Petry, Emelin et l’éternelle quête du CH pour des défenseurs fiables

Après le duo Subban-Markov, c’est le déluge. Le Canadien cherche depuis longtemps une deuxième paire de défenseurs capables d’alimenter l’attaque.

Photo : François Lacasse/NHLI via Getty Images
Photo : François Lacasse/NHLI via Getty Images

Blogue_hockey2On n’a pas encore vu ce que Jeff Petry peut vraiment apporter à l’équipe. Ce n’est que lorsqu’Alexei Emelin reviendra au jeu que l’impact du grand droitier se fera pleinement sentir. Petry a, en effet, connu ses meilleurs moments à Edmonton lorsqu’on le jumelait à des défenseurs au style similaire à celui d’Emelin.

Chez les Oilers, l’identité des partenaires de Petry a souvent changé, mais leur profil est généralement resté le même. C’est avec Ladislav Smid, Andrew Ference et Martin Marincin qu’il a joué la plupart du temps et, des trois, seul Marincin peut être considéré comme un joueur ayant un potentiel offensif digne de mention.

Lorsqu’on a éloigné Petry de ses partenaires principaux, c’était pour le jumeler à Nick Schultz, Jim Vandermeer, Theo Peckham et Ryan Whitney. Encore là, seul Whitney est un joueur ayant démontré un certain potentiel offensif, les autres sont des défenseurs défensifs et robustes.

Mais peu importe à qui Petry était jumelé, les Oilers ont obtenu un meilleur rendement offensif lorsqu’il était sur la glace que lorsqu’il était sur le banc, et ce, même lorsqu’il était mis dans des situations difficiles.

Si l’on divise l’apport de Petry par celui du reste de l’équipe lorsqu’il n’était pas sur la glace, on obtient alors un quotient permettant de mieux comprendre à quel point les Oilers ont pu profiter de sa présence. En regardant le tableau ci-dessous, on constate que Petry, lorsqu’il était flanqué d’un ses partenaires principaux (Smid, Ference ou Marincin), a surindexé au niveau du taux de possession de rondelle (102 % de ce que le club fait sans lui) tout en étant sous-exposé aux mises au jeu en zone offensive (92 %) et surexposé aux meilleurs adversaires (107 %). Ses performances sont encore meilleures avec ses partenaires secondaires, quoique la tâche était généralement moins lourde dans ces circonstances.

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Ces quotients sont importants parce qu’ils nous permettent de comparer la situation dans laquelle Petry a connu du succès chez les Oilers à celle qu’il a rejointe chez le Canadien de Montréal. Après avoir brièvement tenté l’expérience d’un quatuor principal basé sur les duos Subban-Emelin et Markov-Gilbert en début de saison, Michel Therrien s’est depuis ravisé et a décidé de réunir Markov et Subban. Ces deux défenseurs ont désormais les plus importantes responsabilités et livrent les meilleurs résultats.

Mais après le duo Subban-Markov, c’est le déluge. Le Canadien cherche depuis longtemps un deuxième duo stable, ayant donné le job tour à tour à Sergei Gonchar et Alexei Emelin puis, dans un deuxième temps, Sergei Gonchar et Nathan Beaulieu. Les résultats dans les deux cas ont été peu convaincants. Nathan Beaulieu et Tom Gilbert ont toutefois été efficaces dans un rôle de troisième duo.

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Lorsque l’on regarde le tableau ci-dessus, on constate que le profil de Jeff Petry correspond parfaitement aux besoins du Canadien, soit d’un défenseur qui peut alimenter l’offensive du club même lorsqu’il doit composer avec des adversaires de premier plan. La qualité des adversaires auxquels se frotte le deuxième duo des Canadiens ressemble à celle que Petry affrontait lors de son passage à Edmonton, alors que le nombre de mises en jeu en zone défensive devrait être moins exigeant.

De plus, à Edmonton, Petry s’est démontré capable de se tirer d’affaire avec des partenaires pratiquant un style robuste et principalement défensif — bref, des joueurs comme Alexei Emelin. La présence d’Emelin sur un deuxième duo pourrait alors ouvrir la porte à la réunion de Gilbert et Beaulieu sur la troisième paire, de loin la meilleure combinaison du club dans ce genre de rôle.

Si les combinaisons que l’on suggère ici nous paraissent sensées à la lumière des données recueillies, la prudence est de mise. Michel Therrien a souvent fait des choix surprenants. L’an dernier, par exemple, il s’est acharné à faire jouer Douglas Murray (pourtant au bout du rouleau) avec Francis Bouillon (un joueur valeureux, mais incapable de se faire valoir sur le flanc droit), tout en boudant Raphael Diaz.

Bref, on n’y est pas encore. C’est une chose de réunir des joueurs aux capacités complémentaires. Encore faut-il que le personnel d’entraineurs accepte d’asseoir les bons joueurs dans les bonnes chaises.

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Si on utiliserait Markov et Subban, ensuite Beaulieu et Petry puis Emelin et Pateryn, on aurait une pas pire défensive.