
Chaque début de saison apporte son lot de surprises lorsqu’on regarde le classement des marqueurs. Outre une minorité appartenant à l’élite de la ligue, la production offensive d’un joueur est susceptible de varier lourdement d’une saison à l’autre.
Prenons, par exemple, le palmarès des meilleurs marqueurs en date du 17 novembre.

On peut diviser cette liste en trois groupes de joueurs. Il y a d’abord les valeurs sûres, les habitués de ce classement depuis plusieurs saisons — Crosby, Giroux, les frères Sedin… on les connaît. Il y a ensuite certains joueurs au talent indéniable qu’on voit enfin réaliser leur potentiel. Outre Tyler Seguin, le jeune Vladimir Tarasenko est un bon exemple, tout comme Filip Forsberg. Enfin, il y a des joueurs dont la présence est pour le moins surprenante. Jakub Voracek, Patric Hornqvist, Tyler Johnson, Tyler Toffoli et Mark Giordano sont tous des noms qu’on ne s’attend pas à voir dans ce palmarès.
Comment expliquer qu’un joueur aussi anonyme que Nick Foligno accumule les points au même rythme que John Tavares ? Regardons du côté des statistiques.
Le total de points récoltés par un joueur au cours d’une saison repose sur une multitude de facteurs qui échappent à son contrôle. Le plus évident est bien sûr le temps de glace. Plus il joue, plus il a de chances de marquer, mais combien il joue revient à l’entraîneur. On peut toutefois vérifier, à l’aide de quelques indicateurs, si la production d’un joueur peut être soutenue tout au long d’une saison, ou si le joueur en question est tout simplement dans une bonne ou une mauvaise séquence.
Le tableau suivant résume ces indicateurs et nous donne une série de balises permettant de mieux comprendre ce qui distingue les meilleurs joueurs de ceux qui profitent d’une séquence heureuse.
Indicateur | Moyenne de la LNH | Moyenne des 10 meilleurs |
Taux de conversion de tirs en buts | Défenseurs : 5 % | 12% à 15% (Stamkos: 20 %) |
Attaquants : 10 % | ||
Points obtenus par but marqué en présence du joueur | Défenseurs : 36 % | 70 % à 77 % |
Attaquants : 66 % | ||
Taux de conversion de tirs en buts par l’équipe en présence du joueur | 9% | 11 % à 13 % |
Le taux de conversion de tirs en buts
Sauf exception, les meilleurs buteurs se distinguent par le nombre de tirs qu’ils dirigent vers le but adverse et non par leur capacité à déjouer le gardien sur un plus haut pourcentage de leurs tirs.
À l’œil nu, la différence entre le tir des meilleurs buteurs et celui des joueurs de soutien peut sembler énorme. Personne ne confondra le tir foudroyant de Max Pacioretty et celui de Brandon Prust. Pourtant, à l’échelle de leurs carrières respectives, Pacioretty (11,2 %) et Prust (11,1 %) ont converti une proportion presque identique de leurs tirs en buts !
Est-ce à dire qu’il n’y a pas de différence entre ces deux joueurs ? Pas du tout ! Pacioretty, comme tous les bons buteurs de la ligue, est capable de maintenir ce taux de réussite en tirant plus de 11 fois par heure passée sur la glace. Prust ne génère quant à lui que 4,4 tirs à l’heure. Bref, l’excellent tir de Pacioretty lui permet d’effectuer des tentatives à des moments où Prust n’oserait tout simplement pas dégainer.
À cet égard, Steven Stamkos est dans une catégorie à part : il génère depuis trois ans environ 10 tirs à l’heure tout en affichant un taux de conversion sensationnel de près de 20% ! Alex Ovechkin affiche quant à lui un taux de réussite plus ordinaire de 12 %, mais il accumule plus de 14 tires par heure passée sur la glace.
Par ailleurs, on comprendra que les défenseurs, qui placent souvent des rondelles au filet en tirant de la ligne bleue, affichent des taux de conversion largement inférieurs à celui des attaquants.
Le nombre de points obtenus par buts marqués
On comprend tous que lorsqu’un but est marqué, un joueur n’obtient pas toujours un point. En moyenne, les attaquants obtiennent un point sur les deux tiers des buts marqués lorsqu’ils sont sur la glace, proportion qui diminue à un tiers pour les défenseurs. Les meilleurs attaquants vont obtenir des points sur plus de 70 % des buts marqués en leur présence, alors que les meilleurs défenseurs en obtiennent sur 40 % à 45 % de ceux-ci. Il y a tout de même des exceptions : au cours des dernières saisons, Sidney Crosby obtient des points sur 77% des buts marqués par son équipe lorsqu’il est sur la glace, alors que chez les défenseurs, Erik Karlsson en obtient sur un incroyable 59 % !
Taux de conversion de tirs en buts à l’échelle de l’équipe
Le taux de réussite moyen des défenseurs est de 5 %, alors que celui des attaquants est de 10 %. Le taux de réussite global — c’est-à-dire tous joueurs confondus — se situe autour de 9 %.
Fait remarquable, ce pourcentage est le même pour une écrasante majorité des joueurs de la LNH. Rares sont les joueurs qui, au fil des ans, sont capables de mousser ces taux de réussite. Nos habitués du championnat des compteurs ressurgissent : Sidney Crosby, Evgeni Malkin, Steven Stamkos, Martin Saint-Louis, Claude Giroux, Phil Kessel, Ryan Getzlaf… Bref, les super-étoiles de la LNH. Le « bonus super-étoile » reste toutefois faible. Crosby et Stamkos sont les seuls à pousser le taux de réussite de leur équipe à 13% , alors que les autres formations qui comptent un joueur élite parmi elles se situent entre 10 % et 12 %.
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On ne le répètera jamais assez, ces moyennes sur plusieurs saisons ne tiennent pas sur une séquence de cinq, 10 ou 20 parties. Et lorsqu’on regarde la liste des meilleurs marqueurs, on tombe justement sur certains joueurs ayant, en ce début de saison, tiré profit de séquences particulièrement heureuses. En fait, la plupart des 20 meneurs ont connu un début de saison particulièrement favorable du point de vue des pourcentages.
Sans plus tarder, regardons le palmarès des compteurs en tenant compte des indicateurs clés :

Les buteurs opportunistes
Une dizaine de joueurs se fendent en ce début de saison de taux de conversion approchant ou dépassant les 20 %. Parmi ceux-ci, les noms de Tyler Seguin, Phil Kessel, Rick Nash, Vladimir Tarasenko, Nick Foligno et Tyler Toffoli retiennent l’attention. Leur présence parmi les meilleurs buteurs de la ligue dépend lourdement d’un opportunisme qui risque de s’étioler au fil des matchs. Steven Stamkos, par contre, n’est guère au-delà de ce à quoi il nous a habitués ces dernières saisons.
Giroux et Voracek
Les Flyers ont une des meilleures attaques de la ligue et leurs deux meilleurs marqueurs les aident malgré des situations passablement différentes. Voracek obtient présentement des points sur 87 % des buts marqués par son équipe lorsqu’il est sur la glace, un taux exceptionnel qui ne saurait se maintenir au fil de la saison. Claude Giroux est comparativement malchanceux. Il obtient généralement un point sur 77 % des buts marqués par son équipe et convertit 11 % de ses tirs en buts. Or, il réussit cette saison l’exploit de se maintenir au cinquième rang des meilleurs compteurs malgré des pourcentages largement inférieurs à ses moyennes habituelles !
Le cas Giordano
Le capitaine des Flames est dans une classe à part parmi les défenseurs de la ligue. On voit dans ce tableau à quel point ses succès sont le fait de pourcentages exceptionnels. Giordano est un bon défenseur offensif : au cours des trois dernières saisons, il a converti 7,5 % de ses tirs en buts et obtenu des points sur 41 % des buts de son équipe lorsqu’il est sur la glace. Or, il profite présentement de pourcentages rappelant ceux d’un joueur élite ! Cette séquence lui permettra certainement d’atteindre des sommets en carrière, mais on ne doit pas conclure pour autant qu’il se dirige vers une saison de plus de 60 points.
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Finalement, si les pourcentages favorisent certains joueurs, d’autres sont au contraire victimes de circonstances particulièrement défavorables. Voici le palmarès des malchanceux de ce début de saison. Notez comment certains buteurs reconnus (Hossa, Oshie, Vanek, David Perron) sont présentement incapables de déjouer les gardiens adverses. D’autres, mis en tête de liste, sont aussi victimes du taux de conversion particulièrement catastrophique de leur équipe.

Y’a pas un seul Québécois dans le tas! Mon Dieu, notre hockey se mort.
Pas un mot dans le journal.
On nous inonde de CH mur à mur, partout, du matin au soir, mais personne ne rappelle qu’il n’y a pas un seul Québécois parmi les 20 premiers compteurs de la Ligue! (alors que la moitié des 10 premiers étaient québécois dans les années 70)
Honte. Honte à toute la meute journalistique