions au secteur privé et le retour de bons élèves dans le public suffiraient à faire diminuer le décrochage scolaire. De nombreuses études, citées notamment par le Conseil supérieur de l’éducation dans son rapport Cap sur l’équité, tendent toutefois à démontrer que davantage de mixité dans les classes aide les élèves plus faibles sans pour autant nuire aux plus forts.
Un gouvernement qui déciderait de s’attaquer au droit acquis des parents de pouvoir choisir entre le privé et le public se buterait certainement à une sérieuse levée de boucliers. Au-delà des arguments économiques, il devrait alors faire un arbitrage entre les droits individuels et le bien commun. Et ça, c’est un tout autre débat.
QUELQUES HYPOTHÈSES
Ce n’est ni la première ni la dernière fois que la fin (ou la diminution) du financement de l’école privée est évoquée. En 15 ans, une dizaine d’études sur le sujet ont été menées. La plus récente série date de 2014 et 2015, moment où le gouvernement libéral fraîchement élu mettait sur pied la Commission de révision des programmes, à la recherche de compressions possibles pour son programme d’austérité.
Les divers groupes ont tous utilisé des méthodologies différentes, ce qui rend les comparaisons hasardeuses. Les cas de figure aident néanmoins à se faire une idée sur l’ordre de grandeur des sommes en jeu.
Pour mettre tout ça en perspective, il faut savoir que le ministère de l’Éducation consacre annuellement environ 10 milliards de dollars à l’éducation préscolaire, primaire et secondaire.
Selon les écoles publiques
L’économiste Louise Tremblay, mandatée en 2014 par la Fédération des commissions scolaires du Québec, affirme que toute baisse des subventions, quelle qu’elle soit, ferait économiser de l’argent à l’État. Jusqu’à 185 millions de dollars par année dans le cas d’une abolition complète !
Sauf que sa proposition est pour le moins audacieuse : elle suppose que seulement 34 % des familles retireraient leur enfant du privé dans ce cas. Une perspective qui semble improbable.
La Fédération autonome de l’enseignement (FAE), un regroupement de syndicats d’enseignants, avait demandé en 2009 au chercheur Jean-François Landry d’y aller de son analyse. En supposant un retour de 50 % des élèves du privé vers le public, ce dernier concluait à des économies de 86 millions de dollars.
C’est notamment sur les calculs de ce chercheur que Québec solidaire s’est basé pour avancer le chiffre de 100 millions de dollars d’économie. Le parti a adapté son approximation en fonction de données plus récentes du ministère de l’Éducation.
Selon les écoles privées
Mandaté par la Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP), l’économiste Pierre Emmanuel Paradis, président du cabinet d’analyse stratégique AppEco, arrive à la conclusion que presque toute baisse des subventions se traduirait par une hausse des coûts pour l’État.
L’une des hypothèses qu’il présente est conforme aux résultats de sondages menés par la FEEP auprès de ses membres : chaque hausse de la facture se traduirait par un pourcentage équivalent de départs. Une augmentation de 31,7 % des droits de scolarité ferait par exemple déguerpir 31,7 % des parents.
L’économiste a utilisé pour ses calculs les chiffres du ministère de l’Éducation de 2012-2013, les plus récents au moment de la rédaction de son rapport. Il en coûtait alors en moyenne 9 184 dollars par élève à l’État pour scolariser les jeunes Québécois (9 718 dollars au public et 4 740 dollars au privé ; l’économiste a pondéré la somme selon la proportion d’élèves dans chaque secteur). Il est cependant à noter qu’il a englobé les élèves de la formation professionnelle, ce qui gonfle un peu la facture supplémentaire pour l’État.
Hypothèse 1
Baisse des subventions de 20 %
• Droits de scolarité moyens payés par les parents avant la baisse des subventions : 2 987 dollars
• Coûts supplémentaires pour les parents après la baisse : 948 dollars
• Pourcentage des élèves qui quitteraient le privé : 31,7 %
• Nouveau coût moyen pondéré par élève : 9 284 dollars
• Facture supplémentaire pour l’État : 108 millions de dollars par année
Hypothèse 2
Baisse des subventions de 40 %
• Droits de scolarité moyens payés par les parents avant la baisse des subventions : 2 987 dollars
• Coûts supplémentaires pour les parents après la baisse : 896 dollars
• Pourcentage des élèves qui quitteraient le privé : 63,5 %
• Nouveau coût moyen pondéré par élève : 9 450 dollars
• Facture supplémentaire pour l’État : 288 millions de dollars par année
La FEEP affirme qu’une abolition totale des subventions engendrerait une facture supplémentaire de 600 millions de dollars.
Selon le gouvernement
Pour ses travaux, la Commission de révision des programmes, présidée par Lucienne Robillard, disposait d’études fournies par la FEEP et par la Fédération des commissions scolaires du Québec… aux résultats diamétralement opposés ! La Commission a coupé la poire en deux et a procédé à ses propres calculs sur la base d’une hypothèse mitoyenne.
Hypothèse 1
Baisse des subventions de 25 %
• Coûts supplémentaires pour les parents : 999 dollars
• Pourcentage des élèves qui quitteraient le privé : 20 %
• Facture supplémentaire pour l’État : 10,6 millions de dollars
Hypothèse 2
Baisse des subventions d’environ 50 %
• Coûts supplémentaires pour les parents : 1 999 dollars
• Pourcentage des élèves qui quitteraient le privé : 40 %
• Facture supplémentaire pour l’État : 67,4 millions de dollars
Hypothèse 3
Baisse des subventions d’environ 75 %
• Coûts supplémentaires pour les parents : 2 999 dollars
• Pourcentage des élèves qui quitteraient le privé : 52 %
• Facture supplémentaire pour l’État : 101,5 millions de dollars
Hypothèse 4
Compression des subventions de 100 %
• Coûts supplémentaires pour les parents : 3 999 dollars
• Pourcentage des élèves qui quitteraient le privé : 59 %
• Facture supplémentaire pour l’État : 114,5 millions de dollars
La Commission conclut que les coûts seraient probablement plus élevés que ces estimations, car il faudrait sans doute agrandir ou construire de nouvelles écoles et embaucher du personnel pour accueillir tous ces nouveaux élèves.
Une transition complexe
Qu’adviendrait-il des enseignants du privé et de ses bâtiments, dans l’hypothèse d’une baisse massive de son effectif scolaire au profit du public ?
Une école privée qui choisirait d’intégrer le réseau public pourrait garder ses enseignants, ses bâtiments et son projet éducatif, avance Gabriel Nadeau-Dubois. « Les conventions collectives des enseignants syndiqués du privé et celles des enseignants des commissions scolaires seraient harmonisées. On vient de le faire dans le réseau de la santé. Évidemment, ça prend de la négociation, il faut que les voix de tous soient entendues. Mais ça se fait. »
Une telle expérience a été tentée en 2013, lorsque le collège privé Antoine-Girouard, à Saint-Hyacinthe, a annoncé qu’il devait fermer ses portes.
Une négociation s’est amorcée avec la commission scolaire de Saint-Hyacinthe, qui souhaitait intégrer l’école à son réseau, mais l’offre faite au personnel, dont les années d’ancienneté n’ont pas toutes été reconnues, a été refusée par ces derniers. Le collège a fermé, le personnel a été mis à pied et les élèves ont dû se trouver une autre école.
« La différence, c’est que ce projet serait piloté par le ministère de l’Éducation, soutient Gabriel Nadeau-Dubois. Ce ne serait pas un simple face-à-face. »
La question des bâtiments risque d’être complexe. QS souligne que certaines écoles privées, cédées par des communautés religieuses aux OSBL qui les gèrent actuellement, pourraient être transférées encore une fois aux commissions scolaires.
Mais ces bâtiments cédés ne représentent qu’une toute petite partie des quelque 180 établissements privés subventionnés du Québec. Dans la majorité des cas, au moment de la fondation de l’école, l’OSBL a contracté un emprunt auprès d’une institution financière pour acquérir un immeuble ou le faire construire.
Si l’État veut intégrer les immeubles à son réseau public, il devrait donc les acheter, puisque ces bâtiments sont grevés d’un emprunt hypothécaire.
« Il ne faut pas penser que cette réforme serait tellement abracadabrante sur le plan logistique et bureaucratique que ça ne vaut pas la peine de la faire, dit Gabriel Nadeau-Dubois. Il y a quelques années, on a créé à partir de rien un réseau d’éducation unique au monde, celui des cégeps. On l’a créé en bousculant à peu près toutes les structures existantes. Et on en est fier. »
Cet article a été publié dans le numéro d’octobre 2018 de L’actualité.
Quelqu’un a-t-il oublié le beau principe de base :¨Pas de services, pas d’impôts ¨ (en anglais, on disait ¨No Taxation without Representation¨). Ce qui se traduit simplement pas ceci: Si le gouvernement ne subventionne pas les écoles privées, alors qu’il me remette la valeur monétaire équivalente dans mon porte-feuilles. Il ne peut pas juste me prélever des impôts et ne pas me donner de services en retour. Me semble que c’est pas si compliqué que ça à comprendre
Assez tordu comme raisonnement.
Tous les citoyens du Québec (et du Canada) doivent déclarer leurs revenus réels… (je ne m’étendrai pas la dessus) et selon ses revenus et leurs déductions réelles admissibles… (je ne m’étendrai pas la dessus non plus) une grande partie doivent payer des impôts.
Des services sont offert par le Québec.
Tous les services disponibles ne sont pas utilisés par tous les citoyens, et surtout parmi ceux utilisés pas de façons identiques et égales par tous.
Entre autre il existe parmi ses services l’enseignement public payé en grande partie par l’état. Même si on dit qu’il est gratuit, ce n’est pas entièrement sans frais et à coup nul malgré les impôts payés ou non pour ceux qui ont des revenus trop bas.
Si quiconque préfère avoir un meilleur enseignement qu’il considère supérieur et plus adapté que celui qui est offert au public peut toujours allez au privé, avoir de l’enseignement supplémentaire en musique ou sportif par exemple en ayant un professeur personnel, même avoir l’enseignement à la maison ou encore sur son lieu de travail dans certains cas et tous cela a un coût à payer selon ses choix et ses préférences tout comme quiconque peut choisir un ordinateur APPLE à la place d’un Acer qu’il devra dans les deux cas assumer.
Pour ma part, par choix et ^par goût, j’ai eu à payer des professeurs particuliers en musique pour chacun de mes enfants ainsi que pour moi-même.
Déjà on peut déclarer ses dépenses qui sont des dépenses admissibles à des déductions. Et donc selon les revenus de chacun déjà il peut arriver que presque la totalité de ses dépenses soient en quelque sorte remboursées.
Tant qu’à moi à part pour des cas d’exceptions à préciser, je serais pour une réflexion sérieuse sur les déductions admissibles au fin fiscales pour tous les services qui sont offert au public mais que quiconque préfère même à juste titre comme dans le cas de l’enseignement au privé mais encore « plus privé » comme un professeur privé, pour la santé et tous le reste.
Une chose est certaine, tel que vous le mentionnez, il n’y a pas de remboursement dû par le gouvernement pour quoi que ce soit qu’il ne subventionnerait pas. D’autant plus qu’il y a déjà beaucoup trop de subventions distribuées à droite et à gauche pour un oui et un non.
On a qu’à penser à Bombardier, à Guy Laliberté, aux festivals comme celui de Juste pour rire…alors que les subventions devraient servir à aider pour le démarrage, pour le soutien momentané et temporaire mais certainement systématiquement pas des multinationales et leurs propriétaires et les autres multimillionnaires…quand ce n’est pas des multi-milliardaires. Je conviens cependant que ce dernier paragraphe ne s’adresse pas de la même manière aux institutions d’enseignement privées, mais c’est le même principe en tenant compte surtout ce que j’en ai écris plus haut!
Vous coupez les subventions du privé, et je continue d’envoyer mes filles au privé? Ben je n’envoie plus de taxes scolaires. Et quand les parents du privé feront ça, ça donnera des idées aux adultes sans enfants de couper leurs taxes scolaires aussi….de coupler leur part pour les CPE…etc. On parle du bien commun, le bien commun c’est de comprendre que chaque enfant est différent et a besoin de choses différentes pour réussir. Le bien commun c’est que tous nos enfants réussissent le plus possible. et il est faux que d’envoyer TOUT le monde dans des écoles publiques comme elles sont actuellement sera bénéfique pour tous. Elle est où l’étude qui dit que les élèves les plus forts ne seront pas affectés par une classe moyenne? Ils ne seront pas affectés du point de vue scolaire parce qu’ils s’autosuffisent…mais aimeront-ils l’école et decrocheront-ils parce que l’environnement n’est pas intéressant?
ET quand j’entends parler M. Nadeau-Dubois qui lui a bénéficié du privé, nous dire que finalement, que ça nous fait sauver de l’argent ou que ça nous coute plus cher, c’est finalement juste une question d’égalité des chances pour TOUS…..et bien y’aura toujours des riches, les vrais riches, qui continueront d’aller au privé. Alors qu’en ce moment, le système fait qu’il y a plus de gens qui peuvent y aller. S’il y a une chose qui pourrait être faite…c’est le contraire. Subventionné plus le privé afin qu’il y ait encore plus de chances pour les parents de classe moyenne d’y aller…….Les attaques continuelles sur le dos de la classe moyenne silencieuse doit cesser.
Bien d’accord avec GND, ce n’est pas une question de $ mais bien d’égalité des chances. Avec 30% des élèves au privé au secondaire à Montréal, on ne peut plus considérer les deux systèmes comme équivalent et représentatif de la population d’étudiants.
Il faut vraiment croire à la pensée magique pour croire que l’abolition de subventions au privé fera économiser l’état lorsqu’on sait que l’élève au public coûte près du double à l’état que l’élève au privé. C’est drôle comment on évoque le concept d’utilisateur payeur quand ça leur dit, mais ici pas du tout. Les parents qui envoient leurs enfant sur au privé, non seulement ont-ils déjà payé généralement plus que leur “quote-part” (apparemment mieux nantis, ils payent déjà plus d’impôts, dont une partie importante va au système d’éducation public), ils repaient un autre surplus (la portion non-subvention du privé). La portion subvention par l’état étant sensiblement moindre que le montant que l’état devrait défrayer pour envoyer le même élève au public. La seule façon “d’économiser”, serait de tenter de faire en double ces parents et espérer qu’ils n’envoient pas leurs élèves au public. Sinon, c’est littéralement rêver en couleur et pousser un agenda populiste et syndicaliste. Et dans ce scénario improbable et impossible, le concept étrange de ségrégationniste n’est pas plus réglé. À quand une allocation complète et fixe par enfant, et laissons le choix aux parents. Surtout, demandons aux institutions scolaires d’être imputables, attrayantes pour donner le goût aux parents de les choisir.
Dans le même sens que le secondaire, il faudrait poursuivre le développement du privé vers le cégep et l’université.
Je comprends qu’il s’agisse de valeurs sociales davantage que de comptabilité ici. Toutefois, la question que je me pose est la suivante: est-ce que les parents qui paient pour l’école privée bénéficient de réduction d’impôts ? Et si oui, est-ce que ces montants sont pris en compte dans les scénario où 34% ou 50 % retourneraient au public ?
Personne en aurait voulu à l’auteure, ni à son objectivité journalistique, si elle avait omis la version gouvernementale qui est en fait celle de la commission Robillard. Se disant insatisfaite¹ des deux méthodes décrites dans le texte, la commission y va en amalgamant la moyenne des deux études pour faire sa propre évaluation. Comme méthode scientifique, ce n’est pas trop fort. Une construction « bric à brac », ainsi l’écrivait Pierre Dubuc dans l’Autjournal.
Comme si cela ne suffisait pas, la commission en ajoutait en comparant le coût d’un élève du privé avec le coût moyen d’un élève du public (qui comprend les élèves qui suivent des cours techniques et les élèves handicapés dont les coûts sont évidemment plus cher) au lieu de faire la comparaison avec le coût d’un élève public régulier.
(1) « Il faut par ailleurs souligner qu’aucune des deux études ne pouvait prendre en compte l’impact concret sur un établissement donné des transferts résultant de la hausse de frais de scolarité. »
La principale raison de l’envoi de son enfant à l’école privé. La QUALITÉ de l’enseignement qui y est pratiqué, donc si on coupe les subventions sans augmenter drastiquement la qualité des pratiques publiques dans plusieurs secteurs, qui pensez-vous en subira les impacts et quel sera la profondeur du fossé qui sépare les classes sociales au Québec. Tout cela est mathématique, il reste juste a décidé combien on veut payé et de quel manière on veut le faire car le prix sera le même à la fin sauf que le ratio riches, moyens et pauvres sera différent pour arrivé quand même à 100% de population.
L’ envie ! Une des caractéristique québecoise qu’ on a hérité de notre passé religieux ! Un vieux dogme prêché par nos curés ! GND et ses sbires croit fermement au principe d’ égalité . Mais le problème est qu’ il n’ y a pas d’ égalité et qu’ il n’ y en aura jamais! L’égalité amène la qualité vers le bas! Dans tous les sphères de la société il y aura toujours l’ ambition et le savoir faire qui propulse vers le haut; c’ est fondamentalement humain ! N’ est-ce pas ?
Si on veut couper les vivres à l’école privée (qui fonctionne extrêmement bien je vous le souligne, et leur incroyable popularité est là pour en témoigner!), il faudrait également, en toute justice, que ceux qui persisteraient toujours à envoyer leurs enfants là bas soient exemptés de taxes scolaires et de la portion de leurs impôts qui est dédiée au Ministère de l’Éducation.
1- Exigeons que le privée ait l’obligation de prendre tous les élèves sans restrictions comme au public qui habitent le secteur de l’établissement concerné. (Évidemment en autant que les frais exigés soient acquittés. Par des subventions spéciales de nos gouvernements par exemple à ceux qui ne peuvent payer).
2- Ouvrons un établissement public et à 100% gratuit qui accepterait que des élèves surdoués, mais alors très au dessus de la moyenne que ce que l’on accepte présentement au privé.
3- Faisons une étude comparative sérieuse de la situation sur une période de cinq ou dix ans, selon ce qui est jugé nécessaire pour pouvoir en tirer des conclusions justes et sérieuses.
4- Ai-je besoin d’apporter mes conclusions? Est-ce vraiment nécessaire de faire ce test pour savoir quelle sera l’école qui aura les meilleures résultats?
En conclusion inspirée de certains commentaires que j’ai lus ici et là, ici aussi:
a) envoyons tout le monde au privé,
b) tout le monde veut dire ceux qui peuvent se le payer,
c) les autres n’ont qu’à se prendre en main, crever ignares après avoir subi et servi les diplômés du privé!
d) cessons immédiatement de faire payer des impôts aux riches pour que les ignares et les moins que rien améliorent leurs sorts alors qu’ils ne veulent pas faire les efforts nécessaires pour se prendre en main…
Ce à quoi je serais assez d’accord si cela était possible et en quelques décennies les riches seraient de moins en moins riches, parce que l’économie n’a jamais autant fait de riches depuis que la masse a pu s’instruire et augmenter son niveau de vie pour acheter ce que les industries des riches font produire par les moins que rien. Et ainsi, la société constituée que de l’élite de riches à très riches et que des pauvres diables sans le sous pour acheter, toute l’économie rapidement s’effondrerait. Et que ce serait jouissif de voir certains qui écrivent ici se retrouver avec leurs biens qui ne servent plus à rien et leur prospérité au niveau de la rue.
Rêve ou réalité?
Heureusement que la réalité est présentée de telle façon pour que le plus grand nombre puisse rêver à toujours mieux peu importe les moyens.
Heureusement aussi que les « certains » dont je parle ne sont pas en majorité.
Et heureusement que la solidarité j’aime à le croire n’a de cesse de s’accroître.
La solidarité passe par la masse et non par l’élite.
Malgré cela, il est certain qu’il faut et qu’il y a de tout horizon pour accroître la richesse collective…la richesse au sens large du mot.
Les étroits ne peuvent que se sentir à l’aise qu’en écrasant ceux qu’ils croient plus petits qu’eux sans jamais constater que petit à petit ils s’écrasent eux-mêmes!
L’exercice du public contre le privé telle que présenté comme tellement d’autres dossiers, ne peut conclure autres choses qu’à des confrontations stériles et inutiles.
Ce qui est et devrait rester loin, très loin du but recherché, soit l’accession au plus grand nombre au savoir nécessaire pour réussir sa vie professionnelle dans la collectivité la plus grande possible et non dans la richesse excessive d’une élite qui se croit tout permis et qui ne comprend rien d’autre que ce qui s’exprime en signe d’argent pour son bien être égoïstement personnel.
Et lors de catastrophe naturelle comme ce qui se passe présentement en Californie, spécialement là parce que ça touche des quartiers complets habités par plusieurs genres d’élites dont la majorité est riche ou très riche, on ne peut que constater que toute cette richesse ne les protège pas. Encore plus, que la solidarité de tous est nécessaire. Sans oublier que ceux qui combattent sans ménager leurs efforts pour sauver tous les sinistrés sans poser de questions, en mettant leur vie en jeu font partie de ceux sur lesquelles plusieurs des plus riches pensaient d’eux ce que plusieurs écrivent ici en voulant refuser à tous ce qui semble bien et fondamentale que pour ceux qui en ont les moyens.
La meilleure éducation gratuite disponible pour tous payée par l’$ de tous, point final.