Qu’est-ce que c’est ?
Le monde des téléphones intelligents connaît une petite révolution depuis le lancement l’année dernière du mode Night Sight (vision de nuit) sur les téléphones Pixel de Google, qui permet de prendre des photos lumineuses à la noirceur, même sans utiliser de flash.
Cette technologie s’est depuis répandue comme une trainée de poudre dans le reste de l’industrie. Samsung, Huawei, OnePlus, Motorola et maintenant Apple, avec le dévoilement cette semaine de son mode nuit pour l’iPhone 11, ont suivi le pas et développé des technologies similaires.
Comment ça fonctionne ?

Les modes pour la photographie de nuit sont une forme de photographie de calcul, où le traitement logiciel des données obtenues à partir d’un capteur d’appareil photo numérique améliore une image.
Chaque fabricant possède sa propre recette, mais ces modes nécessitent généralement la prise de plusieurs photos successives, avec différents temps d’exposition. Les clichés avec un long temps d’exposition assurent l’éclairage des zones sombres, et ceux avec un temps court permettent de photographier les sources de lumière et les sujets en mouvement. Un logiciel combine ensuite tous les clichés en un seul, en laissant de côté les éléments trop lumineux, trop sombres ou trop flous.
Le logiciel s’assure aussi de compenser les mouvements du photographe, ce qui permet de capturer des images sans trépied, un accessoire essentiel pour obtenir des photos similaires avec un appareil photo traditionnel.
Est-ce que ça marche ?
Dans l’ensemble, oui. L’effet peut parfois avoir l’air artificiel, mais les modes nocturnes transforment des clichés auparavant inutilisables en photos souvent convenables. Les images avec un sujet fixe et différentes sources de lumière, comme une ville la nuit, se démarquent tout particulièrement.
Ces modes montrent toutefois leurs limites lorsqu’un élément bouge trop, comme un animal domestique ou un enfant. Certains clichés sont aussi corrects quand on les consulte dans une petite fenêtre Instagram, mais leurs défauts se font sentir lorsqu’on les agrandit. Notons également que dans la majorité des cas, la prise d’une photo nocturne est assez longue, puisqu’il faut attendre plusieurs secondes pour que celle-ci soit enregistrée et traitée.
Comment obtenir cette fonctionnalité ?
Pratiquement tous les appareils haut de gamme lancés au cours des derniers mois offrent un tel mode, dont le nom change d’une marque à l’autre. Les Google Pixel proposent ainsi le mode vision de nuit, le Huawei P30 Pro possède le mode cliché nocturne. Samsung, avec ses Galaxy Note 10, et Apple, avec ses iPhone 11, l’ont simplement baptisé nuit.

Des développeurs d’applications ont aussi conçu des logiciels pour reproduire ces effets. C’est notamment le cas de NeuralCam (3,99 $), qui est compatible avec tous les iPhone depuis l’iPhone 6. Ce dernier est plus lent que les modes natifs que l’on retrouve sur les autres téléphones, mais l’effet est réussi.
Qu’est-ce qui s’en vient ensuite ?
Comme on a pu le voir avec les modes portraits des téléphones qui ajoutent un flou artistique autour du sujet, une autre forme de photographie de calcul, la qualité des technologies de photographie de nuit devrait s’améliorer rapidement avec le temps, à mesure que les fabricants peaufineront leurs algorithmes.
D’autres fonctionnalités du genre pourraient aussi être ajoutées. Selon les rumeurs, Google devrait par exemple permettre de photographier les étoiles, même sans trépied, avec son futur Pixel 4.
Il faut aussi s’attendre à ce que des variantes de ces technologies améliorent de plus en plus les photos bien éclairées également. C’est d’ailleurs un peu la promesse d’Apple avec son mode Deep Fusion, qui sera lancé plus tard cette année avec les iPhone 11 Pro. Neuf images seront prises avec chaque photo et combinées en une seule, pour augmenter la qualité des détails.
Tant qu’à développer des algorithmes pour la nuit, aussi bien après tout les adapter pour qu’ils profitent aux photographes le jour également.