Avec l’appel du gouvernement à rester à la maison et avec un fils qui commençait à développer des symptômes de rhume, Dominique Gervais s’est tournée vers la solution la plus sécuritaire pour acheter ses aliments : faire l’épicerie en ligne. « On ne voulait pas courir le risque de contaminer les autres », explique la Montréalaise, quelques heures après avoir reçu ses emplettes à la maison. Elle n’est pas la seule à en être venue à la même conclusion.
« Toutes enseignes confondues, il y a une hausse importante de l’épicerie en ligne et des commandes téléphoniques », observe Jean-François Belleau, du Conseil canadien du commerce de détail (CCCD).
Au Québec, les bannières qui offrent l’épicerie en ligne sont responsables de l’infrastructure technologique qui permet de choisir ses produits sur Internet, de sélectionner l’épicerie la plus près de chez soi et de réserver une plage horaire pour la livraison, mais ce sont les épiciers eux-mêmes qui assurent le service. « On imprime la commande, et un employé passe dans les rangées avec un panier comme s’il était un client », résume Maxime Carreau, directeur du IGA Famille Déziel, dans le quartier Villeray à Montréal.
Les épiciers ont dû s’adapter rapidement dès le début de la crise. Les livreurs déposent désormais les commandes devant la porte des clients, afin de limiter les interactions. « Plusieurs détaillants ont aussi ouvert des lignes supplémentaires pour les appels téléphoniques et ont augmenté le personnel alloué aux commandes à distance », précise Jean-François Belleau.
Malgré les hausses d’effectifs, ce ne sont toutefois pas tous les épiciers qui arrivent à fournir à la demande.
Au moment de la rédaction de ce billet, le IGA Famille Déziel offrait toujours des plages pour la livraison le lendemain. En revanche, il fallait attendre jusqu’au mercredi 25 mars au Marché Barcelo, un peu plus au sud.
Chez Metro, il était aussi impossible de choisir une plage avant ce samedi 21 mars dans le quartier Villeray, à Montréal. Dans de nombreux secteurs vérifiés lundi par L’actualité, tant chez IGA que chez Metro, les plages horaires étaient souvent complètes jusqu’à ce vendredi.
En plus des épiceries qui offrent la livraison, des applications tierces de magasinage existent aussi depuis peu à Montréal. Cornershop, une filiale d’Uber qui met en contact des clients et des contractants qui magasinent pour eux, permet par exemple d’acheter des produits chez IGA, Metro, Costco et Canadian Tire, pour ne nommer que ceux-là.
L’attente est moins longue avec cette application, généralement de deux heures seulement, mais le prix est plus cher. Alors qu’il faut débourser environ une dizaine de dollars pour l’assemblage et la livraison chez un épicier, il faut payer des frais de service de 10 à 20 % sur Cornershop.
Même avec ses frais plus élevés, l’application connaît elle aussi une hausse d’achalandage au cours des derniers jours. « On observe une hausse de la demande pour les produits non périssables et les produits comme le papier de toilette. On croit que cette hausse est liée aux craintes face au coronavirus », confirme le porte-parole de l’entreprise, Carlos Ramos.
Le phénomène de l’épicerie en ligne croît partout dans le monde depuis quelques années, mais il demeure marginal au Canada. « Nous estimons que les commandes en ligne comptent pour 1,2 % du marché au Canada », évalue Keshia Beadle, analyste pour la firme de recherche britannique IDG. Ces parts pourraient passer à 3,1 % d’ici 2024, selon l’entreprise.
Cette proportion demeurerait assez faible, malgré une hausse importante. « L’épicerie en ligne plait aux 20 à 30 ans, mais les études que l’on réalise nous indiquent que dans l’ensemble, les gens aiment aller à l’épicerie. Ils aiment choisir leurs aliments », explique pour sa part Jean-François Belleau du CCCD.
Reste maintenant à voir si ceux qui seront forcés d’adopter l’épicerie en ligne au cours des prochaines semaines à cause du coronavirus changeront leur fusil d’épaule et conserveront cette habitude une fois la crise résorbée.
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J’avais utilisé le service en ligne d’IGA tout l’hiver, er maintenant je commande en ligne chez Provigo et je ramasse ma commande lorsqu’elle est prête. Comme je suis à pied, en arrivant j’appelle le magasin et l’employé sort et place mes articles dans mon panier. Aucun contact nécessaire !