Place au Cannabiz !

Le Canada peut-il profiter de la légalisation du cannabis dans certains États américains ? Notre journaliste a rencontré des entrepreneurs qui se préparent à faire fortune comme au lendemain de la prohibition !

Photo © Darryl Dyck / La Presse Canadienne
Photo © Darryl Dyck / La Presse Canadienne

L’ immeuble de deux étages en béton est brun et froid, comme les autres bâtiments du quartier industriel de Denver où je me trouve. Seul le néon « Open » brille derrière les barreaux métal­liques qui protègent la vitre de la porte d’entrée. Un colosse m’ouvre et me bloque le passage. Presque deux mètres, bras plus gros que ma tête, coupe militaire, arme à la ceinture. Le genre de mec à ne pas emmerder.

« Récréatif ou médical ? me demande-t-il d’un ton sec, dans un anglais où roule un fort accent russe.

— Récréatif.

— Pièce d’identité, s’il vous plaît. »

Le garde scrute longuement le passeport que je lui tends, puis me dirige vers une file où patientent une quinzaine de personnes, pour la plupart des hommes dans la vingtaine. Ils semblent fébriles, et l’odeur résineuse distinctive qui flotte dans l’air n’y est pas étrangère. Comme moi, ils sont ici pour acheter du pot. Légalement.

En janvier dernier, le Colorado est devenu le premier endroit au monde où l’on peut, sans contrevenir à la loi, se procurer de la marijuana pour le simple plaisir d’en consommer, et non seulement à des « fins médicales ». L’État de Washington a suivi avec l’ouverture des premiers « dispensaires » en juillet. Même aux Pays-Bas, où la drogue est depuis longtemps tolérée, on n’a jamais poussé la législation aussi loin.

Bulle_01Cauchemar pour les partisans de la ligne dure dans la lutte contre les drogues, la légalisation de la vente est un rêve pour les nouveaux entrepreneurs de la marijuana ! Ils prévoient faire de l’argent, « beaucoup » d’argent.

Ils sont déjà des centaines à avoir tout abandonné pour se lancer dans le cannabis, au point que des médias américains comparent le phénomène à la ruée vers l’or. Qu’importe si certains n’ont jamais fait pousser une plante verte ou même fumé un joint, les entrepreneurs sont persuadés de pouvoir se tailler une place dans cette nouvelle industrie, où la clientèle est déjà nombreuse.

Certes, le Colorado, avec 5,2 millions d’habitants, et l’État de Washington, avec 7 millions, ne sont pas les endroits les plus peuplés des États-Unis. Mais 19 autres États — et la liste s’allonge régulièrement — autorisent la vente et l’achat de marijuana à des fins médicales. L’ensemble représente un marché de plusieurs milliards de dollars, auquel s’ajoute celui du… Canada.

Le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau, a fait couler de l’encre dans les médias en appuyant la légalisation de la marijuana l’été dernier. Quelques semaines aupa­ravant, une autre nouvelle avait autant, sinon davantage, retenu l’attention du milieu des affaires : la privatisation du marché du cannabis médical au Canada à partir du printemps 2014. Depuis le 1er avril dernier, les patients à qui des médecins ont prescrit de la marijuana n’ont plus le droit de cultiver leurs propres plants de cannabis ; ils doivent désormais s’approvisionner chez des producteurs autorisés.

En apprenant que ces changements se profilaient à l’horizon, Julien Miron, 20 ans, de Sainte-Anne-des-Lacs, dans les Laurentides, a lâché l’école pour la troisième fois. Désormais, il fera pousser du pot !

Julien Miron, 20 ans, veut convertir un entrepôt de Laval en «usine à pot». Il rêve d'accaparer 10% du marché du Québec, de l'Ontario et des Maritimes. (Photo © Martin Laprise)
Julien Miron, 20 ans, veut convertir un entrepôt de Laval en «usine à pot». Il rêve d’accaparer 10% du marché du Québec, de l’Ontario et des Maritimes. (Photo © Martin Laprise)

Cheveux bruns coiffés vers l’arrière, regard allumé et veston marine bien ajusté, Julien Miron est à l’opposé de l’image que l’on pourrait se faire d’un « poteux ». Son apparence soignée et ses arguments sensés — l’ouverture d’un nouveau marché est une occasion d’affaires trop rare pour la laisser passer — n’auront pas été de trop pour convaincre des partenaires d’embarquer dans l’aventure. « Certaines personnes ne voulaient plus rien entendre dès que je disais le mot “cannabis” », raconte-t-il dans un café des Lau­rentides, penché sur des plans et devis.

Ces documents détaillent les travaux à effectuer à l’entrepôt de 1 300 m2 [14 000 pi2] qu’il louera à Laval. Une fois aménagé, l’endroit abritera 880 plants, qui généreront près de 50 kilos de mari­juana par mois. Une production mensuelle dont la valeur dépasse les 200 000 dollars, estime-t-il.

Julien Miron devra d’abord obtenir sa licence du ministère de la Santé du Canada. Ne fait pas pousser du pot qui veut, et après des mois de travail et près de 500 pages de formulaires, l’entrepreneur en herbe a encore des modifications à faire à sa demande. « J’espérais lancer la production en janvier 2014 ; aujourd’hui, je m’estimerai chanceux si la première graine est dans la terre d’ici la fin de l’été. » Un retard qui ne l’empêchera pas d’accaparer 10 % du marché du Québec, de l’Ontario et des Maritimes, assure-t-il.

Le jeune entrepreneur devra cependant faire vite : partout au pays, des mégaentrepôts sont en construction, sinon déjà achevés. Puis­que la vente de marijuana médi­cale se fait obligatoirement en ligne, rien n’empêche un producteur de la Colombie-Britannique d’élargir sa clientèle au Québec. Quelques sociétés ont même déjà commencé à le faire, dont Tilray.

Photo © Tilray
Photo © Tilray

Depuis le 28 avril der­nier, l’entreprise de Nanaimo, sur l’île de Vancouver, offre 14 variétés de cannabis médical : Rockstar, Cannatonic, Skywalker OG… En février, son entrepôt de 5 600 m2 [60 000 pi2], soit un peu moins que la superficie d’un terrain de football, ne contenait pourtant pas encore un seul plant ! Une cinquantaine d’ouvriers s’y relayaient presque 24 heures sur 24 afin de mettre la touche finale à l’aménagement. « Ils sont très compétents ; ils viennent tout juste de construire un hôpital », m’a dit l’un des vice-présidents de Tilray, Philippe Lucas, lors de ma visite.

Avec sa moustache bien taillée, son visage mince et ses lunettes à monture épaisse, Philippe Lucas a davantage l’air d’un chercheur universitaire que d’un entrepreneur en construction. Lui-même utilise la plante depuis 1995 pour lutter contre les symptômes de l’hépatite C, contractée à 12 ans lors d’une transfusion sanguine en Ontario. Après des années à s’impliquer dans la recherche sur les aspects sociaux, politiques et médi­caux de la marijuana, il met aujour­d’hui ses connaissances au service des affaires.

bulle_02L’objectif de Tilray est ambitieux : produire le meilleur cannabis médical du Canada. Con­trairement à nombre de ses concurrentes, l’entreprise vise une clientèle vaste, plus âgée que le consommateur moyen, et qui ne possède pas nécessairement beaucoup d’expérience en matière de marijuana. Le site Web de Tilray reflète bien cette orientation : pas d’images de plants de pot touffus. Plutôt des paysages zen et des photos de professionnels de la santé.

Tilray compte répondre aux besoins de 20 000 patients d’ici quelques années. Elle a investi 13 millions pour acheter et rénover l’entrepôt de Nanaimo — qui, ironie du sort, appartenait à un détaillant d’équipement horticole. À cela s’ajoutent maintenant les salaires de quelque 40 employés. Tout cet argent provient… des États-Unis !

De Privateer Holdings, plus précisément, société dirigée par le titulaire d’un MBA de Yale dans la quarantaine, Brendan Kennedy. Dans une salle de conférence lumineuse de Seattle, dans l’État de Washington, le PDG pèse chaque mot avant de répondre à mes questions de sa voix lente et rocailleuse. Kennedy est de nature analytique, et c’est ce qui l’a amené dans le marché du cannabis.

En 2010, Brendan Kennedy a entendu parler de la marijuana légale à deux reprises en quel­ques jours : une fois à la radio, et une autre en étudiant le dossier d’une entreprise en démarrage. Pour l’analyste en lui, il s’agissait de signaux à ne pas négliger. Il a quitté son emploi, convaincu un ami de faire de même, puis passé les semaines suivantes à étudier le marché. « Nous avions accès à de grandes bases de données sur le commerce, auxquelles l’abonnement coûte plus de 50 000 dollars, mais nous ne trouvions rien sur le cannabis. Il y avait un trou. Et un trou est généralement syno­nyme d’occasions d’affaires. » Et pas des moindres : à l’échelle des États-Unis, le marché du cannabis représente 50 milliards de dollars, selon les estimations de Brendan Kennedy.

Carte_pot

Pas question cependant de toucher au commerce de la plante. Même si la production et la vente de marijuana thérapeutique étaient déjà autorisées dans certains États en 2010, ces activités ne l’étaient pas et ne le sont toujours pas au fédéral. Cela signifie que, en tout temps, la Drug Enforcement Administration — l’agence fédérale chargée de lutter contre les stupéfiants — peut débarquer dans un entrepôt, couper les plants, saisir les fonds et arrêter les proprios. Voilà de quoi refroidir bien des ardeurs.

Cette dualité juridique transforme en parcours du combattant des tâches habituellement simples. « Ouvrir un compte bancaire demande normalement moins de 48 h pour une entreprise, note Brendan Kennedy. Nous, il nous a fallu huit semaines. » Et ce, à trois reprises, car les deux premières banques avec lesquelles Privateer Holdings faisait affaire ont fermé ses comptes après leur ouverture, par crainte de conséquences juridiques !

Afin de diminuer les risques sur le plan légal, Brendan Ken­nedy a suivi les conseils de l’auteur américain Mark Twain : pendant une ruée vers l’or, ven­dre des pics et des pelles est une bonne affaire. C’est ainsi que, aux États-Unis, Privateer Holdings ne vise qu’à racheter des entreprises périphériques à l’industrie du cannabis.

Privateer Holdings a d’abord acquis en 2011 le site Web communautaire Leafly, où les patients partagent leur avis sur les effets de quelque 700 variétés de marijuana thérapeutique. God’s Gift, par exemple, obtient quatre étoiles : elle permet de lutter contre le stress, la douleur et l’insomnie, mais assèche la bouche et peut rendre paranoïaque. Privateer Holdings a racheté Leafly pour « pas tant que ça », dit Brendan Kennedy, refusant d’être plus précis. Le site est devenu rentable grâce à la publicité et à des partenariats.

Puis est survenue l’annonce de la privatisation du cannabis thérapeutique au Canada. « Nous n’avons pas hésité une seconde à nous lancer dans la culture dans ce pays, car contrairement aux États-Unis, les risques du côté légal y sont nuls. Sur le plan politique, c’est un gouvernement conservateur qui a passé cette réglementation. S’il y a un changement de parti, il ne sera que plus réceptif au cannabis. » C’est ainsi que Tilray est devenue en 2013 la deuxième société à s’ajou­ter au portefeuille de Pri­vateer Holdings.

bulle_03Deux acquisitions en trois ans, c’est peu pour un holding — dont le rôle est justement d’acheter des entreprises. « Ce n’est pas que nous ne cherchons pas, explique Brendan Kennedy. C’est simplement que les bons investissements sont rares dans ce domaine. Beaucoup d’entreprises sont immatures ou dirigées par des gens peu professionnels. » Alors que les investisseurs sérieux, eux, affluent.

Sam Znaimer, de Vancouver, est l’un d’eux. Ce vétéran du capital de risque spécialisé dans le milieu technologique — il est diplômé en génie chimique du MIT et de Harvard — n’avait aucun intérêt pour le cannabis… jusqu’à ce que la légalisation au Colorado et dans l’État de Washington soit annoncée. « J’ai compris que ce secteur allait exploser. »

Dans ses investissements passés, Znaimer était généralement aux prises avec deux ris­ques importants : que la technologie ne remplisse pas ses promesses ou que le produit ne perce pas le marché. Dans le cas de la marijuana, ces deux écueils disparaissent en fumée : cultiver du pot n’a rien de sorcier et le marché existe déjà, puisque les gens en consomment depuis une éternité.

Certes, des embûches légales et politiques s’ajoutent désormais à l’équation. Mais Sam Znaimer est confiant : « Les autorités ont d’énormes mesures inci­tatives pour s’assurer que tout fonctionne. » À commencer par les taxes.

À une époque où tous les États cherchent de nouvelles sources de revenus, ce marché qui échappait auparavant aux percepteurs de taxes est une manne inespérée. En janvier, alors que seule une partie des licences nécessaires à la vente de marijuana récréative avaient été accordées, le Colorado avait engrangé 3,5 millions de dollars en taxes et frais. L’État espère percevoir 98 millions de dollars la première année, soit 40 % de plus que prévu initialement.

Dans quelques instants, ce sera à mon tour d’ajouter ma modeste contribution au Trésor public du Colorado.

L'État du Colorado permet aux vendeurs de marijuana d'avoir pignon sur rue, comme ici, à Denver. Mais Washington aurait toujours le pouvoir de les obliger à fermer boutique. (Photo © Marc-André Sabourin)
L’État du Colorado permet aux vendeurs de marijuana d’avoir pignon sur rue, comme ici, à Denver. Mais Washington aurait toujours le pouvoir de les obliger à fermer boutique. (Photo © Marc-André Sabourin)

Un commis aux longs che­veux noirs attachés en queue-de-cheval me fait signe d’approcher jusqu’au comptoir. Je lui explique que je n’ai pas fumé depuis une éternité et que je voudrais quelque chose de pas trop fort, déjà roulé si possible. Le budtender — un amalgame de « cocotte » (la fleur du plant) et « barman », en anglais — regarde ses produits, hésite. « Wow, je sais pas, man, tout ce que j’ai est “vraiment” fort… »

Le budtender tend finalement la main vers un sac de joints derrière le comptoir. « Blue Dream serait pas mal. Mais vas-y easy, man. Tire doucement et ne le fume pas d’un coup. » Il emballe mon pétard en m’expliquant que tout pousse dans l’entrepôt à l’arrière — « c’est immense, man, avec des plants partout ! » —, puis me fait passer à la caisse : 18,17 $. C’est bien au-delà de ce que j’ai payé dans mon adolescence, mais je lui tends un billet de 20 sans rechigner. « Stay safe, now. »

Si j’avais été plus aventurier, j’aurais pu essayer des jujubes, des gouttes de THC liquide, des barres au beurre d’arachide. Ou encore le pot soda produit par Dixie. L’homme derrière ces boissons infusées au cannabis s’appelle — ça ne s’invente pas ! — Tripp Keber.

En trois ans, Tripp Keber, un quadragénaire ayant un penchant pour la fête, a bâti un véritable empire du cannabis. Ses produits, qui comprennent aussi des chocolats, des savons, des huiles de massage et des vaporisateurs, étaient déjà omniprésents dans les dispensaires de cannabis thérapeutique de Denver. Et lorsque certains de ses clients ont obtenu l’autorisation de vendre du cannabis récréatif, le 1er janvier dernier, Keber a frappé le gros lot : « En une heure, nous avons vendu plus de boissons qu’en un mois. »

Tripp Keber parle vite, si vite qu’il sue dans son costume à rayures sur le chantier de cons­truction de sa nouvelle usine, un investissement de cinq millions de dollars. Il s’attend à ce que le nombre de ses employés, actuellement une quarantaine, monte rapidement à 100, car les produits comestibles occupent une part de plus en plus grande du marché du cannabis. « En 2014, ce sera 50 % », annonce-t-il.

Tripp Keber s’amuse à poser la même question aux gens qu’il rencontre : « Que s’est-il passé le 5 décembre 1933 ? » Peu connaissent la réponse : « La fin de la prohibition. »

Cannabiz-7©MASabourin

Il est persuadé que le 1er janvier 2014 marque le début de la fin de la prohibition du cannabis. S’il a raison, son nom figurera peut-être dans les livres d’histoire. Car en plus de Dixie, Tripp Keber a des investissements dans une vingtaine d’entreprises liées à la marijuana, dont Canna Security America (CSA).

Les systèmes de sécurité qui protègent les bureaux flambant neufs de CSA à Denver sont les mêmes que l’entreprise installe à ses clients. Ils seraient efficaces dans n’importe quel type d’indus­trie, mais CSA les vend uniquement dans le milieu du cannabis. « Ça s’est fait un peu par hasard », explique le propriétaire, Dan Williams.

L’entrepreneur s’est lancé à son compte en 2009, et son premier client a été un fournisseur de cannabis thérapeutique. À l’époque, le Colorado appliquait au pot les normes de sécurité qui régissent les casinos. « C’était inutilement strict. Il fallait une caméra de 1 500 dollars tous les 10 pieds, alors qu’une poignée de caméras à 160 dollars suffisait. » Williams a annoté la réglementation, puis rencontré le fonctionnaire responsable du dossier. « Vous semblez vous y connaître, a dit l’homme après quelques minutes. Écrivez-nous une proposition. » Les idées de Williams ont été adoptées.

Appliquer les règles que l’on a soi-même écrites, voilà une situation rêvée pour tout entrepreneur. Avec cet atout, Canna Security America a accaparé une part importante du marché de la sécurité du cannabis. Le fait qu’ADT, une des principales entreprises de systèmes d’alarme du pays, refuse de toucher à ce secteur considéré comme illégal au fédéral n’a pas nui non plus.

Aujourd’hui, CSA fait des affaires dans 13 États ainsi qu’au Canada. Elle espère étendre ses activités à l’ensemble des États américains où le cannabis médical est légal d’ici la fin de l’année. Même au Colorado, où elle possède une part importante du marché, les affaires ne dérougissent pas. « Je m’attendais à ce que ça ralentisse cette année, mais nos clients bâtissent presque tous de nouvelles installations, dit Dan Williams. De 10 000 pi2 [930 m2], ils passent à des entrepôts de 50 000 à 100 000 pi2 [4 650 à 9 300 m2], à la fine pointe de la technologie. »

bulle_04Et c’est peut-être de cette croissance démesurée, davantage que des lois fédérales américaines, que vient la principale menace à l’industrie du cannabis.

Dana Larsen possède le Vancouver Medicinal Cannabis Dispensary, un des nombreux dispen­saires illégaux, mais tolérés, en Colombie-Britannique. S’il est enthousiaste devant la progression de la légalisation de la marijuana au Canada, aux États-Unis et ailleurs, il ne peut s’empêcher de voir l’épée de Damoclès qui pèse au-dessus des entrepreneurs du pot. « Trop de gens en font pousser, et il y aura un crash », annonce-t-il.

En janvier dernier, 38 000 patients avaient l’autorisation du ministère de la Santé du Canada nécessaire pour se procurer du pot thérapeutique. Et Dana Larsen ne croit pas, contrairement aux entreprises, que ce nombre explosera au cours des prochaines années. « Beaucoup de médecins sont encore récalcitrants à prescrire de la marijuana. » À qui vendront des sociétés comme Tilray avec leurs mégaentrepôts ? « Les entreprises ne voient pas ce problème, car elles sont aveuglées par les signes de dollar dans leurs yeux », s’inquiète Dana Larsen.

En effet, beaucoup d’entrepreneurs du pot font allusion à Seagram, une entreprise canadienne qui a fait fortune pendant et après la prohibition, ou parlent de la ruée vers l’or américaine. Ce qu’ils oublient souvent, c’est qu’il y a eu un seul Seagram et que nombre de prospecteurs d’or sont redescendus de la montagne bredouilles.

Tandis que la nuit tombe sur Denver, je sors du studio où je loge et allume mon joint de Blue Dream — une variété « exceptionnelle », selon le site Leafly. Je tire doucement sur le pétard à quelques reprises, comme me l’a conseillé mon budtender, et une agréable sensation d’engourdissement me monte à la tête. Comment finira toute cette industrie ? Mes pensées sont trop confuses pour y réfléchir. De toute façon, il faudra encore un moment avant de savoir si cela se terminera par un high ou un bad trip.

Les commentaires sont fermés.

Il ne faut pas oublier que nos services de psychiatrie sont remplis de jeunes dont la schizophrénie s’est déclenchée avec la consommation de cannabis.

Le lien cannabis=schizophrénie ne semble pas aussi évident que vous le prétendez. Lire article suivant: Stronger evidence is needed before accepting that cannabis plays an important role in the aetiology of schizophrenia in the population (http://f1000.com/prime/reports/m/5/2/).

Le passage suivant est interessant:

Whilst the evidence is “good enough” to continue promoting the public health message that cannabis is harmful, and that it may increase risk of schizophrenia, it is important not to overstate the evidence: the majority of people who use cannabis will not develop schizophrenia, and it appears that a considerable number of heavy cannabis users would need to be prevented in order to prevent one case of schizophrenia.

Si le fédéral légalise le cannabis ; il va le taxer, se faire des milliards et laisser les provinces se débrouiller avec les malades psychiatriques, le décrochage et les suicides. ..

Le pot est une substance dommageable pour l’homme (et même davantage pour les adolescents). Sa vente devrait être interdite à jamais et quiconque en possède devrait être sévèrement puni par la loi. Quiconque faisant de l’argent avec cette substance devrait avoir honte.

J’ai justement ajouté à mon panier d’action TWD, soit Tweed. Elle est une des entreprises qui a le permis fédéral d’opérer. Elle est aussi la seule coté en bourse. C’est une industrie qui se développe et tout ce qui en venir est davantage de professionnalisation.

Je suis pragmatique et je me dis qu’il est impossible d’interdire cette industrie, aussi bien la controler et en tirer des taxes, sinon, ca restera le crime organisé qui s’en chargera. Un peu comme pour le jeu et l’alcool.