La folle ruée des Canadiens vers les épiceries au début de la pandémie a pris de court les commerçants, mais surtout, elle s’est faite au détriment des plus vulnérables : ceux qui n’avaient pas les moyens d’emmagasiner des montagnes de sacs de farine et de bouteilles de gel désinfectant, par exemple, ou la mobilité nécessaire pour sortir de chez eux.
Afin d’éviter que les plus démunis ne manquent à nouveau de biens essentiels lors d’une prochaine vague d’achats effectués en panique, une équipe de scientifiques de HEC Montréal et de l’Université McGill vient de mettre au point un outil basé sur l’intelligence artificielle, en collaboration avec l’entreprise québécoise IVADO Labs et une chaîne de supermarchés canadienne (dont le nom est confidentiel). Ce système de détection d’anomalies permet de savoir rapidement, grâce aux données générées par les ventes et au repérage des mots les plus populaires sur Google, Twitter ou autres, si un article est tout à coup très convoité. Dès lors, le commerçant peut commander le produit en quantité, ou limiter les achats par client.
« Les épiciers ont adopté des politiques de rationnement, mais souvent trop tard, et leurs décisions se basaient sur l’intuition plutôt que sur la science », explique Maxime Cohen, chercheur à l’Université McGill. « Notre technologie permet d’établir quel produit mérite d’être restreint, pendant combien de jours, et quel doit être le maximum d’articles par client. » Une meilleure gestion des stocks en période trouble assure une distribution plus juste des biens, dit-il, et c’est aussi un gros avantage pour les entreprises, puisque des rayons vides dissuadent les consommateurs de revenir.
Cet article a été publié dans le numéro de mars 2021 de L’actualité.
Pourquoi faut-il que je renouvelle régulièrement ce service si je suis abonnée à l’Actualité de toute façon?
Ceux qui ont inventé cette application n’ont pas réfléchi plus loin que le bout de leur nez. Pensent-ils vraiment qu’ils vont empêcher les pénuries de se produire? Pensent-ils vraiment qu’ils vont protéger les plus démunis? Premièrement, cet outil va accélérer les pénuries plutôt que de les empêcher. Que fera le consommateur moyen si son application lui indique que dans deux jours il n’y aura plus de papier de toilette? Il va se précipiter pour en acheter, accélérant ainsi la pénurie. Deuxièmement, même en supposant que l’application est destinée aux commerçants seulement (et non aux consommateurs), le problème demeure. Comment le commerçant pourra-t-il compenser les effets d’une possible pénurie? Il n’est pas en mesure d’accélerer la production des biens, à ce que je sache. Et s’il s’empresse de commander en plus grandes quantités, il ne fera qu’accélérer, lui aussi, la pénurie. Troisièmement, advenant une pénurie, le rationnement demeure la meilleure solution, mais il n’est pas dans l’intérêt d’un commerçant de procéder à un rationnement; les tendances de l’offre et de la demande lui suggèreront plutôt de profiter de la rareté pour augmenter ses prix.
Selon moi, scientifique ou pas, cet ¨outil basé sur l’intelligence artificielle¨, n’est rien d’autre qu’un gadget totalement inutile. Connaissez-vous un marchand, aussi gros puisse-t-il être, se priver de vendre sa marchandise à la première occasion, vent de panique ou pas?
Ce seront toujours les plus démunis qui souffriront des situations malheureuses de la vie. Quand on pense à eux dans ces situations, c’est souvent et même toujours trop tard… après coup.
Avec l’exemple du papier cul (comme disent nos amis français), on a vu ou le monde a la têle dans des situations de panique.
Ce qu’il faut lire d’âneries (pas l’article, mais le sujet qu’il soutient) à propos de l’intelligence artificielle. Aucune intelligence sur terre ne peut prédire une crise de panique. Ce qu’on nous décrit n’est rien autre qu’un compteur, aussi intelligent soit-il, qui calcule l’écoulement de la marchandise ou les désirs d’achats, bien que la crise est déjà commencée.
Quand un marchand voit ses tablettes se vider en une demi-heure, lorsqu’en temps normal cela prend un à deux semaines pour écouler la marchandise, il n’a pas besoin d’un gadget en IA pour savoir ce qui se passe et d’agir en conséquence.