Partir pour des idées

Quitter Twitter parce qu’on n’aime pas Elon Musk est une chose. Arrêter de lire un média parce qu’on n’aime pas un chroniqueur en est une autre, dit Olivier Niquet. 

Paul Ducharme / montage : L’actualité

Olivier Niquet a étudié en urbanisme avant de devenir animateur à la radio de Radio-Canada en 2009 dans les émissions Le Sportnographe et La soirée est (encore) jeune. Il est aussi chroniqueur, auteur, conférencier, scénariste et toutes sortes d’autres choses. Il s’intéresse particulièrement aux médias mais se définit comme un expert en polyvalence.

Il y a un peu moins d’un an, je me suis désabonné de Spotify. L’animateur Joe Rogan y profitait d’une tribune et diffusait à son énorme auditoire des informations erronées sur la COVID et la vaccination, et ça m’énervait un petit peu. 

Je ne l’ai pas fait nécessairement par principe. Spotify est une plateforme qui accueille de nombreux artistes et animateurs de tout acabit, et l’histoire de Rogan m’a simplement incité à regarder l’ensemble de l’offre dans ce domaine. Entre une entreprise qui ne paie pas les musiciens à leur juste valeur et une autre entreprise qui ne paie pas les musiciens à leur juste valeur, mais qui se sert de ses profits pour financer un désinformateur chronique, je choisis la première option. Il s’est également avéré que cette première option était moins coûteuse. Pierre-Yves McSween serait fier de moi.

Ce genre de question de principe se pose aussi après l’achat de Twitter par Elon Musk. Plusieurs abonnés ont décidé ou promis de quitter Twitter. M. Musk, dont l’instabilité est quelque peu inquiétante, semble vouloir établir une liberté d’expression absolue sur son nouveau jouet à 44 milliards de dollars. Cet absolutisme a l’air de varier selon ses humeurs, mais bon, certains utilisateurs ont choisi de partir. Pour l’instant, l’exode est limité, entre autres parce que les substituts de Twitter n’ont pas la masse critique d’utilisateurs influents pour prendre la relève. Plusieurs ont donc dû piler sur leur orgueil et renier leur promesse impulsive pour rentrer au bercail en voyant que le mouvement n’était pas généralisé.

Mais il est question ici d’outils technologiques. Quitter une plateforme pour une autre parce qu’on n’adhère pas à ses paramètres qui changent peut être une bonne chose. On retrouvera des contenus semblables, mais ailleurs. 

J’ai un peu plus de misère avec l’idée de se désabonner d’un média ou de le boycotter parce qu’on n’est pas d’accord avec quelques-uns de ses contenus. Je vois de temps en temps sur les réseaux sociaux des commentaires de gens qui disent résilier leur abonnement au Devoir, par exemple, parce qu’ils ne sont pas d’accord avec tel chroniqueur trop à droite ou telle chroniqueuse trop à gauche. (Il est quand même ironique que des chroniqueurs qui s’opposent complètement incitent des lecteurs à quitter les lieux par conviction. Le Devoir est trop à droite, je m’en vais ! Le Devoir est trop à gauche, je m’en vais !) Je ne connais pas l’ampleur du phénomène de ces lecteurs qui partent avec fracas. Sans doute est-elle plutôt faible. Ce n’est qu’un exemple. 

De mon côté, j’estime douteuses les analyses de bien des collaborateurs du Journal de Montréal. Je trouve qu’ils nuisent au débat public en jetant de l’huile sur le feu simplement pour attirer l’attention. Mais il ne me viendrait pas à l’esprit de me passer des autres chroniqueurs et des enquêtes du même journal. Ces lecteurs engagés qui coupent les ponts avec Le Devoir se privent ainsi de tout ce qu’il y a entre le chroniqueur de droite et celle de gauche. 

Dans un monde où l’on peut consommer son information à la pièce et ne choisir que ce qui nous intéresse ou qui va dans le sens de nos idées, il est facile de se désengager d’un quotidien et de décider de s’informer ailleurs. On se coupe toutefois de l’éventail des informations qui viennent à nous plutôt que le contraire. Parcourir un journal d’un bout à l’autre nous expose à une variété de sujets et nous confronte à des opinions différentes des nôtres. 

Il y a par-dessus ça des influenceurs médiatiques ou politiques qui invitent les gens à ignorer complètement les médias. Pierre Poilievre évite d’accorder des points de presse devant la Tribune de la presse parlementaire. Sa relation avec les journalistes est pour le moins houleuse. J’ai aussi entendu récemment un animateur de radio supplier Éric Duhaime d’en faire autant et de refuser des entrevues sous prétexte que les médias sont contre lui. Certains animateurs de cette station ont souvent imploré leurs auditeurs de couper le câble et d’arrêter de suivre les médias traditionnels. Leur dessein est probablement d’encarcaner cet auditoire pour l’avoir à eux seuls et ainsi lui imposer leur vérité, sans risque d’interposition.

Tout cela devrait nous faire prendre conscience que le pluralisme des voix est important. Cela dit, les médias ne sont pas sans reproche et il est légitime et nécessaire d’être critique envers leurs pratiques et les gens à qui ils offrent des tribunes. C’est ainsi que les choses évolueront, pas en rompant les liens. Dans le cas d’un média, boycotter, c’est un peu abandonner.

Les commentaires sont fermés.

J’ai déjà eu ce désir d’arrêter de regarder une émission, car tel commentateur semblait trop à droite sur un sujet… pour me réconcilier avec quand il a parlé d’un autre sujet. La polarisation, cette maladie humaine pas si nouvelle que ça, nous joue des tours.
On est bombardé d’information, encore plus parce que les gens passent des heures et des heures à regarder leurs écrans et en consommer. Je vois donc ces « divorces » comme une façon de gérer la surabondance d’information.
Outre, les réseaux sociaux ont renforcé le phénomène des « echo chambers », ce qui fait en sorte que beaucoup de monde préfère être conforté dans leurs idées au lieu de les confronter contre d’autres opinions.
Ce n’est pas si grave que ça tant et si longtemps que les sources d’information restent aussi diversifiées. On est vraiment gâté au Canada. Pas sûr que les nord-coréens, par exemple, puissent choisir quel commentateur écouter ou pas…

J’ai arrêté de regarder Tout le monde en parle après que Lepage a demandé à un des ses invités, avec un petit sourire mesquin, quel effet ça faisait de savoir, en parlant des Filles du roi, de savoir que son ancêtre était une prostituée.
Tant d’ignorance de la part d’un animateur vedette sur une chaîne de télé nationale m’a quasiment fait vomir. A chaque fois que je tombe accidentellement sur Tout le monde en parle , j’ai la nausée.

Selon moi, il en va des opinions comme les modes. Il me vient à l’esprit une fable que je croyais de LaFontaine, mais il semble que non et qui s’intitulait ¨Le vieillard, l’enfant et l’âne¨. Dans cette fable, le vieil homme se rendait au marché avec son petit fils et au long du chemin, selon les remarques que chacun lui faisait, il s’assoyait tantôt sur l’âne, tantôt il y mettait l’enfant et tantôt, les deux marchaient aux côtés de l’âne pour ne pas déplaire (ou plutôt plaire) à tout un chacun.
La fable se conclut par la phrase suivante: ¨Est bien fou du cerveau qui prétend contenter tout le monde et son père¨
Le monde a toujours été, il est et il sera toujours un monde de contradictions, et ce n’est pas avec les réseaux sociaux que ça va changer. Les vrais ¨unanimités¨ et ¨ consensus¨ sont des utopies, des chimères. Il faut s’y faire.

Merci monsieur Gilbert. Le doute m’avait envahi et voila que vous me rassurez sur ma mémoire. Bonne journée à vous.

Depuis les dernières élections, j’ai pris la décision de prendre une distance avec tout le brassage médiatique. Chiâler pour chiâler! Voilà ce dont je pense il s’agit, quand on a la chance de vivre dans un des rares endroits pacifiques sur la planète,en ce moment.. Le monde a changé et nos comportements devront s’ajuster. Les réactionnaires conservateurs s’activent dans l’espoir d’un retour aux valeurs patriarcales. Les jeunes générations sont nées en pleine révolution technologique et numérique. Ils ont une attitude mieux adaptée aux nouveaux paradigmes de notre époque moderne. Nos démocraties occidentales ont été mises à mal depuis la percée de l’extrême droite. Même notre puissant voisin américain glissait dangereusement dans cette direction. Heureusement, les Américains semblent avoir repris leurs esprits lors des élections de la mi-mandat. Malgré l’imperfection de leur système démocratique, ils tiennent encore et toujours le coup. On a pu que constater avec la guerre contre l’Ukraine que sans la présence du puissant Empire américain, il pourrait en être fini de la démocratie. Ainsi, tant que la démocratie américaine tiendra le coup, on aura tout le loisir en tant que citoyens du pays voisin de s’adonner à notre activité préférée: « chiâler pour chiâler ».. Alors vient un temps qu’être enragés tout l’temps créée un « mal être artificiel » . Comme on a donné un pouvoir quasi absolu à la CAQ, qu’ils sont en selle pour plusieurs mandats, les sempiternelles chicanes entre québécois ont de l’avenir.. Moi je décroche! Maintenant je parcours l’information en diagonale, ce qui gruge beaucoup moins de mon temps, et je m’en porte beaucoup mieux!

Quitter L’actualité parce qu’on n’aime pas Olivier Niquet, qui se pense un petit trop précieux à mon goût et surtout pas à la hauteur de ses prétentions, est une chose.

Arrêter de lire l’actualité p.c.q. on n’aime pas un chroniqueur en est une autre.

Les experts en désinformation s’en donnent à cœur joie autour de Twitter aujourd’hui.

Je me suis abonné à l’actualité p.c.q. je pensais dans le passé que c’était un mensuel et que l’information courante aurait eu le temps de mûrir après quelques semaines de réflexion pour se rapprocher plus de la vérité ou au moins pour aider à réfléchir sérieusement.

Et ‘Le Devoir’, je me suis abonné pour me familiariser avec l’air du temps par des journalistes qui dégainent l’info à la va-vite pour faire une chronique quotidienne.

Mais voilà-ti pas que l’actualité est un quotidien et que pour Olivier Niquet il est de bon ton d’insulter Elon Musk autant qu’il le peut. C’est à la mode aujourd’hui pour faire du bruit médiatique autour d’Elon Musk et ses entreprises.
On est loin de la dialectique.

Vous avez droit à votre opinion, mais ne nous passez pas ça comme de l’information qui aide à réfléchir.

Rappelez-vous qu’Elon Musk ne commence pas de batailles verbales, mais comme il est attaqué sauvagement continuellement, il a la capacité de se défendre et il le fait avec génie et avec humour en plus.

Peu importe ce qu’Elon Musk dit, il y aura toujours des détracteurs pour déformer la vérité comme Bloomberg et Reuther viennent de propager l’infaux qu’il y aurait une diminution de demande de Tesla en Chine, ce que Tesla a réfuté, mais ce n’est pas grave l’infaux se répand au travers des médias menteurs au cas ou ce serait vrai.

Comme si on pouvait accuser ce journaliste de battre sa femme, sans preuve. Vrai, pas vrai, on le publie quand même au cas ou ce serait vrai.

Qu’est-ce qui peut bien vous déplaire dans la pensée d’Elon Musk:
https://www.youtube.com/watch?v=TGhW6ANHxAg&t=299s