La fatigue et la détresse se sont installées insidieusement. Le samedi matin, dès qu’elle ouvrait l’œil, Audrey, une avocate montréalaise dans la trentaine, mère de trois jeunes enfants, ne pensait qu’à la montagne de tâches qui l’attendaient : laver les vêtements, cuisiner des repas pour la semaine, faire le ménage, aller reconduire les enfants à leurs cours de karaté et de natation, aider sa fille à terminer un travail scolaire. Elle aurait bien pu s’amuser avec eux pendant cette « journée de congé », mais elle n’en avait ni la force, ni le temps, ni même l’envie. Elle avait passé la semaine à préparer des lunchs nutritifs et à superviser les devoirs. Elle s’était même envoyé des courriels au bureau, au beau milieu de la nuit, pour ne pas oublier de prendre rendez-vous avec le pédiatre ou le coiffeur.
« Certains matins, je me mettais en petite boule et je pleurais à cause du poids que tout ça représentait. J’étais incapable de faire quoi que ce soit. Épuisée, à bout », me confie-t-elle un midi, dans un resto situé tout près de son bureau, dans l’une des tours du centre-ville de Montréal.
Cette avocate nous a demandé de ne pas publier son véritable nom, de peur d’être reconnue par ses collègues. « L’image que je veux qu’ils aient de moi, c’est que je suis capable de travailler et d’élever ma famille. De m’occuper de tout. » Aujourd’hui, elle a délégué la majorité des tâches domestiques à son conjoint. Et les crises d’anxiété, qu’elle a appris à gérer, n’empoisonnent plus sa vie comme il y a quatre ans. N’empêche…
Ses enfants, maintenant âgés de 14, 10 et 9 ans, demeurent sa principale source de stress. « Le travail est mon échappatoire. C’est là que je me sens bien, performante, utile. Quand je mets les pieds dans la maison, je sens tout le poids d’être une maman se déposer sur mes épaules. On veut le meilleur pour nos enfants, être la mère parfaite. »
Être parent s’accompagne désormais d’une longue liste d’exigences. Il faut non seulement répondre aux besoins de base de l’enfant, mais aussi s’assurer qu’il s’épanouit et développe « ses dons et ses aptitudes » à leur plein potentiel. C’est écrit noir sur blanc dans la Convention internationale des droits de l’enfant, adoptée en 1989 par les Nations unies ! Même les parents qui ne l’ont pas lue ne peuvent échapper au bombardement de conseils d’experts — souvent contradictoires — en ligne, dans les magazines et dans les émissions de télé.
Les images de familles (en apparence) parfaites qui défilent sur Facebook et Instagram ajoutent encore à la pression sociale. Une pression si forte qu’une partie des parents qui tentent d’incarner cet idéal finissent par sombrer dans un état semblable à un épuisement professionnel, que les spécialistes qualifient d’épuisement ou de burnout parental.
Cette situation toucherait de 5 % à 7 % des parents, selon Moïra Mikolajczak et Isabelle Roskam, professeures de psychologie à l’Université de Louvain, en Belgique, auteures du livre Le burn-out parental : L’éviter et s’en sortir, paru l’an dernier.
C’est sans compter tous ceux qui ont déjà un pied sur cette pente glissante. Parmi les parents québécois de jeunes enfants, 23 % affirment que leur rôle parental est source de stress et d’anxiété, et 31 % disent qu’il est difficile pour eux de savoir s’ils agissent correctement ou non, selon l’Enquête québécoise sur l’expérience des parents d’enfants de 0 à 5 ans, une vaste étude menée en 2015 auprès de 15 000 parents par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).
Autre donnée préoccupante : 17 % considèrent qu’ils obtiennent rarement du soutien de leur entourage lorsqu’ils n’en peuvent plus. Et 7 % disent même ne jamais en obtenir, ce qui représenterait pas moins de 48 000 parents en détresse à l’échelle du Québec.
Ce n’est pas seulement lorsqu’on a des bambins que l’on est vulnérable à l’épuisement. Tant que le nid n’est pas vide, le risque existe, selon Moïra Mikolajczak. Les mères à la maison ne sont pas à l’abri non plus. Comme leur identité est entièrement construite autour de leur rôle de parent, et que les attentes à leur égard sont encore plus élevées, elles sont même davantage à risque !
L’épuisement parental n’est pas nouveau, mais les raisons pour lesquelles il survient ont changé, explique la professeure. Alors que les mères de jadis s’esquintaient à laver des couches à la main et à cuisiner pour des familles nombreuses, les parents d’aujourd’hui courent pour aller reconduire le plus jeune au soccer, pour qu’il y ait suffisamment de portions de légumes au souper, du temps pour raconter une histoire avant le dodo… Tout ça avec une conscience aiguë que leur comportement déterminera, dans une certaine mesure, l’adulte que deviendra leur rejeton. Difficile de dire si le phénomène est en augmentation, puisqu’il n’est pas étudié depuis longtemps, mais une chose est sûre, le contexte social actuel le favorise.
« Nous, les psys, sommes en partie coupables, reconnaît Moïra Mikolajczak en riant. Nous avons écrit des milliers de pages sur l’attachement et l’éducation, qui disent que c’est mieux de faire ceci ou cela. Cela contribue à mettre de la pression sur les parents. »
C’est à se demander si ces derniers ne sont pas trop informés. « Chacune des recommandations prise isolément a du sens, souligne la chercheuse. Ce qui n’a plus de sens, c’est leur accumulation, et la difficulté des parents à se dire : c’est une recommandation, ce n’est pas la fin du monde si je ne l’applique pas. »
Les personnes éduquées et exigeantes envers elles-mêmes risquent particulièrement de tomber au combat, car elles sont les plus au fait de toutes ces lignes directrices et se donnent pour mission de les suivre à la lettre.
L’épuisement ne survient pas du jour au lendemain. Le parent cherche d’abord à se conformer à une image idéalisée de son rôle. Il se surinvestit sur le plan émotionnel et met beaucoup d’énergie dans l’accomplissement de ses tâches, au point que les autres pans de sa vie, comme les loisirs et la vie de couple, en pâtissent. Puis, la frustration de ne pas atteindre cette vision magnifiée s’installe, ainsi que le ressentiment à l’égard du conjoint et des enfants eux-mêmes, pas suffisamment reconnaissants ou collaboratifs à son goût.
Les voyants rouges devraient s’allumer quand le manque d’énergie et de motivation apparaît. Il est alors urgent d’aller chercher de l’aide, à défaut de quoi, c’est le burnout proprement dit : un épuisement physique et mental, accompagné d’une perte totale d’épanouissement dans son rôle de parent, ou encore d’une distance affective avec les enfants. Le parent continue de faire le minimum requis pour leur bien-être, mais ne s’intéresse plus à ce qu’ils vivent et à ce qu’ils racontent. Certains ont envie de hurler ou de fuir quand ils entendent leur gamin les interpeller et peuvent même regretter de l’avoir mis au monde ; ils ont l’impression d’être devenu un « mauvais parent ».
Anne-Marie Boulais a compris trop tard que le stress chronique avait sapé jusqu’à sa joie d’être avec ses bambins, alors âgés de trois et six ans. « On marchait sur le trottoir et je criais tout le long du chemin parce qu’ils couraient et que j’avais peur qu’ils se fassent frapper. À la maison, je pouvais boire une bouteille de vin un mardi soir. C’est seulement en mode “cocktail”, après un verre ou deux, que j’arrivais à être moins stressée et à me dire que ce n’était pas grave de faire la vaisselle le lendemain. »
Ce stress la poursuivait au travail. « Certains traînent les soucis du bureau à la maison. Moi, je quittais la maison le matin, mais c’est comme si cette porte n’était jamais fermée. » Nutritionniste dans une commission scolaire, elle ne parvenait plus à se concentrer, sans trop comprendre ce qui lui arrivait. Un jour de décembre, l’élastique de sa résistance, trop longtemps tendu, s’est rompu. Sa patronne l’a envoyée chez le médecin. Son arrêt de travail a duré six mois.
Une solution bien imparfaite quand le problème est de nature familiale. « Les premières semaines, je vivais la nuit. Je ne voulais pas avoir à affronter ma famille, je ne voulais pas qu’ils me voient comme ça », dit-elle en relatant ce sombre épisode survenu il y a six ans.
Le travail est mon échappatoire. C’est là que je me sens bien, performante, utile. Quand je mets les pieds dans la maison, je sens tout le poids d’être une maman se déposer sur mes épaules.
Sa médecin lui a diagnostiqué une dépression, prescrit des antidépresseurs et un suivi psychologique. Elle lui a aussi recommandé la lecture d’un livre sur le syndrome d’épuisement professionnel. Anne-Marie Boulais y a reconnu tous ses symptômes, mais pas leur cause. « Ma source d’anxiété, ce n’était pas le travail. C’étaient mes enfants. »
L’épuisement parental ne fait pas partie de la liste des problèmes reconnus dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, la bible des psychiatres, pas plus que le syndrome d’épuisement professionnel, d’ailleurs. Ils ne sont pas considérés comme des troubles mentaux à proprement parler, mais comme un ensemble de symptômes consécutifs à une situation particulière. Devant un parent en détresse, le médecin diagnostiquera plutôt un trouble anxieux, un trouble d’adaptation ou une dépression.
Que l’épuisement survienne dans la sphère professionnelle ou familiale, le mécanisme par lequel il se met en place est assez semblable, explique la psychologue Moïra Mikolajczak. Il apparaît lorsque les exigences auxquelles doit faire face une personne deviennent trop écrasantes par rapport aux ressources (psychologiques et matérielles) dont elle dispose. Plus les facteurs de stress sont nombreux — par exemple, avoir un enfant malade ou au caractère difficile, vivre des conflits conjugaux ou des problèmes financiers —, plus le parent aura besoin d’aide pour ne pas perdre pied.
Dans le cas d’Anne-Marie Boulais, le poids de la responsabilité de l’organisation familiale, jumelé à sa personnalité anxieuse, a fait déborder le vase. Son conjoint, Benoit Archambault, n’a rien vu venir. « J’avais l’impression de faire ma part », dit-il en épluchant des pommes de terre dans la cuisine de leur coquette maison du quartier Ahuntsic, à Montréal, alors que le plus vieux, Jules, 12 ans, fait ses devoirs au bout de l’îlot et que sa petite sœur, Rose, 9 ans, joue avec le chat. Des arômes de bœuf aux légumes s’échappent de la mijoteuse.
« Les tâches étaient réparties entre nous », dit ce gars pragmatique de 39 ans, chargé de projet à Environnement Canada. Mais il avait sous-estimé le stress engendré par la gestion de la vie familiale, dont de nombreux parents (des mères surtout) se plaignent — comme penser à faire le lavage le mercredi pour avoir des vêtements propres au moment de préparer les bagages pour les vacances le vendredi. « J’exécutais des tâches, mais c’est Anne-Marie qui avait pensé à tout. Je suis comme la mémoire vive de la famille. Anne-Marie, c’est le disque dur. »
« Le disque dur a fini par surchauffer et il a fallu le débrancher ! » renchérit dans un éclat de rire Anne-Marie, qui vient de rentrer du travail.
Le repas du soir, c’est dorénavant Benoit qui s’en occupe. « Pas juste le faire, mais planifier ce qu’on va manger et faire l’épicerie », précise-t-il en désignant le menu de la semaine sur un tableau accroché au mur.
À l’heure actuelle, beaucoup plus de femmes que d’hommes souffrent d’épuisement parental, note Carl Lacharité, professeur au Département de psychologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières et chercheur au Centre d’études interdisciplinaires sur le développement de l’enfant et la famille. Ce psychologue a mené une étude auprès d’une centaine de parents, qui ont discuté en groupe de leur rôle dans le cadre de l’initiative Perspectives parents, lancée par Avenir d’enfants (un organisme issu d’un partenariat entre le gouvernement québécois et la Fondation Lucie et André Chagnon) et à laquelle l’Institut de la statistique du Québec a également collaboré.
« Les femmes sentent une pression sociale beaucoup plus grande que les hommes et elles s’investissent davantage dans la relation avec l’enfant », note le chercheur. Cette différence tend cependant à s’amenuiser au fur et à mesure que la définition de la paternité change. Les pères d’aujourd’hui veulent être présents et s’engager auprès de leurs enfants, sans pour autant avoir abandonné la vision du pourvoyeur qui travaille fort pour assurer le confort matériel de sa famille ; deux visions pas toujours faciles à concilier.
Plus les facteurs de stress sont nombreux — par exemple, avoir un enfant malade ou au caractère difficile, vivre des conflits conjugaux ou des problèmes financiers —, plus le parent aura besoin d’aide pour ne pas perdre pied.
Sans se rendre jusqu’à l’épuisement, Damien a flirté avec cette impression d’être dépassé il y a sept ans, lorsqu’il s’est retrouvé seul avec son garçon de deux ans. Son emploi en communications comporte une bonne dose de pression et d’imprévus. « Entre le travail et élever mon fils, mon cerveau est devenu une machine à accomplir des tâches. Malgré tout le stress que je me mets, j’ai parfois l’impression de ne pas être l’employé que je devrais être et de ne pas être le papa que je devrais être. » Il préfère lui aussi témoigner anonymement, pour préserver son image professionnelle.
Les ressources offertes aux parents ne sont peut-être pas encore adaptées aux gars, croit Damien. « Du cardiopoussette, il n’y en a pas pour les hommes ! » De nombreuses femmes bâtissent un réseau de soutien au moyen d’activités de ce type, un filet de sûreté qui fait souvent défaut aux hommes, même s’ils jouent au hockey ou vont à la chasse avec leurs copains.
Dans les premiers stades de l’épuisement, le soutien moral d’autres parents constitue en effet une partie de la solution, souligne Carl Lacharité. Plus encore que l’intervention d’un professionnel, comme un psy ou un travailleur social. « Les parents qui se mettent de la pression ont déjà tendance à se placer sous le regard des professionnels, qui arrivent chacun avec leur grille d’analyse de ce qu’il faut faire et ne pas faire, ce qui isole le parent encore plus. Dans certains cas, l’aide d’un professionnel est nécessaire, mais il ne faut pas que la solution soit centrée autour de ça », dit le psychologue. Ces parents débordés ont surtout besoin de se rendre compte qu’ils en font déjà beaucoup. Pour cela, rien de mieux que de parler avec d’autres parents.
Carl Lacharité a contribué à la fondation de la Maison des familles Chemin du Roi, à Trois-Rivières, qui offre des cafés-rencontres, des activités familiales — dont certaines spécialement destinées aux papas — et une série d’ateliers intitulés Y’APP (Y’a personne de parfait). Autant d’occasions de discuter avec d’autres parents aux prises avec des défis semblables. Des centaines de maisons de la famille font de même au Québec. « Souvent, les parents vont sortir de ces activités en se disant : je ne suis pas si pire finalement ! Et s’ils ont de réelles difficultés, ils peuvent au moins se dire qu’ils ne sont pas seuls. Comme société, on se préoccupe beaucoup des enfants, mais il faut aussi se préoccuper des parents », affirme Carl Lacharité.
Redorer l’image que l’on a de soi est essentiel pour retrouver son équilibre. Le simple fait de relever nos bons coups et de demander aux enfants de nous dire les moments qu’ils apprécient en notre compagnie donne des résultats étonnants. Obtenir la collaboration de l’autre parent, même lorsqu’on est séparé, s’avère aussi nécessaire.
Pour les plus à bout, du repos en bonne et due forme sera salutaire. C’est pourquoi l’organisme Le Petit Répit, à Québec, propose des services de soutien à domicile. L’une des membres de l’équipe, l’éducatrice Hélène Lacroix, a longtemps travaillé en CPE avant de venir au secours des parents fatigués. « Certains profitent de ces heures de répit pour faire le ménage de leur paperasse ou des commissions. D’autres veulent seulement faire une sieste », explique-t-elle. L’organisme a une entente avec l’hôtel du Monastère des Augustines, à Québec ; un parent à bout de nerfs peut s’y éclipser pour la nuit pendant qu’une personne-ressource veille sur sa marmaille.
Comme société, on se préoccupe beaucoup des enfants, mais il faut aussi se préoccuper des parents.
Éducatrice à la Direction de la protection de la jeunesse, Ingrid Tremblay a souvent donné les coordonnées du Petit Répit à des parents avant d’y avoir recours elle-même. Maman de deux fillettes de sept et deux ans et de jumeaux de neuf mois, régulièrement seule avec ses quatre enfants, elle n’y arrivait plus ; son conjoint travaille beaucoup et il doit prendre soin de son père, qui a fait un ACV. « J’ai un bon cercle d’amis, mais ils ont des familles et sont occupés eux aussi », dit-elle. À la fin de l’été dernier, l’énergique jeune femme s’est aperçue que ça n’allait plus, même si elle semblait en forme aux yeux de son entourage. « Les pleurs des bébés commençaient à m’agresser, je n’avais plus de plaisir avec eux », confie-t-elle. Ingrid a appelé Le Petit Répit et se paie depuis deux plages de repos par semaine, le temps que la situation revienne à la normale (il lui en coûte 18 dollars l’heure, des frais déductibles d’impôt, mais le tarif est souvent plus bas, puisqu’il est ajusté selon le revenu familial ; le service peut même être gratuit).
Pour bien des parents, concilier les obligations familiales et les demandes du patron relève de l’exploit quotidiennement. Parmi ceux qui ont des enfants d’âge préscolaire, la moitié ont souvent (ou même toujours) l’impression de courir toute la journée et plus du tiers sont épuisés lorsque arrive l’heure du souper, selon l’Enquête québécoise sur l’expérience des parents d’enfants de 0 à 5 ans, réalisée par l’Institut de la statistique du Québec.
Cela inquiète la directrice de l’Observatoire des tout-petits, Fannie Dagenais. « Le stress est un facteur de risque pour les conduites parentales à caractère violent », dit-elle. Ces parents stressés sont plus susceptibles de crier, d’élever la voix ou de se mettre en colère contre leur bambin au moins une fois par jour, révèle l’étude de l’ISQ. Des comportements qui nuisent à la qualité de la relation avec l’enfant et à son développement.
Certains adultes vont jusqu’à représenter une menace pour leur propre personne. Moïra Mikolajczak a elle-même souffert d’épuisement parental peu après la naissance de sa fille, il y a quatre ans. « Au point que j’ai souhaité avoir un cancer. J’aurais pu aller me reposer dans un lit d’hôpital », raconte-t-elle.
Cette psychologue qui adore la vie a renoué avec la joie d’être parent. Mais à l’époque, elle allait si mal qu’elle avait des pensées suicidaires. « J’avais des plans précis dans ma tête… La seule chose qui m’a retenue, c’est de me dire : si je ne suis plus là, ce sera pire pour ma fille. »
Cet article a été publié dans le numéro de mai 2018 de L’actualité.