Les joueurs de tennis sont des rêveurs comme les autres

Rêver d’être nu au travail ? Ça arrive même aux joueurs de tennis. 

Photo : Aaron Favila / AP / PC
Photo : Aaron Favila / AP / PC

Avez-vous jamais fait ce cauchemar où, lors d’une présentation devant vos collègues, vous vous rendez soudainement compte que vous êtes tout nu ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul.

Il y a fort à parier que Justin Bieber a déjà rêvé qu’il se découvrait nu en plein concert, tout comme Fernando Alonso dans sa Formule 1, voire Mylène Paquette dans son bateau. Et les joueurs de tennis ne font pas exception.

Certaines des plus grandes vedettes du tennis mondial ont confié à USA Today le contenu de leurs pires cauchemars, depuis Melbourne, où la Québécoise Eugenie Bouchard brille actuellement aux Internationaux d’Australie. Certains thèmes sont transversaux, tels que le retard, la honte, le manque de préparation et les situations improbables et impossibles. La plupart, en tout cas, relèvent de l’angoisse.

Tim Smyczek, un joueur américain classé 90e sur le circuit de l’ATP, est de ceux qui se sont imaginés aller au travail sans se rendre compte de leur nudité. La particularité de son boulot est qu’il doit jouer au tennis devant des milliers de personnes. Heureusement, Smyczek s’est aussi plusieurs fois vu remporter le tournoi de Wimbledon. C’est beau de rêver…

Serena Williams, elle, a un rêve récurrent dans lequel elle atteint la finale d’un tournoi du Grand Chelem, mais se voit obligée de quitter le pays dans laquelle elle se trouve avant de pouvoir disputer le match ultime. « C’est le pire rêve possible. C’est très dérangeant », a-t-elle expliqué.

Jelena Jankovic, ancienne numéro un mondiale serbe, a rêvé, une fois, que le tirage au sort de Wimbledon lui réservait un adversaire masculin. Et pas le moins puissant, puisqu’il s’agit d’Andy Roddick. « Je me suis dit : « Mais comment vais-je faire pour retourner son service ? » »

Mike Bryan, la moitié de la meilleure paire de double masculin au monde, a dit que lorsque son esprit s’évade, il se retrouve souvent à jouer le cinquième match décisif – en simple ! – d’une rencontre de Coupe Davis. « Je boîte, j’ai des crampes, la foule me hue, Bob (son frère jumeau, l’autre moitié de la paire de double) est sur le côté du court en train de hocher la tête. Puis, je me réveille en sueurs. »

Maria Sharapova et son compagnon, le Bulgare Grigor Dimitrov – qui a donné des réelles sueurs froides à Rafael Nadal, en quarts de finale du tournoi masculin – partagent le même cauchemar, dans lequel ils se perdent dans un dédale de couloirs, sans jamais pouvoir trouver l’accès au court de tennis où on les attend.

« Ces rêves ne sont pas vraiment différents de ceux que beaucoup d’entre nous font quand quelque chose de majeur approche, que ce soit un examen de chimie, un mariage ou n’importe quel événement au cours duquel on doit accomplir quelque chose », dit Max Trenerry, psychologue du sport et neuropsychologue à la Clinique Mayo de Rochester, au Minnesota.

Selon le psychothérapeute Jeff Greenwald, ces cauchemars sont une façon pour les athlètes de gérer les doutes, le stress, la vulnérabilité et l’incertitude qu’ils doivent d’habitude filtrer.

Certains, cependant, semblent avoir davantage de facilité à filtrer leurs peurs. Ils ne se rappellent pas de leurs rêves, ou n’en font aucun lié au monde du tennis. Novak Djokovic est l’un d’eux. Le triple champion en titre des Internationaux d’Australie, vaincu par Stanislas Wawrinka en quarts de finale à l’issue d’un autre mémorable affrontement entre les deux athlètes, avoue plutôt faire des rêves où il communique avec des animaux, et des cauchemars ou d’autres bêtes le poursuivent, comme par exemple des requins.

Roger Federer ne se souvient pas davantage des tours que son subconscient lui joue une fois la lumière éteinte. Mais il rêve parfois tout haut qu’en ouvrant son sac, il retrouve toutes ses raquettes avec les cordes coupées. « Je vérifie. Parfois, à deux reprises. Ce n’est pas un rêve. C’est de la paranoïa. »

Eugenie Bouchard n’a pas été interrogée pour cet article de USA Today. Mais je mettrais ma main à couper qu’elle rêve de remporter son premier titre du Grand Chelem avant même de fêter ses 20 ans. Sinon, elle pourrait rêver d’un monde où une jeune joueuse brillante, quels que soient ses attributs physiques, ne se voit pas demander qui elle aimerait fréquenter.

https://www.youtube.com/watch?v=x5nzrCqwwNI