Tapez-vous plus vite que la moyenne?

Une étude d’envergure mondiale montre comment l’utilisateur moyen écrit avec son téléphone intelligent. En voici les principales découvertes.

Pour un moyen de communication que l’on utilise plusieurs fois par jour, on en connait quand même peu sur la façon dont les propriétaires de téléphones intelligents écrivent avec leur appareil.

Alors que la communauté scientifique devait jusqu’ici se contenter de quelques études réalisées sur de petits groupes de participants dans des conditions contrôlées, une nouvelle enquête menée par des chercheurs de Finlande, de la Suisse et du Royaume-Uni a analysé les performances de plus de 37 000 volontaires de partout dans le monde.

Plus lent qu’à l’ordinateur, mais acceptable

Dans l’ensemble, ceux qui ont passé le test conçu par les chercheurs – qui est encore en ligne pour ceux qui souhaitent comparer leurs habiletés avec celles du reste de la population – tapent 36 mots par minute (MPM), ce qui est près de 30% plus lent qu’à l’ordinateur, où la moyenne est plutôt de 51 MPM.

Le taux d’erreurs obtenu quand même bas, à 2,3%, probablement en partie grâce à la correction automatique effectuée par les claviers modernes.

L’âge influence la vitesse

Plus un utilisateur est jeune, plus il risque d’être rapide. Les 10 à 19 ans tapent ainsi 40 MPM, contre 37 MPM pour les 20 à 29 ans, 32 MPM pour les 30 à 39 ans, 29 MPM pour les 40 à 49 ans et 26 MPM pour les 50 à 59 ans.

D’autres facteurs mesurés n’ont quant à eux aucune incidence sur la vitesse. Les hommes et les femmes tapent ainsi aussi rapidement les uns que les autres. Le fait d’avoir appris une méthode de dactylographie à l’ordinateur n’améliore pas non plus son pointage sur un téléphone, probablement parce que la mémoire musculaire développée spécifiquement sur un gros clavier n’est pas la même que celle nécessaire sur un téléphone.

La langue importe (mais pas tant que ça)

Les phrases écrites par les 37 000 participants de l’étude étaient toutes en anglais. Tel qu’attendu, les anglophones avaient donc un avantage dans le test (37,8 MPM, contre 30,4 MPM pour ceux qui n’écrivent qu’à l’occasion dans la langue de Shakespeare).

Deux pouces valent mieux qu’un

Les chercheurs ont aussi analysé les façons de taper. Logiquement, deux doigts sont plus rapides qu’un seul (8 MPM de plus), et les pouces sont à privilégier par rapport aux index (6 MPM de plus). Une frappe à deux pouces a d’ailleurs été effectuée par 74% des participants de l’étude.

La correction automatique améliore les performances

Certaines fonctionnalités avancées des claviers ont été analysées pour mesurer leur effet sur la vitesse de frappe. Même si la correction automatique s’attire souvent son lot de commentaires moqueurs, celle-ci améliore considérablement la vitesse des utilisateurs.

Dans l’ensemble des 37 000 participants, qui incluent de nombreuses personnes dont l’anglais n’est pas la première langue, la correction automatique augmente la vitesse de près de 10 MPM.

La prédiction de mots réduit la vitesse

À l’opposé, la prédiction de mots – ces mots qui s’affichent au-dessus du clavier pendant l’écriture – ralentit légèrement l’utilisateur. Chez les anglophones, cette différence semble encore plus importante.

Glisser son doigt semble peu convaincant

Certains claviers permettent d’écrire en glissant son doigt d’une lettre à l’autre. Cette fonctionnalité est d’ailleurs offerte par défaut avec les iPhone, depuis le lancement le mois dernier du système d’exploitation iOS 13.

Il semblerait toutefois que cette méthode d’écriture ait un effet légèrement négatif sur la vitesse de frappe. L’échantillonnage était cependant ici moins important, et doit donc être pris avec un grain de sel.

Il reste encore beaucoup d’informations à extraire

L’étude présentée cette semaine à la Conférence internationale sur les interactions humains-ordinateurs avec les appareils mobiles et les services ne met en valeur qu’une partie des informations qu’il pourrait être possible d’extraire avec les données accumulées.

L’effet de la correction automatique, de la prédiction et des gestes pourrait par exemple aussi être analysé en fonction des habiletés de l’utilisateur. Quelqu’un qui tape lentement pourrait par exemple peut-être bénéficier de la prédiction de mots, même si cette fonctionnalité ralentit ceux qui tapent plus rapidement.

Ceux qui souhaitent poursuivre l’analyse peuvent le faire eux-mêmes, puisque les chercheurs ont publié gratuitement toutes leurs données brutes, en plus des codes informatiques qui ont servis à leur analyse.

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J’ai fait le test, ma moyenne est de 21 mots par minute, mon taux d’erreur est très bas : inférieur à 0,66%, C’est en anglais, ce qui n’est pas ma langue maternelle. Ce qui réduit un peu ma vitesse, c’est que je m’efforce de comprendre la phrase avant de la reproduire.

— Ce que je relève :

L’une des choses que cette étude ne semble pas « encore » considérer, c’est de savoir si les utilisateurs comprennent bien ce qu’ils écrivent et… accessoirement s’ils comprennent tout aussi bien ce qu’on leur répond dans un usage d’échanges régulier.

De récentes expériences personnelles (non scientifiques) tendent à me démontrer que dans la plupart des cas les gens ne comprennent toujours ce qu’ils mettent sous leur clavier. Et comme ces gens qui ne comprennent pas grand-chose… sont usuellement de nature susceptible, tout cela ne contribue guère à arranger le tableau.

Quant à moi, sans vouloir me vanter, je suis rapide sur toutes formes de claviers à tout le moins en français. C’est ce qui explique que nombre de mes commentaires sur les blogues de L’actualité soient souvent plus longs. Cela ne me prends guère plus de temps pour écrire dix phrases structurées que certaines personnes pour écrire 125 caractères complètement « dégentés » voire incohérents.

— En conclusion : Les objets ont beau avoir l’air d’être intelligents, ce sont ceux qui les utilises qui ne le sont toujours pas. Je sens que je vais me faire beaucoup « d’amis » par de tels propos….