
À court d’idées pour pacifier son pays accablé par des attentats quotidiens, le ministre pakistanais de l’Intérieur y est allé d’une solution originale : organiser un match de cricket entre le gouvernement et les insurgés talibans.
Chaudhry Nisar maintient que le cricket est «un sport qui propage la paix et l’harmonie», rapporte l’AFP. «Selon mes informations, les talibans adorent le cricket… Nous pourrions donc faire un match avec eux qui pourrait même être plus concluant» que les pourparlers, a-t-il déclaré.
Une tentative sans succès, car les rebelles n’ont pas tardé à décliner l’invitation : «Le gouvernement veut détourner nos jeunes du djihad et de l’enseignement islamique par le cricket», a répliqué le porte-parole officiel des talibans, Shahidullah Shahid.
Le choix du cricket n’est pas anodin; le sport à la batte est presque considéré comme une religion au Pakistan. Le Premier ministre Nawaz Sharif a lui-même déjà participé au championnat pakistanais en 1973.
Le chef du Mouvement du Pakistan pour la justice et figure incontournable de la politique pakistanaise, Imran Khan, est également un ancien joueur étoile de cricket.
Même si ce sport déchaîne les passions, une joute de cricket ne semble pas suffisante pour reprendre les pourparlers, qui sont suspendus depuis l’exécution la semaine dernière de 23 paramilitaires par les insurgés du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP).
D’autant plus que, dimanche, l’aviation pakistanaise a riposté en tuant 38 rebelles présumés dans un bombardant de sanctuaires talibans.