Drone + Instagram = Dronestagram

L’an dernier, un Français a lancé un réseau social destiné à partager les images prises par des drones, ces robots des hauteurs. Aujourd’hui, Dronestagram attire pas moins de 200 000 visiteurs uniques par mois.

 

Sanary-sur-Mer, dans le Var, en France. (© jams69/Dronestagram)
Sanary-sur-Mer, dans le Var, en France. (© jams69/Dronestagram)

La scène est typique. Au sommet d’une montagne, au cours d’un mariage, ou en plein cœur de la foule d’un concert, une personne se hisse sur la pointe des pieds, un appareil photo tenu à bout de bras, dans l’espoir de capturer une image unique, originale.

Mais quelques centimètres de plus suffisent rarement et le cliché — souvent raté — s’accompagne généralement de la pensée suivante : «si seulement je pouvais monter un peu plus haut».

Pour résoudre ce problème, de plus en plus de photographes se tournent vers les drones. Le phénomène n’a pas échappé au Français Eric Dupin, éditeur du site de nouvelles Smartdrones, qui a lancé, en 2013, un réseau social pour partager les images prises par ces robots des hauteurs : Dronestagram.

Stade national Vassil Levski, à Sofia, en Bulgarie. (© Svetlin Marinov Photography/Dronestagram/)
Stade national Vassil Levski, à Sofia, en Bulgarie. (© Svetlin Marinov Photography/Dronestagram/)

Ce site peut sembler anecdotique, mais il n’en attire pas moins 200 000 visiteurs uniques par mois.

Preuve de l’engouement, Dronestagram a reçu près de 1 500 images pour son concours de photos organisé en collaboration avec National Geographic France ! Les vingt-cinq images les plus saisissantes retenues proviennent des quatre coins de la planète, dont le Canada.

Parc national de Bali, en Indonésie. (© Capungero/Dronestagram)
Parc national de Bali, en Indonésie. (© Capungero/Dronestagram)

La photographie aérienne n’a rien de nouveau. Dès 1858, le photographe français Nadar se hisse à bord d’un ballon pour croquer Paris du haut des airs. De nos jours, plusieurs pilotes et compagnies d’aviation se spécialisent dans la prise d’images depuis le ciel.

Cascade de Tamul, à Aquismon, au Mexique. (© postandfly/Dronestagram)
Cascade de Tamul, à Aquismon, au Mexique. (© postandfly/Dronestagram)

Les avions, les hélicoptères et les montgolfières ont toutefois des restrictions importantes. Ils ont besoin d’espace, le vol à basse altitude est risqué, et leur prix élevé les rend inaccessibles à la grande majorité des photographes amateurs. Oh, et il faut des heures de cours pour apprendre à les piloter.

À l’inverse, les drones sont abordables — certains modèles ne coûtent qu’une trentaine de dollars — et faciles à manipuler. Petits, ils se traînent dans une valise de voyage et circulent dans des espaces restreints.

Mais leur plus grand atout demeure leur altitude de vol polyvalente, que ce soit tout juste au-dessus de votre tête ou au sommet des gratte-ciels.

Des passants à Manille, aux Philippines. (© jericsaniel/Dronestagram)
Des passants à Manille, aux Philippines. (© jericsaniel/Dronestagram)

Ces quelques mètres en l’air peuvent sembler anodins. Ils font pourtant toute la différence pour les photographes en offrant des angles de vue inédits. Soudainement, même les grands sites touristiques photographiés des millions de fois, du Château Frontenac aux pyramides d’Égypte, peuvent être découverts sous un nouveau jour.

Un autre phénomène se dessine également dans ce secteur naissant de la photographie : les «dronies», soit des égoportraits (selfies) pris à l’aide d’un drone. L’Office québécois de la langue française n’a pas encore trouvé d’équivalent à ce néologisme anglophone. Avez-vous des suggestions à faire ?

La vieille ville d'Annecy, en France. (© drone-cs/Dronestagram)
La vieille ville d’Annecy, en France. (© drone-cs/Dronestagram)

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