Êtes-vous prêts à faire des efforts pour diminuer votre empreinte écologique?

Près de neuf Canadiens sur dix se disent engagés à faire ce qui est en leur pouvoir pour diminuer leur empreinte écologique, selon un sondage CROP. Explications du président de la maison de sondages, Alain Giguère. 

Photo : Ludovic Théberge

Au Canada, une personne sur trois (32 %) se dit fortement engagée à faire ce qui est en son pouvoir pour diminuer son empreinte écologique. Il y a de cela à peine cinq ans, cette proportion était seulement d’une personne sur quatre. Elle est en progression constante depuis (25 % en 2014).

Une prise de conscience s’opère, une mobilisation s’installe, on se sent de plus en plus convié à un projet de société, autant sur le plan de ses habitudes personnelles que de son engagement social.

Style de vie écologique

De plus, si on ajoute à ce nombre les gens « plutôt » en accord avec la question utilisée, on s’approche d’une proportion de neuf Canadiens sur dix! (86 %, et notons que ces données sont tout à fait comparables d’une région à l’autre du pays, y compris au Québec). Par contre, il y a de toute évidence un effet d’acceptabilité sociale dans la réponse à ce genre de questions. Les gens sont gênés d’admettre qu’ils ne font rien. Voilà pourquoi nous estimons que ceux qui nous disent être « tout à fait en accord » sont plus « fiables » quant à la mesure effective de ce type de comportements. Mais peu importe, une sensibilité croissante aux enjeux écologiques est manifeste et elle représente des opportunités formidables, autant pour les gens et la société dans son ensemble, que pour les entreprises, les marques et les institutions.

Les millénariaux?

On me souligne régulièrement le particularisme unique de cette nouvelle génération et son supposé grand engagement écologique et social. Encore une fois, voici un tableau qui vient tout à fait contredire cette perception. On y voit clairement une sous-représentation des plus jeunes face aux 55 ans et plus chez les plus prompts à faire des efforts pour l’environnement (un écart de 10 points entre ces générations).

Il ne s’agit pas ici d’affirmer que les jeunes ne sont pas sensibles aux enjeux écologiques de l’époque, mais certainement d’arrêter d’en faire les champions de la cause (sans sous-estimer le fait qu’il y a, de toute évidence, des sous-groupes de jeunes très engagés).

Notons aussi que les femmes sont aussi beaucoup plus engagées que les hommes à cet égard (un écart de dix points, de 26 % à 36 % entre les hommes et les femmes).

Dans la vie de tous les jours, je fais concrètement plusieurs actions pour diminuer mon impact sur l’environnement

Ce qui suscite un tel engagement pour l’environnement

Un étonnant cocktail de motivations stimule cette volonté d’accomplir des actions concrètes de manière à diminuer l’impact que les gens peuvent avoir sur l’environnement. À cet égard, sauver la planète est loin d’être la seule raison, même s’il s’agit d’une raison fort importante. La proportion de ceux qui croient que « nous sommes en train de tout détruire sur la planète » est passée de 61 % à 77 % de 2014 à 2019.

On observe un sens aigu de la responsabilité sociale, une sensibilité aux autres autour de soi, une volonté d’agir pour sa communauté, d’aider les gens. Ces gestes pour l’environnement sont autant dirigés vers la communauté qu’au profit de la planète elle-même.

Dans un même contexte, la famille joue aussi un rôle très important : quel monde allons-nous laisser à nos enfants, quel héritage allons-nous leur léguer? (« Mad Max? »). Une incontournable responsabilité d’agir maintenant, avant qu’il ne soit vraiment trop tard, semble incomber à ces apôtres de la protection de l’environnement, ce afin de s’assurer que les prochaines générations puissent vivre dans des conditions écologiques décentes.

De plus, une contrainte personnelle est perçue dans les enjeux écologiques actuels. Comme si les gens sentaient qu’ils ne pouvaient pleinement s’épanouir dans un tel contexte de menaces et de destruction de nos écosystèmes et de nos ressources. Une volonté de faire mieux s’exprime à travers ces résultats, un sentiment qu’on peut faire mieux, comme un rendez-vous manqué.

Sans oublier les préoccupations de santé, autant sur le plan personnel qu’au point de vue de santé publique. L’information sur les problèmes de santé causés par la dégradation de nos conditions environnementales et climatiques abonde de plus en plus et les gens y sont aussi de plus en plus sensibles.

Un appel à l’action

L’implication directe d’une telle tendance est certainement un appel à l’action lancé aux entreprises, marques, gouvernements et institutions. Si les gens sont prêts à faire des efforts sur le plan individuel, ils sont certainement conscients de leurs limites et souhaitent que les organisations qui ont plus de moyens mettent la main à la pâte.

Dans les travaux sur la segmentation des consommateurs que nous avons publiés il y quelques mois, il apparaissait clairement que, encore une fois pour des motivations diverses, environ 55 % des consommateurs voulaient épouser des pratiques de consommation écologiquement et socialement responsables. La croissance de notre indicateur sur la volonté des gens à intégrer des habitudes de vie visant à diminuer leur impact sur l’environnement s’accompagne donc certainement d’une volonté de voir les entreprises en faire autant.

Il y a certainement opportunité pour ces dernières d’agir concrètement, de fournir aux consommateurs et aux citoyens des moyens et des outils pour avoir un impact significatif sur l’environnement. Dépendamment de l’endroit où sont rendus certains marchés, il peut y avoir urgence d’agir. Les entreprises doivent se mettre à l’écoute et offrir des solutions.

Les gouvernements aussi sont conviés par cette tendance. On s’attendra de plus en plus à ce qu’ils agissent, investissent, supportent les initiatives afin de catalyser les efforts que les citoyens sont prêts à faire sur le plan individuel.

J’ai souligné dans des textes précédents l’importance pour les entreprises et les institutions d’épouser des politiques et des pratiques de responsabilité sociale. Les tendances que nous observons représentent certainement un appel supplémentaire dans cette direction.

Un mouvement social est assurément en marche et je ne vois pas ce qui pourrait l’arrêter. De plus, les opportunités qu’il représente sont certainement aussi prometteuses pour les entreprises et les institutions que pour les consommateurs et les citoyens.

Gotterdammerung de Richard Wagner (Le Crépuscule des dieux, dernier volet de L’Anneau du Nibelung)

Je sais, je reviens très souvent sur le Ring de Wagner! Mais dans le cas de ce texte, la finale de l’œuvre me semble particulièrement indiquée, plus que tout autre extrait d’opéra. Particulièrement dans cette production du Festival de Bayreuth de 1991, signée Kupfer-Barenboim.

Si l’une des motivations principales pour intégrer des habitudes de vie visant à diminuer notre impact sur l’environnement est de sauver la planète d’une apocalypse écologique, on assiste à la fin du Ring de Wagner à une fin du monde causée par la mégalomanie des dieux, métaphore de notre obsession de croissance au détriment de nos écosystèmes environnementaux.

Le dispositif scénique de cette production est génial : les gens assistent à la fin du monde à la télévision! On est dix ans avant septembre 2001!

Richard Wagner : Der Ring des Nibelungen, Tomlinson, Jerusalem, Kang, Von Kannen, Evans, Brinkmann, etc., Kupfer, Barenboim, Bayreuther Festspiel, Teldec, Kultur, 1992.

Je prendrai une pause dans la production de mes textes pour l’été. Je vous reviens en septembre. Bon été!

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L’engagement écologique des 55 ans et plus s’explique par de multiples raisons. Une première est qu’en ayant vécu plus longtemps, ils ont été témoins des changements de l’écosystème et même du climat. Il faut être sourd, aveugle et muet pour ne pas les avoir constaté à l’échelle d’une vie humaine. Par exemple, la diminution du nombre d’animaux sauvages, des oiseaux, des poissons et même des simples insectes. Les étés de plus en plus chauds et la météo de plus en plus instable et capricieuse. Une deuxième raison est un sentiment de culpabilité, après de longues années d’insouciance et de consommation effrénée, de léguer un environnement très détérioré (peut-être irréversiblement) aux générations futures. Les sondages devraient constater une différence entre les personnes ayant des enfants et les autres. Une troisième, est la préoccupation pour leur santé et celles de leurs proches qui se fait plus grande avec l’âge. En espérant que cette prise de conscience amènera l’action concrète personnelle et collective le plus rapidement possible. J’y vois une belle convergence des générations.

La question : ¨ Êtes-vous prêts à faire des efforts pour diminuer votre empreinte écologique? ¨…
Ça fait quarante ans que je le fais cet effort écologique. Ça fait quarante ans que j’essaie d’éviter le plastique le plus possible. Ça fait quarante ans que j’essaie d’acheter des outils qui ne sont pas fabriqués en Chine et qui sont d’une ¨cheepesse¨ innommable. Ça fait quarante ans que je n’achète pas d’appareils électroniques à tous les deux ans (télévision, téléphone, systèmes son, etc ) et voitures qui rouillent à vue d’œil. Ça fait quarante ans que je ne visite pas ailleurs que le Québec… et vous me demandez ce que je suis prêt à faire pour l’écologie ???
On m’apprend dans les journaux que des entreprises sont aux prises avec des problèmes d’entreposage de plastique et qu’elles devront sûrement en enfouir des tonnes dans des dépotoirs, et ce, après les efforts de tous ces gens qui les auront ramassés et soigneusement mis dans leurs bacs de recyclage pour justement ¨être écologiques¨ !!! ÊTES-VOUS SÉRIEUX ou faites-vous exprès pour être tout simplement imbéciles ?
Quand on arrêtera de me taxer pour des ¨Fonds Verts¨ qui servent aux grosses compagnies style ¨Aviation¨ qui n’en ont absolument pas besoin; quand on arrêtera de me taxer ¨carbone¨ alors que j’ai un besoin vital de ma voiture pour me déplacer parce que je n’habite pas une ¨grande ville¨ ; Peut-être que je redeviendrai plus sensible à l’écologie.
Vous voulez régler le problème des bouteilles de plastique… ? Et les sacs de plastique, et tout ce qui est plastique ? et cannettes d’aluminium ? Eh bien, consignez les à fort prix . $1,00 la cannette ou bouteille , $0,50 le sac de plastique. Et tout ça en forçant les commerçants de les reprendre, et en forçant les entreprises de recyclage à ¨RECYCLER¨ réellement ces produits là.
Quand ce jour là viendra, peut-être aurai-je repris confiance et que je me remettrai à recycler pour l’écologie… et pour l’avenir de la planète. D’ici la, je me contenterai de faire de mon mieux… quand même !

J’ai de la difficulté avec votre sondage. A) Qui va dire qu’il ne veux pas faire d’efforts? Tout le monde est parfait lorsqu’il croit qu’il n’a rien à se reprocher. B) Le pourcentage de femmes ne me semble pas réaliste, lorsqu’on sait qu’elles sont les plus fortes acheteuses de VUS et autres produits les moins écologiques sur le marché. C) Y’a personne dans votre sondage qui achète des « Pick-Up » juste pour en avoir un?