Treize ans

« Le premier ministre a lancé des appels au calme. C’est peut-être à un sens du collectif qu’on devrait en appeler. » Marie-France Bazzo revient sur treize ans de psychodrame autour de la laïcité. 

Photo : Daphné Caron

Ce qui me fâche dans toute l’affaire de la laïcité de l’État dont il est question depuis plus d’une décennie au Québec, c’est que nos gouvernements ont laissé pourrir la situation par peur, paresse, calcul. Treize ans pour aboutir à un projet de loi qui découle, au fond, de la crise des accommodements raisonnables. Treize ans à laisser se dégrader l’air du temps. Avec pour résultat une société polarisée comme jamais. La rivalité Canadien-Nordique, à côté, c’était une comptine de Passe-Partout!

Le 25 mars dernier, le ministre Simon Jolin-Barrette a déposé son projet de loi sur la laïcité de l’État. Depuis, les camps se sont précisés, des invectives ont été lancées, l’émotivité et les raccourcis pullulent. Les crinqués s’agitent sur les réseaux sociaux, les intellectuels ont choisi leur bord. Ça sent le soufre.

L’adoption de la loi sera (ou pas) l’aboutissement de 13 ans de psychodrame, disais-je. Treize ans durant lesquels l’immigration a entraîné la transformation démographique et sociale de Montréal, où les cours d’Éthique et culture religieuse ont formé différemment et durablement les nouvelles générations. Il y a eu l’attentat à la grande mosquée de Québec, des accusations de racisme systémique et d’islamophobie envers la majorité francophone. La montée de la rectitude politique et la cristallisation des opinions, l’élection de Trudeau et la systématisation de l’idéologie multiculturaliste. Le triomphe de l’individualisme et de l’intransigeance, jumelés à l’effritement du collectif. On n’a pas encore pris la mesure, au Québec, du contrecoup politique et social de la religion du Moi, du culte de l’individu. L’engagement politique sera de moins en moins un moteur, un agent de transformation sociale. Le collectif devient une addition circonstancielle d’individus.

Le Québec a profondément changé, pour le meilleur et pour le pire. Le pire étant d’avoir laissé progresser un mal qui nous rongeait, qui nous divisait. Ce niaisage dangereux aura des conséquences que l’adoption de la loi ne guérira pas si facilement. D’une part, bon nombre se sont lassés de ces débats. L’épuisement politique, voire l’écœurement, a gagné une bonne partie des citoyens, qui ont délaissé jusqu’à leur droit de vote, la vigueur démocratique y perdant au change. D’autres se sont polarisés, chose rare au pays du consensus mou. Les inclusifs d’un bord, les identitaires de l’autre, pour dire les choses grossièrement (la nuance semble nous avoir fuis, dernièrement…).

Les diversitaires, bien campés dans une gauche de plus en plus éloignée du centre, triomphent avec le multiculturalisme de Justin Trudeau, qui leur donne des ailes. À Québec, ils se reconnaissent dans les positions de Québec solidaire. Le projet de loi 21 est pour eux une atteinte aux droits des musulmanes de porter le voile, le hidjab étant même une des expressions du féminisme. Les inclusifs ont des arguments qui portent, et qui sont relayés à l’université et sur les ondes publiques. Ils ont aussi leurs curés dogmatiques.

Les identitaires, eux, croient que le Québec a de bonnes valeurs d’ouverture aux autres, que la laïcité en fait partie, et que ce serait légitime qu’on respecte cela. Ils sont la majorité tranquille à laquelle fait référence Legault lorsqu’il dit que la population est derrière lui. Les identitaires ont aussi leurs extrémistes, les « chus pas raciste, MAIS… » bien assumés, jusqu’aux groupuscules comme La Meute. Le fossé entre les inclusifs et les identitaires est devenu une des lignes de fracture les plus importantes qui caractérisent le Québec d’aujourd’hui.

Les autres conséquences d’avoir laissé pourrir la situation sont politiques. Le Québec se divise en camps adverses : Montréal contre les régions, les élites contre le peuple, francophones contre non-francophones. Le Parti libéral du Québec aura littéralement implosé sous nos yeux, coupé qu’il est devenu des francophones. Il est devenu un parti montréalais, anglo et ethnique. En voulant conserver sa base électorale et le pouvoir, il s’est assis sur le rapport Bouchard-Taylor, s’est gardé d’intervenir, et en a payé le prix. Je le tiens pour grand responsable de la polarisation actuelle.

L’autre résultat de cette décennie de laisser-faire aura été la montée spectaculaire (et invisible pour les sondeurs) de la CAQ, le parti des francophones tannés, et celle de QS, le refuge officiel des diversitaires.

Autour de la question et de la définition de la laïcité de l’État, le Québec contemporain est traversé de profondes lignes de fracture. Je doute qu’une loi vienne mettre fin à ces positions campées, qu’elle puisse recoudre ce grand corps social déchiré de sitôt.

Le premier ministre a lancé des appels au calme.

C’est peut-être à un sens du collectif qu’on devrait en appeler…

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C’est en effet vraiment de treize ans dont il est question, et non pas dix ou onze, car tout a commencé avec les fameux accommodements, rapidement dominés par les revendications religieuses, renommées ensuite « différences culturelles », avec la Commission Bouchard-Taylor, pour graduellement devenir des droits fondamentaux inaliénables, en bloc, sans compromis et donc sans plus aucune possibilité de limitation que ce soit, suivant la logique électoraliste de partis radicaux comme le PLQ et QS.

Mme Bazzo signe ici un texte remarquable qui exprime exactement et même très exactement ce que je pense de mon côté. C’est dense, précis, nuancé – incluant la nuance sur le manque de nuances qui nous grève souvent et dont la classe politique a souvent donné de si mauvais exemples.

Comme Marie-France Bazzo, je dis aussi que (je la cite), « en voulant conserver sa base électorale et le pouvoir, il [le Parti Libéral du Québec] s’est assis sur le rapport Bouchard-Taylor, s’est gardé d’intervenir, et en a payé le prix. Je le tiens pour grand responsable de la polarisation actuelle. »

Tellement ! Tellement d’accord ! J’ai vécu comme une trahison au 10e degré le refus du PLQ d’accepter le consensus offert par les Oppositions en 2017 pour le PdL 62. Comme un voile qui s’était levé sur tous les prétextes tricotés par les Libéraux depuis une décennie, avec le soutien de QS depuis ses origines. Un avant et un après. Et quand Legault a dit qu’il n’y avait pas d’islamophobie au Québec, je me suis sentie libérée et enfin respectée par ce gouvernement, pour qui je n’avais pourtant pas voté. Que Arcand et le PLQ ait alors rapidement profité de ce moment pour revenir s’ériger en blancs chevaliers et relancer leur campagne de paranoïa et de salissage habituelle a accentué mon cynisme envers ce parti qui a, sous Couillard, amené le Québec au bord du gouffre.

Pierre Arcand a dit et répété, et encore récemment en entrevue-panel à Patrice Roy, qu’il n’y avait pas d’urgence et que Legault exagère et fait tort au Québec en parlant de cohésion sociale menacée si aucune décision gouvernementale et mesures législatives ne sont enfin prises et pleinement assumées sur la question déterminante de la laïcité concrète et incarnée de l’État… C’est Arcand qui a tort et Legault qui a raison.

Je salue le gouvernement Legault et Simon Jolin-Barrette pour le projet de loi 21 qui sera adopté tard ce soir ou la nuit prochaine sous la procédure des mesures d’exception (bâillon) ‘pour en finir’. Non pas pour en finir avec un débat de société, qui aura en effet du mal à redevenir serein et fécond, tellement il porte désormais des plaies ouvertes, et sans doute pour longtemps, on peut le craindre, en raison de l’incurie libérale qui a laissé le corps social s’infecter par (je cite Mme Bazzo) « peur, paresse, calcul »… Non, ce avec quoi ‘on en finit’, pour les cinq prochaines années, c’est avec le vacuum (vide, abysse, trou béant, précipice) juridique, marasme social et porte ouverte à tous les excès, entretenus par les Libéraux dans ce qu’on a le droit de supposer, avec le recul, participer d’une véritable politique de division.

Chapeau à la CAQ, et au PQ qui soutient le gouvernement, pour leur sens des responsabilités sur cette question.

Michèle Lévesque

Très bon rappel. UN point cependant: Inclusifs et identitaires. Les inclusifs sont tout aussi identaIres que les autres. Ils défendent Individuelle

Les gens conciliant capables de compromis n’en reviennent tout simplement pas de l’entêtement démontré par l’intégrisme de certaines personnes radicales aux idées campées qui cherchent à imposer leurs valeurs aux autres.

C’est très simple. Vous avez tout faux, madame. Chaque idée dans votre texte est faux. Ou presque. ..

On n’est même pas foutu au Québec de comprendre et d’avoir les idées claires sur des concepts aussi simples que gauche/droite. On peut bien maintenant se retrouver dans la seule société en Amérique qui a une loi tout croche, terriblement divisante, perçu comme xénophobe, que l’on appelle laïcité.

Le Canada, et toute l’Amérique sont à droite. Ce sont des sociétés de libertés individuelles, de libres entreprises, de petits gouvernements, de taxes basses, et de respect garanti des droits religieux. Ce sont aussi des sociétés très nationalistes, inclusifs et identitaires.

Le Québec est à gauche. Libertés individuelles brimés au nom du bien commun, nationalisations, gros gouvernements, grosses taxes, et contrôle par l’État du droit religieux. Le Québec est maintenant une société au nationalisme très boiteux, non inclusif, et dont personne ne veut s’en identifier.

S’il y en a qui pense que la laïcité du Québec est une bonne chose et que le 13 ans de laisser faire a été néfaste, ils se trompent royalement.

Vous savez, la mort de la Nation québécoise n’aura pas été causé finalement par le Canada qui souhaite notre disparition depuis toujours. Non, même pas. Notre mort aura été causé par nous-même.

mme Bazzo est confortée depuis longtemps presque toujours même, dans une ambivalence relativement a la question nationale.
Son article est davantage décue du « dégât » des treize dernières années de tergiversation, au lieu d’être réjouit enfin d’une prise de position affirmative avec le Pl21 qui d’ailleurs est objectivement modérée.
Je l’ai rarement observé résolument nationaliste. C’est son droit!
Elle carbure au sceptisme a-t-elle déjà dit!
Mais cette promulgation de Pl21 bien modérée, est une balise minimale pour endiguer minimalement les dérives multiculturelles depuis longtemps bien observables. A cet égard bien particulier elle est comme bien d’autre dans le camp des « il n’est encore rien arrivé donc il ne devrait rien survenir »!
Son adhésion mitigée a des décisions d’affirmation nationale et son scepticisme à l’affirmation québécoise font contrastes alors qu’elle sait fort bien au fil des milliers d’entrevues qu’elle a réalisées les différents risques qu’en cours le devenir culturel et identitaire québécois. Pris chacun isolément elle les connait pourtant fort bien.
Elle semble au final considérer chacun des morceaux de risques comme étant plausibles, alors qu’elle peine à en faire une addition bien simple et considérer positivement, franchement et sans équivoque à la légitimité de cette décision politique.

Si jamais la loi sur la laïcité était attaquée en cour et que les juges (qui se pensent au dessus des gouvernements élus) se prononçaient favorables à ces minimes minorités (toujours la même gang de pleurnichards qu’on connaît d’ailleurs), je suis convaincu qu’alors le Québec francophone entier qui est un des peuples les plus résilients sur cette planète, tournerait le cul à la crèche et ruerait dans les brancards. Pour le coup qu’il deviendrait tout ce dont on l’a toujours accusé à tort; xénophobe, islamophobe intégriste, refermé, replié et tout le tralala des épithètes gauchistes apatrides. Et je deviendrais l’un de ceux là, comptez la dessus !

Enfin une loi qui veut juste rendre l’état québécois laïque et faire des lois sans contraintes religieuses ! La loi 21 adoptée , nous protège contre les intégristes et fondamentalistes religieux qui se servent allègrement des chartes canadiennes et québécoises pour faire de la propagande religieuse et ainsi éviter de s’ intégrer à la masse! À part le maire d’ Hamste
ad ( juif ) et quelques imans auto proclamés qui ont manifesté dans leur langue et crachés littéralement sur les québecois; il n’ y a pas eu d’ hostilité au Québec ! Pour ce qui est en dehors du Québec, il est assez évident que l’ exagération et l’exaspération à outrance sans compromis est de mise!
ad ( juif ) et de quelques imans autoproclamés

Je ne partage pas cette analyse.. C’est la faute des Libéraux? Trop facile! La majorité québécoise a élu et Justin Trudeau et surtout Philippe Couillard il y quelques années à peine. Et ils ont voté Libéral contre le PQ en raison de la Charte de Drainville.. Il ne faut pas confondre la psyché des Québécois en général et celle des idéologues nationalistes identitaires. Ces derniers instrumentalisent le côté émotif latin des Québécois aux fins de la Cause. Et c’est ce qui les confond. Une année on peut se regrouper pour voter NPD, une autre pour les Libéraux de Couillard et l’autre pour François Legault. On ne fait pas un pays avec des citoyens aux convictions aussi volatiles. N’en déplaise aux boomers nostalgiques d’une époque révolue, le monde moderne s’inscrira dans le multiculturalisme. Se battre contre cette tendance inéluctable c’est se battre contre des moulins à vent. Avis aux boomers radoter les mêmes vieilles idées dans un monde en pleine évolution ne fera que creuser le conflit entre les générations. La division qui se dessine c’est celle entre les jeunes et les vieux.. Et à moins qu’on rejette le WEB, l’Internet c’est une guerre perdue d’avance pour ceux qui refusent la modernité.

La guerre entre les jeunes et les vieux n’amenera pas une qualité de vie supérieure une fois les vieux disparus. Je souhaite seulement aux jeunes de préserver la qualité de vie qu’on leur a donné. Aussi, je n’ai jamais vue de contradiction entre multiculturalisme et nationalisme. Je ne trouve pas que les américains ou canadiens sont moins nationalistes que nous. En fait, ils le sont plus. ..

Le multiculturalisme se porte tellement bien en Europe…..que la montée du nationalisme devient de plus en plus une force montante dans bien des pays; comment expliquez vous cela? L’âgisme?

Toujours au-dessus de la mêlée, Marie-France Bazzo, avec un gros brin de condescendance et de suffisance, comme la maitresse qui regard les enfants de la classe se chicaner du haut de sa tribune. Elle ne fait pas partie de la classe, elle ne fait pas partie de nous, elle nous regarde et multiplie les jugements.

Je suis née et éduquée au Québec avant la révolution tranquille mais j’ai élevée ma famille en Ontario. Si je demeurais au Québec à présent, je porterais le hijab en défi de cette loi ridicule. La laïcité d’un gouvernement ne dépend pas d’un chapeau mais du bon sens de ses élus. Allez mes dames, une autre révolution tranquille pour supporter nos compatriotes . Je me souviens du temps où les shorts étaient contre la loi.

On a la mémoire qui flanche! Il serait pourtant sage de se remémorer le slogan « On est 6 millions, faut s’parler ».
Au contraire la division la plus dommageable pour le Québec est celle qui se creuse entre la métropole, le poumon de la province, et les régions. Cette division est délibérément exploitée aux fins partisanes nationalistes..
Nous sommes plus de 8 millions et l’animosité entre Québécois de souche, Montréal/Québec ne fait que s’exacerber. On se hait!
On a la chance de vivre dans un des pays les plus égalitaire et sécuritaire au monde. On est gâtés! On continue de vivre dans notre bulle.. On se plaint le ventre plein inconscients que notre petit monde confortable risque de s’écrouler.. On prend pour acquise la démocratie alors même qu’on laisse nos politiciens en transgresser les fondements. Tant pis! L’art consommé de s’autopeluredebananiser nous fait courir à notre perte.

Si je suis votre raisonnement, il faudrait donc se débarrasser du code de la route pour que tout le monde conduise selon ses convictions. Il faudrait aussi abolir toutes les lois qui nous protègent des criminels qui sont convaincus d’être honnêtes. Il faudrait également montrer à nos enfants de rejeter tout ce que la population demande sous prétexte que ce n’est pas la collectivité qui a raison d’exiger des choses, mais l’individualisme qui doit avoir force de loi. En voulez-vous d’autres exemples semblables ?
Il ne faut pas mêler les oranges et les choux: du temps où, comme vous dites, les shorts étaient interdits (par l’ÉGLISE surtout soit dit en passant), le port de ce vêtement était effectivement un geste de libération des femmes. Vous ne me ferez pas croire que le port du hijab en est un: c’est tout le contraire. Ce n’est pas ¨juste un vêtement¨ ou une mode ¨féministe¨ comme on essaie de nous faire croire, c’est un signe des plus ostentatoire.
Je ne partage pas votre vision et je crois que la plupart des québécois francophones non plus.

Pas de quoi en faire un plat. Ni même un cas.

« On » a en effet le droit de configurer son aire de vie suivant une représentation privilégiée qu’on s’en fait. Par contre, lorsqu’on décide d’en changer non seulement des contours mais remuer aussi une partie de son coeur ou de ses entrailles mêmes, à ce moment, là, sied-il de le faire en douce plutôt qu’abruptement. Or, c’est ce qui aura fait défaut en ce cas-ci. Par exemple, aura-t-on laissé former et aura-t-on payé pour former des étudiantes à qui, tout à coup, on ferme la porte au nez et sur les pieds. Pas ben ben «payant» pour l’État, ça. Et pas ben ben gentil pour des tits enfants en manque criant d’enseignantes.

Enfin, concernant le port du châle même, ce ‘phénomène’ n’est certes pas en soi la fin du monde. Avec le recul du temps, on en viendra probablement à reconnaître qu’il peut y avoir autant de bonnes que de mauvaises raisons, pour des femmes, de pouvoir se ‘parer’ de la sorte en toute liberté.

@ Denis Beaulé…
Illusion, utopie, leurre… vous entrez de plain-pied dans leur jeu de culpabilité en faisant écho à leur discours que la loi sud la laïcité va priver de jeunes futures enseignantes de pratiquer la carrière pour laquelle elles étudient présentement. Cette revendication est totalement fausse; ce n’est pas LA LOI qui les empêchera, mais bel et bien leur pratique religieuse du moyen -âge. Cette façon très subtile (en même temps que très peu subtile) de détourner la responsabilité de ses actes et gestes et mettant la faute sur le dos des autres (les méchants québécois) est clairement une façon de se victimiser aux yeux de tous, et combien de bien-pensants et gauchistes tombent dans ce panneau, dans ce piège à rats. C’en est rendu minable de voir les génuflexions devant une telle supercherie.
Le jour où je verrai les musulmans ¨dits modérés¨ se lever contre cette hypocrisie religieuse de la part de leurs imams salafistes et intransigeants, ce jour là je me dirai qu’il y a des musulmans qui veulent vivre avec nous, avec notre style de vie, selon nos nos mœurs et coutumes. D’ici là, pardonnez moi, mais je vais demeurer suspicieux !

Voilà bien le genre de r’objection type à laquelle il fallait s’attendre. Comme il fallait s’attendre à ce que le nouveau gouvernement ne diffère guère du précédent. L’arrogance d’un Barrette, l’obsession de saignées du PM. Auxquelles s’ajoute maintenant une nouvelle obsession: celle, religieuse, de ces deux mêmes, assortie d’attitudes cavalières empreintes de la plus belle insensibilité possible, sans parler de l’inéconologique s’y surajoutant (ça va avoir été «payant», ça, incommensurablement!, l’inve$ti$$ement d’État en formation d’enseignantes qu’on jette ainsi à ‘poubelle inutilisées).

Ah, « on » peut faire ce qu’on veut, avec ce qu’on a. Mais l’a-t-on? Incidemment, non. On ne l’a pas. Et c’est cela le problème. On ne les a pas. On en manque d’enseignantes. Si bien que…

LE Problème n’est pas, pas surtout, pas d’abord en tout cas, qu’il y en ait qui veuillent faire ou jouer aux plus fines-fines en s’amusant à profiter de la situation. LE Problème, premier, c’est qu’il y a des enfants sans enseignante(s). Voilà. Et qu’en conséquence, les enfantillages (d’)adultes ne les servent guère en l’espèce eu égard à tel manque extrême criant. Si bien que (bis)…

OK, OK, bien sûr, bien sûr, « on » aura en bel leur servir la monnaie de leur pièce — (de théâtre si tel est le cas) — à ces dames s’amusant de la situation (si tel est le cas), MAIS… Ce seulement après. Après avoir résolu LE Problème du manque d’enseignantes, qui est, objectivement, incontestablement, ce qui fait le plus mal aux enfants (en) souffrant dans l’aire Éducation.

Il n’est rien de drôle, mais vraiment pas, en cette « game » pas ‘comique’ du tout, à laquelle semble adorer s’adonner un certain (trop) jeune ministre. Lui a l’excuse de l’âge, justement. Mais pas le PM.

Dans un pays sachant vivre, comme du monde, on fait les choses ‘correctement’, comme ils disent. Savoir en ordre, avec respect. Respect de tout le monde. À commencer par les plus vulnérables. Ce qui n’est certes pas le cas, lorsqu’on ignore les tout premiers concernés que sont des enfants (en manque dramatique de).

On ne peut, justéquitablement, humainement ou sensément, faire payer des enfants, en souffrances accrues, parce qu’on veut, soi, adultes, « donner une bonne leçon » à d’autres adultes. Cela s’avérerait ignoble. Ou «odieux», comme dirait Pierre Bosset. Qu’on commence, donc, bref, par fournir aux enfants ce dont ils ont le plus besoin — (des enseignantes) —; APRÈS pourra-t-on «s’amuser» à son tour à « renvoyer dans leur pays » ou… en leur maison, à leurs chaudrons, ces pauvres « folles », comme les a appelées Denise Filiatrault.

P. S. Un roi Hérode aurait fait massacrer des myriades d’enfants parce qu’il croyait sa royauté menacée par l’un d’eux; la royauté du roi Legault serait-elle donc à ce point menacée qu’il faudrait sacrifier des dizaines ou centaines d’enfants pour la/le « sauver » ?

@ Denis Beaulé…
Sous prétexte de régler un problème (manque d’enseignants (es), vous êtes prêt à en créer un autre tout en croyant qu’il sera facile de le régler plus tard… une fois que le problème sera bien assis, bien établi et désormais incontrôlable. Vous faites entrer le ver dans la pomme pour ensuite essayer de l’en extraire sans briser la pomme. Drôle de raisonnement qu’est le vôtre. Vous ne voyez pas que c’est justement à cause de cette situation (manque d’enseignants) qu’ils ont le beau jeu si nous ne plaçons pas de balises immédiatement, maintenant. Le problème de recrutement de nouveaux professeurs tient en deux choses, la rémunération et le manque d’intérêts des jeunes nouveaux suite à l’observation de l’épuisement du personnel enseignant actuel. Mauvais salaires = manque d’intérêt = démissions nombreuses = épuisement = manque de profs. Le gouvernement libéral a tout donné aux médecins (qui n’en avaient vraiment pas besoin) pour négliger ceux qui forment les jeunes pour l’avenir. C’est ça le problème et il ne sera pas réglé par la présence de religieux fanatiques qui veulent imposer LEURS valeurs à l’encontre des nôtres. Si vous ne voyez pas ça, il faudrait peut-être un ajustement de la vue.
Le radicalisme islamiste est à notre porte, aux portes de l’Europe et partout dans le monde occidental avec un seul but en tête; s’imposer. Si vous n’avez pas remarqué leur présence ¨anglaise¨ au Québec lors de leur manifestation contre le P.L. 22 et leurs discours en arabe afin de ne pas se faire comprendre par la population, vous avez passé à côté de quelque chose de très révélateur. Rappelez vous également lors des funérailles ¨Nationales¨ de trois des victimes de la tuerie de la mosquée de Québec (des funérailles nationales, c’est le peuple qui paye ça) , ce n’étaient pas des drapeaux québécois qui couvraient les trois cercueils, mais les drapeaux tunisiens et algériens. Une vraie gifle au visage des québécois. Un crachat au visage n’aurait pas été plus insultant.
Si c’est ça que vous voulez comme enseignants (es) pour ¨vos enfants souffrants¨, je ne souscrit pas à votre jugement ni à vos valeurs.
À bon entendeur, salut.

Hier, Amin Maalouf donnait une conférence à la Grande Bibliothèque de Montréal:

Entre autres questions que la journaliste lui a posée, il y a en eu une sur la loi de la laïcité au Québec:

« Au Québec, le gouvernement vient de voter une loi qui interdit le port des signes religieux pour les personnes en position d’autorité. Où vous situez-vous sur la question du port du voile ?

Je ne me prononce pas nécessairement sur les décisions qu’on doit prendre, ça dépend de l’atmosphère dans chaque pays. Mais je considère que cette manière de couvrir les femmes dans la société musulmane est une régression. Il y a eu plusieurs générations de femmes qui se sont épanouies, qui ont enlevé les signes qu’on leur imposait dans les sociétés patriarcales et qui ont commencé à vivre comme citoyennes à part entière. Le fait de leur imposer de s’habiller de telle ou telle manière est un recul, c’est évident. Mais ce n’est pas irréversible, à mon avis. Le curseur a bougé exagérément dans un sens ; on ne peut pas exclure que, demain, il bouge dans l’autre.»

https://www.lapresse.ca/arts/litterature/201906/20/01-5231061-amin-maalouf-le-monde-arabo-musulman-a-la-derive.php

Aujourd’hui est jour historique: « Quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse »…

Un 22 pas comme les autres, quoi. Comme l’aurait été aussi cet autre 22, il y six mois, veille de Noël, où Le Devoir nous apprenait que la pénurie d’enseignant.e.s constitue pour des enfants une véritable catastrophe ou hécatombe humaine, socio-psy parlant. Dramatique. (On va immensément pallier la chose en leur en enlevant d’autres encore et en diminuant à court terme la main-d’œuvre en abaissant les seuils d’immigration).

Autre date historique « québécoise » : 2010/10/10. (Où sera apparu crûment, à la messe dominicale de ce soir-là, que l’Étranger, (se présentant [inopinément]) chez soi, on peut fort bien, ultimement, voire spontanément/d’emblée/tout de go, l’abattre à vue, sitôt vu). Une autre (toute semblable)*: 14/12/2000. Ayant illustré que « l’Institution la plus noble » peut sans problème voter à l’unanimité, à l’aveugle, complètement à tort, à l’encontre d’un parfait innocent, un sévère blâme, et ne jamais s’en repentir, tout en continuant de faire, elle, la morale au monde entier. (* Ç’a été appelé « exécution parlementaire »).

L’éminente prof de philo répétait qu’il fallait d’abord « faire un scandale », pour commencer. Une autre Éminente, Française, socio, s’était exclamée: « Révoltez-vous! ». Ne serait-ce pas ce que Montréal, la métropole, devrait faire, aujourd’hui? Étrange, en effet, qu’elle se plie ou qu’on la considère devoir se plier à d’«autres», non ‘siens’*, qui décideraient pour elle, à sa place. Ah, voilà bien le mot, ‘place’. Trudeau n’avait-il pas résolu de mettre (le) Québec à sa place? Maintenant, c’est Québec qui veut mettre Montréal à sa place. Ou à sa main. Logique? On s’y connaitrait plus ou mieux, à l’«extérieur», sur Montréal, que celle-ci même de l’intérieur? On serait plus sages, plus sensé.e.s, plus justéquitables, plus intelligent.e.s, en campagne, en «‘régions’», en province, en ruralité, qu’à Montréal? Sûr.e.s de ‘ça’, vous? (* Deux fois plus de député.e.s ont voté pour la loi; par contre, à Montréal, DOUZE fois et demie plus de député.e.s ont voté contre. Quid, alors, donc, de la représentativité ou d’une légitimité, réelles, intelligentes, conséquentes, de la chose?). À l’évidence, quelque chose ne marche pas là-dedans. Voire déroge, dérape, déraille, «détraque»). À moins que…

En attendant, on ne peut ne pas penser ou remarquer que la « chose » ne se jouerait pas à même niveau chez les un.e.s et les autres. Il en est un, en effet, d’impulsions, pulsions ou passions; un autre de raison et… compassion. Lorsqu’il devient plus impérieux et plus urgent même pour une classe dirigeante et une majorité populaire de faire enlever quelque chose à quelqu’une ou à défaut de faire enlever quelqu’une de quelque part, que de fournir les ressources humaines indispensables à la diminution de maux et souffrances d’enfants manquant d’essentiel, n’est-on pas rendu.e.s bien «‘bas’» ?…