La lecture de fausses nouvelles conduirait les électeurs à la fabrication de faux souvenirs, surtout si lesdites informations vont dans le sens de leurs convictions, conclut une étude publiée en août dans la revue à comité de lecture Psychological Science.
C’est la première fois que la question est étudiée à partir d’un vrai cadre politique. L’étude a été menée une semaine avant le référendum sur la légalisation de l’avortement en Irlande, en 2018, auprès de 3 140 volontaires. Les chercheurs ont demandé à chaque participant son intention de vote, puis ils lui ont soumis six informations, dont deux étaient inventées. Près de la moitié des participants ont affirmé se souvenir d’au moins une des fausses informations — particulièrement concernant la campagne adverse. Beaucoup n’ont pas remis en question la fausseté de leur souvenir, même après avoir été prévenus que des articles pouvaient être mensongers.
En mai 2019, dans un sondage réalisé pour le compte de la Fondation pour le journalisme canadien, 40 % des Canadiens disaient avoir du mal à faire la part des choses entre une information factuelle et une fausse nouvelle.
Cet article a été publié dans le numéro de novembre 2019 de L’actualité.