
Chaque année, en France, 140 000 jeunes quittent le système scolaire sans diplône ni qualification. Le président François Hollande s’est engagé à diviser ce nombre par deux avant la fin de son quinquennat, et pour se faire, le gouvernement français va s’inspirer du Québec en faisant davantage de prévention, a indiqué vendredi George Pau-Langevin, la ministre déléguée de la Réussite éducative.
La France présentait en 2012 un taux de décrochage de 11,6%, selon Eurostat, l’organisme statistique de l’Union Européenne. Au Québec, les données du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport font état d’un taux de décrochage de 16,2% en 2010-2011.
Puisque le décrochage scolaire est un enjeu des deux côtés de l’océan, un comité d’experts franco-québécois a été mis sur pied, réunissant la Chaire UQAC-Cégep de Jonquière sur les conditions de vie, la santé et les aspirations des jeunes (VISAJ) ainsi que l’Association nationale des acteurs de la Réussite Éducative (ANARÉ).
De mars 2011 à mars 2013, le comité a effectué une étude comparative visant à déterminer des axes de travail et des orientations pour les politiques publiques du Québec comme de la France.
Un rapport très théorique a été remis à la ministre déléguée française, la semaine passée. Il propose «en toute modestie» quatre préconisations et 30 recommandations afin de relever deux défis prioritaires et communs aux sociétés québécoise et française : la mobilisation de l’ensemble des acteurs du territoire et l’ancrage territorial des différents projets d’intervention.
Pour réaliser le portrait du décrochage au Québec, le rapport s’est notamment appuyé sur le travail de l’économiste Pierre Fortin, qui avait calculé en 2008 qu’après 45 ans de vie active, les non-diplômés accusent un manque à gagner de 439 000 $ (en valeur de l’époque) par rapport aux diplômés.
«Plus touchés par le chômage, les non-diplômés composent la majorité des assistés sociaux et l’essentiel de la population carcérale, alors qu’ils sont minoritaires dans la société. Enfin, les décrocheurs vivent moins longtemps et sont plus exposés à la dépression», ajoute le rapport.
Dans une de ses plus récentes chroniques publiées dans L’actualité, Pierre Fortin soulignait toutefois que le taux de décrochage des jeunes était en forte baisse et le taux de «raccrochage» des adultes dans la vingtaine, en forte hausse.
«S’il faut en croire la tendance exprimée par l’indice de diplomation du ministère de l’Éducation, d’ici 2020 seulement 6 % ou 7 % des Québécois de 25 à 44 ans n’auront pas de diplôme. La conclusion qui s’impose est que, si l’effort se maintient, le Québec va gagner son pari de la persévérance scolaire.»
Le Québec est en effet assez avancé pour ce qui est du raccrochage scolaire. Le problème réel au Québec, c’est bel et bien le décrochage. Comme l’indique l’article, il était de 16,2% selon les plus récentes statistiques, pire que la France…
Il faudrait plutôt s’attarder au problème du décrochage en priorité. Il est certainement plus aisé de motiver un élève à rester à l’école que de le faire raccrocher après de mauvaises expériences. Et plus particulièrement, trouver des solutions pour intéresser les garçons à l’école où le type d’enseignement favorise présentement les filles.
Le Québec devrait préconiser une approche proactive en priorisant le décrochage et non une approche réactive basée sur le raccrochage.