Mettez quelques gouttes d’eau au fond d’un verre et le Dr Judes Poirier le verra à moitié plein. Ainsi, bien que cette sommité mondiale de la recherche sur l’alzheimer estime à 75 % son risque d’être un jour atteint de cette maladie neurodégénérative qui a tué son père et sa mère, il a bon espoir de ne pas connaître la même « fin de vie horrible ».
Vous pourriez croire que c’est parce que la mise au point d’un traitement progresse, mais c’est tout le contraire. Une étude phare publiée en 2006 dans la revue Nature fait depuis peu l’objet d’une enquête pour falsification des données. Or, elle a servi d’hypothèse de base à de nombreuses recherches pharmacologiques sur l’alzheimer au cours des 16 dernières années. La découverte d’un médicament capable d’enrayer la maladie semble donc aussi lointaine que lorsque Judes Poirier a commencé sa carrière.
Pourtant, il n’y a aucune trace de découragement dans la voix chantante du médecin de 61 ans. « Si j’avais eu à baisser les bras, il y a longtemps que je l’aurais fait. »
Judes Poirier est, sans l’ombre d’un doute, un optimiste. Et il vous ferait grand bien de l’être aussi !
John Maynard Keynes, le père de la macroéconomie, notait dès les années 1930 que l’optimisme est un facteur clé de la prospérité économique, et qu’il est souvent le réel moteur derrière le désir d’investir ou de se lancer en affaires
Un corpus sans cesse croissant d’études scientifiques associent depuis plus de 30 ans l’optimisme à une foule de bienfaits. Les personnes confiantes ont entre autres une meilleure santé mentale et physique, sont plus résilientes face au changement, réalisent de meilleures performances sportives, réussissent mieux au travail, gagnent plus d’argent et économisent davantage pour l’avenir. Heureusement, car elles vivent aussi plus longtemps.
Les bénéfices s’observent également sur le plan économique. Aux États-Unis, les récessions seraient ainsi moins graves et les périodes de croissance plus prononcées dans les États où l’optimisme est plus élevé, selon des chercheurs de l’Université de Miami. John Maynard Keynes, le père de la macroéconomie, notait dès les années 1930 que l’optimisme est un facteur clé de la prospérité économique, et qu’il est souvent le réel moteur derrière le désir d’investir ou de se lancer en affaires, davantage qu’une analyse froide et rigoureuse des perspectives de réussite. Ce n’est pas pour rien que la confiance financière des consommateurs, mesurée notamment par le Conference Board du Canada, est un indicateur surveillé de près par les économistes et les marchés. Vous vous en doutez : en cette ère d’inflation, elle n’est pas reluisante.
En fait, c’est même l’optimisme en général qui est en baisse partout au pays. Selon des données publiées par Statistique Canada au printemps 2022, seulement 64 % des Canadiens auraient une perception positive de l’avenir, un recul de 11,3 points de pourcentage par rapport à 2016, seule autre année où cet état d’esprit a été mesuré. Aucune région n’a été épargnée par le recul, y compris le Québec, qui demeure toutefois la province la plus optimiste, à 70,3 %.
Plus inquiétant encore, la baisse est particulièrement marquée chez les jeunes de 15 à 34 ans. En 2016, ils étaient près de 80 % à voir l’avenir positivement, soit davantage que l’ensemble de la population. Désormais, ils ne sont plus que 63 %, soit moins que la moyenne nationale.
Difficile de blâmer qui que ce soit de voir des nuages noirs à l’horizon. De la crise climatique à la guerre en Ukraine et ses risques de dérapage nucléaire, en passant par la pandémie, les fusillades dans les rues de Montréal et le pont Pierre-Laporte qui menace de s’effondrer, il y a des sources de désespoir pour tous les goûts.
Quand les médias relaient des signaux d’alarme toujours plus inquiétants sur l’état du monde, le pessimisme semble être une réponse intellectuelle beaucoup plus appropriée que de voir la vie en rose et chanter comme Étienne Coppée que « demain ça ira mieux ». En réalité, les deux approches peuvent avoir un effet néfaste sur la santé mentale et la capacité d’agir, affirme Josée Savard, professeure titulaire de psychologie à l’Université Laval.
Il y a 25 ans, lorsque cette psychologue a commencé à accompagner des personnes souffrant d’un cancer, elle s’est heurtée à un phénomène particulier : de nombreux patients la consultaient dans l’espoir de devenir plus optimistes. Ils étaient convaincus que, pour « guérir du cancer, il faut avoir de bonnes pensées, tout le temps ».
« Ces patients avaient souvent un livre de Carl Simonton ou Le secret sous le bras », des ouvrages contestés qui prônent la pensée positive, une forme d’optimisme extrême en vertu duquel croire que tout ira bien permet d’influencer la progression de sa maladie. Or, si l’optimisme semble en effet atténuer les risques de souffrir de problèmes cardiovasculaires, aucun lien n’a été établi avec le cancer, souligne Josée Savard. « On n’a pas de preuve que ce qu’on pense a un impact sur ce qui se passe dans nos cellules. »
Qu’importe, certains de ses patients s’en voulaient de ne pas parvenir à être optimistes. Pire, ils se sentaient responsables si la maladie progressait — un sentiment de culpabilité qui n’aidait en rien une situation déjà extrêmement difficile. Et croire qu’il suffit d’être optimiste pour que tout s’arrange mène au même résultat que le pessimisme : un état d’attente et d’inaction.
Afin de venir en aide à ces patients, la psychologue propose plutôt « l’optimisme réaliste », une approche qu’elle détaille dans son livre Faire face au cancer avec la pensée réaliste (Flammarion Québec, 2010). Le concept : envisager de manière lucide « les risques réels d’une situation et les différentes possibilités », puis espérer que ce soit la meilleure qui survienne.
Dans le cas d’un cancer trop avancé, cela implique d’exclure l’idée de la guérison, « un scénario irréaliste », pour plutôt souhaiter vivre un peu plus longtemps que le médecin ne l’a prédit, ce qui, statistiquement, est possible. En pensant ainsi, les patients voient leurs émotions négatives s’estomper et sont plus à même d’apprécier le temps qui leur reste.
L’optimisme réaliste peut s’appliquer à toutes les facettes de nos vies, mais atteindre cet état d’esprit n’est pas facile, convient Josée Savard. Le réflexe de se dire « ça va bien aller » devant une situation difficile est profondément ancré dans nos normes sociales. Cela peut procurer du réconfort à court terme — rappelez-vous les arcs-en-ciel au début de la pandémie. Mais lorsque le pire se concrétise et qu’on s’aperçoit que non, « ça ne va pas bien aller », ce qui nous rassurait hier semble désormais niais et vain — encore une fois, les arcs-en-ciel.
Même les personnes qui, face à l’adversité, reconnaissent l’éventail des possibilités bonnes et mauvaises peuvent ne pas se reconnaître dans la touche d’optimisme et d’espoir proposée par Josée Savard. C’est le cas de Patrick Grenier, professeur associé de sciences de l’atmosphère à l’UQAM, lorsqu’il pense à l’avenir de la planète.
« Des optimistes par rapport au climat, je me demande si j’en connais ! » Lui-même refuse cette étiquette, tout comme il rejette celle de pessimiste. « Je vois un aspect prévisionnel à tout ça. Le pessimisme, c’est la conviction que ça ira mal. L’optimisme, c’est la conviction que ça ira bien. Je n’ai pas d’information qui me permette d’adopter l’une ou l’autre. »
La Terre se réchauffe, certes, mais une panoplie de scénarios restent possibles en fonction des quantités de gaz à effet de serre qui seront émises dans l’atmosphère au cours des prochaines décennies. Les conséquences des changements climatiques varieront également selon la capacité de l’humanité à s’y adapter. « Ce que je vois, c’est un ensemble de possibilités. »
Si le professeur « demeure neutre par rapport au grand spectre des prévisions plausibles », il ne peut se retenir de tiquer lorsqu’il entend des gens dire : « De toute façon, c’est foutu ; je ne vais pas m’empêcher de faire de ma vie un gros party. » C’est non seulement faux d’un point de vue scientifique, mais dangereux. « Le pessimisme devient un outil pour justifier l’inaction. »
Or, c’est uniquement par l’action, les nôtres et celles des autres, que peuvent se concrétiser les meilleurs scénarios climatiques. « Je veux que les optimistes aient raison au bout du compte ! » C’est pourquoi Patrick Grenier préfère se qualifier de « non-pessimiste ».
L’idée que l’optimisme incite à l’action est l’un des principaux mécanismes avancés dans la littérature scientifique pour expliquer les nombreux bienfaits associés au fait d’avoir une vision positive de l’avenir. Prenez le Dr Judes Poirier. Dans l’espoir de tomber du bon côté des statistiques sur l’alzheimer, il agit en se concentrant sur certains aspects qui sont à sa portée pour améliorer son pronostic. « Je fais ce que je dis à mes patients de faire ! De l’exercice physique, de l’exercice intellectuel, et je contrôle mon diabète — qui est un facteur de risque connu. »
Le médecin s’est également préparé, au cas où le pire surviendrait, afin de connaître la fin de vie qu’il désire. Il a ainsi répertorié toutes les organisations en Suisse où il pourrait demander l’aide médicale à mourir – au Québec, les personnes qui souffrent de troubles neurocognitifs peuvent obtenir l’aide médicale à mourir tant qu’elles sont aptes à prendre cette décision, mais elles ne peuvent pas faire de demande anticipée pour l’obtenir plus tard, quand elles ne seront plus en mesure d’en faire la requête (un projet de loi en ce sens devrait toutefois bientôt être déposé).
« Croire qu’une chose est possible est un préalable pour fabriquer quoi que ce soit de nouveau, ce qui en fait une croyance plus puissante que le pessimisme. À long terme, les optimistes façonnent l’avenir. »
Kevin Kelly, fondateur du magazine Wired
Surtout, Judes Poirier continue ses recherches en espérant qu’une meilleure compréhension de l’alzheimer mène à une percée médicale. « J’ai vu des progrès rapides et immenses pour le traitement d’autres maladies, alors je sais que c’est envisageable », dit-il en donnant l’exemple de la trithérapie pour le VIH.
Posséder la capacité d’imaginer l’avenir et celle d’agir dans le but de le rendre meilleur confère un pouvoir énorme aux gens, affirme l’Américain Kevin Kelly, fondateur du magazine techno Wired, dans un court essai sur l’optimisme publié en 2021. « À première vue, l’optimisme est une croyance qui peut sembler aussi peu valable que le pessimisme », écrit-il. Or, « croire qu’une chose est possible est un préalable pour fabriquer quoi que ce soit de nouveau, ce qui en fait une croyance plus puissante que le pessimisme. À long terme, les optimistes façonnent l’avenir. »
Bonne nouvelle pour les pessimistes : devenir optimiste s’apprend. Notamment en prenant conscience de ce qui va bien autour de soi. Tout un courant de penseurs, dont l’auteur et psychologue américain Steven Pinker, avancent, faits à l’appui, que le monde, contrairement à ce que les sujets couverts par les médias peuvent amener à conclure, s’améliore peu à peu. Pensez entre autres à la criminalité, à la mortalité infantile et à la pauvreté, qui ont toutes substantiellement diminué au cours des dernières décennies.
Pour démontrer que les gens sont « sous-optimistes » par rapport à la réalité, l’économiste canadien John Helliwell, lui, préfère poser une question : si vous perdiez votre portefeuille, quelle serait la probabilité qu’il vous soit retourné ? « En moyenne, les gens se trompent royalement ! » Ce professeur de l’Université de Colombie-Britannique a récemment croisé les données d’un sondage mondial sur cette question avec les résultats, publiés en 2019 dans la revue Science, d’une expérience au cours de laquelle plus de 17 000 portefeuilles ont été volontairement « perdus » dans 40 pays.
À l’échelle mondiale, seuls 25 % des répondants du sondage s’attendaient à revoir leur portefeuille. Or, dans l’expérience, c’est plutôt près de 50 % qui ont été retournés ! L’écart entre les attentes et la réalité est semblable au Canada : 38 % comparativement à 64 %. « Nous ne sommes pas assez optimistes par rapport à la générosité de nos concitoyens », dit l’économiste.
Mais le plus étonnant est l’effet de cet optimisme sur le bien-être des gens, comme on peut le constater dans le World Happiness Report, une publication annuelle éditée entre autres par John Helliwell, qui décortique les facteurs qui influencent le bonheur. Les données y montrent que croire qu’un portefeuille perdu sera retourné a une plus forte incidence sur la satisfaction à l’égard de la vie que de voir son salaire doubler. L’influence positive sur le bien-être est même plus grande que l’influence négative découlant du chômage !
À l’âge de 85 ans, John Helliwell se définit lui-même comme un optimiste. Son conseil pour ceux et celles qui aimeraient devenir ce genre de personne est tout simple : « donnez aux autres des raisons d’être optimistes » et vous finirez par l’être à votre tour.
La version originale de cet article a été modifiée le 9 novembre 2022 pour préciser que les personnes diagnostiquées de troubles neurocognitifs peuvent bel et bien obtenir l’aide médicale à mourir, tant qu’elles sont aptes à en faire la demande. Ce sont les demandes anticipées qui ne sont pas permises, bien qu’un projet de loi visant à les autoriser devrait bientôt être déposé.
Cet article a été publié dans le numéro de décembre 2022 de L’actualité, sous le titre « L’avenir s’annonce radieux ! (Si vous y croyez) ».
En ce qui concerne la crise environnementale, qui est une crise climatique doublée d’une crise de la biodiversité, toutes deux causées par l’humain, nous n’avons simplement pas le droit comme être vivant intelligent de ne pas au moins essayer de relever le défi. C’est une question de dignité!
Disons que je conserve un « espoir émotif » malgré mon « désespoir rationnel ».
Scientifiquement vôtre
Claude COULOMBE
@Claude Coulombe
C’est le contraire Monsieur Coulombe. C’est votre désespoir qui est « émotif » et votre espoir qui est rationnel. Parce qu’on a toutes les raisons aujourd’hui d’être rationnellement optimiste dans l’avenir. L’humanité ne s’est jamais aussi bien portée que maintenant. Tous les indicateurs statistiques le montrent : La mortalité infantile recule, tout comme la pauvreté extrême, la malnutrition, la famine, les morts violentes. Et en parallèle, l’espérance de vie s’améliore en même temps que la santé, l’éducation, la richesse et l’indice de bonheur.
Alors quand on voit un tel progrès social, économique et humain derrière nous, en vertu de quel principe faudrait-il maintenant penser que tout doit se déglinguer après nous ? N’y a-t-il pas lieu au contraire d’être plus optimiste que pessimiste ?
Si c’est la « crise climatique » qui vous turlupine au point de créer en vous cet irrésistible sentiment de « désespoir irrationnel », sachez que cela se soigne. Il suffit de cesser de porter attention aux prédictions catastrophistes du GIEC et de regarder les faits tels qu’ils sont. Un grain de scepticisme vous aiderait beaucoup ici. Rappelez-vous
(a) qu’une prophétie n’est pas un fait scientifiquement établi et qu’il est bien possible qu’elle ne se réalise jamais,
(b) que le GIEC a justement la mauvaise habitude de faire des prophéties qui ne tiennent pas la route. (Un exemple cocasse parmi tant d’autres, au moment de recevoir le Prix Nobel de la Paix en 2007, le GIEC annonce en grande pompe qu’en 2018, les glaces de l’Arctique auront fondu de 50%. Pour ne pas être en reste, la même année Al Gore renchérit en disant : « I predict the ice cap will melt by 2014! » Qu’en était-il finalement ? Les deux avaient tort : L’institut météorologique danois nous annonçait en 2018 que le volume de glace de l’Arctique avait augmenté de 10% par rapport à 2007… ),
(c) que cette stratégie de communication de la terreur est voulue et délibérée (« Scare them to death! » disait un des protagonistes du GIEC, James Hansen, pour forcer les gens à adhérer à l’idéologie réchauffiste),
(d) que pour mieux faire taire ceux parmi les scientifiques qui avaient des doutes sur ses prophéties, le GIEC a instauré un climat de censure digne des plus viles dictatures (« Vous avez le devoir de réduire au silence ceux qui s’opposent aux avis du GIEC. », disait Al Gore en 2008.)
Et finalement, si ça peut rassurer les pessimistes comme vous, (e) le GIEC s’est toujours lourdement trompé dans ses prophéties, si bien qu’il n’a plus aucune crédibilité aujourd’hui auprès de milliers de scientifiques sérieux.
Mais s’il y a une chose que le GIEC a bien réussi à faire depuis 30 ans, c’est d’affoler le plus de monde possible en faisant accroire qu’une augmentation d’un ou deux petits degrés dans la température de la Terre d’ici la fin du siècle allait être catastrophique. On a pu le voir encore, pas plus tard que le 7 novembre dernier, quand Antonio Guterres, grand manitou de l’ONU de qui relève le GIEC, y est allé de son alarmisme coutumier. « Le monde va droit au suicide collectif si vous n’agissez pas vite et fort face à la crise climatique qui s’accélère », a-t-il lancé lundi aux grands de ce monde venus, certains en jets privés ultras polluants, assister à la COP 27 en Égypte.
Le GIEC a même trouvé le coupable de toutes ces catastrophes appréhendées : les humains, coupables d’émettre du CO2. Depuis le début de l’ère industrielle surtout, c’est-à-dire depuis 1850 environ. Or, on sait aujourd’hui que la température a toujours fluctué au cours des 4,6 milliards d’années de l’histoire de la Terre. À l’époque des dinosaures, il y a 200 millions d’années, alors qu’il n’y avait pas d’humains sur Terre pour émettre du CO2, son taux dans l’atmosphère était 5 fois plus élevé qu’aujourd’hui. La température moyenne de 17°C dépassait d’à peine 2°C celle d’aujourd’hui. La nature y était luxuriante évidemment parce que les plantes sont friandes de CO2 qui est leur nourriture principale. Depuis la fin du dernier Âge glaciaire, survenue il y a environ 10 000 ans, la température de la Terre a continué de fluctuer d’environ un degré, de part et d’autre de 15 °C. Il y a 1000 ans, quand les Vikings ont colonisé le Groenland (qui signifie « Terre verte »…), la température était plus élevée qu’aujourd’hui. Elle était plus basse qu’aujourd’hui il y a 400 ans lors d’une période qu’on a appelée le « Petit Âge glaciaire ». Elle a recommencé à remonter il y a 300 ans (bien avant le début de la révolution industrielle) alors que les humains n’émettaient pratiquement pas de CO2 dans l’atmosphère. Elle augmente encore présentement depuis 200 ans au rythme d’environ 1 degré par siècle. Depuis 2015, elle a même diminué quelque peu. Si je pouvais présenter un graphique ici, ce serait encore plus évident. Mais pour vous en convaincre, vous pouvez toujours consulter la plus ancienne série de température globale, celle du HadCRUT5, qui se trouve sur le site du MetOffice. https://www.metoffice.gov.uk/hadobs/hadcrut5/data/current/download.html
Si bien qu’à la fin du 21e siècle, cette température globale ne devrait pas dépasser de beaucoup un degré de plus qu’aujourd’hui. Et ce, quelles que soient nos émissions de CO2!
Alors, vous voyez, il n’y a vraiment pas de quoi s’écoénerver.
Et pensez-y rien qu’un peu. La différence de température à Montréal entre le jour et la nuit atteint parfois les 10 degrés. Durant l’année, la différence entre le maximum en été et le minimum en hiver, dépasse les 60 degrés. Si on vous annonçait aujourd’hui, par exemple, qu’il fera un degré de plus demain à Montréal, allez-vous vous empêcher de dormir toute la nuit en pensant aux catastrophes qui surviendront le lendemain ? Probablement pas. Alors, pourquoi vous affoler si on vous dit qu’une aussi légère augmentation de température de un degré est prévue, non pas pour demain matin, mais pour la fin du siècle ? Dans 80 ans. Au moment où vous ne serez peut-être même pas là pour le voir. Alors que ceux qui y seront ne pourront même pas s’en apercevoir.
Telle est la force de persuasion de la propagande issue du GIEC. Il est aidé en cela par tous les groupes qui ont intérêt eux aussi à vous faire peur, même si c’est au détriment de votre santé mentale : des groupes comme Greenpeace, Équiterre, Suzuki, etc. qui profitent largement des dons et des subventions que cette peur leur apporte. Des scientifiques aussi comme les climatologues ou des groupes comme Ouranos qui profitent largement de cette peur et l’entretiennent même, tellement elle leur rapporte gros en subvention. Il y a des politiciens aussi comme les libéraux fédéraux ou ceux de Québec solidaire qui ont profité des dernières élections, pour faire croire qu’ils soulageraient votre écoanxiété si vous votiez pour eux…et que vous consentiez à verser une lourde taxe orange. Et puis il y a les médias finalement (comme l’Actualité, entre autres, mais elle n’est pas la seule) qui profitent de cette peur parce qu’elle fait vendre davantage d’abonnements et davantage de publicités.
Je vous ferais remarquer en terminant, monsieur Coulombe, que le fait de signer « scientifiquement vôtre », comme vous le faites souvent, n’est aucunement le gage d’une opinion fondée sur la science.
Alain Bonnier
Docteur en physique
@ M.Alain Bonnier.
Ça fait du bien de ne pas se sentir trop seul dans ce domaine de discussion. Je ne suis pas un scientifique, mais je fais comme on nous disait il y a quelques temps, je fais mes recherches. J’ai eu quelques divergences de points de vue avec monsieur Coulombe sur le sujet présent. Mais moi, je ne suis pas toujours à la fine pointe de la bonne argumentation sur ce qu’on nomme ¨faits scientifiques¨ et observations personnelles.
Ce qui me turlupine le plus ici au Québec, c’est qu’on n’a jamais de débats contradictoires sur nos chaînes télé avec des personnes (scientifiques ou pas) comme il y en a en Europe ou même en Australie. Faut dire que nos animateurs potiniers n’ont pas la capacité d’écoute nécessaire à une bonne discussion qui demande un peu d’ouverture d’esprit envers ceux qui pensent autrement qu’eux (ou elles).
Aussitôt qu’on réfère à des Vincent Courtillot, François Gervais, Michael Moore ou autres, on nous fait sentir que ces êtres sont abjects, imposteurs, dénués de connaissances scientifiques à la solde des ¨pétrolières¨. On n’a pas entendu parler sur les médias de la lettres de centaines de scientifiques qui s’étaient adressés à l’ONU pour démontrer la Mafia du GIEC (sa subalterne) il y a deux ou trois ans. Ces scientifiques ont été considérés comme des ¨persona non gratta¨, rien de moins. Alors, quand on ne veut même plus écouter d’autres sons de cloche, c’est le dogmatisme qui prévaut, c’est le religieux qui contrôle tout et qu’on y pratique une ¨Inquisition¨ permanente.
Bravo pour votre exposé, j’aimerais avoir autant de verve que vous.
CORRECTION: Dans mon dernier paragraphe, je nommais ¨Vincent Courtillot, François Gervais, Michael Moore¨. Il ne s’agit pas de Michael Moore le cinéaste, mais bien de Patrick Moore, le co-fondateur de Greenpeace. Mes excuses pour cette maladresse.
@Alain Bonnier, Monsieur Bonnier, je respecte votre droit à vous exprimer, mais votre réponse à mon commentaire dans ce forum public m’autorise à vous répondre. Je profite donc du congé du début d’année 2023 pour remettre les pendules « scientifiquement » à l’heure.
Comme vous, je salue les progrès de l’Humanité, mais contrairement à vous, je me préoccupe de la crise environnementale, la plus grande menace qui plane sur l’Humanité. Beaucoup des progrès économiques, dont nous sommes si fiers, ont été en grande partie réalisés aux dépens de notre environnement (source: https://go.nature.com/3jAD2BY). Nous avons contracté une énorme dette environnementale envers les générations futures. Quand le contrecoup viendra – comme c’est déjà le cas parce que les ressources de notre planète sont limitées et en vertu des lois de la physique (particulièrement la thermodynamique) – cela balaiera ce qui n’aura été qu’une illusion passagère de progrès.
Juste pour vous rappeler que nous ne sommes pas invulnérables, l’année 2020 a vu pour la première fois depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale une diminution de l’espérance de vie causée par la pandémie de Covid-19. Ce recul à l’échelle mondiale n’a pas épargné les pays développés, certains d’entre eux perdant plus d’un an d’espérance de vie (source: https://bit.ly/3VzTJuB). Attention! Je n’affirme pas que l’épidémie de COVID-19 soit directement causée par les changements climatiques, bien que l’empiètement sur les habitats sauvages soit suspecté de jouer un rôle (source: https://go.nature.com/3QgBqcX).
Revenons sur votre affirmation grossière « qu’une prophétie n’est pas un fait scientifiquement établi et qu’il est bien possible qu’elle ne se réalise jamais ». Vous choisissez sciemment le mot « prophétie » pour désigner les études du GIEC (source: https://bit.ly/3ji8Ky9). On ne parle pas ici de Nostradamus ou de boule de cristal, mais d’études scientifiques, par les meilleurs experts mondiaux du climat, qui l’une après l’autre confirment la crise dans laquelle nous nous enfonçons.
Ne vous en déplaise, les modèles climatiques et les simulations numériques à bases de scénarios demeurent le meilleur moyen de prédire l’évolution du climat. Ce ne sont pas des spéculations ou des « prophéties » comme vous dites, mais bien des simulations basées sur des lois physiques et alimentées par de vraies données. Avec le temps et l’effort de milliers de scientifiques plus intelligents que vous et moi, les modèles s’affinent et les prédictions se font plus claires. Malheureusement pour votre affirmation grossière et l’avenir de nos enfants, elles collent bien à la réalité observée (source: https://bit.ly/3kkmv3n).
Pouvez-vous étayez cette affirmation en citant une source crédible « Au moment de recevoir le Prix Nobel de la Paix en 2007, le GIEC annonce en grande pompe qu’en 2018, les glaces de l’Arctique auront fondu de 50% »? En tout cas, aucune trace dans leur discours de réception du prix Nobel de la paix en 2007 (source; https://bit.ly/3QgQ7N9). Quant à Al Gore, qui n’est pas un scientifique, on peut lui reprocher d’avoir cité en 2007 une étude pas encore publiée. En tout cas, une étude qui ne faisait pas consensus parmi les chercheurs du GIEC (sources: https://bit.ly/3VG25AX, https://reut.rs/3IeRwC1). Si vous n’aimez pas le GIEC, je vous invite à lire les conclusions de la NASA et de 18 associations de scientifiques (source: https://go.nasa.gov/2m9d776).
Vous reprenez l’argument fallacieux de certains « climatonégationnistes » qui prétendent que la banquise arctique est revenue à la normale (ou même augmente) en se concentrant sur la mince couche de surface qui s’étend par effondrement et négligeant la banquise qui s’amincit en dessous. Au contraire, la courbe du volume de glace arctique du Polar Science Center montre une perte d’environ 3 000 Km3 par dix ans (source: https://bit.ly/3Q6q6Ad).
Je ne suis pas dupe de votre manège qui consiste à exiger la perfection et à relever des erreurs dans l’abondante recherche sur les changements climatiques (les rapports du GIEC font des milliers de pages) pour semer le doute. Sans compter votre galimatias de « bouts de vérité » et de « contrevérités » qui mélange météo et climat (fluctuations météo journalières à Montréal et fluctuations climatiques mondiales à l’échelle séculaire), partant de l’origine de la Terre, il y a 4.6 milliards d’années, puis le mésozoïque (ère des dinosaures) alors qu’il n’y avait pas 8 milliards d’humains, des villes et des cultures agricoles à faire « survivre », le « Petit âge glaciaire » et l’ère industrielle. Tout ce discours confus et intellectuellement malhonnête pour finir en guise de preuve par nous envoyer à des séries de données brutes sans même un graphique comme celui-ci facilement trouvé sur Wikipédia qui utilise ces données et qui se termine en bâton de hockey (source: https://bit.ly/3IkA27b). Oui, contrairement à vos arguments faussement scientifiques, l’Humanité est bel et bien à quelques degrés Celsius en température annuelle moyenne de la catastrophe (source: https://bit.ly/3GAtZKj).
Avant de mépriser le travail des milliers de scientifiques du GIEC, si vous avez des évidences scientifiques qui tiennent la route, publiez votre recherche dans un journal scientifique reconnu. Si vous avez raison vous aurez le prix Nobel.
En terminant, à titre de père de famille et d’humain à humain qui partageons la planète Terre malheureusement bien mal en point, je vous invite à réfléchir sur l’éthique de votre comportement. Car semer le doute ou détourner l’attention de la crise environnementale contribue à donner «bonne conscience» à ceux qui veulent continuer à vivre leur petit confort dans l’indifférence. La chose ne date pas d’hier et les cigarettiers ont jadis utilisé cette redoutable technique qui consiste à semer le doute. Pour vivre en société il faut avoir un minimum d’éthique et de souci des autres à moins de se voir intrinsèquement le centre du monde et que les autres aillent se faire foutre.
En ce qui concerne l’urgence climatique, nous en ressentons déjà les effets. Très honnêtement, je préférerais que la science se trompe et je serais le premier à m’en réjouir et à passer à autre chose. Je n’ose en rajouter par respect pour l’homme de science que vous étiez. De grâce, préservez le bon souvenir de votre passage comme président des Sceptiques du Québec.
Scientifiquement et sceptiquement vôtre.
Claude COULOMBE
Docteur en informatique
physicien de formation
« D’abord ils vous ignorent. Ensuite ils vous ridiculisent. Et après, ils vous attaquent et veulent vous brûler. Mais ensuite, ils vous construisent des monuments. » – Nicholas Klein 1919 (parfois faussement attribué à Gandhi)
Optimiste? Comment l’être quand le seul et unique but dans la vie et dans la société c’est le développement économique et la richesse ? On a tant développé qu’on a réussi à détruire une grande partie de notre habitat, de nos océans et de l’atmosphère au point où on peut voir la fin de l’humanité.
Le bonheur devrait être autre chose que le développement économique et la richesse, on pourrait être bien plus optimistes. Ce devrait être la communion avec la nature, la santé, la sérénité et la paix. On a pas besoin de 2 chars, d’une grosse maison disproportionnée avec piscine pour 2 mois par année et un chalet dans le «nord» pour être heureux.
C’est dur d’être optimiste quand nos gouvernants n’ont de cesse que de parler d’économie aux dépens des caribous des bois et de la nature en général ou encore quand l’industrie empoisonne les travailleurs et leurs familles! On peut-tu changer de paradigme, mettre un frein au développement et juste être heureux ?
¡Basta!
Bonjour M. Sabourin
Une précision importante à apporter dans votre article svp, car cela peut avoir un impact significatif sur de nombreuses personnes.
Actuellement, en novembre 2022, et ce depuis le 17 mars 2021, tout citoyen canadien (et forcément québécois) qui souffre d’une maladie neurodégénérative cognitive (MNDC) telle l’Alzheimer PEUT obtenir l’aide médicale à mourir (AMM), tant qu’elle est apte à le demander. Cette personne n’a absolument pas besoin d’aller en Suisse.
Ce qui est en discussion actuellement (ancien projet de loi 38 qui reviendra sous une autre forme bientôt) est la possibilité pour une personne apte qui a un diagnostic positif de MNDC de faire une « demande anticipée d’AMM) » et de l’obtenir plus tard, lorsqu’elle ne sera plus apte. À noter que cette possibilité n’existe pas non plus pour la Suisse: la personne doit être apte.
En d’autres termes, la situation actuelle permet à une personne qui a reçu un diagnostic d’Alzheimer d’obtenir l’AMM mais elle doit être encore apte et donc perdre quelques mois ou courtes années d’une vie encore conscient et intéressante. La demande anticipée permettra à cette personne d’aller au bout de son cheminement conscient sans subir les affres d’une triste dégradation de sa personne et de sa dignité.
Dr Georges L’Espérance, neurochirurgien
Président de l’Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité (AQDMD.org)
Bonjour Dr L’Espérance,
Nous vous remercions pour votre message. Après discussion avec l’équipe éditoriale, nous avons précisé et corrigé le paragraphe auquel vous faites référence dans la version numérique de l’article.
Julie Gobeil, chef du pupitre éditorial