Montréal : le paradoxe étudiant

Montréal, une des meilleures villes universitaires du monde, ne parvient pas à retenir ses diplômés. Pourquoi ?

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Avec ses 11 établissements universitaires (quatre universités et leurs écoles affiliées), Montréal abrite une communauté étudiante universitaire de 170 000 personnes – la plus importante au Canada. Au prorata de la population de la métropole, c’est même plus qu’à Boston.

À l’échelle internationale, la réputation de Montréal en tant que ville étudiante n’est plus à faire : en 2013, la métropole a été sacrée neuvième meilleure ville universitaire au monde par le palmarès QS Best Student Cities, alors que The Economist Intelligence Unit en a fait la meilleure ville de la planète pour effectuer des études à l’étranger.

© BMO / BCG
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Malgré tout, Montréal compte moins de diplômés universitaires dans sa population que de nombreuses autres métropoles. Pourquoi ce paradoxe ?

Créer un nouvel élan à Montréal : 10 propositions pour un programme de relance, un rapport réalisé conjointement par BMO Groupe financier et Boston Consulting Group, avance deux explications.

« Une réalité démographique : les jeunes sont plus instruits que leurs parents, mais la faible natalité des dernières décennies ralentit la progression des universitaires dans la population globale de Montréal.

L’autre partie de l’explication, c’est qu’énormément de diplômés formés à Montréal quittent Montréal. Or, quand on voit que la richesse d’une métropole est fonction directe du nombre de diplômés universitaires dans la population, on comprend ce qu’il peut en coûter à Montréal de voir partir autant de talents. »

© BMO / BCG
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À force de ne pas ou peu embaucher les étudiants qu’elle forme, la métropole québécoise devient « une pépinière de talents pour les autres villes du Canada et de l’Amérique du Nord ».

« Tant de jeunes qui ne sont que de passage représentent un gaspillage d’opportunités. Et c’est une perte économique. Rappelons que le niveau de prospérité d’une métropole est fonction directe du nombre de diplômés universitaires dans sa population. Montréal doit se donner une stratégie pour garder les talents qu’elle forme. Notamment en offrant davantage d’opportunités de carrière et en développant des incitatifs pour mieux appuyer les entrepreneurs en devenir. »

 

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Il faut de l’emploi! Aux études supérieures, le Québec offre dans toute la mesure du possible des postes de recherche et d’enseignement dans les universités, mais il n’y a pas suffisamment de postes disponibles dans l’industrie. Comptez le nombre de docteurs qui occupent des postes dans les entreprises! Une manière d’encourager ce passage est de renforcer les liens université-industrie, le transfert technologique et la recherche en partenariat. McGill a compris cela, mais les universités francophones, par la voix de leurs syndicats de professeurs, se disent constamment contre « l’université-industrie » ou contre l’existence de conseils d’administration comptant des représentants des entreprises. C’est péché!

Quel excellent article. Juste à point. C’est fantastique le ranking qu’obtient Montréal: félicitations. Quant à la seconde partie: pourquoi émigre les diplômés, comme on dit au Québec: cela ne prend pas la tête à Papineau pour comprendre le phénomène. L’engagement de diplômés avec des études supérieures ou post graduées requiert des industries, employeurs, qui ont des besoins pour ce type de connaissance, souvent exotique. Afin d’avoir des industries de ce niveau, il faut leur donner un cadre social: stable, motivant, dynamique, sans contraintes intellectuelles, libre de penser dans quelque langues que ce soit avec n’importe quel foulard ou chapeau… Les sociétés qui tentent d’imposer un encadrement limitatif récoltent un développement limité, et ainsi commence la chaîne du désintéressement des investisseurs ou des capitaux élire Montréal comme domicile. EN conséquence les étudiants d’Université, qui comprennent bien ce phénomène font leurs valises et émigrent où LEUR avenir sera assuré para EUX-MÊMES parce que l’environnement socio-économique est propice. Maintenant que les gens du Québec ont une nouvelle opportunité d’ajuster la boussole, j’ose espérer qu’ils le feront.

Il ne faut pas oublié que la moitié des université à Montréal sont des anglophones. Et beaucoup des étudiants étranger de McGill et Concordia ne parlent pas français. On peut bien vivre à Montréal sans français, mais les meilleurs empois sont souvent réservé aux gens qui sont bilingues. Je connais beaucoup plus de français (de France) qui sont resté à Montréal après leurs études que d’étudiant étranger unilingue anglophones.

Le problème est très simple. Montréal crée un appel d’air avec ces universités, formations etc. pour les immigrants (étudiants ou résidence permanente) au niveau maîtrise et doctorat surtout. Par la suite, les politiques corporatistes dont la plupart des québécois n’ont même conscience (ordres des ingénieurs et tutti quanti impossible à joindre si on a pas été formé au BAC AU QUÉBEC) donne lieu à un plafond de verre pour ces immigrants. Vous avez envie vous de faire la plonge alors que vous avez un doctorat?? Changez votre système d’ordre professionnel d’un autre temps et vous deviendrez vraiment une ville compétitive pour le marché de l’emploi mondial!