
En mars dernier, deux jours avant le début du confinement, le jury des Prix de l’impact social se réunissait dans les bureaux de L’actualité. Sa présidente, Monique Leroux, ex-présidente du Mouvement Desjardins, parlait avec fougue de l’importance de récompenser les entreprises et organismes qui ont une empreinte positive et durable sur la société. Les mois qui ont suivi ont bien montré à quel point, pour répondre aux problèmes actuels, nous avons besoin d’organisations innovantes, comme les gagnants de cette année, qui seront dévoilés le 9 septembre prochain.
Pour Monique Leroux, nommée ce printemps à la tête du Conseil sur la stratégie industrielle — qui est chargé de conseiller le gouvernement canadien sur la relance économique —, il ne fait pas de doute que les entreprises ont plus que jamais intérêt à se soucier de leur impact social et environnemental.
Qu’est-ce que la crise a changé en matière de responsabilité des entreprises ?
La crise nous ramène aux questions fondamentales de mission des organisations. Les entreprises ne doivent pas uniquement regarder à travers la lorgnette du bénéfice, elles doivent désormais prendre en compte leur contribution en considérant l’ensemble des parties prenantes, et apprendre à gérer les risques de crise de façon durable. Cela ne les empêche aucunement de générer une performance productive et innovante. Qu’on le veuille ou non, toute organisation a un impact social, et plus que jamais, les entreprises qui vont durer sont celles qui sont capables de prendre conscience des grands phénomènes, comme les questions sociales et environnementales. On l’a constaté, les entreprises responsables sont souvent les plus robustes face aux soubresauts.
Quelle place occupe l’impact social dans le système économique ?
De plus en plus d’entreprises communiquent leurs engagements en ce qui a trait à leur responsabilité sociale et environnementale ; je vois cela comme une tendance très positive. Je constate également que les agences de notation s’intéressent de plus en plus au fait de pouvoir noter les entreprises pas seulement sur leurs performances financières, mais aussi sur leur façon de se comporter en matière de RSE [responsabilité sociale des entreprises]. En raison de la crise, ces facteurs-là vont prendre une importance encore plus grande.
Que représente pour vous la présidence du jury des Prix de l’impact social ?
Ce que j’aime de cette initiative, c’est qu’on est dans le concret. Au-delà des grands discours, ces récompenses nous permettent de reconnaître les efforts qui sont faits sur le terrain. Ce que j’espère créer avec L’actualité, c’est un mouvement d’impact social. On souhaite pouvoir insuffler cet élan social et positif aux entreprises et organisations du Québec, et j’ai bien confiance qu’on va y arriver.
Cet article a été publié dans le numéro de septembre 2020 de L’actualité.