Une crise genrée exige une réponse genrée

Tout indique que les effets de la pandémie de COVID-19 frappent un sexe plus durement que l’autre. La réponse à la crise doit en tenir compte.

Photo : Daphné Caron

Lorsqu’un journaliste a demandé à François Legault, en point de presse, s’il reconnaissait que les femmes et les immigrants, en première ligne dans les établissements de soins, allaient faire les frais de la pandémie, le premier ministre a acquiescé du bout des lèvres : « on est très conscients, entre autres, que ce sont des femmes puis beaucoup de gens qui viennent de différentes communautés », a-t-il dit en parlant des préposés aux bénéficiaires.

C’était le 7 mai. Et c’était la première fois en six semaines que le premier ministre faisait ouvertement référence à la vulnérabilité particulière des femmes à la crise.

Lors d’une intervention précédente, fin mars, il avait souligné les dangers qui guettent les victimes de violence conjugale confinées avec leur agresseur, et il avait renfloué les organismes qui leur viennent en aide. Mais autrement, le premier ministre n’a pas donné l’impression qu’il prend la pleine mesure des répercussions disproportionnées que la pandémie aura sur les femmes, ni qu’il conçoit sa stratégie en conséquence.

Les données sont sans équivoque. Ce cataclysme, qui n’épargne aucune tranche de la population, frappe néanmoins un sexe plus durement que l’autre.

Ce sont d’abord les femmes qui sont au front du combat contre la maladie et qui prennent les plus grands risques pour leur santé. Au Québec, elles comptent pour 90 % des infirmières et pour 88 % des aides-soignantes et préposées aux bénéficiaires, par exemple. Elles constituent aussi la majorité des proches aidantes, et celles qui jouent ce rôle y consacrent plus d’heures et effectuent des tâches plus lourdes que les hommes aidants. Non seulement les femmes sont parmi les plus exposées au virus, mais une épidémie d’épuisement et de stress post-traumatique se prépare sans doute dans leurs rangs. Déjà début avril, parmi les travailleuses de la santé engagées dans la lutte contre la COVID-19, une sur deux disait avoir besoin d’aide psychologique, selon un sondage.

En plus, le Québec est l’un des seuls au monde où les femmes sont plus nombreuses que les hommes à mourir de la maladie : elles comptent pour 54 % des décès, et pour 59 % des cas confirmés.

La pénurie de travailleuses met le réseau de la santé en déroute, on le sait. Mais la véritable source de la débâcle, c’est la sous-valorisation chronique des métiers du soin et du lien, ces professions majoritairement féminines auxquelles on a omis d’accorder une rémunération et des conditions de travail qui soient à la hauteur des exigences. Toute refonte du système devra s’attaquer à ce problème de fond : notre incapacité collective à reconnaître à leur juste valeur les activités qui sont l’affaire des femmes.

Sur le plan économique aussi, les femmes encaissent un plus grand choc que les hommes. Le chômage les touche plus durement depuis le début de la pandémie : de février à avril, au Canada, le nombre d’emplois a reculé de 16,9 % chez les femmes, et de 14,6 % chez les hommes. Les femmes sont d’ailleurs surreprésentées dans plusieurs des industries qui risquent d’être le plus longtemps ébranlées, dont l’hôtellerie, la restauration, le commerce de détail et les services personnels. Cette précarité s’ajoute à celle qui existait déjà, puisque les femmes sont majoritaires parmi les travailleurs atypiques et parmi les bas salariés. Elles ont aussi tendance à avoir moins d’argent de côté pour leurs vieux jours.

Les mères en paient le prix fort

Le poids des activités domestiques, déjà difficile à concilier avec la vie professionnelle, est devenu écrasant pour bon nombre de parents forcés de se confiner avec leur progéniture. Et ce sont surtout les mères qui en paient le prix. Habituellement, les femmes québécoises passent une heure de plus par jour que les hommes à donner des soins et à faire des tâches ménagères (une heure et demie de plus lorsqu’il y a de jeunes enfants dans le portrait). En période de confinement, l’écart serait encore plus grand qu’à l’habitude, selon des données recueillies aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne.

Chaque heure que les femmes consacrent au travail non rémunéré, c’est une heure de moins qu’elles peuvent passer à gagner leur vie, et ce phénomène explique une bonne partie des disparités de revenus si persistantes entre les sexes. Même en temps normal, les femmes québécoises sont beaucoup plus nombreuses que les hommes à travailler à temps partiel ou à sacrifier des heures d’ouvrage pour s’occuper de leur famille. La suspension prolongée des classes et des services de garde (voire la fermeture définitive de certaines garderies et camps d’été) pourrait fragiliser encore davantage leur capacité d’emploi. Des médias rapportent d’ailleurs des cas de travailleuses qui envisagent de quitter leur boulot, faute de solution pour faire garder leurs enfants. On croirait retourner 25 ans en arrière.

Ces observations sont lourdes de conséquences pour la relance économique qui s’organise. Si on peut se permettre de redémarrer l’économie alors que les écoles et les garderies fonctionnent au ralenti ou pas du tout, c’est parce qu’on compte implicitement sur le travail invisible que les femmes sont les premières à fournir, au détriment, souvent, de leur propre autonomie financière. Sans la pleine participation des femmes à l’économie, il n’y aura pas de reprise à toute vapeur. On ne peut pas se contenter d’inciter les parents à garder leurs petits à la maison « s’ils le peuvent » ou les gronder de ne pas avoir fait faire leurs devoirs aux ados (comme l’ont exprimé le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, et celui de l’Éducation, Jean-François Roberge) sans reconnaître à voix haute que ce sont les femmes qui hériteront du gros de ce fardeau, sans en mesurer les contrecoups sur leur participation au marché du travail, et sans en considérer les effets sur le roulement de l’économie.

Protéger les acquis québécois

Le gouvernement de François Legault saura-t-il concevoir une riposte à la pandémie qui permette de protéger les acquis du Québec en matière d’égalité des sexes et, pourquoi pas, de les renforcer ?

Sa cellule de crise est composée de 4 femmes et de 14 hommes. Son comité de relance économique est formé, en plus du premier ministre, de quatre hommes, les quatre ministres directement concernés : celui du Travail, Jean Boulet, celui de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, le titulaire des Finances, Éric Girard, et le président du Conseil du Trésor, Christian Dubé. Le premier a fait carrière dans de grands cabinets d’avocats, les trois autres sont issus de la finance, et ils ont d’ailleurs gravité dans les hautes sphères de la même institution financière (la Banque Nationale).

Ce ne serait pas réaliste de s’attendre à ce qu’une équipe aussi homogène propose des solutions novatrices à des problèmes dont ils n’ont pas une connaissance intime. Pas parce que ces gens sont sexistes, machos ni même insensibles à la condition des femmes. Ce n’est pas de cela qu’il est question. Simplement, les hommes et les femmes n’ont pas accès aux mêmes savoirs, aux mêmes perspectives sur le monde, n’ayant pas vécu les mêmes expériences, affronté les mêmes épreuves. Forcément, les préoccupations et les priorités de ce comité seraient différentes si des femmes en faisaient partie. La capacité de s’allier une variété de voix, dans une période aussi critique, devrait être considérée comme un volet essentiel d’une réponse compétente à la catastrophe.

Qui sont les femmes qui auront droit au chapitre lorsque l’État façonnera l’après-pandémie ? Quelle influence auront-elles sur les choix qui détermineront leur destinée ? On l’a vu, les femmes sont les premières concernées par cette crise d’une ampleur sans précédent dans l’histoire contemporaine. Faisons en sorte qu’elles ne soient pas les dernières consultées.

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Les commentaires sont fermés.

Des crises comme celles-ci ont pour effet de mettre le doigt sur tout ce qui ne marche pas, ou tout ce qui devrait mieux marcher et plus rarement sur ce qui marche bien.

Les personnes qui regardent la structure de la société dans laquelle nous vivons savent très bien que règnent toutes sortes d’inégalités. Hélas ce sont les personnes elles-mêmes qui sont parfois les artisans de leur propre malheur.

Ainsi, les gouvernements (pour bien paraître) ont-ils introduits des concepts comme l’égalité homme-femme. Lorsque toute personne censée devrait savoir que l’entrée massive des femmes sur le marché du travail a essentiellement servi à paupériser une part non négligeable de la population. S’il est prouvé que les premières victimes sont les femmes. Les victimes collatérales sont aussi les hommes qui ne peuvent pas prétendre à des emplois mieux rémunérés auxquels ils pourraient avoir droit.

Des hommes qui plus que jamais sont confrontés à la solitude. Font face à toutes sortes de problèmes toxicomaniaques. Doivent également faire face à des conditions de vies inhumaines. Et qui meurent parfois dans l’indifférence générale.

Que dire encore des ainés qui périrent dans des conditions parfaitement abjectes et de tous ces enfants parfois livrés à eux-mêmes qui ne savent pas de quoi sera fait demain ?

Alors, nous n’assistons pas à un nivellement par le haut, ce à quoi devrait ressembler la « vraie » égalité. Nous assistons à un nivellement par le bas. Des gens de tous sexes paupérisés qui sont manifestement incapables d’épargner quelques mois de salaires pour faire face aux aléas de la vie.

La seule réponse à ce déséquilibre structurel de la société c’est : plus d’État providence. Mais j’aimerais bien qu’on m’explique de quelle façon je pourrais habiller Anne sans déshabiller Pierre ou François ou les deux à la fois ou peut-être tous les trois pour vêtir comme des princesses de petites influenceuses largement médiatisées ?

Contrairement à Noémi Mercier, je ne vois pas qu’une seule catégorie de victimes genrées. Je vois seulement des êtres humains qui vivent dans le noir et qui sont désorganisés. Contrairement encore à l’autrice de cette chronique, je ne vois pas en quoi le gouvernement actuel pourrait trouver quelques remèdes à ces maux. Si je n’ai aucun problème quant au fait que plus de femmes soient consultées pour trouver des solutions pérennes. Ce sont toujours les mêmes qui auront le dernier mot.

J’ai sous les yeux une édition originale d’un ouvrage de Gabrielle Carrière, cet original est d’ailleurs signé et orné de lettres bien formées par l’autrice. Publié en 1942, ce livre encore d’actualité s’intitule : « Comment gagner sa vie – Carrières féminines ». J’aimerais bien qu’on m’explique pourquoi les femmes avaient de meilleures chances d’exercer une belle profession voici 80 ans, que bon nombre d’entre-elles n’en ont désormais présentement ?

Qu’est-ce qui dans la progression du Québec n’a finalement pas marché ? — Noémi Mercier aurait-elle quelques pistes de solutions à nous proposer ?

Tout d’abord, c’est évident que les métiers les plus affectés par la Covid-19 sont ceux d’infirmiers/infirmières et préposés/préposées, là où il y a une forte proportion de femmes, aucun doute là-dessus.

En revanche, pour ce qui est des décès, il ne faudrait pas oublier que les personnes de 70 ans et plus représentent plus de 91 % des décès, que les femmes représentent environ 55 % des personnes de ce groupe d’âge et une proportion quasi identique au pourcentage de femmes décédées (54,6 %) en date du 25 mai 2020.

Donc les femmes sont plus malades de la Covid en raison de leurs deux rôles (mères et travailleuses dans le domaine de la santé). Ceci pourrait même devenir un avantage si jamais une immunité collective devient un moyen de défense face à la Covid.

Merci de m’avoir lu

J’ai été surprise que l’on donne le genre féminin à ce virus : »La » covid19 alors que c’est « LE » SRAS-COV-2
L’Académie française a féminisé le terme: Composée de 40 membres n’y ayant admis les femmes qu’en 1980; 5 y siègent actuellement. C’est donc un monde d’homme et ma réflexion sur la féminisation de covid 19 a été de féminiser ce qui est un grave, très grave problème sanitaire. Facile hein!
Alors tendons à César ce qui appartient à César et parlons du Covid 19
Vague de genre genré de groupes féministes et autres groupes de pression d’enculage de mouches??? On passera pour ce fléaux au féminin si vous le voulez bien!
C’est UN virus dénommé Le Covid 19

La COVID est « la » maladie provenant du virus SRAS-COV-2…

« Une » maladie donc « La »?

On se calme!
Mais oui, les gérants d’estrades, les nouveaux médecins, les nouveaux « pros » d’autres trucs etc., et maintenant les nouveaux linguistes!
UN virus de type coronavirus provoque UNE maladie nommée Covid-19. Point! On ne va pas réécrire toute LA littérature française pour faire plaisir à certains et certaines, bien sûr.
Donc, on se calme et on garde SA tête!

Jacynthe Collard, donc le féminisme hystérique occulte toute notion de bons sens. On dit « la Covid-19 » parce que le « la » fait référence » au fait qu’on parle de la madalie Covid-19.

Merci pour ce texte qui exprime enfin tout ce qui me préoccupe dans cette crise: les femmes au front, les plus touchées par le chômage actuel et les fameux comités de relance si homogènes….et masculins. Très inquiétant pour la suite. J’ai l’impression de sortir de la guerre et on dit aux femmes de retourner à la maison… on les tasse, on minime leur contribution et, surtout, on les ignore pour la suite. Merci !!!!!

Il serait logique que le premier ministre saisisse cette réalité de l’impact prioritaire sur les femmes de la pandémie et qu’il compose ses comités conseils en conséquence.

Il faudrait s’assurer que cet article se rende sur le bureau de chaque décideur du gouvernement !
Et l’y remettre régulièrement pour ne pas qu’ils l’oublient!!
Bonne continuation …
F. Lamoureux

Une crise genrée exige une réponse genrée
Merci pour ce texte « genre » ET « sensé »!

Excellent résumé de la situation. Aussi longtemps que nous serons gouvernés par des hommes, il y a peu de chance que les choses changent. Ce n’est pas un manque d’empathie. La politique et la gouvernance sont des milieux profondément masculin car elles demandent des qualités de combattants que les femmes n’ont pas développé au même niveau. L’homme voit une situation humanitaire mais la femme voit l’humain devant la situation.

Effectivement, vous résumez mes pensées. Il faut les prioriser sinon aucun système fonctionnera, que ce soit en éducation, santé, économie, parce qu’elles ont la responsabilité de gérer les budgets, les achats, voir à l’éducation, la santé des familles dont la sienne. Des solutions telles des cellules familiales communautaires (concept que je viens d’inventer!) pourraient leur venir en aide, via la technologie (réseaux sociaux!) par exemple, merci.

Tellement en harmonie avec la personne qui nous s écrit ce texte. Que de réflexion pour améliorer notre rôle effacé dans la société et un constat auquel les autorités politiques devraient accueillir pour nous et apporter des améliorations dans de décision concrète

Je me demande si la journaliste dont le point de vue est sérieusement biaisé comprend ce qu’elle écrit. Après nous avoir dit que les femmes souffraient de « notre incapacité collective à reconnaître à leur juste valeur les activités qui sont l’affaire des femmes » et où « on a omis d’accorder une rémunération et des conditions de travail qui soient à la hauteur des exigences », elle nous explique quelques lignes plus loin que « [c]haque heure que les femmes consacrent au travail non rémunéré, c’est une heure de moins qu’elles peuvent passer à gagner leur vie, et ce phénomène explique une bonne partie des disparités de revenus si persistantes entre les sexes. »

Si travailler moins explique en « bonne partie » la disparité de revenus entre hommes et femmes, on comprend alors mal son coup de gueule sur la reconnaissance de la valorisation du travail féminin qui serait alors d’une importance somme toute insignifiante puisqu’il serait responsable d’une faible partie de la disparité.

Si le covid frappait plus fortement les hommes, et qu’un auteur masculin aurait écrit le même article de l’autre côté de la médaille, on l’aurait lynché sur la place publique.

Imaginez s’il déplorerait que l’équipe Legault est majoritairement féminine.
Imaginez s’il parlait de la violence conjugale physique et psychologique subite par les hommes.

Est-ce qu’on peut svp traiter tous les humains également et cesser de diviser les sexes en deux clans? Ça serait plus productif.

Arrêtez de marcher sur les hommes en criant égalité.

En fait, la Covid-19 tue pasablement plus d’hommes que de femmes dans le monde.

Toutes les fois où j’ai vu une répartion des décès salon le sexe au suet de la Covid-19, la proportion des hommes était plus grande (il y avait des graphiques salon l’âge et le sexe sur un site du Gouvernement du Québec, mais je ne peux le retrouver) J’ai par contre trouvé ce commentaire dans un article du journal Le Soleil du 26 avril: “ Des données en provenance de la Chine montrent que les hommes ont 1,65 fois plus de risques de mourir de la Covid-19 et, à New York, le taux est 1,77 fois plus élevé pour ceux-ci. Pourtant, les hommes et les femmes ont des risques à peu près similaires de contracter le virus.”

Oui, mais voyez-vous, si vous en faisez part à une féministe extrémiste, elle ne vous écoutera pas.

Au lieu de se serrer les coude TOUS ensemble, nous voici au prise avec une guéguerre entre les sexes. Le fait indéniable que cette crise touche sociologiquement plus les femmes que les hommes, n’en fait pas pour autant une crise genrée. Ce n’est pas un biais sexiste qui cause la crise mais un virus qui dans le monde, soit dit en passant, fait plus de mort parmi les hommes que les femmes. Le fait que les hommes meurent d’avantage d’accident du travail que les femmes, est une situation genrée imputable aux femmes ? Ben non, ils sont juste plus nombreux à exercer des métiers à risques élevés dont ceux exerçant dans le secteur de la construction.
Qualifier cette crise humanitaire de genrée c’est faire du féminisme diviseur « genre » Gabrielle Bouchard à la FFQ. Les femmes et les hommes qui souffrent en ce moment ont besoin de solidarité, pas de division. Ce discours victimaire n’est pas productif ni rassembleur. Et qui dit victime dit oppresseur. Hé oui, François Legault a dit « on est très conscients, entre autres, que ce sont des femmes puis beaucoup de gens qui viennent de différentes communautés ». Rien de très convainquant me direz-vous? Oui mais attention, il l’a dit du « bout des lèvre ». Ah le vilain garçon. Tout ça fondé sur une impression et non un fait.
Autre impression, « le premier ministre n’a pas donné l’impression qu’il prend la pleine mesure des répercussions disproportionnées que la pandémie aura sur les femmes…». Ben oui toué, il a osé attendre la 6e semaine de pandémie pour parler de «la vulnérabilité particulière des femmes à la crise.». On omet de dire que dès que les organismes de défenses des femmes violentés ont demandés de l’aide, il l’on obtenue. Même choses pour les banques alimentaires fréquentées majoritairement par des femmes. Ah oui, «Sa cellule de crise est composée de 4 femmes et de 14 hommes.»; omettant de dire que les 4 postes politiques les plus importants sont détenus par 3 femmes. Marguerite Blais, Danielle McCann, Geneviève Guilbault puis le 4e poste détenu par François Legault. Prendrait-on ces femmes pour des épaisses, des soumises incapables de transmettre le point de vue féminin ?
Et l’auteure, fidèle à sa logique d’impression en déduit qu’il «ne serait pas réaliste de s’attendre à ce qu’une équipe aussi homogène propose des solutions novatrices à des problèmes dont ils n’ont pas une connaissance intime.» La pilule n’est-elle pas une invention masculine ? Morgentaler avait-il un utérus et on ne nous l’a pas dit ? Depuis quand est-il nécessaire de s’assoir sur un rond de poêle allumé pour savoir que ça brule le cul ? Exit la victimisation et que revienne la sociologie de classe qui avait au moins le mérite d’être rassembleuse.

Bonjour,

Merci de cet article très éclairant. Le Réseau des femmes en environnement a fait parvenir au premier ministre Legault le mois dernier une lettre fédératrice, signée par plus de 1 700 Québécoises engagées, précisant à quel point les femmes subissent différemment les impacts de la crise de la COVID-19. On y indique également que les femmes s’engagent à rebâtir le Québec qu’elles seront fières de laisser en héritage. Pour consulter la lettre et le communiqué s’y rattachant, veuillez consulter: https://rqfe.org/index.php/les-quebecoises-se-mobilisent-en-faveur-du-quebec-de-demain.

» Si on peut se permettre de redémarrer l’économie alors que les écoles et les garderies fonctionnent au ralenti ou pas du tout, c’est parce qu’on compte implicitement sur le travail invisible que les femmes sont les premières à fournir, au détriment, souvent, de leur propre autonomie financière. »

Oui, oui, et RE-OUI ! Il fallait que quelqu’un le dise enfin! (et j’ajouterais : au détriment de leur carrière et de leurs ambitions).
Quelle idée saugrenue de croire qu’on peut réouvrir les entreprises et les commerces sans que les enfants aillent à l’école/la garderie/au camp de jour. Qu’est-ce que les parents sont supposés faire avec leurs enfants pendant ce temps-là? C’est d’une injustice crasse qui créera deux classe de travailleurs, non seulement entre les hommes et les femmes, mais aussi entre les travailleurs-parents et les travailleurs-sans-enfant …

La COVID-19 est une crise universelle qui a frappé toute la planète. J’ai cru, dans ma grande naïveté, que cela allait temporairement calmer la récupération identitaire de tout et de rien, mais non. Je constate que cet article est un ramassis des « deux poids, deux mesures » habituels.

J’ai l’impression que la présente crise va provoquer un éveil chez certaines personnes qui vont peut-être comprendre que l’information qu’on leur présente concernant entre autres les hommes et les femmes est tellement biaisée et triée sur le volet qu’on peut rarement s’y fier.

Par exemple :

– Décès : C’est du bout des lèvres que l’auteure admet que plus d’hommes que de femmes sont morts de cette maladie. En gros, des milliers de vies humaines perdues sont occultées comme un détail gênant. Déjà là, ça mérite quasiment des excuses. Restez assurés que si, mondialement, plus de femmes mourraient de la COVID que d’hommes, les médias ne parleraient que de ça. De plus, si plus de femmes meurent au Québec, c’est parce que la maladie touche des personnes plus âgées et que, statistiquement parlant, les hommes de cette cohorte sont pour plusieurs déjà morts. Ça aide à remettre la question en perspective.

– « Au front du combat » : La récupération du langage guerrier est ironique. À une époque où on peut à peine parler des hommes morts au combat sans placer plusieurs notes de bas de page sur la contribution des femmes à l’effort de guerre… il est où votre passage qui souligne l’effort de milliers d’hommes concernant la crise COVID-19? Nulle part? Je remarque d’ailleurs qu’on s’attarde peu en général à nos « héros » majoritairement masculins dans d’autres domaines difficiles et dangereux, par exemple le domaine de la construction. Où sont tous les journalistes qui remercient ceux qui ont travaillé fort pour construire leurs condos douillets?

– Soin des enfants. Je pense qu’ici, le féminisme plaide sa propre turpitude. Vous voulez que les femmes aient plus de temps pour travailler? Encouragez un système de droit familial moins biaisé! Prononcez-vous ouvertement en faveur de la garde partagée! Pourtant, tous les efforts sur cette question sont ignorés ou tournés en ridicule par les médias et certains organismes féministes sont encore contre le principe de la garde partagée.

– Pertes d’emploi, crise « genrée » : Là encore, c’est bizarre. Quand la crise de 2008 a frappé, les hommes étaient plus touchés et je ne me rappelle pas avoir entendu qu’il fallait « genrer » l’aide. Bien au contraire, j’ai vu de nombreux articles qui célébraient « la mort des hommes », ces dinosaures associés à un monde manufacturier dépassé! Mais là, les femmes sont touchées donc il faut « genrer ». Dans le même ordre d’idées, j’ai entendu l’autre jour à Radio-Canada une experte de l’éducation nous dire qu’il ne faudrait surtout pas « genrer » le problème du décrochage scolaire chez les garçons. Ah, c’est « genré » juste quand ça fait l’affaire des idéologues? Bon, d’accord.

De par le monde, beaucoup plus d’hommes que de femmes meurrent de la Covid-19. Le féminisme hystérique atteint de nouveaux sommets. Je pense notament au commentaire de Jacynthe en lus de l’esprit de cet article de l’Actualité, qui est probablement le volet « intellectuel » du Journal de Montréal.

Un angle qui n’est pas exploré ici: les mères qui ont des enfants à la maison et la chance d’avoir un emploi à temps plein qui permet le télé-travail se voient contraintes à un volume de responsabilité qui n’est pas soutenable. L’épuisement est présent mais aucunes resources pour alléger le poids.

Madame devrait savoir qu’en plus des travailleuses en CHSLD il y a les résidentes qui sont aussi des femmes en majorité…Pourquoi? Parce que les hommes meurent en moyenne 4 ans plus tôt! Tant qu’à faire une analyse basée sur le genre…😡