Faire le bien autour de soi. C’est plus que jamais le temps, alors que le monde est plongé en pleine crise sanitaire, sociale et économique, de chercher à ce que ses activités aient des retombées positives. Et pas seulement sur ses affaires : sur ses employés, ses partenaires, ses clients, voire l’ensemble de la collectivité. Cela porte d’ailleurs un nom : l’impact social.
Viser le bien, c’est ce dont témoignent les initiatives menées l’an dernier par les lauréats des Prix de l’impact social, des entreprises et organismes sans but lucratif québécois qui ont intégré le concept d’impact social à leurs affaires. « Il s’agit de la première année où les candidatures sont aussi fortement teintées par l’actualité : santé mentale, insécurité alimentaire, discrimination envers les Autochtones… », souligne Christian Bélair, cofondateur et PDG de Credo, le cabinet-conseil montréalais en stratégie d’impact social avec lequel L’actualité s’est associé pour l’attribution des prix.
Selon Monique Leroux, présidente du jury de la troisième édition des Prix de l’impact social et vice-présidente du conseil de Fiera Capital, avoir un impact social, c’est aller « au-delà de ses intérêts propres » lorsqu’on est une entreprise ou un organisme. Ça consiste à « ne plus voir les mesures environnementales et sociales comme une contrainte, mais comme un levier de développement ». Mieux, c’est « s’engager à embellir le monde » à travers chacune de ses actions, ajoute celle qui vient d’être nommée au comité directeur de l’Impact Taskforce du G7. Ce groupe de travail composé de dirigeants d’entreprises et de dirigeants d’organismes des secteurs public et social est chargé de proposer aux pays du G7 des innovations financières et économiques à impact social.
Il peut s’agir de faire comme la jeune pousse Filo, qui aide les consommateurs à diminuer leur empreinte écologique grâce à ses pastilles nettoyantes à dissoudre. Ou comme Tel-jeunes, qui a multiplié les textos et les vidéos pour atteindre les jeunes en détresse psychologique. Il y avait urgence : une étude de Statistique Canada a révélé en octobre dernier que 60 % des 15-24 ans déclaraient une détérioration de leur santé mentale depuis le début de la pandémie.
D’autres organisations et entreprises favorisent la diversité culturelle dans leurs équipes, aident des personnes âgées à gagner en autonomie, améliorent la gestion des déchets d’une communauté, mettent au point une application pour aider les travailleurs à mettre à jour leurs connaissances, etc.
En visant un impact social, les grandes entreprises, les PME ou les organismes ne freinent pas leur rentabilité. Au contraire, ils se placent en meilleure posture pour atteindre leurs objectifs financiers, comme l’atteste une récente analyse de la Banque de développement du Canada (BDC). Ainsi, 20 % des sociétés canadiennes considérées comme « vertes » (celles qui, par exemple, fabriquent des produits ayant des répercussions « minimales » sur l’environnement, ou qui font faire des vérifications externes de leurs pratiques environnementales) ont vu l’an dernier leurs ventes croître plus vite que celles de leurs concurrents.
« Avoir un impact environnemental positif fait partie de la mission d’entreprise de la moitié des PME au Canada », note dans cette même analyse Pierre Cléroux, vice-président, recherche et économiste en chef de la BDC.
L’organisation qui met l’humain et l’environnement au cœur de ses activités y gagne, entre autres, « des employés plus motivés ou des clients plus fidèles », dit Hélène Godin, cofondatrice de La Factry, une école montréalaise de sciences de la créativité. « En cherchant à faire du bien, on se fait du bien. »
Palmarès
Prix Industrie, innovation et infrastructures durables
Prix Faim et agriculture durable
Réseau alimentaire de l’Est de Montréal
Prix Santé et bien-être
Prix Égalité
Prix Éducation
Prix Environnement
Coup de cœur du jury
Mention spéciale du jury
Cet article a été publié dans le numéro d’octobre 2021 de L’actualité.