La mode n’a jamais autant eu la cote auprès des hommes. Elle dépasse même le marché féminin dans nombre de pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne.
Selon un récent rapport produit par Euromonitor — une société établie à Londres qui étudie les marchés de consommation —, les ventes mondiales de vêtements pour la gent masculine ont augmenté de près de 5 % en 2013, soit légèrement plus que celles des vêtements pour femmes.
Une tendance qui ne date pas d’hier, comme l’observe le site américain Quartz. Chaque année, depuis plus d’une décennie, les hommes dépensent davantage pour leurs fringues. À preuve, les ventes au détail dans ce secteur, ajustées à l’inflation, ont augmenté de 70 % depuis 1998.
Quels morceaux ajoutent-ils massivement à leur garde-robe ? L’étude intitulée «The global Menaissance gathers momentum» révèle entre autres que les ventes de complets ont grimpé de 107 % depuis 1998 ; de vêtements de nuit (pyjamas et peignoirs), de 100 % ; de maillots de bain, de 92 % ; et de sous-vêtements, de 84 %.
Les hommes ont toutefois encore du rattrapage à faire en matière de magasinage. Ils représentent actuellement 25 % du marché mondial des vêtements et des chaussures, contre 39 % pour les femmes.
Ces données n’incluent toutefois pas les accessoires masculins, qui gagnent en popularité. Le marché des sacs à main pour hommes a engrangé neuf milliards de dollars l’année passée.
Notre journaliste Marc-André Sabourin en avait d’ailleurs déjà parlé ici.
Dans sa recherche, Euromitor note l’importance grandissante accordée aux soins personnels et à l’apparence, ainsi que le rôle joué par les «Semaines de la mode» un peu partout dans le monde. Internet serait également un outil «d’éducation et de transactions» de plus en plus utilisé par messieurs.
La chute des prix des vêtements et la multiplication des boutiques abordables, telles H&M, Zara et Joe Fresh, pourraient expliquer ce boum de consommation. Le Globe and Mail signale que les prix des vêtements pour hommes ont reculé de 8,8 % au Canada de 2002 à 2013. Ceux de la mode féminine ont plongé de 22 %.
«Au Canada, les vêtements sont maintenant en vente huit jours par semaine», dit Randy Harris, président de la société de recherche marketing Trendex North America.
Cette déflation ne serait pas étrangère, selon le quotidien canadien, à la baisse des frais d’importation à partir de pays comme le Bangladesh et la Chine, depuis 2002.