
Exécutions sommaires, têtes décapitées, explosions, kalachnikovs brandies en l’air… Visuellement, la vidéo [avertissement : contenu violent] pourrait être l’un des nombreux clips de recrutement diffusés en ligne par l’État islamique. Mais les mots — en anglais — qui défilent en même temps que les images ne cadrent pas avec le discours habituel du groupe terroriste :
«Ne marchez pas vers l’État islamique ; courez. […] Vous y apprendrez des aptitudes pratiques. Faire sauter des mosquées ! Crucifier et exécuter des musulmans. Piller des ressources publiques. Commettre des attentats suicides […]. Le déplacement n’est pas cher, car vous n’avez pas besoin de billet de retour.»
Inutile de chercher la provenance du clip ; la dernière image montre le Grand sceau des États-Unis — où un aigle à tête blanche tient un rameau d’olivier dans une patte, treize flèches dans l’autre — accompagné d’un slogan : «Think Again Turn Away».

Think Again Turn Away, que l’on pourrait traduire par «Penses-y, vire de bord», est une campagne antiterroriste menée par le Département d’État américain sur tous les fronts numériques : YouTube, Twitter, Tumblr, Facebook, Ask.fm.
La propagande en ligne n’a rien de nouveau pour les États-Unis. Le Center for Strategic Counterterrorism Communications (CSCC), rattaché au Département d’État, propage la bonne nouvelle américaine sur la toile en arabe, en urdu et en somali depuis 2011.
Là où Think Again Turn Away innove, c’est dans la langue utilisée pour l’opération : l’anglais. Car la campagne ne vise pas des Syriens, des Pakistanais ou des Somaliens, mais des Occidentaux attirés par le discours djihadiste.
L’État islamique s’est fait remarquer en 2014 non seulement pour sa montée en puissance, mais aussi pour ses techniques de recrutement en ligne modernes qui utilisent les codes d’Hollywood et du jeu vidéo. Des méthodes qui ont contribué à attirer quelque 11 000 combattants étrangers en Syrie et en Irak, dont des jeunes d’Europe et d’Amérique du Nord.
Pour ramener ces brebis égarées dans le droit chemin, la campagne Think Again Turn Away ne se contente pas de publier des images du carnage et de la dévastation causés par l’État islamique ; elle interpelle directement les partisans du djihad, notamment avec son compte Twitter, qui compte plus de 19 000 abonnées.

À @muhammad1988x, qui tweete avoir été témoin de plusieurs «miracles» au cours des quatre mois d’existence du Kalifat, @ThinkAgain_DOS rétorque que ce sont des «cauchemars, et non des miracles, pour les victimes de l’État islamique».
Avec 663 abonnées, @muhammad1988x ne peut pas être qualifié de personnalité influente sur Twitter. La réponse de @ThinkAgain_DOS ne l’a visiblement pas ébranlé dans son opinion, si l’on se fie à ses commentaires suivants. Plus encore, se faire remarquer par le Département d’État américain lui a probablement permis d’élargir son audience.
Pour la directrice du cabinet de recherche sur le terrorisme en ligne SITE Intelligence Group, Rita Katz, ce type d’échange démontre que Think Again Turn Away «est non seulement inefficace, mais offre aux djihadistes une tribune pour se faire entendre», affirme-t-elle dans une lettre d’opinion publiée par le magazine Time.

N’empêche, les réseaux sociaux ne sont pas une nouvelle tribune pour les djihadistes. «Les extrémistes étaient déjà là, mais personne ne luttait contre eux, déclarait en mars le responsable de la campagne, Aleberto Fernandez, au site Web d’information Business Insider. Notre mission, c’est de s’y battre pour l’espace». Il ajoute que l’audience cible n’est pas les combattants de l’État islamique, «mais les sympathisants du djihad qui n’ont pas encore décidé de recourir à la violence».
Un objectif louable, mais difficilement atteignable. Après tout, comment ébranler les convictions de convertis ? À lire les dialogues de sourds que génèrent les commentaires de Think Again Turn Away sur les réseaux sociaux, les instigateurs de la campagne n’ont pas encore trouvé la solution et prêchent dans le désert.
Pourquoi les gens ont-ils besoin des religions pour vivre? Est-ce qu’il faut absolument ces béquilles pour aspirer au bonheur? Toutes ne sont que tissus de mensonges, que manipulation des masses, que véhicule pour les peurs que nous font imaginer les médias…
Commencez par déconstruire les religions et après nous pourrons espérer la paix.
Pour contrer la propagande des jihadistes y a rien de plus simple.
1- cessez d’exploiter les plus pauvres de la planète !
C’est si simple 😉