Se dire qu’on est tous dans le même bateau. Sentir qu’on appartient à plus grand que soi, qu’on rame avec des gens qui nous ressemblent et qui nous reconnaissent comme l’un des leurs, ça fait un bien fou. C’est ce que les psychologues appellent l’identité sociale, et ses bienfaits ont été amplement démontrés. C’est bon pour la santé physique et mentale, pour l’estime de soi, pour la motivation. C’est une extraordinaire source de sens et de cohésion.
Parler au « nous », ça fait bomber le torse ; ça donne l’impression de pouvoir soulever des montagnes ; et ça encourage à prendre soin de ses semblables.
Le premier ministre François Legault a fait un usage abondant de ce puissant ressort psychologique depuis le début de la pandémie de COVID-19. Chaque fois qu’il s’est dit « fier de nous autres, comme peuple », qu’il a affirmé qu’« en travaillant ensemble, on allait passer au travers », qu’il a réclamé des renforts pour « nos aînés qui ont bâti le Québec », il a chatouillé notre identité collective, et remué en nous la fibre du conformisme et de la solidarité. C’était astucieux, et ce fut efficace : souvenons-nous des élans de générosité de masse, de l’orgueil d’avoir été, pendant un temps, les champions canadiens du sacrifice.
Mais chaque fois que j’entends une personnalité publique brandir ce « nous » si réconfortant et mobilisateur, je m’interroge. Qui ça, « nous » ? À qui parle-t-on ? Quand j’entends un élu, un artiste, un commentateur dire « nous », je l’imagine tracer un grand cercle autour de lui, comme s’il délimitait une aire de jeu à l’aide d’un bâton dans le sable, et je me demande lesquels d’entre nous il embrasse dans son rayon, et lesquels il écarte.
Car le « nous » est plus qu’un cocon, c’est une frontière ; il exclut en même temps qu’il enveloppe. Avec des conséquences tangibles pour ceux qu’on maintient en dehors.
Deux chercheuses en psychologie — Catherine Amiot, de l’UQAM, et Maya Yampolsky, aujourd’hui à l’Université Laval — ont mené une étude auprès de jeunes adultes francophones qui illustre bien le revers de l’attachement à notre québécitude. Selon leurs résultats, plus les gens s’identifient fortement comme Québécois, plus ils se disent énergiques et heureux. Mais ils sont aussi plus chauvins : ils ont davantage tendance, notamment, à juger les Québécois plus intelligents, aimables et intéressants que les Canadiens des autres provinces.
Le phénomène est loin d’être unique au Québec. Au cours du dernier demi-siècle, des centaines d’études ont montré à quel point les êtres humains aiment diviser le monde entre « nous » et « eux ». Il peut s’agir de divisions aux racines historiques profondes, de préférences pour une équipe sportive ou une marque, ou même de rivalités fabriquées de toutes pièces le temps d’un jeu en laboratoire, peu importe : on ne réserve pas la même sollicitude à « eux autres » qu’on s’accorde à « nous autres ». On leur trouve plus de défauts. On partage moins avec eux. On éprouve moins de compassion pour leur souffrance et on est moins disposés à leur offrir de l’aide.
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Or, nous ne sommes pas prisonniers de ce découpage du monde. Des recherches laissent croire que dans certaines circonstances, on peut s’affranchir de nos antagonismes les plus farouches.
Pour le démontrer, des chercheurs britanniques se sont appuyés sur la rivalité explosive entre les partisans de deux équipes de soccer, Manchester United et Liverpool FC. Les sujets, tous des fans de Manchester, ont été invités à écrire quelques mots sur leur équipe favorite et sur les sentiments qu’elle leur inspire. Puis, on leur a fait croire que le second volet de l’expérience se déroulerait dans un autre bâtiment où ils devaient se rendre à pied. Sur leur chemin, les sujets ont croisé un joggeur (en réalité un comédien), qui a fait une vilaine chute sous leurs yeux. Se sont-ils attardés pour lui porter secours ?
Lorsque le complice portait un chandail de Manchester, la plupart des cobayes lui sont venus en aide ; moins de 10 % d’entre eux ont poursuivi leur route sans s’arrêter. Mais quand le coureur arborait les couleurs de Liverpool, 70 % des gens ont continué leur chemin comme si de rien n’était alors que le pauvre homme se tordait de douleur.
Les chercheurs ont orchestré une deuxième version de l’expérience. Avant de croiser le joggeur, les cobayes ont été conviés à s’exprimer sur leur amour du soccer en général plutôt que sur une formation en particulier. Cette manipulation toute simple a déjoué leur animosité envers le clan adverse : cette fois, ils ont été aussi nombreux à venir en aide au sympathisant de Liverpool FC, ennemi juré, qu’au partisan de leur propre équipe. Amenés à se considérer comme faisant partie d’un ensemble plus vaste (les amateurs de foot), les gens ont élargi les contours de leur tribu, et dirigé leur empathie vers une personne qu’ils auraient autrement traitée avec indifférence.
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Même les frontières raciales peuvent se dissoudre lorsqu’on amène les gens à se fabriquer de nouvelles alliances, du moins dans le contexte d’une expérience de psychologie. Des chercheurs de Beijing ont invité des étudiants à participer à une compétition en laboratoire. Les cobayes, tous Chinois, ont été assignés à des équipes (les « bleus » ou les « verts ») composées à parts égales de joueurs blancs et asiatiques. Puis, on a observé l’activité de leur cerveau pendant qu’on leur montrait des photos des joueurs, leurs traits déformés par des expressions douloureuses.
D’habitude, nos propres zones cérébrales de la douleur s’activent quand on voit une personne avoir mal, et bien davantage si c’est quelqu’un du même groupe ethnoculturel que le nôtre. Mais dans ce cas-ci, lorsqu’il s’agissait de leurs coéquipiers, les sujets de l’étude avaient autant d’empathie cérébrale pour les Blancs que pour les Asiatiques. Ils se sont crus, momentanément, soudés par un objectif commun, et leur nouvelle identité de « bleu » ou de « vert » a suffi à supplanter des partis pris raciaux profondément ancrés.
Lors d’une expérience semblable, en Ohio, on a créé des équipes formées à la fois de personnes noires et blanches, dans le cadre d’un jeu compétitif, et on a constaté que les joueurs ont perdu leurs préjugés défavorables envers leurs coéquipiers afro-américains. Parce qu’on les a poussés à s’identifier à un nouveau groupe (les « Tigres ») pour en affronter un autre (les « Lions »), leur « nous » a changé de visage.
Les mises en scène sont peut-être artificielles ; les changements d’attitudes, sans doute éphémères. Mais ces démonstrations me donnent espoir.
Nous ne sommes pas des êtres rigides et unidimensionnels. Chacun d’entre nous renferme une multitude d’identités, une panoplie de « sois » qui se rattachent à différents groupes sociaux. À un instant donné, je peux m’identifier d’abord comme femme ; la minute d’après, je me définirai plutôt comme Montréalaise ou encore comme journaliste. Je peux aussi bien me concevoir comme la descendante d’une lignée de Canadiens Français que comme la fille d’une immigrante haïtienne. Et selon que je réveille l’une ou l’autre de ces versions de moi-même, je peux sentir mes solidarités se déplacer, englober différentes catégories d’humains, se contracter ou s’étendre à l’intérieur de moi.
À une époque où nos antagonismes semblent de plus en plus inflexibles et destructeurs, et au moment où les injustices raciales laissent la mort et la révolte dans leur sillage aux quatre coins de l’Amérique, ces travaux de recherche nous disent que même nos instincts sectaires peuvent être malléables. Qu’on peut créer des situations où ça devient plus facile de traiter les autres — les intrus, les exclus, les étrangers, les réfugiés — comme des alliés et non comme des adversaires.
On gagnerait tous — à commencer par ceux qui nous gouvernent — à prendre conscience de la facilité avec laquelle on trace des cercles dans le sable pour se rapprocher des uns et se séparer des autres. Je souhaiterais qu’on se rappelle que ces barrières psychologiques sont des créations humaines, arbitraires, jamais figées, et qu’on peut les redessiner pour qu’elles embrassent plus grand.
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Excellent article qui fait réfléchir. Tellement pertinent en ces temps de révolte sectaire. J’ai beaucoup apprécié également les références aux différentes études sur le sujet des « nous » qu’on trace. Merci beaucoup.
Toute identité mène forcément à la création de l’autre. S’il y a un ‘Je’ ou ‘Nous’ il y a forcément un ‘toi’ ou ‘Vous’. On peut toujours élargir ou rétrécir les frontières de l’identité elles n’en disparaissent pas pour autant. Le mieux qu’on peu espérer c’est une identité ‘humanité’ suffisamment forte pour abolir les conflits au sain de l’espèce. Mais même dans cette situation il y aura nous les ‘humains’ et les autres formes de vie sur cette planète qui subirons les contraintes de notre présence envahissante.
J’enseigne le cours Identités et interactions sociales à l’Université. Je trouve votre article très pertinent, liant l’actualité aux connaissances scientifiques. Je vais le faire lire à mes étudiants. Merci pour votre rigueur dans vos recherches de références.
Merci Mme Noémie d’augmenter ma connaissance par votre reportage.
Ces études sont essentielles pour qui veut comprendre que les divisions n’originent pas de groupes particuliers comme les religions, les équipes sportives ou les diverses ethnies, mais de nos préjugés, conditionnements et méconnaissances (ou peur) de l’autre. Elles orientent les divers programmes de réadaptation sociale pour les personnes en détresse sociale.
Ce qui selon moi fait défaut dans ce texte de Noemi Mercier, c’est le terme d’empathie. Ce que nous remarquons en général, c’est que cette faculté de comprendre les émotions, les sentiments, cette capacité de comprendre l’autre, de ce mettre à la place d’autrui ; tout cela n’est pas vécu et partagé par tous de la même façon.
Certains sont naturellement plus empathiques que d’autres. Le sentiment d’appartenance à un groupe n’est pas garant d’une forme particulière d’empathie, nous sommes plutôt sympathique à celui à celle qui nous ressemble, qui est comme nous, qui est comme je suis.
Ainsi nous n’aurions pas un « nous » monolithique. Nous aurions des ensembles de « nous » qui se déclinent de diverses façons : des nous « egocentriques » tournés vers soi-même qui relèvent de la sympathie envers autrui et des nous « ethnocentriques » qui relèvent plutôt de toute forme d’empathie.
Dans le premier cas le « nous » est tourné vers le groupe (extension du moi). Dans le second cas, le « nous » est tourné vers tous, n’établit aucune distinction.
L’avantage de l’empathie, c’est qu’elle n’est pas réservée à un groupe social en particulier ou même à une espèce (l’humain par exemple), nous pouvons percevoir tout ce qui est vivant, développer une compréhension de toutes choses. Percevoir la nature profonde du monde.
Dans une société où les intérêts et les centres d’intérêts définissent l’appartenance, il est difficile d’appréhender toute chose comme un ensemble cohérent auquel tout le monde appartient. Ce qui devrait ou pourrait définir le « nous », c’est finalement le « moi ».
Qui suis-je ou qui ne suis-je pas pour définir ce qui est nous ou ce qui est toi ? Nous avons toujours le choix. Ce qui devient alors intéressant, c’est de savoir qu’est-ce qui définit le choix ? Si comme le suggère Noémi Mercier, le moi est malléable ou s’il est circonscrit à l’espace de conditionnement ?
Changer d’espace de conditionnement ou y mettre de nouveaux intrants modifie peut-être certaines perceptions. Ou cela consiste-il seulement à rendre le bât un peu moins blessant ? Ou rendre toute douleur plus supportable ?
Qui ça nous ? Et je le cherche encore dans ce texte de Noémie Mercier. Elle nous expose des expériences fait sur des petits groupes, mais qui sont en lien avec les comportements individuels de ceux-ci motivés par une appartenance à un groupe. Ce ne sont pas des expériences sur les comportements du groupe comme tel, qui donneraient une meilleure idée pour définir le nous qui est la collectivité elle-même. Noémie Mercier semble ignorer ici le paradoxe de Condorcet et le théorème d’impossibilité qui se traduit par l’impossibilité logique et mathématique de passer d’un raisonnement à l’échelle individuelle à un raisonnement à l’échelle collective.
Très bon article!
La division entre « nous » et « eux » a plus ou moins toujours existé dans les sociétés humaines, que ce soit à l’intérieur de celles-ci (entre les membres d’une même société) ou entre elles. Cette division a plusieurs fonctions, dont une identitaire (tout à fait légitime), qui consiste à se différencier des « autres ». Ce rapport aux autres (nous ne sommes pas tous pareils et ne le seront, heureusement, jamais) n’en est pas qu’un d’oppression ou d' »exclusion ». C’est aussi une manière d’agir et d’être avec les autres, d’être en relation avec eux.
Un monde sans frontière en tout genre n’est ni possible, ni probable, ni souhaitable. La frontière « nous »/ »eux » peut très bien se passer de haine envers l’autre, de hiérarchie, d’inégalité, d’injustice. d’oppression, etc. Plein de relations « nous »/ »eux » n’impliquent donc pas d’exclusion. C’est bien de ne pas mettre tout le monde dans le même panier, et même les gens ne voudraient pas forcément qu’on les confonde ainsi entre eux.
Là aussi, l’élargissement voire même l’abolition des frontières serait arbitraire…
Il y a plusieurs « nous », et plusieurs « nous » dans un même « nous », et ceux-ci peuvent se différencier sans pour autant s’exclure : dans ce cas, celui qu’on souhaite j’en doute, faire l’un n’exclut pas l’autre.
Au Québec, le sentiment d’appartenance à des identités multiples a fait du chemin dans les années 2010, ce qui n’empêche pas bon nombre de Québécoises et de Québécois de se sentir d’abord et avant tout « Québécois ». Ce n’est pas forcément chauvin de valoriser davantage les membres de sa patrie que ceux de notre voisin d’à côté : ce n’est pas forcément un « excès d’amour pour sa patrie » (qui donc trace cette limite du « trop »?), bien que ça reste effectivement un biais cognitif, un favoritisme, etc. C’en est aussi un (un favoritisme) lorsque des Québécois dénigrent eux-mêmes leur propre langue et leur propre culture par rapport au monde anglo-américain, comme plusieurs (trop à mes oreilles) le font.
Je ne me réduis pas à mes identifications et qualificatifs, mais je ne peux pas m’en passer pour dire et exprimer qui je suis. C’est à la fois contraignant (pas une prison bien sûr, l’individu ayant toujours une marge de manœuvre) et libérateur. D’ailleurs, si on me dit que je suis « Canadien », je ne me sens pas bien (c’est une identité assignée, je le suis par défaut, j’y suis obligé, mais je ne me sens pas du tout « Canadien »)! Cela ne m’empêche aucunement d’apprécier le Canada, les Canadiennes et les Canadiens, et de vouloir que le Québec entretienne des relations plus égalitaires avec ce pays-là… 😉
Je suis bien d’accord avec le fait qu’il faille élargir les barrières. Cela peut toutefois, selon comment c’est fait, avoir des effets imprévus et pervers. Pour moi, être Québécois ne m’empêche pas d’être « citoyen du monde » (je ne sais pas encore de quelle citoyenneté on parle, peut-être dois-je absolument voyager plus… mais bon, on se comprend, nous sommes tous de la même espèce et habitons toutes et tous la même planète – et être « citoyen du monde » ici ne désigne pas la même chose que l’être en Afrique du sud ou au Vietnam, cette notion étant fort relative… voire même arbitraire), mais si on n’efface mon sentiment d’appartenance sous prétexte qu’il serait forcément néfaste et excluant, alors ce n’est pas mieux; c’est très ironique et paradoxal, même.
Toutes les personnes sur notre territoire sont aussi, et pas que (selon ce qu’ils en disent aussi), Québécois, et ils participent à faire du Québec ce qu’il est et à faire de nous ce que nous sommes. Néanmoins, certains le sont plus que d’autres, et ce n’est pas méchant de le dire : plusieurs s’identifient d’abord comme « Canadiens », d’autres ne veulent pas s’identifier au Québec, etc. C’est normal, on ne naît pas Québécois; on le devient.
Mon idée, c’est aussi que le nationalisme (celui d’une « petite » nation comme la nôtre n’étant en rien la même chose que celle des « grandes » nations… et un nationalisme de gauche, ça existe… la nation ne peut-être réduite au nationalisme d’ailleurs) n’est pas que ni forcément un « repli sur soi », c’est aussi un rapport au monde, aux autres (il y aura toujours un « autre » et c’est tant mieux ainsi) et à soi-même. Ce rapport peut être très sain, comme l’histoire l’a plusieurs fois montré.
Je ne suis en rien convaincu que les antagonismes soient « plus importants » et destructeurs aujourd’hui qu’hier ou avant-hier : je crois que notre intolérance, amplement légitime et nécessaire, envers de tels rapports d’exclusion et de destruction est simplement plus importante, surtout dans une société ouverte comme l’est le Québec ou le Canada (oui, il reste quand même encore beaucoup de travail à faire à ce sujet-là…).
Voilà, ce n’est pas tant une critique, aussi constructive puisse-t-elle être, qu’un commentaire complémentaire (un peu décousu et non linéaire) à votre texte.
Bonne continuation!
Jonathan, étudiant en sociologie
Bonjour Noémie,
C’est où ça Beijing ? Pas loin de Bostonne ou du Michiganne ? Pourtant votre article est écrit en français et, en français, on dit, et on a toujours dit, Pékin, non ?
Ah oui, bien sûr, il y a eu une petite crisette vers 2008 où tout le monde s’est mis à dire Beijing. C’était un peu à cause des jeux de Beijing (2008) et du fulgurant développement du trafic aérien où tout se fait en anglais.
Mais ça s’est assez rapidement calmé et aujourd’hui, parler de Beijing vous place dans une très petite minorité de têtes dures… ou de distraits. Dans votre cas, je pencherais plutôt pour les distraits. Me trompe-je ? 🙂
Cordialement,
Pierre Cloutier
Laval
@ Bonjour monsieur Cloutier,
Permettez-moi d’apporter une ébauche de réponse à ces commentaires qui ne m’étaient pas adressés. En passant Noémi s’écrit sans « e » dans le cas de madame Mercier….
Vous soulignez un point important, relatif aux questions de toponymie. Ainsi serait-il plus approprié d’écrire Bombay ou Mumbai ? Plus logique de conserver Pékin et non Beijing ?
Beaucoup de noms propres et de noms de villes sont – comme certainement vous le savez – formés sur une base phonétique et quelquefois traduits. Doit-on écrire London ou Londres ?
Le nom de Pékin en français remonte à Nicolas Trigault (1577-1628), c’est lui qui fut le premier à mettre au point un système de transcription phonétique chinois-français. Depuis 1977, les autorités chinoises ont demandé à l’ONU que soit adopté en remplacement, le système de transcription officiel chinois « Pinyin » qui existe depuis 1950. Système phonétique plus proche de la prononciation chinoise.
En 1982, l’OIN (Organisation Internationale de Normalisation) a adopté le système Pinyin pour la romanisation des termes mandarins. Depuis cette date, c’est l’usage le plus répandu pour les ouvrages modernes.
Le milieu diplomatique (un peu plus conservateur) continue d’employer en moyenne presqu’à parts égales les termes de Pékin ou de Beijing. L’un et l’autre peuvent être employés sans préjudice.
À cet effet dois-je écrire : auteure, autrice, doit-je parler indistinctement d’un auteur (peu importe que ce soit un homme ou une femme), devais-je en toutes choses adopter un mode non-genré qui convient avec les meurs du temps ?
Doit-je parler « du » Covid, de « la » Covid, dois-je écrire Covid en minuscules ou COVID en majuscules ?
Ne faudrait-il pas selon-vous avoir une police de la langue qui colle des amendes (ou amandes) salées à toutes celles et ceux qui commettent des erreurs orthographiques, grammaticales, toutes formes de barbaries linguistiques en contravention de la langue parlée ou écrite qui en toute orthodoxie prévaut dans la belle province du Québec ?
D’ailleurs par l’ajout d’une telle police, nous devrions pouvoir considérablement et rapidement réduire le déficit public aux frais de tous ces « hooligans » qui écorchent la langue.