
De l’université à l’usine, des chantiers aux bureaux de l’Administration, l’anglais gagne du terrain à Montréal. Comme si la grande ville au bord du Saint-Laurent échappait inexorablement à l’orbite de la planète mère… Comme si le fait qu’une loi fasse du français la langue du travail ne voulait plus rien dire.
Le consortium qui bâtit le nouveau Centre hospitalier de l’Université de Montréal ne veut recevoir que des documents en anglais. La Caisse de dépôt et la Banque Nationale ont embauché des vice-présidents unilingues anglophones. Bombardier et une soixantaine d’autres entreprises sont dispensées de se conformer à la loi 101. Rue Sainte-Catherine, plus du quart des raisons sociales ne respectent pas la loi 101.
De jeunes Anglo-Montréalais se vantent même sur Facebook et Twitter de vivre très bien au Québec in-English-seulement et de n’avoir nul intérêt pour le français.
La faute à qui?? Comment en sommes-nous arrivés là?? Pour mieux comprendre le paysage linguistique, nous avons sondé, en anglais, les Québécois dont la langue maternelle n’est pas le français. Comment voient-ils l’avenir?? Les résultats de ce sondage CROP-L’actualité– 98,5 FM sont troublants. La majorité des personnes interrogées pensent que ce n’est qu’une question de temps avant que toute l’activité économique de Montréal se fasse en anglais…
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L’analyse de Jean-François Lisée
Que veulent les Anglo-Québécois ?
Le nouvel Anglo-Québécois est-il arrivé ? Celui qui a fait la paix avec le fait français, la loi 101 ou, mieux encore, qui se solidarise avec la volonté de ce coin d’Amérique d’affirmer son caractère francophone, au moyen de quelques règles fortes s’il le faut ?

Sondage
Anglo-Québécois : quel paradoxe !
Notre sondage éclaire crûment les véritables attitudes des Anglo-Québécois à l’égard du français. Les résultats sont d’autant plus étonnants que plusieurs indicateurs témoignent d’une présence massive du français dans la vie de nos concitoyens anglophones.
Entretien avec Jack Jedwab
Plus francophiles que vous ne le pensez
Insensibles à leurs concitoyens francophones, les Anglo-Québécois ? Bourrés de paradoxes, certes. Repliés sur eux-mêmes, parfois. Mais réfractaires au fait français ? Rien n’est plus faux, proteste Jack Jedwab, directeur général de l’Association d’études canadiennes.
carole-anglos
L’éditorial de Carole Beaulieu
Montréal : la tentation anglaise
Si les villes avaient un psy, celui de Montréal ne s’ennuierait pas. Surprenante ville que celle-là, où la langue dans laquelle un hôpital commande son contreplaqué peut faire la manchette des journaux et où la présence d’un vice-président de banque unilingue anglais menace de rallumer un volcan linguistique.
>> Consultez les résultats complets du sondage (en PDF).
>> Ici, on parle English : les réactions
L’actualité voulait susciter une conversation sur le sujet de la langue en publiant dans son numéro du 15 avril 2012 son sondage sur l’anglais à Montréal. Mission accomplie !
LISEZ CE QUE LES MÉDIAS ANGLOPHONES ET FRANCOPHONES ONT DIT >>
Témoignages
Trois Montréalais, trois portraits
Trois anglophones établis à Montréal nous parlent de la place qu’occupe le français dans leur quotidien: Sherwin Tija, l’unilingue heureux; Sanya Anwar, l’immigrante déçue; Michael Sullivan, l’anglo converti.
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josh-freed-anglo
Le blogue de Josh Freed
Bonjour, mon nom est Josh Freed. Je suis anglophone.
Notre blogueur invité est chroniqueur à The Gazette, écrivain et cinéaste. « Mon nom est Josh et, je l’avoue, je suis anglophone. En fait, je suis assez typique pour un anglo montréalais ; je suis Juif. Comme la plupart des Juifs ici, je suis allé à une école protestante, parce que, à cette époque, les écoles catholiques nous voulaient pas vraiment de nous. […] Le Québec est un lieu fascinant et il nous a rendus, nous les anglophones, plus intéressants aussi. Je pense que notre communauté a parcouru un long chemin au cours des années… »