Trois histoires de mots

Nous sommes à une époque où d’honnêtes femmes et hommes qui pensent, lisent, parlent respectueusement, mais librement sont dérangeants, voire en danger…

Photo : Daphné Caron

Ainsi, le premier ministre François Legault nous fait part, le samedi, de ses lectures. Romans, essais, ouvrages biographiques, surtout des livres québécois, rien n’échappe à son éclectisme de lecteur gourmand. Dernièrement, il parlait du récent essai de Mathieu Bélisle, L’empire invisible, un ouvrage remarquable où l’ami Mathieu, au moyen de fulgurances incroyables, raconte que les États-Unis ne perdent pas de leur influence, mais qu’au contraire celle-ci nous pénètre, nous enveloppe de manière fluide et inévitable.

Sur les réseaux, le tweet du premier ministre a été accueilli par une volée de bois vert. Comment ? En pleine crise sanitaire, il lit ? Des livres ? Comment est-ce justifiable ? Et qui plus est, sur les États-Unis ? Paroissiaux, mesquins, ces commentaires indignés rappellent la présence encore très marquée d’un Québec analphabète et le mépris de l’intellectualisme toujours latent. Mais non, c’est une perte de temps, se scandalisent les « pogos » des réseaux sociaux. Pourtant, un leader qui lit ne peut être que meilleur, plus éclairé. Nombreux sont les « ti-counes » qui nous rappellent qu’il n’y a pas longtemps le Québec était pauvre et ignorant et que ce complexe ne s’est pas évanoui.

Ainsi, le « mot en n » (comme on doit désormais, sous le coup de la rééducation politique, dire le terme jadis employé pour désigner les Noirs), utilisé dans un contexte universitaire, où on enseigne à quoi il a rimé dans l’histoire afin de mieux lutter contre le racisme, est maintenant banni. Toute personne bien intentionnée qui voudra le remettre dans son contexte historique pour comprendre se verra larguée par son université et livrée aux cyberbullies de la « wokitude » et du ressenti. Même si vous vous appelez Dany Laferrière, Dominique Anglade ou Régine Laurent, votre parole sera méprisée, car, pour ces micro-agressés universitaires et les offensés perpétuels, vous serez noir dehors, mais blanc dedans. Ni la sagesse, ni l’histoire, ni la volonté d’outiller les jeunes citoyens quant au racisme n’y feront rien : il faut désormais s’abstenir de nommer, comme si cela faisait disparaître le mal. Déboulonner des statues n’efface pas l’histoire et taire des mots n’enraye pas le racisme. Les professeurs marchent sur des braises. Sous la menace nucléaire intellectuelle n’existent plus que la censure, l’autocensure et la peur, et le recteur de l’Université d’Ottawa est un nain. Ou plutôt une petite personne sur le plan moral.

Ainsi, en France, un professeur d’histoire et de géographie essayait, avec mille précautions, de livrer le programme de l’école républicaine à ses étudiants. Il tentait d’éduquer, d’élever le niveau, de donner des outils semblables à tous. Mais les islamistes ont horreur de certaines images et de certains mots (tiens donc), des idées qui pétillent, des concepts qui libèrent. L’un d’eux a traqué, piégé, puis décapité en pleine rue le professeur Samuel Paty, dont le crime était d’enseigner librement. Les islamistes sont ignobles, et la France commence à comprendre qu’un étau se resserre sur elle. Des profs vont dorénavant enseigner la peur au ventre, car leur parole sera blasphème aux yeux des extrémistes. 

Exactement au même moment surviennent ces trois histoires, qui n’ont rien en commun, sinon, à des degrés (très) différents, de parler de mots qui en dérangent certains, de gens qui ont décidé d’aller au bout de leur haine, depuis l’amplificateur des réseaux sociaux jusqu’au meurtre crapuleux, en passant par l’exécution intellectuelle.

Ces trois histoires parlent de notre époque. Une époque où d’honnêtes femmes et hommes qui pensent, lisent, parlent respectueusement, mais librement sont dérangeants, voire en danger…

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Je vous ai suivi pendant des années (plus de 20ans)et je vous ai beaucoup apprécié.
Mais un texte sur les régions de mars ou avril est venu tout casser
Aujourd’hui, pour voir seulement
Quelle époque difficile
Ne déprimez pas trop

J’apprenais « zzz’aussi » pas plus tard qu’aujourd’hui que le « mot en i » — pour désigner les peuples issus des premières nations des Amériques -, doit aussi être banni peu importe qu’il existe encore une « loi sur les i »…. Je n’en dirai pas plus par crainte de représailles.

Nous vivons désormais dans un monde parfait où la rectitude n’est plus un vain mot. J’ai bien hâte que la langue française soit réduite à un maximum de 4 ou 5 cents mots. Quoiqu’il en soit l’idéal ne serait-il pas que grâce à l’IA on nous simplifie à ne plus être que des bio-robots ?

— Tweeeeet ! Tweeeeeet ! Tweeeeeeeet ! Tweeeeeeeeeeeet !

Bon j’sais, je divague, j’ai tellement apprécié Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve que j’entrevois à peine ce futur près d’« cheu nous » pour assez bientôt.

Faut quand même pas en rajouter. Le mot en i auquel vous référez, ce sont les Indiens d’Amérique (pas ceux des Indes n’est-ce pas?) et il n’y a pas de gêne à l’utiliser, les Autochtones sont moins idiots que vous ne le pensez. D’ailleurs vous faites référence à la loi sur les Indiens (tiens, encore ce mot) et cette loi se réfère aux Amérindiens, pas aux Indiens des Indes. On doit ce nom bizarre au colonisateur européen Cristobal Colón (en espagnol SVP car il travaillait pour les Espagnols) qui s’était perdu et se croyait en Inde… Les Européens sont fameux pour ça et ici au Québec on ne sait plus à quel saint se vouer pour nommer un endroit.

Même les Inuits ne sont pas chicanier si on utilise le nom d’Eskimo ou Esquimau, ils en ont vu d’autres mais ils préfèrent être appelés par leur vrai nom, les Inuit. Ils ne vous en voudront pas si vous utilisez le mot en E car ils ont d’autres chats à fouetter, dont le colonialisme canadien qui a tenté de détruire leur culture et leur identité. Ils se souviennent de leur nom que le colonisateur était incapable de prononcer (pas très doués pour les langues) et qu’on avait changé en un numéro E pour Eskimo. Tulugak se retrouvait avec le nom E10-345, 10 pour son village et 345 pour son numéro. Imaginatifs ces colonisateurs n’est-ce pas!

@ NPierre,

Merci pour cette référence au nom de Tulugak, j’ignorais tout de ce genre de classifications (naturalistes ?). Comme quoi les « bons sauvages » avaient quand même droit à une lettre et des numéros, un peu… comme les codes postaux…. C’est assez hallucinant. Je suis un véritable amateur d’art Inuit et je regrette qu’en raison de notre éloignement, il soit difficile quelquefois de nourrir des relations avec les populations autochtones dont celles du Grand nord notamment.

Je pense que nous avons encore du chemin à parcourir pour établir un cadre relationnel harmonieux et heureux.

En fait le nom de Cristóbal Colón était plutôt initialement celui de : Cristoforo Colombo puisque c’était un navigateur génois à la solde de l’Espagne. Je savais que le nom d’Indien s’est forgé par le fait que les navigateurs de la Renaissance cherchaient une route plus directe pour les Indes.

Je ne doute pas que la plupart des membres des Premières nations ne se formalisent pas si on leur donne l’appellation d’indiens. Mais il est juste de respecter leurs vrais noms.

Quoiqu’il en soit, je n’en rajoute pas. Certains intellectuels fous de la rectitude linguistique estiment qu’il faudrait purger le « mot en i » considéré comme péjoratif désormais, puisque comme vous le mentionnez vous-même, cela reflète notre passé colonialiste. Cette démarche « eugénique » de la langue est aussi considérée par certains membres éminents de l’Université d’Ottawa qu’il faut bien considérer désormais comme les portes étendards de la nouvelle foi….

Excellent texte, Madame Bazzo. Merci de dire ouvertement ce que beaucoup d’entre nous pensent. Cette rectitude politique et sociale nous enferme et nous étouffe : elle devient sournoisement un pas vers l’aliénation intellectuelle. Bravo à Madame Anglade qui hier a même osé prononcer le mot « nègre » à la télé. C’est une question de contexte et malheureusement, comme vous les appelez, les ti-counes non-instruits ne comprennent pas.

Infiniment tristes, ces histoires de mots qui se rencontrent et s’entrechoquent, faisant surgir sous nos yeux une réalité sombre dont l’ombre nous recouvre lentement mais sûrement. Mais la difficulté nouvelle, voire l’impossibilité de même dire jusqu’à des mots, ne pourront empêcher les lumières d’illuminer nos cœurs et nos esprits. Souhaitons nous de vivre et de penser en grâce et en paix.

Même si je demeure assez isolé à la campagne, je me sens envahit. Les médias et les moyens de communication que nous avons créés nous inondent d’informations, les distances sont abolies et le cerveau constamment sollicité. Un peu comme si nous enfermions une grande quantité de personnes dans une salle. La densité rend difficile de trouver un lieu pour s’isoler, prendre un pas de recul, le rationnel devient envahit par l’émotion et il y a effet de contagion. Il me revient l’image de la partie de hockey du fameux vendredi saint entre le Canadien et les Nordiques. Les enjeux sont importants, le climat est tendu, les émotions à fleur de peau. Et comme les spectateurs de l’époque nous sommes tous dans un centre Bell (virtuel celui là) à ressentir les ondes qui se propagent. Certains hurlent car ça les stimule, libère leur agressivité, leur violence, d’autres sont craintifs de cette montée d’émotion, des débordements possibles. Certains tentent de nourrir la réflexion sur ce qui est en train de se passer mais ils se font lancer des tomates, des insultes, on les menace. Dans l’émotion, tout est mélangé, amplifié, transformé. Un peu comme dans le sport où on fini par s’attaquer à l’arbitre qui veut séparer deux combattants. Tout ça m’inquiète, existe-t-il un moyen de faire cesser la partie et de renvoyer tout le monde à la maison pour que chacun puisse faire baisser sa tension?

En ce qui concerne le mot N. C’est quand-même paradoxal. Mon oreille, mes yeux ne sont que des médiums pour transporter une information dans mon cerveau. On peut bien dire N mais mon cerveau lui entend bel et bien nègre. Jamais entendu aussi souvent ce mot dans ma tête. Vous savez, je ne tiens pas tellement à l’entendre autant, un peu hâte qu’on cesse de répéter ce mot en faisant référence au mot débutant par la lettre N.

Vous avez-bien raison, on a beau dire « mot en N » en pense forcément à nègre d’où tout le ridicule de cette suppression du mot par son remplacement par une expression. Ce n’est pas le mot qui blesse. Un mot n’est qu’un mot. Un mot ne peu blesser que si celui qui l’utilise a l’intention de l’utiliser à cett fin.

La vérité dans tout ça c’est qu’il y a des personnes qui sont justement plein d’amerture et de haine et qui cache celles-ci sous de faux prétexte de justice. Ce qu’ils cherchent ce n’est pas la justice mais tout prétexte pour jeter leur propre venin.

Je cois que ce n’est pas le mot français « nègre » qui pose tant problème, mais le terme anglais « nigger ». « Nègre » est couramment employé en Europe pour désigner l’auteur payé pour écrire des ouvrages qui sont signés de la main d’un autre (ghostwriter en anglais). C’est plutôt le mot « nigger » qui est au centre de la controverse. Plusieurs groupes de Noirs veulent en interdire formellement l’utilisation par les Blancs. Et parallèlement à cela, presque toutes les dépositaires de l’autorité avalisent et imposent cette censure. L’avenir s’annonce gris sombre si on laisse les choses dégénérer ainsi.

Marie-France, toujours un plaisir de vous lire. Quelle justesse dans le propos. On emerge à peine de la Grande Noirceur. On se croit sorti de la dépendance à l’Église pendant que les mots d’Église remplisent de plus en plus notre vocabulaire. L’Éducation, quel défi à relever.
Quand vous revoie-t-on à la Télé?

Et certains croient vraiment que cela va aider les minorités discriminées?! C’est sûr que les employeurs vont d’abord choisir des «êtres sensibles aux micro-agressions» pour se retrouver sur la sellette médiatique. Imaginez un «être sensible aux micro-agressions» tançant un client pour l’emploi d’un mot en « N », en « I », en « SW » (et oui, Speak White m’agresse moi), ou faisant une plainte pour avoir entendu un propos agressant dans une réunion, dans le corridor, au café …

C’est bien vrai, mais ces interdictions, ne change pas leur handicap.
Les medias répètent le mot » N » peut-être devraient-ils utiliser le mot negre, pour habituer les puristes à outrance â l’entendre.

Bien écrit. Par contre, je propose d’ajouter « extrémistes » ou « radicaux » après chaque « Islamistes ». Faut pas mettre tout le monde dans le même bain de sang.

Au sujet du « n »… Bravo, belle analyse courageuse. Le politically correct est un corset qui coûte cher à nos valeurs de liberté d’expression. Et cette liberté, nous y tenons encore au Québec, thank God! C’est là qu’on voit un autre profond écart avec le Canada, malheureusement. Le bilinguisme ne résout pas tout…
Le tweet de M. Legault… Il y a encore beaucoup trop d’analphabètes fonctionnels ou pas au Québec mais ce ne sont pas ceux qui se sont le plus exprimés par écrit sans doute… J’opterais pour le mépris de l’intellectualisme, un sujet dont on ne parle pas assez il me semble.
Merci!

Madame Bazzo, je vous remercie pour ce texte. Je suis ébranlé par ce que nous traversons. Je vous partage le post que j’ai placé sur mon compte FB ainsi que la réponse formulée à une amie qui déplorait l’auto-censure. Bonne continuation et merci de vous exprimer librement.

« Pour les institutions qui m’engagent depuis 10 ans comme Historien de l’art, je tiens à vous annoncer que dans le contexte actuel d’intolérance et de haine, je retire mes conférences « Art autochtone » et « Femmes artistes dans l’histoire de l’art » (pour laquelle j’avais reçu des commentaires disgracieux, il y a deux ans). Il semble qu’avec un bac, deux maîtrises et des études de doctorat je n’aie pas la légitimé de parler de ces sujets. Cependant, pour L’identité acadienne vue par les artistes, je me sens tout à fait à l’aise, et dans mon expertise et dans mon identité acadienne. » Et la réponse à l’auto-censure:

« J’ai travaillé très fort durant de longues années pour compléter des diplômes, j’ai réorienté ma carrière au milieu de la cinquantaine, j’ai identifié quels talents et compétences je pouvais utiliser pour mieux servir et avoir du plaisir à le faire. Je me bats très fort pour intéresser des institutions à mes cours et conférences. Cela prend un an ou deux avant que mes contrats se réalisent. J’ai développé plus de 80 contenus de conférences. Comme beaucoup d’entre nous, la majorité de mes cours et conférences est annulée. S’il faut qu’en plus je me batte contre les dogmatismes ambiants, je passe mon tour. On s’entend bien, comme la plupart des gens ici, je vise le respect de tous et l’égalité des chances pour toutes et tous. Oui je veux vivre dans une société exempte de racisme et de xénophobie. Pas dans une société de dogmes. »

Amitiés

Vincent Arseneau

Parce qu’il parlait de négritude, alors-nous jeter au feu les oeuvres de Léopold Senghor, poète, écrivain, homme d’État français et premier président de la République du Sénégal après son indépendance. Celui qui fut le premier Africain à siéger à l’Académie française, s’identifiait à la négritude et en faisait un trait identitaire de son peuple : « La négritude est la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture. »

Soyons ouverts d’esprit. Combattons la noirceur. Supportons nos professeurs dont la mission est de rehausser le niveau de connaissance de leurs élèves.

La longue marche de l’histoire qui n’en finit pas de se répéter… Le virus ayant restreint ma liberté, je suis retournée vers la généalogie. J’ai ainsi revu l’ Histoire de mes petits enfants par ceux et celles qui ont fait ce que je suis et ce qu’ils sont. Beaucoup de surprises, beaucoup de traumatismes subis à travers les années. Aujourd’hui, je me sens bizarre lorsqu’on tente de me définir par la couleur de ma peau et que l’on tente de me museler sous prétexte que je ne sais pas, que je ne peux savoir, que je ne peux comprendre. Lorsqu’une personne est un amalgame de filles à marier, de filles du Roy, de huguenots, de puritains, de pauvres soldats, de victimes de rapts des guerres de territoire, d’acadiens déportés, de loyalistes, d’un peuple conquis, minoritaire par sa langue et sa religion, obligé de s’expatrier vers les manufactures du Massachusetts pour se nourrir et j’oublie tout un peuple de défricheurs mangés par les mouches, soumis au climat … on peut reconnaître que son histoire est marquée par un dur labeur. Enfin, même si je n’ai retrouvé aucun membre des premières nations parmi mes ancêtres, tous mes souvenirs me ramènent à ce qu’ils nous ont donné, à ce qu’ils nous ont appris dont le respect de la terre et des autres. Ils furent nos protecteurs, nos enseignants.
Aujourd’hui, je vois une grande différence dans l’approche de ceux qui s’identifient aux dominants et ceux qui furent dominés. Je me demande aussi comment on peut affubler quelqu’un de tous les maux sous prétexte que ses traumatismes sont périmés? Je refuse le manque de respect des autres et je refuse de parler par code sous prétexte de micro-agression. Je sais que ma peau est blanche mais en aucun cas elle ne doit devenir pour celui qui me regarde une garantie, une certitude de non respect. Je suis la première génération de ma lignée à être allée à l’université. Si ce lieu ne peut faire oeuvre de mémoire, QUI LE FERA ??? Certainement pas les réseaux sociaux.

Votre ton est juste et j’adhère totalement à vos propos. Il est navrant de constater qu’il nous faut dorénavant surveiller de près les mots que l’on utilise au quotidien. Comment en sommes-nous arrivés là? Merci.

Désolé, il y a sous votre plume une formule d’inclusion (pas sûr de mon français) dans tous les «nous», «notre», «réseaux sociaux», ces phénomènes de société d’amplitude planétaire ne sont malheureusement pas le lot de tous. Vous me semblez projeter un idéal de collectivité branchée dans tous les sens du terme, une insinuation non pas délibérée mais fichument bien définie, mais cette vision qu’est la votre de la collectivité-du moins dans cet écrit-n’est pas représentative. Il existe une collectivité du genre de celle que vous profilez ici et elle a raison d’appréhender certaines menaces, mais je ne suis pas le seul à jouir, car c’est un peu ça que c’est, d’une seine distance par rapport à ces phénomènes.

Votre texte, Mme Bazzo, est une synthèse éloquente d’un mal que nous ne soupçonnions pas et qui nous amène bien loin du vivre-ensemble harmonieux tant souhaité. C’est à pleurer!!!

C’est drôle qu’aujourd’hui on puisse parler sans vergogne d’Adolf Hitler, de Benito Mussolini et autres grands dictateurs assassins mais qu’on ne puisse parler de la négritude qui est tellement belle. On peut parler de la Shoah et des génocides mais pas utiliser le mot nègre quand on veut condamner l’esclavage et la discrimination, le racisme systémique.

On vit des temps très étranges… surtout quand on lit des commentaires qui blâment un Premier ministre de lire… Si on lit les commentaires sur les réseaux sociaux, on se rend vite compte combien d’analphabètes y contribuent et ils doivent avoir une dent contre celui qui peut lire un livre de plus de 25 pages.

Les mots en haine…
Quand on a les mots en haine cela amène les biens pensants noyés dans la normalité à nier le négationnisme, les nazis, nier que nous sommes tous le nègre producteur de quelqu’un, mais idée au combien aussi insupportable nous sommes tous aussi le consommateur négrier de quelqu’un.
Le seul mot qui devrait être interdit est le mot en C – censure – parce-que n’en déplaise au jeunes universitaires novateurs névrosés et nihiliste le seul noir dont il faut craindre d’avoir à citer c’est la noirceur de l’obscurantisme guidé par l’épuration linguistique.
On ne remporte pas un combat en ignorant l’ennemi et en ayant peur de ce qu’implique comme douleur les coûts de la victoire de la vérité originale. Le combat pour l’égalité, l’équité est permanent et il devrait porter sur le sens original du mot nègre qui en créole signifie homme et rien d’autre.
Le vrai prix des mots n’est pas ce qu’il en coûte de les utiliser, mais ce qu’il nous coûtera de les oublier. Oublier les mots c’est oublier notre histoire et oublier l’histoire c’est mépriser de regarder le chemin parcouru en appréciant tout ce que nous avons bâti de valable depuis et qu’il reste à défendre.
Le rôle des écoles et diverses université est bien de conserver dans le temps le véritable sens original pour éviter que les différents filtres sociaux ou philosophiques déviant envahissant nous poussent à cette hérésie intellectuelle de trouver de l’orthodoxie morale la où il n’y en a pas.

Vous posez en somme La question suivante : Puis-je à la fois avoir tort et avoir raison ?

Votre texte en est selon moi un exemple vivant. On pourrait en effet avoir envie de vous donner entièrement raison sur plusieurs points. Par exemple la censure ou l’auto-censure n’apportent effectivement rien. En même temps avec votre doigt accusateur et par vos propos vous cherchez à censurer les autres.

Et franchement à peu près tout le monde en prend pour son rhume.

Ainsi vous écrivez ceci : « (…) parce-que n’en déplaise au jeunes universitaires novateurs névrosés et nihiliste (…) ». Objectivement je ne sais pas comment on peut être tout à la fois jeune, novateur, névrosé et nihiliste en même temps. Devrait-on plutôt parler de personnes réactionnaires, de personnes qui ne s’assument pas ou qui éprouvent quelques embarras à « dealer » avec leurs pulsions ?

De plus le mot de « névrose » tombe en désuétude, on parle plutôt de psychonévrose désormais. Le nihilisme quant-à lui est une référence historiquement empruntée au 19ième siècle. La littérature moderne fait plutôt référence au relativisme.

Vous écrivez encore : « (…)  les différents filtres sociaux ou philosophiques déviant(s) envahissant(s) nous poussent à cette hérésie intellectuelle de trouver de l’orthodoxie morale la où il n’y en a pas ». Vous semblez prendre un plaisir certain pour les formules redondantes. Les (s) c’est moi qui les ajoute, grammaticalement parlant ces mots devraient être au pluriel.

Quels sont donc ces filtres à la fois sociaux et philosophiques en même temps déviants et envahissants qui formeraient une sorte d’hérésie intellectuelle et une morale qui serait orthodoxe ou bien pas ? Peut-être qu’il existe toutes formes de licences intellectuelles, seulement vos références linguistiques au catholicisme mettraient en balance la bonne et la mauvaise foi ce qui se rebeller contre toute forme d’orthodoxie qui plus est !

Disons que pour le profane que je suis, tout cela est bien confondant puisque vous excellez en l’art de dire toute chose et puis son contraire.

J’ai peur que vous ne compreniez pas bien ce que signifie le négationnisme ; j’aimerais bien savoir en quoi réside cette démarche qui consisterait à pourvoir même nier celui qui nie tout ce qui n’est pas. Principe qui aurait le pouvoir de donner un certain poids à la négation, de la négation de la négation (négation répétée intentionnellement trois fois). En sorte que tout ce qui n’est pas, serait et vice-versa !

— Peut-on être ou ne pas être tout en même temps et tout à la fois ? Je ne peux que conjecturer que même la sphynge (qui en principe à réponse à tout) qu’à l’intérieur de vos propos, elle ne s’y retrouverait tout simplement pas.

Au Québec le seul mot en N dont personne ne veut entendre parler c’est « Neige » eust’y! 😉 !

J’aimerais que Legault, jadis ministre de l’éducation, y voit un signal d’alarme : nos écoles sont déficientes et devraient enseigner l’étiquette, le netiquette, et promouvoir l’intelligence et l’excellence au lieu de niveler par le bas. Je suis une enseignante et je peux témoigner que les écoles ressemblent de plus en plus à des garderies.

Bien résumé et je suis triste d’observer que nous avons encore beaucoup d’éducation à faire et de chose à apprendre pour bâtir une société plus juste, accueillante et savante.