Jeu vidéo ou casino ?

Payer quelques dollars pour doter son personnage d’un nouveau costume peut sembler banal, mais toutes ces microtransactions finissent par rapporter gros aux entreprises de jeux vidéos.

Sous leur apparence ludique, certains jeux vidéos sont de véritables petits casinos conçus pour vider les poches des joueurs, estiment experts et autorités réglementaires, qui s’inquiètent de la montée des microtransactions intégrées dans les jeux.

Ces microtransactions sont des achats de quelques dollars qui permettent aux joueurs d’améliorer leur expérience, en obtenant un pouvoir supplémentaire ou un costume différent pour leur personnage, par exemple. Or, dans bien des cas, le « cadeau » reçu est aléatoire : le joueur achète une pochette-surprise sans en connaître le contenu. Cela encourage les achats répétitifs afin de mettre la main sur l’épée ou la voiture de course convoitée.

Pour les entreprises, cette pratique est très lucrative. En 2016, les microtransactions ont permis à Activision Blizzard, éditeur des jeux World of Warcraft et Overwatch, de générer 3,6 milliards de dollars américains. Une source de revenus que l’entreprise compte exploiter davantage… Mais la partie n’est pas gagnée.

Depuis le 1er mai, la Chine interdit ces microtransactions aléatoires. En Australie, où elles sont considérées comme une forme de jeu d’argent, on travaille sur une nouvelle réglementation, tandis qu’en France, en Belgique et aux Pays-Bas les autorités étudient la question.

De son côté, la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec a analysé le phénomène et a conclu « ne pas avoir de pouvoir dans ce domaine », indique la porte-parole, Joyce Tremblay. Les microtransactions semblent donc là pour de bon.