Les syndicats, pour quoi faire?

En cette époque de grandes manifestations, les syndicats demeurent les plus mal-aimés de nos acteurs sociaux. 

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Illustration: André-Philippe Côté

Que les syndicats soient mal perçus par une partie de la population, on s’en doutait. Mais à ce point ? Plus de la moitié (52 %) des répondants au Sondage Léger/L’état du Québec/L’actualité pensent qu’ils nuisent au développement économique du Québec.

Sur la dizaine d’acteurs sociaux que les répondants devaient évaluer, ce sont les syndicats qui ont l’image la plus négative. À égalité avec les banques et les gouvernements ou pire qu’eux.

« Est-ce que vous en avez d’autres, des sondages “plates” comme celui-là ? » s’est esclaffé Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), quand je lui ai présenté les résultats.

Le président de la plus grande centrale syndicale du Québec — il représente 600 000 membres, tant du secteur public que du secteur privé — n’est cependant pas surpris : « Les gens entendent parler de nous quand on est en conflit de travail ou quand on fait des manifestations. La population nous voit comme des empêcheurs de tourner en rond. »

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Pour en apprendre davantage sur les défis du Québec: L’état du Québec 2016, Del Busso Éditeur, 300 p., 19,95$.

Le développement économique, rappelle-t-il, est pourtant au cœur de la mission du Fonds de solidarité FTQ, société de capital de risque de 11 milliards de dollars, financée par la vente de parts au grand public, qui investit dans des entreprises du Québec. La centrale syndicale s’est aussi donné comme mandat d’offrir de la formation économique aux travailleurs. « On ne s’assoit pas à une table de négociations comme on s’y assoyait il y a 40 ans, dit Daniel Boyer. Nos délégués syndicaux ne regardent plus seulement les états financiers de l’entreprise, mais aussi le contexte économique mondial. »
Aux yeux de certains, les organisations syndicales seraient tout de même devenues trop corporatistes… une perception que Daniel Boyer ne réfute pas entièrement ! « C’est vrai qu’on est corporatiste. Nos membres paient des cotisations ; on les défend. Mais on ne fait pas que ça ! Je pense que je passe plus de temps à défendre les intérêts des Québécois que ceux de mes membres. »

Les grandes manifestations contre l’austérité, la défense du réseau de garderies abordables, l’obtention de la dernière hausse du salaire minimum sont autant d’exemples de luttes sociales qui occupent ses journées.

« La négociation actuelle pour le renouvellement des conventions collectives dans les services publics, on la fait pour nos membres, mais on revendique en même temps le maintien de la qualité des services pour l’ensemble de la population », dit-il.

Pour l’historien Jacques Rouillard, professeur honoraire à l’Université de Montréal et spécialiste de l’histoire du mouvement syndical, il ne fait aucun doute que les syndicats « ont été un formidable ingrédient de justice sociale et de démocratisation de la société ». Le pouvoir d’achat des salariés québécois a doublé de 1900 à 1940, puis triplé de 1940 à 1980.

Malgré ces avancées, une image négative a toujours collé à la peau des syndicats. C’était même pire dans les années 1960 et 1970, une période de bouillonnement syndical ponctuée de très nombreuses grèves dans les services publics, rappelle l’historien. Les gens étaient alors encore plus nombreux qu’aujourd’hui à trouver que les syndicats avaient trop de pouvoir, comme en témoignent des sondages d’opinion de l’époque.

Dans les faits, le rapport de force des syndicats s’est considérablement affaibli au cours des dernières décennies. « Le pouvoir d’achat des travailleurs a cessé de croître depuis les années 1980. Comme les hausses salariales ont à peine suivi l’inflation, ce pouvoir d’achat a même globalement régressé pour l’ensemble des travailleurs syndiqués et non syndiqués », dit Jacques Rouillard.

Une étude de KPMG publiée en 2014 montre que le Canada est le pays développé le plus concurrentiel au monde sur le plan fiscal pour les entreprises, devant le Royaume-Uni, le Mexique et les États-Unis.

https://www.youtube.com/watch?v=eE3mCqwSi6E

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Comme je l’ai déjà dit, je connais beaucoup de gens au gouvernement, d’un peu tous les niveaux. Selon ce qu’ils me disent, mon analyse est que le syndicat est responsable de moins de 10% des problèmes au gouvernement. À cela, il faut déduire les problèmes qui s’amplifieraient s’il n’y avait pas de syndicat. Alors si on enlevait le syndicat au gouvernement, on réglerait une infime partie des problèmes. Ça, c’est avec l’hypothèse que leur bilan est plus négatif que positif.

En d’autres termes, ça ne réglerait rien.

La majeure partie des problèmes viennent, par ordre décroissant, des politiciens et des gestionnaires. Non pas qu’ils sont moins bons que le reste des employés (quoique…). Sauf que si vous pensez qu’un mauvais employé c’est un sérieux problème au gouvernement, imaginez un mauvais gestionnaire…

Un exemple concret:
Regardez le % de personnel que le PCC a coupé au fédéral et comparez ce % avec celui des gestionnaires. Au pif, la proportion va probablement être de l’ordre de 5% d’employés en moins, 0,5% de gestionnaires en moins…

Pendant ce temps, les députés qui quittent reçoivent des primes (entre autre).

Ça coupe en bas mais rien ne change en haut. Erreur de gestion 101…

Par contre, pas convaincu du ménage à la FTQ…

Oui, malheureusement. Pas étonnant que des spécialistes de gestion comme Henry Mintzberg ne sont très critiques avec les modèles actuels.

On pourrait très facilement régler ce problème en démocratisant la syndicalisation, soit permettre à tout employé de NE PAS adhérer au syndicat comme ça se fait dans tout le reste du monde civilisé.

De plus, les syndicats devraient être les seuls responsables de la collecte de leur cotisation. Ça n’a rien à faire avec l’employeur.

Encore a coté de la track mon François, un employé dans une industrie syndiqué n’est pas tenu d’adhérer au syndicat, cependant il doit payer une cotisation puisqu’il bénéficie des avantages de la négociation collective.

C’est vrai et c’est faux. Explication. Il est vrai que le Code du travail permet aux salariés d’adhérer ou non à un syndicat de son choix en conformité avec nos chartes. Cependant, le Code permet aussi la liberté de contracter – une « libâârté » qu’ignore François 1 – tant qu’elle respecte les lois et l’ordre public. Les syndicats ont donc pris l’habitude de négocier des clauses dites de sécurité syndicale qui se déclinent sous plusieurs formes (atelier fermé, atelier syndical parfait et imparfait, maintien d’adhésion). Toutes ces déclinaisons ont pour but d’obliger un salarié faisant partie de la même unité d’accréditation que le syndicat, à devenir ou à rester membre de celui-ci pour la durée de la convention collective. À la fin d’une convention collective, le salarié peut retrouver cette liberté et choisir le syndicat de son choix, durant ce qu’on appelle habituellement la période de maraudage.

Mais dans une usine où certains sont syndiqués et les autres pas,
qui négocie pour les travailleurs individuels non syndiqués.
Il y a grève à l’usine, car le droit de grève est légitime que je sache,
les non syndiqués deviennent-ils des briseurs de grèves?
Donc illégaux.

La négociation est terminée et le syndicat obtient des améliorations de conditions de travail et ou
des augmentations de salaire.
Qui profite de ces plus values, seul les syndiqués ou aussi les non syndiqués dissociés de la lutte.
Se retrouve-t-on pas dans une même usine avec deux classes d’ouvriers, traités différemment
pour faire un même travail?

Explications s.v.p.

Puisque jusqu’à ce jour vous n’avez eu aucune réponse et pour ne pas vous laisser dans l’incertitude face à vos questionnements.

En réponse à votre première et dernière question, si dans votre usine il n’y avait qu’un seul syndicat, celui-ci négocie pour tout le monde, tous les salariés profitent de la convention collective, il n’y a pas deux classes de travailleurs.

En ce qui concerne la deuxième question, lors d’une grève, il est interdit à l’employeur d’utiliser un salarié qui fait partie de l’unité de négociation en grève (ce qui inclut les travailleurs syndiqués et les travailleurs non-syndiqués).

L’illustration n’est même pas une caricature !
Oui les syndicats ont jadis été utiles, mais de nos jours ? Dans les PME , les jeunes aujourd’hui souhaitent travailler dans des entreprises non-syndiquées. C’est une question que je reçois des candidats à la recherche d’emploi stimulant et où ils peuvent faire preuve d’innovation et de créativité.

Si les syndicats étaient si inutiles, pourquoi, diable, le patronat, l’IEDM et tous les Walmart de ce monde s’acharnent-ils à les combattre encore en 2015 ?

Des économistes du FMI (Florence Jaumotte et Carolina Osorio Buitron) ont publié une étude préliminaire (Le pouvoir et le peuple) qui affirme que la présence des syndicats aide à réduire les inégalités ou, en d’autres termes, que l’affaiblissement de la présence syndicale a contribué à augmenter les inégalités dans les pays avancés. « En moyenne, le recul du syndicalisme explique pour moitié environ l’augmentation de 5 points de pourcentage de la part des revenus revenant aux 10 % les plus riches. Il explique aussi à peu près la moitié de la hausse du coefficient de Gini pour le revenu net. »

Sur l’inutilité des syndicats, pour rester poli, vous errez énormément.

Pour France, les jeunes ne veulent pas de syndicats simplement parce qu’ils ne savent pas à quoi ils servent. Ils profitent des acquis des années passées, sans en connaître la provenance. Tout comme les gens qui veulent le privé dans la santé n’ont jamais fait faillite à cause d’un endettement auprès d’un hôpital, ils vous diront même que cela est impossible. Bien que mon père l’a vécu il y a 50 ans. Les jeunes profitent du train de vie de leurs parents, sans comprendre d’où provient cette richesse.
Pour François 1 : 3 h 56! Dort un peu. Si ça ne change pas tes idées, au moins ça nous soulagera!

Sûrement dans un milieu de création technologique ou artistique.

Mais dans le monde de la production de masse ou la recherche de profits en constance croissance
et de dividendes majorés aux investisseurs, supprimez les syndicats et les individus travailant
en usine y perdront au change.

Les syndicats sont nécessaires à l’équilibre social.

Vous voulez rire? Vous pensez vraiment que c’est le syndicat qui bloque la mise en place de lean, d’équipes auto-gérées, etc.? C’est pas mal plus les tous les petits roitelets, boss des bécosses qui font leur power-trip qui ne veulent surtout pas que ça change.

Les syndicats sont très peu présents en ce moment. Comme vous le dite, on n’est plus dans les années ’70.

De plus, les jeunes sont comme tout le monde, ils sont contre quelque chose (ou n’ont pas d’intérêt) jusqu’au jour où ils en ont besoin… Je reprends l’exemple du gouvernement puisque c’est ce dont j’ai parlé dans mon premier message. Il y a un an, il n’y a pas la moitié des gens que je connais au gouvernement qui sont syndiqués qui connaissaient ne serait-ce que le nom de leur représentant syndical. Après que le gouvernement a fait ses offres, tout d’un coup, il y a eu de l’intérêt pour le syndicat. Pire, il y a une différence notable d’opinion entre les jeunes et le reste. Plusieurs raisons expliquent cela mais la principale est que ça les touche moins car ils grimpent encore les échelons. Si les offres du gouvernement avait été meilleures pour chaque années mais avec un ou deux gel d’échelon, je peux vous garantir que la proportion des jeunes qui se sentiraient concernés serait pas mal plus élevée…

L’enfer c’est les autres.

Si la caricature d’André-Philippe Côté est le reflet d’une réalité au sein des organisations ou des entreprises, c’est grâce aux directions (cadres) qui sont incapables d’affronter les pratiques ou les articles de conventions syndicales trop rigides ou mal libellés. Une des raisons pour lesquelles les gestionnaires sont mieux payés est qu’ils ou elles ont la tâche de contrôler et d’abolir ces sortes de cloisonnements extrêmes dans le travail. Je suis en accord avec le syndicalisme mais j’ai souvent réalisé que les cadres ne savent pas mettre leurs culottes lorsqu’il le faut.

On a pourtant qu’à comparer les États-Unis où un accroissement des inégalités sans précédent est du à la chute du syndicalisme et comparer leur coéficient Gini avec celui des pays scandinaves qui ont un taux de syndicalisation de 70%, pour comprendre que ce n’est pas la voie à suivre.
L’anti-syndicalisme primaire qui sévit dans la société québécoise provient en grande partie de la *job de bras * que font des médias contrôlés par des groupes d’intérêts qui ont tout à y gagner , avec les baisses de salaires qu’entrainerait leur disparition et le nivellement par le bas de toutes les mesures en santé sécurité en droit du travail etc. qui en découleraient.

Les entreprises syndiquées sont souvent les mieux gérées et leur présence force rigueur et justice dans l’application de leurs règles auprès des ressources humaines tout en leur permettant de garder leurs employés qui constituent ne l’oublions pas leur plus grande
richesse.

Il faudrait à ce moment-là que tous les travailleurs soient syndiqués et qu’ ils aient les mêmes conditions que les travailleurs de l’ état qui eux sont payés par leurs congénères!

Les syndicats modernes ( surtout ceux de la fonction publique) n’ ont plus le même impact qu’ auparavant! Il y a plusieurs raisons à cela . D’ abord l’ évolution des relations de travail combiné à la nouvelle génération de travailleurs! Les travailleurs d’ aujourd’hui sont plus individualistes et aussi plus informés que leurs ancêtres! Ils posent plus de questions et sont plus critique qu’ avant.
Les dirigeants syndicaux n’ ont pas changés de discours et n’ ont pas changés de méthodes persuasives n’ ont plus face à leurs membres; de sorte que les membres se désintéressent graduellement de leur élites !

L’ autre aspect est que les gens en général n’ ont plus le goût d’ accepter les discours de solidarité sans en faire parti eux-même! Donc si c’ est bon pour pitou , c’ est bon pour minou! Lorsqu’ on demande des conditions de travail qui sont supérieures à la moyenne des ours qui contribuent très largement à les payer; c’ est faire preuve de déni collectifs!

La syndicalisation à outrance à un coût social important! Surtout dans la fonction publique; nos dirigeants syndicaux le savent très bien et ils défendent leurs acquis!

On veut des preuves! Sinon, on va penser que tu parles en travers ton chapeau. Chose que tu ne fais jamais…

So-so-solidarité! La bureaucratie syndicale et les congés interminables pour activitées syndicales!! Ça vous dit quelque chose?

Le nombre d’heures/travail payé par les contribuables qui sont utilisées pour activiste syndical! Ça vous sonne pas une cloche????

Les preuves ! Est-ce que l’ UPAC devrait se déguiser en petit oiseau pour filmer ces syndiqués à travers les bureaux du gouvernement? Garder vos lunettes roses!

Ce que je vois surtout ce sont des affirmations à l’emporte-pièce. Très déçu. Tu étais mon idole. Un gars avec de la rigueur, qui appuie toujours ses dires sur des études sérieuses. Là, je vois un gars qui parle en travers son chapeau. Je suis en état de choc!

Je comprends très bien le rôle d’un syndicat dans une entreprise privée, petite ou grande, c’est un contrepoids au pouvoir du patron/propriétaire. Le consommateur, ou le public, peut toujours s,apprivisionner ailleurs en cas de grève ou lockout.

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