

Voici la maison familiale des Durocher, sur l’île Sainte-Thérèse, en 1927. Les arbres devant la maison avaient été plantés 10 ans plus tôt.

À l’arrière de la maison, la ferme. L’île Sainte-Thérèse a toujours eu une vocation agricole.

Autre source de revenu pour les insulaires, les pains de glace. Taillés à même le fleuve gelé, transportés en traîneau, entreposés dans des caves, sous des toiles, les blocs étaient vendus aux ménagères et mis dans les glacières, ces ancêtres du réfrigérateur.

L’éolienne qui pompait l’eau du fleuve pour alimenter la maison des Durocher. Encore aujourd’hui, il n’y a pas d’électricité sur l’île.

La famille Durocher en route vers la messe en 1949. Cette chaloupe est propre aux îles, avec son fond plat pour avancer le plus près possible de la rive.

Cinq piliers « brise-glace » ornent encore le parc de la Commune à Varennes. Ils ont été construits vers 1929 à la suite de l’inondation printanière de 1928 pour protéger les bâtiments de la rue Sainte-Anne. Ils devaient fracturer les morceaux de glace qui s’y dirigeaient. Ces piliers sont tombés en désuétude depuis que le chenal maritime est ouvert par les brise-glaces.

Le brise-glace N.B. McLean. En fonction des années 30 jusqu’à la fin des années 50, il devait libérer les navires pris dans les glaces du fleuve et essayait de créer des zones navigables. Tâche longue et difficile avant la création de la voie maritime. Trois personnes se tiennent debout, sur le fleuve gelé, en avant du navire.

Parmi les spectacles qui s’offrent à l’œil des insulaires, le passage des bateaux de croisière… Le Tadoussac (appartenant à la Canada Steamship Lines), bateau de taille moyenne, devant Varennes en 1945.

L’impressionnant Empress of Scotland passe devant l’île. Ce paquebot, grand cousin (il a une cheminée de plus) de l’Empress of Ireland (qui sombra près de Rimouski en 1914), faisait partie de la flotte du Canadien Pacifique qui transportaient en service express les passagers du Québec à l’Europe (et inversement). Il fallait compter 2 jours de voyage dans le fleuve et 4 jours en haute mer.

Le Laval 2 était l’un des 4 petits bateaux qui partaient de la Pointe aux Trembles pour amener les Montréalais sur les populaires plages de l’île. Les fins de semaine d’été, dans les années 50, jusqu’à 10 000 personnes profitaient de la plage Bissonnette et de la plage Choquette.

La plage Choquette, qui faisait face à Varennes (on devine le clocher de l’église au loin), vers 1945.

Arrivée à la plage Bissonnette par bateau. Dans le grand bâtiment rectangulaire en arrière-plan, une salle de danse.

La plage Bissonnette, vers 1945. Devant, les cabines qu’il était possible de louer à la journée pour se changer et plus loin, les gens en file sur le quai, attendant le bateau qui les ramènera à Montréal.

Les camps d’été de la plage Bissonnette. De petits chalets qui se louaient à la saison. Les deux phares en bois guidaient la circulation fluviale.

La débâcle de 1948 a marqué les résidants de l’île. À chaque printemps, avant la création de la voie maritime en 1959, la glace du fleuve se brisait en énormes blocs qui échouaient souvent sur les berges, mais cette année-là, la glace se retrouva bien haute sur les terres.

L’érosion fait des ravages dans ces îles. Les rives sont en glaise et cèdent facilement sous les vagues provoquées par le passage des transatlantiques. Entre cette photo, prise en 1973, et maintenant, la rive a été grugée de moitié.

Pour tenter de ralentir l’érosion, les insulaires enrochent la berge, plus ou moins en vain. Une des îles de Varennes, l’île-au-Beurre, a complètement disparu par effet de l’érosion.

La même maison des Durocher et les mêmes arbres en 2000. De demeure familiale, elle est devenue maison de campagne pour toute la famille.