Quand Cheerios joue la carte de l’homoparentalité

Pour faire la promotion de sa populaire marque de céréales, General Mills met en scène, dans une de ses plus récentes publicités télé, un couple homosexuel de Montréal et sa fille adoptive. Controverse en vue ?

Le moins qu’on puisse dire, c’est que General Mills, le fabricant derrière les Cheerios (entre autres marques de céréales à déjeuner), a pris l’habitude de faire parler de lui — du moins, depuis quelque temps.

Ainsi, après une publicité présentant Gracie (une petite Américaine métissée) en compagnie de sa maman blanche et de son papa Noir — un message qui avait entraîné une avalanche de commentaires racistes, l’an dernier —, le voici qui revient avec une publicité mettant en vedette André et Jonathan, un couple homosexuel originaire de Montréal, en train de cajoler Raphaëlle, leur fille adoptive, devant un bol de Cheerios (version longue ci-dessous) :

https://www.youtube.com/watch?v=Tsmks5ZOwmQ

«Étant donné que je suis homosexuel, j’étais convaincu que je ne pourrais jamais devenir père», y indique André.

«Si Raphaëlle a un problème [avec le fait d’avoir deux papas], ce ne sera pas de notre faute», renchérit son conjoint Jonathan, lequel ajoute : «Je n’ai pas tout le temps confiance en moi dans la vie, mais je sais au moins une chose : nous sommes de bons parents».

S’il a suscité quelques commentaires homophobes sur les réseaux sociaux et sur YouTube (où il a été vu plus de 280 000 fois en une semaine), le message publicitaire, diffusé exclusivement au Canada, génère jusqu’à présent une majorité de remarques positives de la part des internautes. «Je ne vais manger que des céréales Cheerios à partir de maintenant !» exprime notamment l’un d’entre eux.

«OK : la publicité est tire-larmes au possible, voire franchement cucul, mais elle n’en est pas moins bienvenue», commente de son côté Slate.

Le magazine français souligne par la même occasion que le Canada a ouvert — «sans heurts ni banderoles» — le mariage aux couples de même sexe dès 2005, devenant alors le troisième pays au monde, après les Pays-Bas (en 2001) et la Belgique (en 2003), à l’autoriser. [Quant à l’adoption, elle est ouverte aux couples homosexuels québécois depuis 2002, rappelle l’organisme Éducaloi.]

«On comprend pourquoi, sur le plateau de Laurent Ruquier, l’actrice québécoise Anne Dorval s’est dite “consternée” par les propos de [l’écrivain et journaliste] Éric Zemmour sur le mariage homosexuel», ajoute Slate, revenant ainsi sur une récente polémique qui a eu des échos autant en France qu’au Québec…