En 2015, le Wall Street Journal précipite la chute de Theranos, la société fondée par Elizabeth Holmes, qui promettait de révolutionner le monde des tests au moyen d’une technologie exclusive qui pouvait détecter le cancer ou le cholestérol avec une simple goutte de sang. Petit hic, la technologie n’était toujours pas au point et, pour masquer son échec, Theranos achevait ses analyses avec les mêmes techniques qui sont utilisées aujourd’hui.
En mars 2018, la SEC, l’équivalent américain de l’Autorité des marchés financiers, inculpe Elizabeth Holmes de fraude. Le conseil d’administration liquide l’entreprise quelques mois plus tard.
Une des bases fondamentales du milieu de la finance et des affaires est la justesse des informations fournies aux actionnaires et au public, tant financières que stratégiques. Premièrement, elles permettent de juger l’équipe de direction en place. Des informations tendancieuses donnent une idée faussée de la compétence de celle-ci.
Deuxièmement, toute annonce qui peut avoir des répercussions sur le cours d’une action doit être véridique. Tout manquement à cette règle sera considéré comme une tentative de manipulation du cours d’une action et pourra faire l’objet d’une poursuite par les autorités appropriées. C’est l’histoire de Theranos, mais aussi de Bre-X, le scandale aurifère canadien.
En gros, toutes fausses allégations relativement aux résultats ou à l’information par une équipe de direction, que ce soit pour conserver son emploi ou pour influer sur le cours de l’action, sont illégales.
Maintenant, qu’en est-il pour l’appareil administratif ? Quelle est la véracité de l’information fournie à la population ?
Cette question s’est imposée à mon esprit à la suite du dépôt de la première mouture du bulletin des ministères, en 2017. Ma première analyse m’a laissé aux prises avec des dizaines de questions sans réponses, nées d’incohérences entre les plans stratégiques, d’indicateurs qui disparaissaient subitement d’une année à l’autre, ou de chiffres particulièrement surprenants.
En 2018, parallèlement au travail nécessaire pour effectuer le deuxième bulletin des ministères, déposé il y a quelques semaines, j’ai lancé des centaines de demandes d’accès à l’information pour tenter d’obtenir des réponses à mes questions, particulièrement auprès du ministère de l’Éducation.
D’ailleurs, le processus d’accès à l’information fut un réel cauchemar ; il infirme toute prétention de transparence du Ministère et n’aurait jamais abouti sans l’intervention de la rédaction de L’actualité. Nous y reviendrons dans une chronique subséquente.
De la manipulation de résultats
De ces recherches, deux cas ressortent comme des manipulations évidentes des résultats.
Le premier exemple est celui de la taille des classes. Dans son plan stratégique de 2009-2013, le ministère de l’Éducation indique sa volonté de réduire la taille des classes. Bien que les avis soient encore partagés aujourd’hui sur l’incidence réelle de cette mesure relativement à la réussite scolaire, le Ministère l’a déterminée en 2013 comme l’une des 13 voies de la réussite dans sa stratégie de réussite scolaire :
La réduction de la taille des groupes d’élèves est une initiative qui permet d’offrir de meilleures conditions d’apprentissage, d’améliorer les relations entre les enseignants et les élèves et d’intervenir rapidement dès les premières manifestations de difficultés.
Au cours des trois prochaines années, le nombre d’élèves par classe sera diminué de façon progressive jusqu’à un maximum de 20 en milieu défavorisé et de 26 dans les autres milieux.
Parallèlement à cet engagement, le ministère de l’Éducation introduit un indicateur dans son plan stratégique à cet effet : Taux de respect du calendrier de réduction de la taille des groupes au primaire. En 2013-2014, le Ministère indique avoir atteint cette cible à 100 %, et l’indicateur disparaît du plan stratégique l’année suivante.
Pour le simple citoyen, il est tout à fait normal et logique d’interpréter l’indication par le Ministère de l’atteinte de l’objectif à 100 % ainsi que la disparition subséquente de l’indicateur comme un succès de la mesure et l’atteinte des réductions promises dans les classes.
D’ailleurs, c’est, en gros, la réponse du Ministère lorsqu’on l’interroge à ce sujet :
Cet indicateur était lié à l’une des treize voies de réussite contenues dans la Stratégie d’action L’école, j’y tiens ! Cette voie d’action visait la diminution de façon progressive du nombre d’élèves par classe. Cette mesure s’est terminée en 2012-2013 avec l’atteinte de la cible prévue. Il convient aussi de préciser que des baisses de ratios maîtres-élèves ont été consenties progressivement au cours des dernières années via les différents plans d’action gouvernementaux et le processus de négociation des ententes nationales […]
Mais voilà, ce n’est rien d’autre que de la poudre aux yeux. De la manipulation de résultats.
Le Ministère ne suit pas l’évolution de la taille des classes et ne l’a probablement jamais suivie.
Voici une autre réponse du Ministère lorsqu’on le presse de fournir des chiffres qui prouvent l’atteinte de la cible : Les dispositions relatives à la formation des groupes d’élèves sont prévues dans les Ententes nationales et les commissions scolaires doivent s’y conformer. Le respect de ces règles est sous la responsabilité des commissions scolaires.
Traduction : le ministre a renvoyé la patate chaude dans la cour des commissions scolaires, s’est donné une médaille et n’a fait absolument aucun suivi sur la question.
Petit hic : les classes débordent dans plusieurs commissions scolaires. Les commissions scolaires qui ont répondu à nos demandes d’accès à l’information, en grande majorité, indiquent des centaines de dérogations payées aux professeurs en raison des dépassements du rapport élèves-enseignant.
C’est particulièrement criant à la commission scolaire Marie-Victorin, sur la Rive-Sud, près de Montréal, ou plus d’un million de dollars supplémentaires ont été versés aux professeurs du primaire et du secondaire pour cette raison. Puisque la somme maximale par dérogation est de 2 000 dollars, c’est un minimum de 500 dérogations en 2016.
D’ailleurs, il est fort probable que la situation soit en réalité pire que celle découverte. En effet, selon le rapport de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse publié en 2018, les commissions scolaires tardent toujours à fournir des services de dépistage rapide des élèves en difficulté d’apprentissage. Et même lorsque c’est le cas, la tendance des écoles est d’interpréter de façon beaucoup plus restreinte le concept de handicap en matière de calcul du rapport élèves-enseignant. Cela vient donc réduire le nombre de dérogations possibles en faisant passer des élèves ayant des difficultés d’apprentissage pour des élèves ordinaires.
En gros, le salaire de certains profs a augmenté et l’élève n’a pas vu de différence, parce que les classes n’ont pas été réduites. Voici le résultat de l’engagement formel du ministère de l’Éducation de réduire la taille des classes. Sans surprise réellement ; après tout, avec le déficit chronique d’investissement dans les écoles, comment accueillir de nouvelles classes lorsqu’il y a déjà un manque criant de locaux ?
Mon problème n’est pas avec cette finalité. Ce n’est pas la première ni la dernière fois qu’une initiative ne donne pas les résultats escomptés. Les projets mal foutus ne sont pas l’apanage du public et se retrouvent aussi dans le privé.
Ma réserve, c’est l’opération camouflage du ministère de l’Éducation, qui prend d’importants engagements en matière de réussite scolaire, n’applique aucune mesure pour suivre leur évolution, n’atteint pas ses objectifs, en réalité, mais laisse l’impression à la population par ses indicateurs que c’est le cas.
Ma réserve, ce sont les fausses allégations dans l’information, qui sont, je vous le rappelle, criminelles dans le monde de l’entreprise.
Mais voilà, l’exemple de la taille des classes serait un délit mineur en comparaison avec le prochain, celui du taux de réussite aux épreuves uniques de français, langue d’enseignement, pour les écoles du secondaire.
Les fausses statistiques du taux de réussite
Le plan stratégique 2009-2013 comprend un indicateur : le taux de réussite aux épreuves uniques de français, langue d’enseignement, pour les écoles du secondaire, avec une cible de 90 %. C’est le seul indicateur de l’ensemble du plan qui montre la capacité du système d’éducation à former avec succès les élèves en français, primaire et secondaire confondus. Par extension, c’est le seul indicateur sur lequel le simple citoyen peut mesurer la santé future de la langue française dans la province, qui est au cœur de l’identité et de la pérennité du peuple québécois.
Lors de l’analyse de ce plan, en 2017, l’indicateur attire mon attention, parce que le taux de passage ne cesse de chuter entre les années 2009 et 2013, pour passer de 91,9 % à 90,6 %. L’indicateur disparaît ensuite du plan pour les années subséquentes. Avec une tendance négative claire, sa disparition semble à tout le moins surprenante.
Les premiers documents fournis par le Ministère montrent que ce taux s’établit à 90,9 % pour 2015. Bien que l’indicateur soit légèrement incomplet, sans la moyenne des notes à l’examen, 90 % des élèves qui obtiennent au moins la note de passage au test de français, c’est réconfortant, non ?
Réconfortant si on ne creuse pas plus loin. Et que l’on ne remet surtout pas en question les hypothèses ou les méthodes de calcul du Ministère. Parce qu’un petit coup de pelle et le portrait change de façon draconienne.
Primo, le taux de passation global est de 90,9 %, mais c’est seulement 88,7 % au public. Déjà, l’ensemble du système public n’atteint pas la cible du Ministère, mais il n’y a pas de raison de s’inquiéter. Après tout, une fois que tous les élèves de la province seront passés au privé, ce genre de détail disparaîtra.
Deuxio, la présence aux examens de français est 14 % plus basse que le nombre d’élèves inscrits. En gros, pour 100 élèves inscrits en 5e secondaire, seulement 86 se présenteront à l’examen de français. Mais voyez-vous, le Ministère ne compte pas ces 14 absents comme des échecs. Parce que, comme nous répond le Ministère, il ne faut pas considérer cet indicateur comme un taux de réussite aux épreuves des élèves inscrits en cinquième secondaire.
C’est fou comme l’éducation évolue rapidement. Dans mon temps, quand tu ne te présentais pas à un examen, tu avais un échec. Aujourd’hui, c’est incroyable, l’absence à un examen te fait simplement disparaître.
Réponse du Ministère à cette incohérence : l’élève peut avoir décroché.
En gros, on se retrouve avec deux possibilités, aussi graves l’une que l’autre. Dans un premier cas, 14 % d’élèves décrochent entre le début et la fin de la 5e secondaire, ce qui serait une catastrophe. Mais comme le Ministère s’entête à utiliser un indicateur de décrochage sur une base de sept ans, cette situation n’est jamais connue du grand public.
Dans le deuxième cas, 14 % ne se présentent pas à l’examen parce qu’ils savent qu’ils n’ont aucune chance de le réussir. Parce qu’ils sont découragés de s’y présenter par leurs professeurs, les directions d’école et les commissions scolaires, pour ne pas, justement, faire descendre la sacro-sainte moyenne. Parce que leur combustion spontanée et leur subséquente disparition servent bien le ministère de l’Éducation.
Dans les deux cas, le Ministère continue à bien paraître. Mais la réalité, elle, est tout autre. Indépendamment des raisons, un élève sur quatre ne passe pas son examen de français de 5e secondaire. C’est un désastre sur le plan individuel, sachant qu’un DEC est maintenant nécessaire pour la plupart des emplois, mais aussi pour le peuple québécois. Quel est l’avenir du français comme fondation de notre identité si 25 % de notre jeunesse est incapable de passer l’examen de 5e secondaire ?
Tant qu’à être dans le sujet, ce taux augmente à 30 % pour la région de Montréal. Et 18 écoles sur les 30 qui obtiennent un taux d’échec de 20 % ou plus sont situées dans l’île.
Mais c’est tellement plus réconfortant de dire que le taux de réussite aux épreuves uniques de français, langue d’enseignement, est de 90,9 %. Les résultats du système public, les élèves qui ne se présentent pas à l’examen et la situation particulièrement inquiétante de Montréal ne méritent aucune mention.
Si les fausses allégations du Ministère en ce qui concerne la taille des classes sont inquiétantes, celles de la réussite de l’examen du français en 5e secondaire sont parfaitement scandaleuses.
Dans le premier cas, le Ministère laisse faussement croire qu’il a procédé à des améliorations dans le but de favoriser la réussite scolaire. Mais comme celui-ci publie un indicateur de réussite scolaire, aussi alambiqué soit-il, il est toujours possible de constater l’échec global de ses politiques à ce sujet.
Dans le deuxième cas, le Ministère laisse faussement croire que la situation du français est plus positive que la réalité dans le système scolaire. En publiant des statistiques fallacieuses sur le taux de réussite en français, le Ministère lèse irrémédiablement la population qu’il prétend servir, en la trompant sur ses compétences et sur la gravité d’un enjeu qui est fondamental à la pérennité du peuple québécois.
En conclusion, je vous laisse avec ces trois questions qui me hantent depuis plusieurs mois :
Combien d’autres déformations de la réalité sont-elles véhiculées par l’appareil administratif des différents ministères ? Le ministère de l’Éducation est-il une exception ou une norme ?
Si la présentation tendancieuse de ses résultats est un crime dans le monde des affaires, pourquoi est-ce acceptable dans celui de l’appareil administratif ?
En quoi est-ce que la manipulation des données de l’éducation, par exemple, n’est pas aussi grave pour la population que celle du cours d’une action pour des actionnaires ?
À propos de l’auteur
Marc-Nicolas Kobrynsky est diplômé de HEC Montréal et titulaire d’une maîtrise en gestion de la London School of Economics. Il compte 15 années d’expérience de consultation en stratégie de gestion dans le secteur privé et tient un blogue à lactualite.com. Depuis avril 2018, il travaille pour PricewaterhouseCoopers à Montréal.
La desegotisation de l’état devrait être une priorité et il faudrait une équipe indépendante de transmission des résultats.
— Relativement à la population par classes :
J’habite justement dans la Commission scolaire Marie-Victorin. Les gens semblent satisfaits des services qu’ils reçoivent. Effectivement, il y a des problèmes d’effectifs dans les classes. Il y a d’autres problèmes pratiques pour les enfants qui ne peuvent pas aller à l’école la plus proche de leur domicile. La raison de tout cela est très simple : nous recevons beaucoup de familles immigrantes pauvres et bénéficions depuis peu d’un flot accru de demandeurs d’asiles.
Contrairement à certaines régions et secteurs très favorisés, nous accueillons et veillons à éduquer tous les enfants sans discriminations sociales quelles qu’elles soient. Faudrait-il refuser les enfants et peut-être aussi les parents (pendant que nous y sommes), pour appliquer strictement les directives du ministère ?
Est-il possible qu’il y ait au Québec et presque partout au Canada un sérieux, très sérieux problème d’habitat à prix raisonnable pour tous (idéalement dans un cadre urbanistique de mixité sociale), en sorte que le ghetto social est finalement en premier lieu le principal obstacle à toute forme réussie d’intégration ?
Ne conviendrait-il pas, de poser les questions directement aux Commissions scolaires pour obtenir des informations exactes et pour ainsi moduler plus respectueusement les paramètres d’évaluation ministériels ?
— Questions en vrac :
Faudrait-il poursuivre les ministères au criminel pour de supposées fausses allégations pas toutes avérées ? Les poursuivre pour quels crimes exactement ?
Est-ce que toutes les entreprises privées qui produisent de fausses allégations sont-elles poursuivies ? Civiles ou criminelles ?
Toutes les entreprises cotées en bourse reçoivent-elles le même traitement ? Même quand une entreprise est poursuivie ou ses dirigeants, elle peut faire tout perdre à ses actionnaires (je suis malencontreusement assez bien placé pour le savoir) sans compensations, mieux même l’entreprise peut très bien survivre malgré des scandales retentissants. Ce ne sont pas hélas les exemples qui manquent : minières, énergie, cigarettières, automobiles, pétrochimie, etcetera, etcetera, etcetera.
— Relativement aux examens de français et à la réussite scolaire :
La connaissance du français n’est effectivement pas forte à la sortie du secondaire 5. Même la France est confrontée actuellement à ce genre de problématiques. La Belgique prévoit de changer et simplifier ses règles grammaticales.
Ces problématiques langagières touchent presque tous les pays développés. Certains spécialistes estiment que probablement les baby-boomers (donc ma génération) forment la dernière cohorte de personnes évoluées intellectuellement.
Et encore, au sein de ma propre génération, il y a de sérieuses disparités.
Rien n’indique que les sociétés évoluent linéairement. Pires quand ce sont les intrants qui évoluent trop vite et continuellement. Il existe une différence entre apprendre une chose et acquérir des connaissances. Pour acquérir des connaissances, cela prend de la constance et du temps.
Les jeunes qui parviennent à poursuivre leurs études après leur secondaire 5 ou ceux qui parviennent à les reprendre, ont de très bonnes chances d’améliorer significativement leurs connaissances du français.
Cette langue d’ailleurs se porte autrement bien ici, qu’elle ne se portait voici près de 30 ans. Pourquoi ? Parce que bon an, mal an de plus en plus de jeunes comprennent de mieux en mieux les bénéfices d’une plus longue scolarisation.
C’est pourquoi j’apprécie les efforts du Ministère de faire la promotion de la réussite, plutôt que de constater toujours le facteur d’échec systématiquement. Les établissements d’enseignement sont faits pour recevoir et non pour sanctionner l’échec ; favorisant par le fait même toutes les formes d’exclusion. C’est ce qui fait la différence entre les sociétés accueillantes et les sociétés purement élitistes fondées exclusivement sur le pouvoir de l’argent.
Cher Babyboomer évolué (je suis désolée mais je ne pouvais pas le passer sous silence),
Certes, les intrants fluctuent en nombre et en qualité, le français est une langue ardue et compliquée suite, entre autres choses, aux abus de ceux qui étaient en mesure d’écrire à une époque lointaine. Vous affirmez, si j’ai bien compris, que seule les études post-secondaires permettent la maîtrise du français. C’est peut-être ce qui se passe pour la trop grande majorité des étudiants, mais ça pourrait et devrait se passer autrement. Mais là n’est pas la question, le sujet de l’article. Le véritable but de mon commentaire est le suivant: Vous évacuez complètement l’aspect du devoir de transparence et de performance de nos fonctionnaires, sujet principal de l’article, de votre commentaire. Pourquoi?
Je suis parfaitement d’accord que faire la promotion d’un tel taux de réussite est positif. Mais encore faut-il que ce taux de réussite ne soit pas un taux factice.
Car je suis d’accord avec l’auteur de l’article, dont je n’ai aucune raison de douter de la bonne foi, que l’absence de 14% des élèves du Sec V inscrits à l’examen de français, ça constitue un échec. Qui devrait, statistiquement vous en conviendrez, apparaître dans le taux de réussite dont se gargarise le ministère.
Les fonctionnaires du ministère de l’Éducation vont sûrement encadrer vos commentaires et les mettre sur leur bureau.
En fait, sont-ils plus à blâmer que leur patron politicien pour cette mascarade?
Monsieur Drouginsky,
Vous ne mettez pas en question le fait qu’on vous ment, vous nous dites que vous êtes à l’aise avec le résultat du mensonge.
Moi, ce qui me dérange, c’est le mensonge.
Pour deux grand points:
1) Parce qu’il ne permet pas un débat public sur les résultats du ministère. Vous êtes peut-être à l’aise avec sa performance dans Marie-Victorin, mais il faut plus qu’une opinion pour faire une tendance. D’autres pourraient être en désaccord. La manipulation tue le débat.
2) Parce que le mensonge sous entend une politisation de l’appareil administratif. Parce que la manipulation des chiffres ne sert que le parti en place, quel qu’il soit, au détriment de la population.
Parce qu’il y a une immense différence entre 76% et 90%.
@ Marc-Nicolas Kobrynsky,
Il m’est difficile de savoir si une personne me ment ou si elle me dit la vérité. Je ne dispose pas de cette capacité de divination. Ou bien j’estime que vos travaux sont parfaits et dans ce cas ce serait un devoir de ma part de les soutenir et de les agréer. Ou bien je n’en suis pas pleinement certain et c’est mon droit et aussi mon devoir d’exprimer des doutes.
À fin d’être on ne peut plus clair dans mon argumentation. Je respecte entièrement et totalement votre liberté d’expression. Ce que je mets en doute, c’est :
1 — Votre méthodologie.
2 — Vos interprétations.
Nota : Une méthodologie peut être adaptée à certains cas et ne pas l’être dans tous les cas. Une méthodologie peut-être juste, mais les interprétations peuvent être inadéquates, incomplètes ou inappropriées. De plus certains paramètres peuvent ne pas avoir été configurés ou bien omis. C’est la raison pour laquelle, dans toutes formes de démarche scientifique le débat se doit de rester ouvert et en principe bienveillant.
De votre aveu même, je vous cite : « D’ailleurs, le processus d’accès à l’information fut un réel cauchemar ; il infirme toute prétention de transparence du Ministère et n’aurait jamais abouti sans l’intervention de la rédaction de L’actualité. » [ Sic ]
Comment pourriez-vous produire objectivement une évaluation juste et équitable si vous ne disposez pas de toute l’information nécessaire pour finaliser votre ouvrage ou si pour quelque raison que ce soit, vous avez éprouvé de la frustration dans votre quête d’informations ?
Vos travaux se devraient plutôt d’être considérés conformément à la terminologie anglaise comme un : WIP (work in progress) ; ainsi comme un document qui fait état de diverses estimations. Liberté dans ce cas à chacun de se livrer ses propres interprétations.
Vous écrivez encore ceci : « Pour le simple citoyen, il est tout à fait normal et logique d’interpréter l’indication par le Ministère de l’atteinte de l’objectif à 100 % (…) » [ Sic ]. Vous le dites vous-même, comme simple citoyen, je n’ai aucune raison de mettre en doute les indications faites par le Ministère. — Pourquoi devrais-je le faire ? Je suis d’un naturel confiant.
Vos propos à mon endroit — puisque vous m’accusez carrément d’être un menteur et de cautionner le mensonge -, en tout respect, cela ne dissipe en aucune façon mes doutes. Vous me confortez dans mon opinion, ce dont je vous remercie…. Franchement, je considère que vous faites fausse route et je ne vous souhaite pas de devoir un jour frapper un mur.
— Conclusion :
— N’est-il pas de meilleure clôture que vos mots : « La manipulation tue le débat. » [ Sic ] Puis-je savoir en quoi, s’il vous plait, l’exercice auquel vous vous livrez, ne relèverait-il pas de quelque forme peu subtile de manipulation ? Devrais-je interpréter que votre commande soit purement et simplement : politique ?
— Enfin :
C’est plus de 50% des québécois qui éprouvent de la difficulté en lecture, 90% qui éprouvent de la difficulté pour écrire et pourtant le Canada est réputé avoir un des meilleurs taux d’alphabétisation au monde (99% : 15 ans et plus – 2014), comme un des meilleurs taux de diplomation de l’enseignement supérieur, comme toujours un des meilleurs systèmes éducatif de la planète (6ième). Alors entre vous et moi : tous vos chiffres (vrais ou faux), on s’en fout !
@ Isabelle Massé,
Je recommande aux jeunes de poursuivre leurs études après l’âge de 15 ans. C’était entre autres les objectifs recherchés par la Commission Parent, chose reprise sur la plateforme de Québec Solidaire. Tous les pédagogues vous diront qu’à 15 ans on dispose rarement de toutes les habiletés et les connaissances dans plusieurs matières. Ce qui inclut l’apprentissage d’une langue, incluant sa langue maternelle.
Victor Hugo, établissait d’ailleurs une distinction entre l’éducation et l’instruction. C’est la raison pour laquelle, il attachait une grande importance à l’instruction publique. Moi aussi.
Pour ce qui est de se passer autrement, vous avez peut-être raison. De mon temps… lorsqu’un élève faisait une faute de français, le maître ou la maîtresse vous assénait un coup de règle carré en fer sur les doigts. Quand on en avait marre de prendre des coups, on corrigeait ses fautes de français. Seriez-vous d’accord pour un retour au châtiment corporel pour faire autrement ?
Mais puisque vous voulez parler de la performance, permettez-moi de vous renvoyer vers la Loi sur l’administration publique dont vous pourrez trouver le texte par le lien ci-dessous :
http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/ShowDoc/cs/A-6.01
Tout y est expliqué. Voici en résumé les termes de la loi : « La Loi sur l’administration publique affirme la priorité accordée à la qualité des services aux citoyens. Elle prescrit un cadre de gestion axée sur l’atteinte des résultats et elle est basée sur le respect du principe de la transparence. Elle favorise l’obligation de rendre compte de l’Administration gouvernementale devant l’Assemblée nationale. »
J’ajouterai encore que l’École Nationale d’Administration Publique a développé ses propres outils d’évaluation de la fonction publique. Peut-être ne sont-ils pas parfaits, mais ils ont à tout le moins le mérite d’être opérationnels depuis 2005.
C’est quand même drôle, quand je visite le site Web d’un ministère que je trouve sur le site un maximum d’informations. Où est l’opacité ?
@ Germain,
Vous posez une question pertinente sur la méthode de calcul. En général, de ce que j’en sais, les administrations utilisent des normes de calcul admises par plusieurs administrations. Par exemple l’OCDE produit des manuels à l’intention des administrations publiques.
Il faudrait poser directement la question au ministère public, mais selon moi, les autres administrations publiques dans le monde, ne doivent pas prendre en considération dans le calcul, le pourcentage d’élèves qui ne se présentent pas à l’examen. Pourquoi, le Québec devrait il procéder autrement ?
À titre d’exemple, lorsqu’on calcule les pourcentages obtenus par chaque partis lors d’une élection, on prend en compte le nombre des votants, les moyennes ne sont pas pondérées avec le pourcentage de ceux qui ne se sont pas présentés au bureau de vote (les abstentions). Mathématiquement, nous pourrions le faire, mais… ce ne sont pas dans les « conventions ».
Comme dit le proverbe : « Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage ». Voilà tout.
«…et pourtant le Canada est réputé avoir un des meilleurs taux d’alphabétisation au monde (99% : 15 ans et plus – 2014), comme un des meilleurs taux de diplomation de l’enseignement supérieur, comme toujours un des meilleurs systèmes éducatif de la planète (6ième)»
Vous êtes en train de dire que ces chiffres sont aussi trompeurs que ceux du ministère de l’Éducation étant donné que «C’est plus de 50% des québécois qui éprouvent de la difficulté en lecture, 90% qui éprouvent de la difficulté pour écrire»
Où voulez-vous en venir? (expression québécoise)
@ Claude Perras,
En réponse à vos commentaires du 26 septembre 2018, 19 h 12 min :
Comme à votre habitude, vous cherchez à me faire dire des choses que je ne dis pas. Moi, je ne vois de la tromperie nulle part.
Le chiffre de 99% correspond aux chiffres compilés par Statique Canada sur la base du recensement. La méthodologie utilisée par Statistique Canada est conforme à la méthodologie employée par la plupart des juridictions qui participent aux travaux de l’OCDE notamment ou encore le PNUD.
Le résultat obtenu par Statistique Canada est basé sur les déclarations faites par les Canadiens (recensement). Et non sur la base d’un examen pour chacun. Le Canada pointe actuellement au 20ième rang ce qui est très bon, mais d’autres pays dans le monde font mieux. Entre 99,02 taux d’alphabétisation pour la France et 99,06 taux d’alphabétisation pour le Canada. Admettez que nous sommes dans la marge d’erreur. Pourtant je pense que globalement les Français savent mieux lire et écrire leur langue que les Canadiens l’une ou l’autre des deux langues officielles.
D’autres organisations dans le monde, l’UNESCO notamment, ont des statistiques plus nuancés. Ils relèvent par exemple que beaucoup de jeunes de 15 à de 25 ans, ne savent ni bien lire, ni écrire sans faute une phrase simple.
À cela j’ajouterai qu’une personne peut savoir lire et écrire et éprouver de la difficulté à comprendre ce qu’elle lit.
Les organismes d’alphabétisation prennent en compte d’autres paramètres et utilisent souvent l’expression : « d’analphabétisme fonctionnel » pour définir leur clientèle. Ce sont des gens qui ont appris à lire et écrire et éprouvent des difficultés néanmoins.
Normand Baillargeon avait d’ailleurs écrit un article en rapport ce sujet dans Voir voici quelques temps.
— Alors, où est-ce que je veux en venir ? Puisque telle était votre question.
Eh bien c’est très simple : « Qui d’après-vous dit vrai ? » — Toutes les réponses sont-elles fausses, volontairement fausses et donc mensongères, ou bien tout le monde exprime-t-il la vérité de diverses façons ?
Pour les personnes qui comme moi ont étudié des choses parfaitement inutiles comme la philosophie. Choisissez plutôt la « haute finance » et tout ce qui touche à l’argent…. La vérité est en quelques sortes une quête ou si vous préférez un objet de recherche. Il est très rare qu’une personne détienne à elle toute seule, toute la vérité ou que celle-ci descende du ciel tout naturellement.
La question que vous pourriez vous poser, c’est de savoir d’où vient ou provient la vérité. Qu’elle est son essence ? Savoir si la vérité vient des réponses que vous trouvez çà et là (sur des postes de blogue par exemple) ou des questions que vous-vous posez dans et au cours de tout votre cheminement ? En bref, quelle serait votre quête de sens ?
Faites-nous profiter de vos expériences quand vous en aurez l’temps.
«Lies, damned lies, and statistics» (Mark Twain). Autrement dit, on peut interpréter les données statistiques selon ce qui soutient ou non notre point de vue sur tel ou tel sujet.
Vous et M. Kobrynsky avez des points de vue différents sur le sujet traité dans cet article. Vous ne dites pas clairement si la situation décrite par M. Kobrynsky au ministère de l’Éducation est acceptable ou non.
Vous écrivez à M. Kobrynsky : «Comment pourriez-vous produire objectivement une évaluation juste et équitable si vous ne disposez pas de toute l’information nécessaire pour finaliser votre ouvrage ou si pour quelque raison que ce soit, vous avez éprouvé de la frustration dans votre quête d’informations ?» Qu’auriez-vous fait à sa place? Laisser tomber? Attendre qu’il y ait plus de transparence au ministère de l’Éducation?
Je salue le travail de M. Kobrynsky pour sa contribution au débat public.
@ Claude Perras,
En réponse à vos commentaires du 28 septembre 2018, 9 h 31 min :
Très bonne citation, mais entrons dans le vif du sujet….
Vous écrivez ceci : « Vous ne dites pas clairement si la situation décrite par M. Kobrynsky au ministère de l’Éducation est acceptable ou non. »
— Réponse : Selon moi, ce qui est décrit par monsieur Kobrynsky est faux. La comptabilité des résultats au test de français faite par le ministère est conforme aux normes en vigueur. Elle est par conséquent acceptable. Suis-je assez clair ?
Vous écrivez encore ceci : « Qu’auriez-vous fait à sa place? Laisser tomber? Attendre qu’il y ait plus de transparence au ministère de l’Éducation? »
1 — Bien que je cultive l’empathie. Je ne suis pas à la place de monsieur Kobrynsky.
2 — La sagesse commande parfois de ne pas poursuivre. Quoiqu’il en soit, on peut toujours parler avec un-e agent-e d’un ministère et demander des éclaircissements. Il n’y a aucune interdiction à cela.
3 — Je pense que l’administration publique québécoise se conforme à l’esprit de la loi. Qu’elle respecte essentiellement le « principe de transparence » tel que soutenu par le texte de loi. Suis-je encore assez clair ?
— Conclusion :
Contrairement à vous, je n’esquive jamais les questions, j’apporte toujours des réponses qu’elles vous plaisent ou non.
Conforme à l’esprit de la loi? Eh bien, qu’on modifie la loi pour mieux soutenir les efforts pour assurer la pérennité de la langue française en Amérique du Nord.
Le dernier sondage (firme Maintreet) donne la CAQ victorieuse (majoritaire ou minoritaire). Avez-vous fait des provisions pour noyer votre peine de voir le PLQ chassé du pouvoir?
Bonnes élections quand même.
@ Claude Perras,
En réponse à vos commentaires du 29 septembre 2018, 8 h 51 min :
Vous aimez les citations, ce me semble, en voici une pour vous : « Je n’écris point pour censurer ce qui est établi dans quelque pays que ce soit ; chaque nation trouvera ici les raisons de ses maximes. » — Montesquieu (De l’esprit des Loix)
La Loi sur l’Administration publique du Québec a été adoptée en 2000 sous un gouvernement du Parti Québécois (Lucien Bouchard), elle contribue à rendre le gouvernement imputable envers ses concitoyens et instaure un cadre de gestion adéquat. Évidemment, il est toujours possible de parfaire un cadre de gestion.
La gestion telle que considérée par le Conseil du Trésor est axée sur les résultats. Je n’entrerai pas dans le détail, les choses sont clairement établies dans plusieurs guides à l’usage de la fonction publique. Toutefois, le ministère public reconnait qu’il y a des améliorations à apporter pour mettre en œuvre l’ensemble de ses engagements.
Je ne comprends pas en quoi et pourquoi vous voulez modifier les lois, puisque c’est directement sur la pratique qu’il faut mettre l’emphase et non spécifiquement sur les règlements.
— Est-ce que vous vouliez me dire qu’en bon paysan, il faudrait que désormais je mette la charrue avant les bœufs et que pour se faire cela prendrait une loi de préférence votée par un gouvernement de la CAQ ?
Vous me semblez bien en irritation. Quelque chose qui n’va pas ? Explique don’ « toute » à ton petit papa.
J’anticipais une tel réplique et j’étais curieux de savoir s’il vous restait de l’encre dans l’encrier…
@ Claude Perras,
Usuellement vous n’avez pas votre pareil pour corriger mes fautes d’accord. Aujourd’hui, c’est moi qui vais vous corriger, ne conviendrait-il pas décrire plutôt : « J’anticipais une telle réplique (…) » ?
Votre pouvoir d’anticipation dépasse en tous points le mien, car je n’anticipais pas vos répliques ; à la seconde où je me mets devant l’encrier (pour reprendre votre formule poétique), il m’est impossible de présager de quoique ce soit.
Dois-je conclure que vous faites les questions et les réponses ? Si tel est le cas, Je dois en déduire que vous ne me lisez de toute évidence pas ou bien que vous disposeriez de « superpouvoirs » au niveau de la téléportation.
J’ai bien hâte de vous entendre sur ce sujet.
Pour avoir travaillé dans le secteur public, je sais très bien que les plans stratégiques sont trop souvent perçus comme un mal nécessaire, une obligation dont il faut se débarasser rapidement pour retourner au train train quotidien. L’importance de la mission du ministère de l’Éducation (pour le futur de la société québécoise) et son poids budgétaire devraient l’inciter sérieusement à se ranger dans le groupe des meilleurs de la classe en termes de gestion publique. Moi aussi, pour venir d’une famille très modeste pour laquelle l’éducation était LA priorité, je suis très frustrée par vos constats. Et je n’embarque pas dans les commentaires fleuve d’un lecteur qui veut que l’on accueille l’échec et défend le fait de le couvrir par le mensonge. Je comprends très bien que certains secteurs de Montréal font face à des défis particuliers dont ceux liés à l’accueil d’immigrants. Mais, raison de plus pour y concentrer les efforts, réduire le nombre d’étudiants par classe et leur offrir des conditions de succès au lieu de donner des primes aux professeurs pour se débattrent avec plus de 30 enfants par classe demandant des services particuliers. Il serait justement honnête de donner l’heure juste pour alerter les autorités et prendre les mesures adéquates. C’est justement à cela que servent des indicateurs: se donner des objectifs (crédibles et réalistes), mesurer sa progression et ajuster le tir si les résultats ne sont pas au rendez-vous. Et non publier des résultats qui feront bien paraître le sous-ministre auprès de son patron.
Vous avez raison, le problème n’est pas de ne pas rencontrer sa cible, mais de tricher pour y faire croire.
@ Lessardf,
Je pense que je suis ce lecteur dont vous n’aimez pas les commentaires fleuves.
Vous écrivez ceci : « Et je n’embarque pas dans les commentaires fleuve d’un lecteur qui veut que l’on accueille l’échec et défend le fait de le couvrir par le mensonge » [ Sic ]
Ce que vous écrivez est faux. Ce que j’ai dit, c’est que les Établissements d’éducation ont un devoir d’accueil de la population et non de développer des politiques d’exclusion. La réussite, c’est important ; les échecs laissent des traces parfois indélébiles toute la vie durant.
Alors, comme vous n’aimez pas les commentaires longs, je serai pour la suite, très bref. À vous de voir où sont les mensonges. Voici les chiffres du Ministère de l’éducation. Taux de diplomation :
17 ans : 64% (public) 87% (privé)
19 ans : 78% (public) 93% (privé)
24 ans : 86% (public) 96% (privé)
29 ans : 91% (public) 97% (privé)
À 29 ans, diplôme secondaire 5 complété ou équivalence, le taux de réussite au public est bien supérieur à 90%. Tout y est clairement expliqué.
Un petit mot encore pour la réduction du nombre d’élèves par classe. Pour réduire le nombre d’élèves encore faut-il construire des écoles ou en agrandir. Même si plusieurs Commissions scolaires construisent de nouvelles écoles, la demande dans certaines régions reste supérieure au nombre de classes créées.
Il faut accueillir tous les enfants, quitte à dépasser les directives ministérielles en matière de population.
À fin de ne pas vous importuner, je n’écrirai pas de texte plus long.
Monsieur Lessard,
Merci de votre commentaire: « Il serait justement honnête de donner l’heure juste pour alerter les autorités et prendre les mesures adéquates. »
C’est exactement le but de ma démarche. Le but ne peut être d’atteindre un indicateur pour atteindre un indicateur. Clairement, c’est ce que le ministère a choisi en ne publiant que le taux de passation pour l’examen de français en secondaire V, en omettant de discuter de la haute proportion qui ne s’y présente pas, la situation de Montréal, etc.
Au plaisir
Le problème est qu’il n’y a personne qui soit officiellement d’imputable. On ne peut plus laisser l’imputabilité (relative) s’exercer aux quatre ans, le 1er octobre. Les questions qui demeurent sans réponse sont très pertinentes… et font peur.
Inquiétant pour mes petits enfants qui se dirigent vers la maternelle. Comment leur apprendre l’intégrité des grands à la lecture de cet article? Passons ça sous silence …. triste.
J’ose une tentative de réponse:
Combien d’autres déformations? Tout porte à croire qu’il y en a beaucoup. Raison: La fonction publique n’a ni l’ambition ni l’obligation d’être une organisation apprenante, c’est-à-dire qui s’améliore grâce à l’analyse de la réalité brute. Et comme toute autre organisation, ses têtes dirigeantes sont facilement séduites par l’apparence de la réussite. Le combinaison est fatale…
Pourquoi est-ce acceptable? Ce n’est pas acceptable bien sûr, mais c’est toléré, (essentiellement par lâcheté) et il n’existe pas de conséquence réelle à dire n’importe quoi.
Bonjour madame Pham,
Votre propos est un peu dur, je crois!
Je crois l’appareil administratif généralement honnête dans ses efforts et sa volonté de livraison positif pour la population, dans son ensemble.
Je crois la direction de l’appareil administratif sous forte pression du politique. Les sous-ministres sont nommés de façon partisane, la meilleure façon de s’assurer qu’ils soient alignés sur les partis politiques et non la population qu’elle sert. Les partis politiques ont horreur de la transparence.
Il est donc impossible à l’appareil administratif d’être redevable à la population s’il n’a pas à sa tête une direction qui donne l’exemple.
Au plaisir!
Comment se fait-il que le CT ne fait pas un suivi plus étroit? Et comment se fait-il que la VG n’aie pas elle-même fait ce travail?
En tout cas, ça montre qu’il y a encore beaucoup de ménage à faire dans la fonction publique, et beaucoup d’amis des Libéraux à enlever de postes de haut-fonctionnaires pour mettre des personnes compétentes.
Bonjour monsieur Le Blanc,
Normalement, l’appareil administratif devrait en effet avoir une forme de vérification indépendante de ses résultats. A mon avis, c’est ce que le législateur visait lorsqu’il a voté la Loi sur l’Administration Publique, mais le CT se voit comme un accompagnateur et non un policier de la LAP.
Le VG, dans sa forme présente, n’a ni le mandat ni les effectifs pour faire le suivi de la performance des ministères.
Tout ce qu’on peut dire à ce point-ci c’est qu’il y a une définitive lacune dans le contrôle de la performance des ministères, qui ne peut être laissé à chaque ministère lui-même.
Au plaisir
Bonjour,
Une baisse d’environ 1% sur quatre ans, d’un point de vue statistique, je n’appelle pas ça une tendance négative claire. Cela ne me semble pas significatif. Il faudrait analyser la variabilité des données. Ce ne pourrait être qu’un bruit statistique. En fait, tout ce que l’on peutaffirmer est que la situation ne s’améliore pas, contrairement à ce que le gouvernement nous dit. Et probablement que cette stabilité factice est le résultat de toutes la série de petites magouilles sur les données que vous nous avez expliquée. Par exemple, le fameux 14% de désintégration spontanée. Sans elles, la chute serait assez claire merci.
Bonjour monsieur Gagné,
Merci de vos commentaires. En fait, j’ai du simplifier pour les besoins du textes, mais l’indicateur perdait à toutes les années quelques points de pourcentages, pour finalement flirter avec la cible, l’année de sa disparition.
Ce sont l’ensemble de ces points qui m’ont poussé à chercher plus loin: une perte à toutes les années depuis 5 ans, un flirt avec la cible et la disparition. Faire disparaître un indicateur d’un plan stratégique dans le privé dans un contexte similaire irait à l’encontre des bonnes pratiques. On voudrait s’assurer qu’il se stabilise et comprendre pourquoi il diminue à toutes les années.
L’examen du français est utilisé comme baromètre par la population, faute de mieux. Déjà, sans même les 14%, l’agrégation de données passe sous silence que le système public est sous la cible du ministère. De peu, bien sur, mais manquée quand même. Et l’agrégation passe ensuite sous silence les problèmes spécifiques de Montréal.
Quand on rajoute le 14%, alors oui, il y a un problème de transparence assez flagrant.
Monsieur Drouginsky,
Je suis ouvert et même intéressé à toute critique constructive de mon travail, de ma démarche et des résultats obtenus. Aucun problème là. Par contre, insinuer que mon travail est une commande politique vient significativement diminuer l’intérêt de votre propos.
J’ai donc peu d’intérêt à y répondre. Je vais me contenter de dire que:
a) L’éducation est obligatoire jusqu’à 16 ans.
b) L’examen du ministère en français est une obligation pour l’ensemble des étudiants du secondaire V qui sont en programme de langue française.
c) Il y a donc une attente légitime de la part de la population de croire que lorsqu’on dit que 90% des étudiants ont passé l’examen, c’est l’ensemble de la population et non seuls les étudiants qui se présentent à l’examen.
Votre exemple du vote est absolument fallacieux: il n’y pas d’obligation, comme en Australie, de voter.
Merci
@ Marc-Nicolas Kobrynsky
En réponse à vos propos du 27 septembre 2018, 12 h 24 min :
Le fait de refuser de répondre à ma question constitue une réponse en soi.
La question de l’obligation de voter ou non est purement accessoire. Le vote est d’abord un droit. Vous confondez conventions, obligations et contraintes. Le droit de vote n’est pas contraignant où que ce soit.
Comme vous confondez d’ailleurs les « principes » et les « prétentions ». Je pense ici notamment à : la transparence. Pour moi, tout ceci forme en somme de très bons indicateurs de la « confusion ».
Merci tout pareillement.
Monsieur Kobrynsky, de même que vous l’écrivez, l’obligation de se présenter à l’examen du ministère s’adresse à un étudiant. Un jeune qui a abandonné ses cours n’est plus un étudiant. Celui qui a déménagé pendant l’année scolaire dans une autre province ou un autre pays n’est plus un étudiant au Québec. Alors pourquoi insistez-vous pour les comptabiliser comme des étudiants ayant connu un échec ?
Avec votre raisonnement, même les morts – les jeunes meurent aussi – devraient être comptabilisé avec un échec parce qu’ils n’ont pu se présenter à leur examen.
Monsieur Drouginsky,
Avez-vous un instant considéré que cette question était tout simplement malavisée? Tout comme demander le poids, l’âge ou le salaire de quelqu’un? Que »L’absence de réponse est une réponse en soi » est un sophisme qui passe pleinement sous silence la pertinence de la question.
Je ne confonds rien du tout. Vous pouvez utiliser tous les mots que vous souhaitez, n’en reste pas moins qu’un étudiant de secondaire V à l’obligation de se présenter à l’examen du ministère, un votant n’a aucune obligation d’exercer sont droit de vote.
Monsieur Sauvageau,
L’examen de français en secondaire V, comme celui du cégep, occupe une place spéciale en terme d’indicateur de la santé du français au Québec et, de façon plus large, dans la pérennité de la nation québécoise.
C’est aussi pourquoi ce n’est pas l’examen de math, ou d’autres disciplines qui était inscrit au plan stratégique du ministère.
Un examen obligatoire est en fait un test de qualité du système de l’éducation. Si trop d’élèves ne se présentent pas au test, le résultat devient caduc, parce qu’il surestime la qualité du système. C’est ce que nous voyons ici.
Aujourd’hui, c’est 14%. Mais si 50% des éleves ne se présentaient pas au test, la publication de l’indicateur sans contexte serait-elle toujours souhaitable?
A 2-3%, je n’aurais rien relevé. Mais à 14%, c’est la malhonnêteté intellectuelle de publier un indicateur à 90%, lorsque l’on sait que l’indicateur est utilisé comme baromètre de la qualité de l’enseignement et de la pérennité du français en Amérique du Nord.
Monsieur Drouginsky
« Le droit de vote n’est pas contraignant où que ce soit. »
Je ne connaissais honnêtement que l’Australie, mais il appert selon wikipedia que 22 démocraties dans le monde ont une forme d’obligation de voter et qu’onze d’entre elles l’appliquerait sérieusement.
Je vous laisse rechercher la question.
@ Marc-Nicolas Kobrynsky,
En réponse à plusieurs de vos commentaires :
Incidemment, vous excellez en cette science qui consiste à prendre tous les gens pour des nigauds.
Vous avez bien sûr le choix des mots. Personnellement, en personne bien éduquée et cultivée, j’établis certaines distinctions entre les termes, question probablement de bagage en vocabulaire. Nous savons que les langues ont tendance à s’appauvrir. Je vous prierais par conséquent de respecter mon droit d’établir certaines distinctions quand bien même vous estimeriez qu’elles soient superflues.
Je considère que la règle comptable du ministère pour déterminer le nombre d’élèves qui ont réussi le test de français est conforme aux normes en vigueur en la matière. Par conséquent les principes de transparence (et non les prétentions comme vous dites) qui plaisent à l’esprit de la loi sont respectés.
Il y a aussi des obligations électorales au Québec, vous devriez vérifier la Loi électorale (LRQ, c E-3.3), le non-respect de ces obligations est susceptible d’entraîner des pénalités, notamment pour les employeurs qui ne se conformeraient pas à la loi.
Mais un employeur ne peut pas contraindre ses employés à aller voter. Encore que ce genre de choses se voyait, parait-il sous Duplessis.
Finalement, je relève que vous êtes très fort pour accuser les autres de tous les maux, tel le caractère supposément « fallacieux » de mes propos. Nonobstant pas très élégant lorsqu’il s’agit de se remettre soi-même en question. Selon moi, vous voyez dans des indicateurs conformes aux règles en vigueur, des indicateurs de santé qui ne s’y trouvent pas. Pour la santé consultez plutôt le médecin.
— Pour conclure :
J’estime que votre commande est politique. Avais-je besoin de poser la question ? J’en conclus que vous avez choisi de réclamer du changement dans les apparences. Dans un bon français, on appelle cela : « plus » et « mieux » de travestissement.
Sur ce point j’établis aussi une distinction entre : « faire bien » et « bien paraître ». Pensez-vous que ce sont les apparences qui définissent les nations ?
À bon entendeur salut et bonnes élections !
@Marc-Nicolas Kobrynsky
Qu’est-ce que votre indicateur veut mesurer ? La réalité ou une pseudo-réalité formée en partie de pseudo-étudiants. Quelle est la composition des 14 % d’élèves déjà inscrits qui ne se présentent pas à leur examen ? Le Ministère suggère que c’est des décrocheurs, j’ai proposé d’autres explications et la vôtre consiste à dire de manière simpliste que c’est la peur de l’échec « [p]arce qu’ils sont découragés de s’y présenter par leurs professeurs, les directions d’école et les commissions scolaires, pour ne pas, justement, faire descendre la sacro-sainte moyenne. »
J’ai de la difficulté à vous suivre là-dessus, primo, parce que vous n’avez rien pour valider cette prétention et deuzio, pourquoi ces élèves auraient-ils si peur de l’échec pour ne pas se présenter à leur examen de Français et du même souffle, ils n’auraient aucune crainte de perdre leur année scolaire, parce que c’est à cela que mènerait l’absence non-motivée à l’examen ?
Vous me soumettez l’hypothèse de 50 % d’absence d’élèves au lieu de 14 %. Ça ne change rien, car on revient au point de départ, qui sont ces absents et que voulez-vous mesurer ? Des élèves ou des pseudo-élèves qui ne font plus partie du réseau de l’éducation ? Comme vous persistez à nous dire que l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans, vous omettez de dire qu’elle ne l’est plus à 17 ans, âge moyen du secondaire V.
Le Ministère possède déjà pas mal de défauts sans qu’on ait besoin de lui en créer.
Merci M. Kobrynskiy,
J’ai lue avec intérêt votre texte et les commentaires qui suivent avec tout autant d’intérêt et je ne peux m’empêcher de mentionner que nous sommes sous régime libéral depuis 2003 avec les mains sur le volant et la super équipe économique qui c’est occupé des vraies affaires.
En général nous sommes encore assez bien confortable la plupart d’entre nous et si la redistribution était plus adéquate, une autre très grande partie le deviendrait aussi. Mais la question que tous nous devrions nous poser face à l’urne est, qu’est-ce que je veux laissé à ceux qui suivent et qui de ceuzes-là qui sollicite mon vote est le plus apte et crédible dans sa démarche pour mettre toutes les chances du côté des nos petits enfants à tous.
L’environnement surtout et l’éducation de nos jeunes afin qu’ils puissent affronté les défis relier à nos dégâts environnementaux et sociétale. Ça va prendre des horizons très larges et grands ouverts pour relever ces défis et sans une bonne éducation le combat est perdu d’avance.
Plusieurs disent qu’il n’est plus minuit moins une mais minuit et une. À réfléchir pour encore quatre jours.
Bonjour, moi j’aimerais juste dire simplement que les obstinations ne font rien pour que les choses se règlent sur le ‘terrain’, je veux dire, en milieu scolaire et dans la classe. Pour commencer, je suis un décrocheur, à 16 ans je savais lire, écrire, calculer, dessiner, parler, mes couleurs, leurs contrastes… Bref j’en savais assez pour ma satisfaction personnelle, je peux vous dire une chose certaine, il y a besoin d’une RÉVISION COMPLÈTE dans tout ce qui touche l’ÉDUCATION, en passant par les programmes, les personnes en difficulté, les milieux défavorisés, les trop nombreuses responsabilités des enseignants, le mode d’enseignement, en tout vous faite en sorte que l’école soit devenue chaotiquement instable. C’est important de remettre l’éducation physique, d’isoler les élèves en difficulté et les encadrer, là vos dernières modifications sont défaillantes. L’école doit devenir ‘franchisée’ comme un mcdonald n’importe où dans le monde. Des cours d’empathie au primaire comme on voit dans d’autres pays donnent aussi une discipline, même qu’il existe des endroits où l’école est nettoyée par les élèves à la fin d’une journée.. vous savez vous faites à vos têtes et ça pue fort la merde en bas…. j’me fou des statistiques, vous devez avoir un intranet et en connection directe entre les commissions scolaires, les écoles, comme le font les pénitenciers et la police, et ET ET & en collaboration avec la DPJ qui a son RÔLE actuel sous ma loupe,,, j’vais prendre le côté des profs, ils CHIALENT et j’les comprend… vous ne pouvez plus rester à vous obstinez et j’vous conseille d’aller voir sur le TERRAIN et de vous mêler à la population comme des grandes personnes exactement comme dans vos congés quand vous allez faire votre épicerie… moi j’trouve qu’il faut fermer les commissions scolaires un AN pour revoir et reconstruire l’ÉDUCATION, merci, j’vais faire ce que je peux mais vous resterez pas ASSIS