Bilan de mi-saison : le Canadien en a-t-il pour son argent avec P.K. Subban ?

La saison écourtée de 2013, celle qui a valu à Subban son trophée Norris, aura peut-être contribué à fausser les attentes à son égard.

Photo: Damian Strohmeyer /Sports Illustrated/Getty Images
Photo: Damian Strohmeyer /Sports Illustrated/Getty Images

Blogue_hockey2Les évaluations de mi-saison n’ont généralement pas été tendres à l’endroit de P.K. Subban. On reconnaît son immense talent, mais encore et encore, un thème revient : il pourrait en faire plus, il n’est pas au niveau de sa saison couronnée d’un trophée Norris. Ces attentes sont-elles réalistes ?

Une question de contrat

Lorsqu’un joueur fait sauter la banque, comme l’a fait P.K. Subban l’été dernier en signant une entente de huit saisons d’une valeur de 72 millions $, on lui demande trop souvent l’impossible. Comme s’il y avait quelque chose de sacrilège dans l’idée d’un joueur surpayé, on refuse d’emblée de qualifier positivement celui dont les performances ne sont pas perçues comme commensurables au salaire encaissé. Bref, on en vient à affirmer que le contrat signé par un joueur devrait changer ce joueur, augmenter sa contribution, le tout selon un seuil déterminé arbitrairement (et rarement défini concrètement) par le commentateur. Le procédé est absurde.

Pour dire qu’il n’en fait pas assez, on a, à gauche et à droite, répété ma formule préférée : «les chiffres ne disent pas tout». C’est vrai. Mais la quantité de données à laquelle on a accès permet de se faire une idée extrêmement détaillée de la contribution d’un joueur à son équipe. Et dans le cas de Subban, la conclusion est sans appel : il est un des meilleurs de sa profession, surtout en ce qui a trait à la possession de la rondelle.

Peu de défenseurs ont, comme Subban, joué plus de 5500 minutes à forces égales depuis le début de la saison 2010-11. Et parmi ceux qui l’ont fait, la position de Subban est plus qu’enviable. Il est celui qui a eu le plus grand impact positif sur le temps de possession de rondelle de son équipe, tout en n’étant pas sujet à un déploiement offensif particulièrement agressif, contrairement à des joueurs comme Erik Karlsson, Ryan Suter, ou encore Keith Yandle, qui sont envoyés sur la glace plus souvent qu’à leur tour lorsque la rondelle est déjà en zone offensive.

1-PKSubban
(Cliquez sur le graphique pour l’agrandir.)

Depuis son entrée dans la LNH, Subban offre, selon ces données, des performances dignes des meilleurs défenseurs de la ligue. Rappelons que Subban gagnait un salaire de recrue lors des deux premières saisons, avant d’empocher une moyenne de moins de 3 millions $ par saison pour les deux suivantes ! Qu’on le paye aujourd’hui un salaire faramineux n’est que le reflet de ces performances, qu’il répète une fois de plus.

Depuis son arrivée en poste, Michel Therrien a quelque peu changé le rôle de Subban. Alors que Jacques Martin l’utilisait comme appui principal pour les mises en jeu en zone défensive, Therrien lui donne plus de mises au jeu en zone offensive. Peu importe, P.K. demeure le meilleur défenseur du club à forces égales.

2-ForcesÉgales

Malgré tout, on reste insatisfait de Subban, dont les performances cette année sont pourtant en droite ligne avec celles qu’il affiche depuis son entrée dans la LNH. Reste que la saison écourtée de 2013, celle qui a valu à Subban son trophée Norris, aura peut-être contribué à fausser les attentes à son égard. Subban a vu dame chance lui sourire à pleines dents lors de celle-ci.

3-JeuDePuissance

Obtenir un point sur 63 % des buts marqués par son équipe en avantage numérique, c’est là une performance digne des meilleurs défenseurs de la ligue. À 89 %, comme ça a été le cas en 2013, c’est franchement hors-norme. Ajoutons que l’équipe était, lors de cette saison, particulièrement opportuniste sur le jeu de puissance, ce qui augmente d’autant les occasions de marquer des points.

Il semble que l’on soit resté avec cette idée que Subban doit marquer près d’un point par match pour donner sa pleine mesure — et que sinon, l’équipe devient victime de son jeu défensif déficient (Alex Kovalev s’était fendu de ce genre d’analyse l’été dernier). Or, si les chiffres ne nous disent pas tout, ils nous indiquent tout de même que Subban est l’un des meilleurs de sa profession à pousser le jeu vers la zone offensive. Et la meilleure façon d’empêcher l’adversaire de marquer, c’est d’avoir la possession du disque en zone offensive.

Le contrat signé par P.K. Subban cet été a deux causes principales. Premièrement, Subban a affiché une constance et une versatilité qui font de lui un des meilleurs défenseurs de la LNH depuis plusieurs années. Deuxièmement, lorsque le contrat de recrue de Subban est venu à échéance, Marc Bergevin a décidé de lui offrir un pacte de deux saisons plutôt qu’une entente à long terme avec son jeune défenseur. Subban aura donc eu droit à deux campagnes supplémentaires pour exprimer tout son talent et faire augmenter sa valeur.

En 2013, alors que Subban et la direction du Canadien n’arrivaient pas à s’entendre sur les paramètres d’un contrat, tous les échos renvoyaient à un même constat : l’équipe voulait d’un contrat de deux ans, Subban d’un contrat de cinq, six ans, pour quelque 6 millions $ par saison. Si l’équipe avait acquiescé aux demandes de son défenseur étoile, personne ne dirait aujourd’hui que Subban a connu une première moitié de saison en deçà des attentes. Cela étant, on n’a visiblement pas fini de dire de lui qu’«il est bon, mais… ».

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Peu importe les statistiques, aucune personne, et encore moins un joueur de ‘hockey’, ne peut justifier un tel salaire. Mais, notre société ‘malade’ considère que c’est une chose plutôt normale. Si vous voulez des statistiques, puisque vous semblez en être féru, je vous en présente: admettons que P.K. joue autour de 100 parties cette saison à raison d’environ 20 minutes par partie. On obtient alors environ 2,000 minutes de présence au total. À raison de quelques 9 M$ pour sa saison cela fait un revenu de quelques 4,500$/minute de présence sur la patinoire. Trouvez-vous cela justifiable? Et je ne tiens pas compte de la qualité de sa présence dans cette estimation. Je crois que vous serez d’accord avec moi que poser la question est y répondre. En effet, selon mon humble avis, aucune raison ne peut justifier un tel résultat. Mais, je vous l’accorde, il n’est certes pas à blâmer puisque le tout s’est fait dans les règles de l’art de la négociation. Les véritables dégénérés sont les propriétaires de club qui sont prêts, comme G. Molson, à payer de tels traitements à des joueurs, peu importe leur véritable niveau d’excellence. Pour eux, il s’agit beaucoup plus d’un investissement que d’une véritable dépense, du moins c’est ce qu’il croit. Mais, après tout il s’agit de leur argent et non du nôtre n’est-ce pas? Mais, à bien y penser est-ce bien le cas car qui paie pour les billets du centre Bell et surtout l’achat de ‘bières’ Molson?
Ciao et au plaisir……

Prendre le nombre de minutes sur la glace pour calculer son taux horaire est malhonnête. Prendrait-on le nombre de minutes de chanson sur le disque d’un artiste pour savoir combien il gagne à la minute? Non. Prendrait-on le nombre de minutes qu’un politicien est devant la caméra pour calculer son salaire à la minute? Non plus.

Je ne suis pas en train de dire qu’ils sont mal rémunérés, ou qu’ils méritent leurs salaires, je dis simplement que votre calcul est malhonnête.

Je m’excuse mais je ne suis pas d’accord pour dire que le calcul est malhonnête. Celui-ci réflète une réalité que l’on n’aime peut-être pas mais qui existe. De plus, mon intention était de simplement faire une comparaison statistique semblable, bien que dans un contexte différent, de celui de l’auteur de l’article.
De même, peut-être faudrait-il établir, comme vous semblez le suggérer, la rémunération d’un politicien à son taux d’apparition dans les médias puisque cela semble primordial dans leur monde.
Essentiellement, mon point est que de telles rémunérations sont, non seulement inappropriées, mais injustifiables. Pour votre gouverne, je vous en soumets une autre tirée d’un contexte totalement différent. Combien croyez-vous que Bill Gates gagne à la minute? Prenez son avoir estimé qui est de l’ordre de : 50 G$ et estimons que celui-ci est placé à 4%, ce qui est plus que conservateur. Alors, nous obtenons un chiffre de l’ordre de : 2 G$ de revenus par année. Comme il y a environ 525,600 minutes par année nous obtenons donc quelques 3,805$/minute. Et il n’a aucunement travaillé à proprement parler pour se faire.
Voilà le genre de constatation que l’on peut faire lorsque l’on se donne le temps de réfléchir sur les iniquités et sutout les absurdités de notre société actuelle. Mais, vous me direz sans doute que cela est acceptable dans son cas car il n’a rien volé. Peut-être, mais cela reste à vérifiet car parfois sans directement volé on peut détruire des vies en acculant des compagnies à la faillite et, dans son cas, il ne s’en est certes pas gêné. Mais, c’est une autre histoire….

Le salaire exorbitants des joueurs n’est qu’une conséquence de l’irresponsabilité des fanatiques. Pas les propriétaires. Laissez-moi vous expliquer.

Lors des négociations entre les propriétaires et le syndicat des joueurs, l’AJLNH, les deux partis doivent en venir à une séparation juste et équitable des revenus générés par leur entreprise. Les revenus de la LNH proviennent de plusieurs sources : les contrats de télévision, les contrats de publicité, et l’argent donné par les fans pour les billets dans les arénas et en produits dérivés.

Supposons que ces revenus totalisent un chiffre fictif de 100 milliards par année. Le syndicat des joueurs négocie ensuite avec les propriétaires. De façon justifiable, ils désirent obtenir 50% de ces revenus. Qui peut les blâmer ? Ils sont le produit qui vendent le hockey. Les négociations choisissent donc ainsi le plafond salarial. Celui-ci, multiplié par trente équipe, donnera donc 50 milliards, la moitié des revenus.

Ensuite, chaque équipe a le loisir de payer chacun de ces joueurs à la valeur qu’il juge correcte. Dans le cas de Subban, Bergevin juge qu’il vaut environ 1/10 de sa masse salariale. C’est beaucoup, mais il aurait sûrement pu avoir plus ailleurs, ne l’oublions pas.

Bref, là où vous faites fausse route, c’est en accusant les propriétaires d’être fous de payer les joueurs un tel montant. Ce n’est pas leur faute, ils respectent une loi de marché puisque le syndicat des joueurs imposent un partage des revenus. Ce n’est pas non plus la faute des joueurs : s’ils décidaient de tous ensemble diminuer leurs salaires, l’argent économisé ne servirait qu’à remplir les poches des propriétaires. La vrai faute dans cette histoire, elle revient au fan. Tout un chacun chiale et se plaint des prix exorbitants des billets et des produits au Centre Bell, et avec raison. Pourtant, l’amphithéâtre est plein à chaque match depuis belle lurette. Pour que les salaires baissent, il faut arrêter de faire les moutons et ne plus aller aux parties, ne plus acheter de produits dérivés, etc.

Wow. Je me demande si j’ai bien lu l’article! Enfin un journaliste au Québec qui perçoit et dit les choses telles qu’elles le sont vraiment. P.K. Subban est tellement injustement critiqué depuis le début de l’année alors qu’il fait sa part. Je n’ai jamais dans ma vie vu un joueur si productif affronter des attaques et des critiques si virulentes de la part des médias. Il est l’un des meilleurs de la LNH. On devrait le laisser exprimer son talent à la place de lui mettre de la pression.

72 millions pour poussez le puck 23 minutes par partie, c’est dégueulasse! Aucune personne ne vaut tant d’argent, fut-elle « bien bonne » dans ce qu’elle fait. 4,500$ la minutes… C’est à vomir!