« Moi, je n’aurais pas figé »

On demande souvent aux victimes de violences sexuelles d’expliquer pourquoi elles n’ont pas résisté plus violemment à leur agresseur. On croit sans doute qu’on aurait protesté plus fortement. N’en soyons pas si sûrs.

Photo : Daphné Caron

Moi, je n’aurais pas figé, qu’ils disent. Je l’aurais envoyé chier, le gars. Je lui aurais flanqué une baffe, un coup de poing, le pied dans les parties. Au minimum, j’aurais foutu le camp.

Ce genre de commentaire s’est exprimé de plus belle dans la foulée du raz-de-marée de dénonciations des violences sexuelles qui déferle dans les réseaux sociaux et les médias depuis quelques jours. Renchérissant sur le mouvement #moiaussi de l’automne 2017, cette nouvelle vague met en cause des personnalités québécoises du monde médiatique et culturel, qui auraient intimidé, harcelé ou agressé sexuellement des femmes, souvent jeunes, parfois mineures.

Et, comme chaque fois que des accusations de cet ordre se déversent dans l’espace public, il se trouve des femmes et des hommes pour se poser en arbitres, pour soupeser la réaction des plaignantes aux actes qu’elles dénoncent, et pour en conclure que, voyons donc, il ne fallait pas se laisser faire.

L’idée est séduisante. Qui veut croire à sa propre vulnérabilité, advenant le pire ? On préfère tous se voir en justicière ou en guerrier qu’en victime démunie. Qui peut imaginer qu’il perdrait ses moyens devant une violation de ses droits ou de son intégrité ?

La vérité, c’est que nul ne peut prévoir avec certitude comment il ou elle répondrait à une attaque, que ce soit un commentaire dégradant, un abus de pouvoir ou une agression. Notre boule de cristal est d’une imprécision notoire pour prédire nos propres émotions et comportements. Devant une personne en position de force qui chercherait à nous contraindre, on aime penser qu’on serait indigné, pugnace et déterminé, et que ça nous viendrait le plus naturellement du monde. Mais c’est une minorité d’entre nous qui serions fidèles à ce pronostic.

Dans le feu de l’action, d’autres réactions jaillissent. La stupeur. La confusion. L’incrédulité. L’effroi.

Lors d’une étude remarquée, deux professeures de psychologie américaines ont comparé les réactions des femmes à un épisode de harcèlement sexuel imaginaire ou réel. Et elles ont pu mesurer le fossé qui sépare la vraie vie de l’idée qu’on s’en fait.

Pour les besoins de l’expérience, des étudiantes universitaires ayant postulé à un poste d’assistante de recherche ont été convoquées à un entretien d’embauche. Pendant l’entrevue, l’intervieweur (un complice) leur a posé trois questions à connotation sexuelle : êtes-vous en couple, est-ce que les gens vous trouvent désirable, trouvez-vous important que les femmes portent un soutien-gorge au travail.

Une partie des cobayes devaient simplement imaginer ce scénario et non le vivre. Les deux tiers d’entre elles ont affirmé que si elles se trouvaient dans une situation pareille, elles protesteraient d’une manière ou d’une autre : 21 % ont dit qu’elles signaleraient au recruteur que sa question était déplacée, par exemple ; 12 % ont déclaré qu’elles l’enverraient paître ; 16 % ont dit qu’elles quitteraient les lieux.

Mais dans les faits, plus de la moitié des participantes qui ont réellement passé l’entrevue ont poursuivi comme si de rien n’était. Celles qui ont émis des doutes l’ont fait subtilement et avec le sourire, par exemple en demandant à l’homme de clarifier sa question. Et tandis que 68 % des femmes avaient prédit, hypothétiquement, qu’elles refuseraient de répondre, dans la réalité, aucune n’a osé s’abstenir. Toutes les candidates ont fini par répondre à l’ensemble des questions. Personne n’a mis fin à la rencontre ni rapporté l’incident à un superviseur.

D’autres équipes, employant des méthodes similaires, ont confirmé qu’il est beaucoup plus difficile de riposter à un harceleur que la plupart des gens se le figurent. Bien sûr, dans le cadre d’une étude scientifique, ce serait contraire à l’éthique de soumettre des volontaires à des attouchements sexuels ; on peut tout au plus les exposer à des remarques sexistes. N’empêche que ces données nous forcent à revoir ce que l’on considère comme une réponse « normale » ou « raisonnable » à l’inadmissible.

« Plus on fouille, plus on s’aperçoit que c’est une expérience relativement commune de penser qu’on saura stopper une agression ou tenir tête à plus puissant que soi, pour finalement, le moment venu, capituler. »

Notre erreur, c’est qu’on néglige de tenir compte de l’émotion dominante qui surgit dans ces conditions, et qui n’est pas celle qu’on pense. Une émotion qui engourdit, qui paralyse, qui englue. Qui handicape plus qu’elle ne fouette : la peur.

Les candidates qui ont imaginé l’entretien d’embauche présumaient qu’elles seraient surtout fâchées de se faire traiter ainsi par un intervieweur. Mais ce n’est pas ce que les femmes ont ressenti en réalité : 40 % d’entre elles ont plutôt eu la frousse. Et plus elles ont eu peur, moins elles ont été portées à résister au harcèlement.

En fait, d’une manière générale, la passivité est une réaction bien plus courante à la menace que ce qu’on a appris à croire. Traditionnellement, la science s’est surtout intéressée à deux réponses instinctives au danger : la lutte ou la fuite (connues en anglais sous l’expression fight-or-flight response), quand toutes les facultés se mobilisent pour préparer le corps à affronter la menace ou à déguerpir.

Mais un troisième instinct serait tout aussi répandu : céder à la torpeur (freeze, en anglais), comme la souris qui fait la morte entre les griffes du chat, ou les passagers pétrifiés du Titanic qui sont restés cloués au lit pendant que le paquebot sombrait. Certains experts vont jusqu’à affirmer qu’en cas de catastrophe, c’est bien davantage la léthargie des gens qui est à craindre, leur lenteur à se mettre en branle pour sauver leur peau, que leurs mouvements de panique.

Plus récemment, des spécialistes du traumatisme ont ajouté une quatrième réaction à ce répertoire : la servilité (fawn), c’est-à-dire se soumettre ou se montrer conciliant dans le but d’apaiser un agresseur et de se protéger soi.

Ce ne sont donc pas que les victimes de violences sexuelles qui, à l’occasion, figent ou se taisent alors qu’elles voudraient hurler. Plus on fouille, plus on s’aperçoit que c’est une expérience relativement commune de penser qu’on saura stopper une agression ou tenir tête à plus puissant que soi, pour finalement, le moment venu, capituler.

Par exemple, si un assistant de recherche vous demandait de déverrouiller votre téléphone et de le lui remettre afin qu’il puisse en fouiller le contenu, accepteriez-vous ? C’est ce que des chercheuses ont proposé à des cobayes dans le cadre d’une expérience, qui visait à simuler le genre de requête parfois abusive que font les policiers. Alors que 70 % des gens, imaginant la scène, ont affirmé qu’ils refuseraient une telle intrusion, c’est le contraire qui s’est produit dans la réalité : pas moins de 83 % de ceux à qui on a réellement fait cette demande ont obéi. Et ce, même si on leur avait mentionné explicitement qu’ils avaient le droit de dire non.

Mais voilà : dire non est pas mal plus difficile que ça en a l’air.

Ça ne fait pas de nous des faibles ou des complices de notre propre malheur. Ça fait de nous des êtres humains qui, selon les circonstances et les outils à leur disposition, font leur possible pour survivre ou acheter la paix.

Ajoutons à cela quelques ingrédients toxiques : un rapport d’intimité tordu par un déséquilibre de pouvoir, toute une vie à être conditionnée à se rendre agréable et à faire passer les besoins des autres avant les siens — car c’est encore ainsi que la majorité des femmes sont socialisées — et le risque jamais lointain d’une escalade de la violence ou de représailles, et ça ne semble plus si inconcevable qu’il puisse être compliqué de repousser un achalant ou un agresseur.

D’ailleurs, je m’interroge… Ceux qui s’empressent de condamner ce qu’ils perçoivent comme l’inaction des victimes de violences sexuelles, seraient-ils si prompts à dénoncer les abus dont ils seraient témoins ? Rien n’est moins sûr. Dans ces cas-là aussi, on surestime grandement la fermeté avec laquelle on s’interposerait.

Une équipe de l’Université de l’Utah a publié il y a quelques mois une étude qui l’illustre bien. Dans cette expérience, qui s’est déroulée en ligne, les sujets devaient faire connaissance avec deux autres personnes en clavardant avec elles à propos de leur vie, leurs goûts et passe-temps. Pendant l’activité, l’un des coéquipiers (un complice) a écrit un commentaire totalement déplacé à une autre participante, du genre « j’ai hâte de voir ton beau cul à la plage ». Alors, les cobayes sont-ils intervenus ?

L’astuce, c’est qu’avant de se prêter à cet exercice, les mêmes volontaires avaient rempli un questionnaire les invitant à se projeter dans diverses situations épineuses. Les deux tiers des gens avaient alors répondu que oui, bien sûr, si un confrère de travail faisait une remarque dégradante à une collègue, ils le dénonceraient, sachant que le confrère en question pourrait en payer le prix.

« Le problème, ce n’est pas seulement qu’on brise nos promesses envers celles et ceux qu’on prétend soutenir. C’est aussi qu’on se base sur le sentiment gonflé de notre propre combativité pour blâmer les victimes. »

Les deux tiers avaient les intentions à la bonne place, chapeau ! Mais ça ne les a pas avancés à grand-chose. Car, de ce nombre, lorsqu’une situation presque identique est survenue au cours du clavardage, seulement le quart ont interpellé le harceleur et 39 % ont relayé l’incident aux organisateurs. Dénoncer, même lors d’une conversation anonyme en ligne, c’était encore trop délicat pour la plupart des participants. C’est seulement quand on leur a demandé directement si leur coéquipière avait reçu un commentaire désobligeant qu’enfin, une majorité des sujets l’ont signalé. Bref, il a fallu leur tirer les vers du nez.

Selon d’autres travaux, les gens pensent aussi qu’ils rejetteront un coéquipier qui profère une injure raciste ou homophobe devant eux. Mais lorsque l’occasion se présente, ils ferment les yeux.

Le problème, ce n’est pas seulement qu’on brise nos promesses envers celles et ceux qu’on prétend soutenir. C’est aussi qu’on se base sur le sentiment gonflé de notre propre combativité pour blâmer les victimes qui ne protestent pas assez vivement à notre goût, pour juger de la crédibilité de leurs révélations, et pour décider si elles sont dignes de notre sympathie.

Au Moyen-Âge, pour qu’un violeur soit incriminé, la victime devait prouver qu’elle lui avait offert une violente résistance. On devait l’avoir entendue crier, elle devait montrer les marques des coups qu’elle avait reçus en se débattant, ses vêtements devaient être déchirés ou tachés de sang. Avons-nous vraiment évolué ?

Le plus terrible, c’est que cette idée erronée de la résistance qu’on serait censé opposer à une attaque, la suspicion qui plane sur celles qui n’ont pas agi comme on pense qu’elles devraient ou comme on croit qu’on le ferait, tout cela contribue à les faire taire. Quand on dit « moi, je n’aurais pas figé », on nourrit le doute cruel qui s’insinue dans l’esprit de trop nombreuses victimes — ai-je dit non assez fort et assez souvent, aurais-je pu crier, me battre ou m’en aller, est-ce de ma faute, qui me croira ? C’est comme ça que se dépose le germe de la honte. C’est ainsi que le silence se cultive.

Les commentaires sont fermés.

Excellent texte.
Il y a, par contre, une petite coquille : « . On devait l’avoir entendue crier ».
Entendu ne doit pas prendre de « e ». Il ne s’accorde pas parce qu’il est suivi d’un verbe à l’infinitif…

Il n’y a pas de faute puisque entendue s’accorde avec victime, qu’il soit suivi d’un infinitif ou pas. Voir Bécherelle ou Google.

Il n’y a pas de faute mais pas pour la raison évoquée par Mme Bibeau. Selon l’Office de la langue française, lorsque le participe passé est suivi d’un infinitif, il ne va s’accorder que lorsque que le COD le précède. Même principe que la règle avec « avoir » donc. Ainsi, dans ce cas-ci, le COD est effectivement avant (grâce au l’ ).

Excellent texte. J’espère sincèrement que plusieurs vont prendre le temps de lire. Bravo pour la publication.

Moi je fige chaque fois qu’une personne est brusque avec moi. Ce n’est qu’après que je pense à ce que j’aurais dû répondre!

Excellent article qui illustre on ne peut mieux, la difficulté de parvenir à se faire respecter dans certaines circonstances où il y a inégalité de pouvoir ainsi que la difficulté de dénoncer , si l’on a été effectivement victime d’abus.
Cette intransigeance dans le raisonnement : « Moi je ne m’aurais pas laissé faire » passé si facilement à froid, nourrit effectivement et de façon fort malsaine le doute chez la victime … »C’est peut être un peu de ma faute…. »
Bravo pour cet article nuancé et fort clairvoyant!

Hélène Cloutier M psed.
Psychoéducatrice et psychothérapeute

Sincèrement je voudrais vous dire merci pour votre article. C’est la première fois que je lis quelque part que ma réaction face à mon agression existe : fawn. J’ai orienté l’acte de mon agresseur pour subir moins de violence et me protéger psychologiquement de cet événement. Une réaction qui n’est pas reconnu par les enquêteurs lorsque l’on porte plainte à la police malheureusement.

Excellent article! Je reconnais bien que ce n’est pas si facile qu’on le pense de prendre la part de la victime lorsqu’on est en dehors d’une situation concrète. J’espère que ça augmentera ma vigilance et le courage d’intervenir dans de telle situation.
Au plaisir de vous relire
Jacques Lagacé

Merci pour cet article très pertinent. Les psychologues et les chercheurs devraient aussi se pencher sur la culpabilité associée au fait de ne pas avoir bougé, d’avoir « figé », comme vous l’exprimez si bien. Cette culpabilité nous ronge pendant 10, 20, 30, 40 ans et malgré les thérapies, c’est comme un tache qui revient toujours. Et elle entraîne à elle seul bien plus de problèmes post-traumatiques que l’agression elle-même.

Logiquement, si jamais personne ne figeait et si tout l’entourage dénonçait, cela ferait longtemps que toutes les agressions sexuelles seraient en baisse non!? Combien d’hommes osent dire à leur pairs que leurs comportements, gestes, actions ou paroles dépassent les limites? J’avais 13 ans quand j’étais en compagnie de mon père et d’un ami policier de celui-ci à un tournoi de balle molle quand cet homme m’avait soudainement dit: «Hey à ton âge tu vas vouloir du cul bientôt, tu viendras me voir au lieu de faire ça avec un petit jeune qui ne sait pas quoi faire». J’avais carrément figé et je m’étais déplacée ailleurs le temps que cet homme parte, mais mon père n’avait absolument rien dit à celui-ci à propos de ses paroles…

J’ai bien apprécié l’article de Madame Mercier.
Pour ma part, il y a plus de 20 ans, j’ai été victime d’une double agression. Je m’explique: en me rendant au gymnase de la polyvalente où je suivais un cours d’aérobie en soirée, je marchais seule et c’était l’hiver. Il m’avait semblé entendre des pas derrière moi alors que je m’étais engagée entre l’école primaire et la piscine extérieure, un endroit mal éclairé, me conduisant au gymnase. En me retournant, je n’ai vu personne. Mais soudainement, j’ai senti mon manteau tiré vers le bas. J’ai cru que c’était une connaissance qui voulait attirer mon attention, mais dans les secondes suivantes, j’ai senti une main monter entre mes cuisses. J’ai eu l’impression d’être violée dans mon intimité, puisque je portais un leggin. Je me suis retournée rapidement et mon agresseur m’a dépassée et s’est mis à courir quand je me suis mise à crier. J’avais suivi un cours d’auto-défense quelques années auparavant. L’agresseur a fait le tour de la piscine. J’ai hésité, puis je suis revenue en arrière et je l’ai revu qui repassait devant le chemin par où j’étais venue. Je me suis mise à lui crier des injures en courant derrière lui, jusqu,à ce que gênée, j’ai arrêté en voyant une femme arrivér. C’est fou, je me sentais mal de crier à mon agresseur qu’il était un cochon en présence d’une autre personne. Après ma session d’entrainement, alors que l’entraineur m’eut dit qu’une autre femme lui avait dit avoir vécu quelque chose de similaire, je me suis présentée au poste de quartier pour porter plainte. Le policier m’a demandé comment je qualifierait ce qui m’était arrivé. Je lui ai dit que c’était une agression. Il a semblé surpris . J’ai ajouté que c’était une agression sexuelle. Quelques jours après, alors que j’étais au travail, j’ai eu un appel d’un soi-disant enquêteur de la police, qui s’est mis à me poser des questions en lien avec l’événement. Parmi ses questions: « Comment j’étais vêtue lors de l’événement, quels sous-vêtements je portais, quel marque de soutien-gorge? » J’étais dans un bureau avec 2 collègues. J’ai dit à mon interlocuteur que les questions n’avaient rien à voir avec l’événement, que ce n’était pas pertinent, j’étais encore ébranlée par celui-ci. Je sentais que ça n’avait pas d’allure. Mais j’ai omis de noter son nom, son numéro de matricule et son numéro de téléphone. Et je ne savais pas, on était en 1997 environ, qu’il existait la possibilité de faire une plainte en déontologie policière. Mais ce que j’ai pensé dans les jours suivants, c’est que le policier avait dû s’amuser à mes dépens, probablement en compagnie de collègues. Mais ce que j’ai ressenti, ça été une deuxième agression, pire que la première.

Je suis un gars, j’ai 70 ans, je fait du karaté depuis 20 ans. À cause de mon karaté ma perception actuelle de la violence qu’on pourrait me faire diffère beaucoup de la perception que j’avais à 20 ans. En plus, j ‘ai de la difficulté à bien comprendre l’effet que pourrait avoir l’aspect sexuel que pourrait avoir une agression sexuel.

Mais il me semble que vous abordez mal la question. Il faut commencer par faire une différence entre bêtise et violence physique. Et s’élaborer une stratégie d’intervention appropriée pour la situation.

Si l’autre est bête, l’autre est bête, c’est tout. Cela ne reflète aucunement sur notre valeur comme personne. On peut choisir de riposter ou de ne pas riposter .

La violence physique est autre chose. On peut fuir, si telle option est possible. On peut crier, pour attirer l’attention. À la limite, si on doit se battre, on se bat. Et pour se battre, il faut être prêt, psychologiquement, à se battre.

Je termine avec une anecdote. Une de nos karatéka avait vu venir, en plein jour, un homme avancer vers elle avec le geste de l’étreindre. Elle l’a frappé de ses deux poings. L’homme est tombé. Et elle s’est enfuie. Elle est resté ébranlée, pendant plusieurs jours … c’était assez évident. Je ne la connais pas suffisamment bien pour apprendre le plein impact émotionnel de l’incident. Mais j’espère qu’elle en soit sortie avec la confiance de savoir qu’elle a ce qu’il faut pour s’extirper d’une telle situation.

Quelques idées seulement, pour aider à développer une autre approche, possiblement plus fructueuse.

Avez-vous bien l’article au complet? Votre commentaire donne l’impression que vous n’avez pas saisi le propos.

Excellent. très complet il me semble . Il faudrait pouvoir mettre en valeur chacune des situations où des émotions différentes sont en cause dans des articles séparés que chacun puisse s’y retrouver. Il s’agit ici d’une problématique très complexe.

Félicitation ! Excellent article qui donne un panorama des réactions et des comportements des gens de notre société. Merci de cette belle couverture des réactions humaines face à ses différentes situations et aux jugements si faciles à faire lorsque l’on est pas dans une situation ou que l’on a pas vécu soi-même. Tellement facile de juger …… malheureusement

Il est là le drame: celui de profiter de la faiblesse ou de la peur ou paralysie de l’autre pour en profiter, pour dominer. En matière de crime contre la personne, il y aurait matière à équilibrer les choses: prouver le crime d’un côté et prouver l’innocence de l’autre. Le juge aurait à trancher selon les 2 preuves. Le but ultime de la justice est-il seulement de respecter les droits d’un accusé? Ou de chercher la vérité?

Oui, c’est exactement ce qui se passe et à la question de savoir si le système judiciaire est sorti du Moyen-Âge, la réponse c’est non. J’ai eu l’occasion de rencontrer beaucoup de victimes d’agressions sexuelles au cours de ma vie et la plupart n’avaient pas résisté à l’agresseur et lorsque les dossiers se rendaient à procès, beaucoup de questions de la défense tournaient autour du fait que la victime n’avait pas résisté, donc elle avait consenti au rapport sexuel.

La défense avait le droit de soulever cette question car le juge ou les jurés selon le cas, pensaient comme bien des gens et comme l’article le dit, qu’en cas d’agression sexuelle la victime devrait résister et beaucoup d’accusés ont été acquittés parce qu’il n’y avait pas de preuve que la victime ait résisté ou encore aucune preuve de violence. Instinctivement, la majorité des gens pensent que ne pas résister implique un consentement.

Entre parenthèses, j’ai aussi vu des cas où la victime avait résisté et la violence avait alors été extrême et certaines ont même été tuées. Pour celles qui avaient survécu à l’agression, les séquelles étaient très importantes et pour certaines une infirmité à vie. Alors, il est facile de comprendre que la victime qui choisit de ne pas résister ne fait pas nécessairement un mauvais choix, selon les circonstances.

Techniquement, en droit l’agresseur doit s’assurer du consentement de l’autre personne mais la culture dominante au pays veut encore que le fait de ne pas résister équivale à consentement et cet aspect démontre que nous ne sommes pas encore sortis du Moyen-Âge en la matière !