Cinq choses à savoir sur Libra

Facebook a dévoilé mardi sa cryptomonnaie Libra, qui devrait permettre d’acheter des biens et de transférer de l’argent à ses proches dès 2020. Notre chroniqueur techno Maxime Johnson fait le point. 

La cryptomonnaie Libra de Facebook est représentée par trois vagues superposées. Photo originale : iStockPhoto

Libra se veut une monnaie à part entière.

Représentée par trois petites vagues superposées, elle est une monnaie numérique qu’il sera possible d’acheter et d’utiliser dès 2020 pour effectuer des transactions ou transférer de l’argent d’une personne à une autre, exactement comme on le ferait avec une monnaie traditionnelle, mais avec des frais de transaction minimes.

Au lancement en 2020, il faut s’attendre à ce que Libra soit surtout intégrée dans quelques services en ligne, comme les messageries Messenger et WhatsApp, mais l’objectif de Facebook est que des marchands en chair et en os acceptent aussi cette cryptomonnaie. Plusieurs grandes entreprises de la Silicon Valley devraient également permettre les paiements en libras, comme Uber et Lyft. Contrairement au bitcoin, dont les transactions sont lentes et énergivores, la technologie de Libra est assez rapide pour permettre un usage du genre à grande échelle.

Les libras seront enregistrées dans un portefeuille numérique sur son téléphone intelligent. Facebook lancera son propre portefeuille par l’entremise de sa nouvelle division Calibra, mise en place pour gérer les projets de cryptomonnaie du réseau social, et PayPal devrait aussi lancer le sien. Puisque le code source de Libra est ouvert et que la cryptomonnaie a son propre langage de programmation, le Move, des développeurs tiers pourront aussi créer leurs portefeuilles.

À plus long terme, des entreprises pourront créer des services complets avec Libra, pour effectuer des prêts, offrir des cartes de crédit, et investir son argent, par exemple.

Il existe déjà de nombreuses applications pour payer en ligne et transférer de l’argent d’un utilisateur à un autre. Mais les ambitions de Facebook sont beaucoup plus grandes que ça. La multinationale veut faire de Libra une monnaie à part entière.

Libra permettra de rejoindre le « prochain milliard d’utilisateurs »

L’un des objectifs annoncés de Libra est d’offrir une solution de paiement numérique facile pour les 1,7 milliards de personnes dans le monde sans compte bancaire, dont un milliard possède un téléphone intelligent.

« C’est un moyen pour mieux atteindre le marché potentiel total de Spotify, d’éliminer les frictions et de permettre les paiements à grande échelle », a indiqué dans un communiqué le service de musique en ligne Spotify, un partenaire de Facebook dans le lancement de Libra.

Facebook compte 2,4 milliards d’utilisateurs dans le monde, et il est de plus en plus difficile d’atteindre de nouveaux abonnés. Libra pourrait lui permettre de poursuivre sa croissance.

Libra sera une monnaie stable

Contrairement à la plupart des cryptomonnaies actuelles, Libra se veut une monnaie stable, dont le prix ne fluctuera pas au gré de l’offre et de la demande. La valeur de la libra n’a pas encore été déterminée, mais elle devrait équivaloir à environ 1 dollar américain.

Les libras seront créées à mesure qu’elles seront vendues à leur lancement, et tout l’argent amassé sera stocké dans une réserve, qui assurera la stabilité de la devise. L’argent de la réserve sera placé dans des investissements à faibles risques, dont les intérêts seront utilisés pour assurer le fonctionnement et le développement de Libra. Les partenaires de Facebook dans le lancement de Libra se partageront les intérêts restants, s’il y en a.

Libra ne sera pas anonyme

Comme avec le bitcoin, toutes les transactions effectuées par Libra seront publiques et enregistrées sur une chaîne de blocs. Les utilisateurs seront protégés par un pseudonyme, mais pourront être retracés en cas de besoin. Il sera d’ailleurs nécessaire de téléverser une preuve d’identité pour ouvrir un portefeuille numérique Calibra.

La Libra ne sera pas reliée à Facebook. Il ne sera ainsi pas nécessaire de posséder un compte sur le réseau social pour acheter la devise. En séparant ainsi les deux entités, Facebook espère notamment protéger la cryptomonnaie de ses propres problèmes avec les régulateurs dans le monde et créer un écosystème plus digne de confiance.

Libra est créée par Facebook, mais gérée par une oligarchie corporative

Libra est un projet de Facebook, mais la cryptomonnaie sera gérée par la Libra Association, une association sans but lucratif qui rassemble pour l’instant 28 entités, principalement des entreprises comme Mastercard, PayPal, eBay, Spotify, Uber, Vodafone Group et la firme d’investissement Andreessen Horowitz. L’association, basée en Suisse, espère compter 100 membres lors du lancement de la cryptomonnaie en 2020.

Les règles pour joindre l’association sont toutefois strictes. Il faut non seulement détenir l’infrastructure technologique nécessaire pour contribuer au bon fonctionnement de la monnaie, mais il faut aussi être une entreprise établie, qui a par exemple une valorisation de plus de 1 milliard de dollars américains ou atteint plus de 20 millions de personnes par année. Il s’agit d’une différence importante par rapport aux cryptomonnaies décentralisées, comme le Bitcoin.

Cette oligarchie ne plait pas à tous. « Libra n’est rien de plus qu’une tentative effrontée de s’émanciper de la souveraineté monétaire nationale en créant un équivalent à la Réserve fédérale à l’échelle mondiale », estime le Financial Times dans un éditorial mis en ligne mardi.

Dans une lettre ouverte publiée dans le Guardian, le professeur de l’Université de Virginie Siva Vaidhyanathan croit pour sa part que Libra est un moyen pour Facebook d’« étendre sa domination mondiale ». Ce dernier, qui estime que Libra permettra à Facebook de concurrencer la plateforme de messagerie et de paiement chinoise WeChat, craint d’ailleurs un futur où les écosystèmes financiers et des communications pourraient être dominés par seulement deux ou trois firmes mondiales. Pour cet auteur critique de Facebook, « les implications d’une telle concentration vont au-delà de notre imagination ».

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Pourquoi les monnaies souveraines existent ? C’est parce qu’on peut avoir confiance en celles-ci parce que l’État est garant, mais « combien de clients accepteront de confier les clés de leurs transactions financières à une entreprise dont la probité en matière de gestion des données personnelles n’a pas montré de grands standards éthiques ? » Comme l’écrit si bien Christian Chavagneux dans son article d »Alternatives-Economiques (Facebook : Libra, une monnaie pas si révolutionnaire)

Pourquoi j’achèterais un libra avec de la monnaie en dollars ou en euros, pour acheter des biens dont les prix sont déjà fixés en dollars ou en euros ? On voit bien que le libra n’est rien de plus qu’un moyen de paiement qui se compare aux cartes cadeaux des marchands. Même la réserve qu’on veut voir fructifier devra être reconvertie en monnaies souveraines.

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@Patrick Lemay
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